Sur les repères sensoriels qui permettent de contrôler les mouvements d accompagnement de stimuli périodiques - article ; n°2 ; vol.58, pg 321-338
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Sur les repères sensoriels qui permettent de contrôler les mouvements d'accompagnement de stimuli périodiques - article ; n°2 ; vol.58, pg 321-338

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Description

L'année psychologique - Année 1958 - Volume 58 - Numéro 2 - Pages 321-338
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

P Fraisse
Geneviève Oléron
Jacques Paillard
Sur les repères sensoriels qui permettent de contrôler les
mouvements d'accompagnement de stimuli périodiques
In: L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°2. pp. 321-338.
Citer ce document / Cite this document :
Fraisse P, Oléron Geneviève, Paillard Jacques. Sur les repères sensoriels qui permettent de contrôler les mouvements
d'accompagnement de stimuli périodiques. In: L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°2. pp. 321-338.
doi : 10.3406/psy.1958.26695
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1958_num_58_2_26695L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE
TOME LVIII (Fascicule 2)
MÉMOIRES ORIGINAUX
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
SUR LES REPÈRES SENSORIELS
QUI PERMETTENT DE CONTROLER
LES MOUVEMENTS D'ACCOMPAGNEMENT
DE STIMULI PÉRIODIQUES
par Paul Fraisse, Geneviève Oléron
et Jacques Paillard1
Des stimulations périodiques induisent des mouvements
périodiques volontaires ou involontaires. Nous pensons ici au
soldat qui règle son pas sur celui d'une marche militaire ou au
mélomane qui accompagne du pied ou de la main, souvent sans
s'en apercevoir, les airs de musique que lui livrent la radio ou
un electrophone. Nous avons antérieurement étudié, par rapport
à la nature de la musique, la position et l'attitude du sujet, ces
mouvements induits (3 et 4). Mais plusieurs observations faites
au cours même de ces recherches nous ont conduit à poser de
nouveaux problèmes. Le mouvement induit est, en effet, syn
chrone du stimulus ; il ne suit pas le stimulus, mais l'accompagne
et sa commande doit donc être anticipée. Cette nécessité fait
qu'il ne peut y avoir induction motrice que si la stimulation obéit
à une loi périodique permettant en quelque sorte de prévoir le
moment où se produira le stimulus. Mais cette commande anti
cipée ne peut conduire à une synchronisation suffisante que si
quelque processus de feed-back permet au sujet de contrôler,
inconsciemment d'ailleurs, la simultanéité du mouvement et du
1. Ce travail a été exécuté avec l'active et précieuse collaboration de
Cl. Voillaume.
A. PSYCHOL. 58 21 322 MÉMOIRES ORIGINAUX
stimulus. Nous avions justement été frappés, au cours de nos
expériences, par le fait que l'induction motrice se produisait de
préférence dans les membres qui se trouvaient en « appui léger »,
c'est-à-dire les où le mouvement induit pouvait
aisément se traduire par une frappe du pied ou de la main sur une
surface. La preuve en est que si le bras pend le long du corps,
l'induction motrice y est peu fréquente ; même si elle se produit,
le sujet « cherche » en quelque sorte un lieu où tapoter de la main,
la cuisse ou le pied de la chaise5 par exemple.
Le problème était alors de savoir quel était le ou les stimuli
provenant du mouvement dont la simultanéité avec les sons
stimuli pouvait régler l'occurrence des mouvements induits.
L'analyse permettait de prévoir que trois sortes de stimuli
pouvaient émaner du mouvement. Des repères kinesthésiques
évidemment, mais aussi des repères tactiles (attouchement
d'une surface) ou des repères sonores (bruit de la frappe sur une
surface). Les repères kinesthésiques sont nécessairement toujours
présents, les tactiles ou sonores peuvent être présents ou
absents. L'observation que nous avions faite à maintes reprises
indiquait que les repères tactiles ou sonores étaient sinon néces
saires, du moins utiles. Notre but a donc été de rechercher le rôle
respectif des différents repères du mouvement.
Notre méthode a consisté à comparer les mouvements induits
qui sont libres dans l'espace aux induits de
frappe, les mouvements produisant un son avec ou sans frappe
avec ceux ne produisant aucun son. Nous avons, d'autre part,
essayé de mettre systématiquement en évidence le rôle relatif
du repère sonore en utilisant un retardateur qui permettait de
décaler le moment où le son de la réponse était provoqué du
moment où il était perçu.
TECHNIQUE DE INEXPÉRIENCE
Le principe en est simple. Le sujet entend un son qui se
répète indéfiniment avec un intervalle de 58 es. Ces stimuli
s'inscrivent sur l'enregistrement polygraphique. La tâche est
d'accompagner par un mouvement du poignet de bas en haut
ce stimulus.
Le sujet est assis confortablement, l'avant-bras reposant sur
un support, le poignet libre. Il tient à la main un bâton surmonté
d'un morceau de bristol en forme de drapeau (voir fig. 1).
En outre, à l'extrémité du bâton, est fixé un œillet en plexiglass
dans lequel coulisse une tige métallique très légère qui commande FRAISSE, G. OLERON ET J. PAILLARD. REPÈRES SENSORIELS 323 P.
la rotation d'un potentiomètre. Ce potentiomètre est relié à une
plume d'un scripteur, et permet ainsi d'inscrire graphiquement
la forme du mouvement, et d'avoir une mesure assez précise des
moments d'arrêt de ce mouvement vers le bas et vers le haut.
Pour la « réponse sonore » que produit le sujet à chaque
geste pendulaire, un dispositif spécial a été construit selon les
Fig. 1. — Vue générale du dispositif
On remarque le bâton surmonté d'un écran en bristol. Sur le côté gauche de
la photographie on peut apercevoir la butée qui n'est pas en position de travail.
principes suivants. Le bâton tenu par le sujet, dans son mouve
ment de haut en bas, coupe un mince faisceau de rayons lumineux
parallèles qui agit sur une cellule photo-électrique (la cellule
et la source lumineuse sont aux deux extrémités d'un support
en U qui est visible sur la fig. 1). Quand le bâton coupe le faisceau
lumineux, l'interruption du flux envoyé sur la cellule produit
l'arrêt du courant qu'elle émet. Cet arrêt du courant déclenche
l'émission du son-réponse qui est transmis à un haut-parleur par
l'intermédiaire d'un amplificateur qui permet de régler l'intensité
de ce son. Le bristol, indiqué ci-dessus, qui surmonte le bâton,
a pour but de maintenir l'absence de l'excitation de la cellule par
le flux lumineux pendant que le mouvement s'effectue au-dessous
de ce dernier. Comme l'émetteur sonore n'est pas commandé par
le rétablissement de l'excitation de la cellule, il n'y a qu'un « top » 324 MÉMOIRES ORIGINAUX
au cours du cycle du mouvement, au moment de la descente du
geste, et non au cours de sa remontée. D'autre part, et c'est là
son originalité essentielle, le dispositif comprend un retardateur1
qui possède une commande électronique permettant de différer
d'une durée connue l'émission du son-réponse provoqué par la
coupure du faisceau lumineux.
Ces dispositifs permettent ainsi :
1° Au sujet d'exécuter librement un mouvement de haut en
bas avec légers déplacements latéraux ;
2° A l'expérimentateur d'imposer au sujet, sans que celui-ci
le sache, un retard entre le moment où il coupe le rayon lumineux
perpendiculaire à son geste et le moment où le son-réponse est
produit.
La liaison de ce dispositif électronique avec le polygraphe
permet d'enregistrer l'instant de la coupure du faisceau lumineux
et celui où le son est émis, donc l'étendue du délai.
Pour étudier, en outre, le rôle des sensations tactiles, nous
avons dans les situations correspondantes introduit une butée.
Juste au-dessous du faisceau lumineux, nous plaçons une butée
constituée par la tranche d'une planchette en bois recouverte
de 1 cm de caoutchouc mousse. Ce caoutchouc avait pour effet
de réaliser une butée silencieuse ou relativement silencieuse2,
pour permettre de dissocier dans les recherches le rôle des repères
1 . Ce retardateur a été construit pour les besoins de cette expérience par
M. Pokrowsky que nous tenons à remercier ici très chaleureusement.
Le principe de cet appareil est le suivant :
Le « retardateur » ou dispositif permettant de produire des « tops » audibles
à retard réglable, est un appareil électronique à 9 tubes, une photodiode et
plusieurs diodes au germanium.
Le signal d'entrée est donné soit par une c

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