Sur les terrains quaternaires et post-quaternaires des environs de Paris, et sur les vestiges d industrie humaine qu ils renferment - article ; n°1 ; vol.5, pg 119-138
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Sur les terrains quaternaires et post-quaternaires des environs de Paris, et sur les vestiges d'industrie humaine qu'ils renferment - article ; n°1 ; vol.5, pg 119-138

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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1870 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 119-138
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1870
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Anatole Roujou
Sur les terrains quaternaires et post-quaternaires des environs
de Paris, et sur les vestiges d'industrie humaine qu'ils
renferment
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 5, 1870. pp. 119-138.
Citer ce document / Cite this document :
Roujou Anatole. Sur les terrains quaternaires et post-quaternaires des environs de Paris, et sur les vestiges d'industrie humaine
qu'ils renferment. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 5, 1870. pp. 119-138.
doi : 10.3406/bmsap.1870.4412
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1870_num_5_1_4412««SUR LB BASSIN DE PARIS. 119 ROUJOU.
LECTURE
Sur |en terrains» quaternaire* et »ostquatçr»aires
des environs de Paris
et su» les vestiges d'industrie humaine qu'ils renferment ;
PAR V,. ANATOLH RQUJOU.
Je n'entreprendrai pas, dans cette notice, d'accumuler de
nouvelles preuves de l'existence de l'homme dans ces âges
reculés; c'est maintenant un fait démontré et accepté par
tous ceux dont l'opinion mérite quelque considération. Ce
n'est plus, en effet, dans les formations quaternaires que
Ton cherche l'origine de l'humanité, mais bien avant dans
les assises tertiaires , parmi les débris d'une faune différente
de celles qui se sont suocédé depuis et de- celle qui vit
encore de nos jours. Les recherches entreprises dans cette
voie ont déjà été si heureuses, qu'il semble permis d'es
pérer que d'ioi à peu d'années des faits irrécusables vien-r
dront confirmer les découvertes et les inductions des par*
tisane de l'homme miocène.
Je ne m'ocouperai pas non plus de cette vieille théorie
qui attribuait à un unique et gigantesque cataclysme toutes
ces formations sikliverses et d'époques si différentes. Cette
hypothèse théologico-géologique s'est écroulée soudaine
ment devant l'observation des faits, et elle ne soulève plus
que le mépris de tous ceux qui ont étudié tant soit peu
l'époque quaternaire.
Si ces deux questions sont déjà, depuis plusieurs années,
tranchées pour toujours, il n'en est plua de même du nom-»
bre et de l'âge relatif des terrains quaternaires du bassin de
la Seine. Pendant longtemps, les géologues paraissent s'être
mépris eu tout au tout sur ees dates, ils ont même oamplét SÉANCE DU 3; MARS 1870. 120
tement renversé la série des terrains, en considérant les
plus récents comme les plus anciens. Ce n'est que grâce
aux beaux travaux de MM* Belgrand, Collomb, Julien, de
Mortillet, que l'on revient à des idées- plus saines à cet
égard.
Il y a plusieurs années, M.'Belgrand, géologue et hydro- ,
graphe eminent, forma trois divisions des terrains quater
naires du bassin de la Seine ', ce sont, en commençant par
' . les plus anciens :
1° Le diluvium et le limon des plateaux ;
2° Les graviers et les limons des hauts niveaux ; ,
3° Les et les des bas niveaux.
M. Alphonse Julien, bien connu par sa belle découverte
des anciens glaciers du plateau central de la France et des
restes de deux époques glaciaires, accepte dans son ensemb
le la classification de M. Belgrand, tout en y introduisant
quelques modifications. M. Julien propose la série suivante
en commençant par les terrains les plus anciens :
1° Dépôt de blocs et de cailloux triturés sur place, et l
imon des plateaux formés par la fusion des glaces qui cou
vraient le Morvan pendant la première époque glaciaire ; «
2° Graviers et limons des hauts niveaux formés par un
grand fleuve, comme l'a parfaitement démontré M. Bel-
grand, et appartenant à l'époque interglaciaire ; .
3° Formation rouge des terrasses produite, peut-être,,
pendant la seconde époque glaciaire, par des causes lo
cales ;
4° Les graviers et les limons des bas niveaux formés par
le même fleuve déjà rétréci ;
5° Un pseudo-diluvium rouge très-mince s'intercalant
entre ces graviers et ses limons. •
J'ai eu d'autant moins de peine à accepter ces classifica- -
tions, que, dès le début de mes recherches/j'avais senti :1a <
nécessité de rejeter absolument l'ancienne théorie et de» — SUR LE BASSIN DE PARIS. ROUJOU*.
distinguer au moins trois formations très-différentes. Mes .
recherches se concentrèrent spécialement sur la formation
rouge dont j'avais sous les yeux,- à Ivry, un splendide
exemple; mais je ne me prononçai pas d'une manière
bien précise sur la date de ces formations, et je me con
tentai d'écrire que les terrains quaternaires étaient, en gé
néral, d'autant plus anciens, qu'ils étaient plus éloignés de
la Seine et qu'ils se montraient à une altitude plus consi
dérable1.
Je vais maintenant énumérer et décrire brièvement les
'alluvions diverses que j'ai figurées sur la coupe que j'ai
l'honneur de présenter à la' Société, et qui est le résultat de
dix années de recherches pénibles et continuelles. Je crois
que cette coupe théorique de la vallée de la Seine est; mal
gré son imperfection, la plus complète qui ait été faite
jusqu'à ce jour. Je ne me propose pas ici de faire un ex
posé purement géologique : mon but est de montrer nette
ment, à l'aide de la stratigraphie, la diversité des époques
archéologiques et des types de silex que quelques archéo
logues ne sont que trop portés à confondre. Je ne donnerai
pas non plus l'altitude de ces formations, qui semblent
souvent se fondre par leurs points de contact, et dont les
limites indécises semblent parfois défier la sagacité des
géologues. D'ailleurs, les points de repère eux-mêmes ne
sauraient être tous fournis par les cartes d'élat-major, qui',
n'ont pas été dressées dans ce but spécial, mais qui, par
leur perfection, sont une des plus précieuses ressources des
explorateurs. Il faudra encore bien des années de mesures >
barométriques et de nivellements, bien des sondages pra
tiqués avec persévérance pour arriver au but que j'indique
ici. Je me contenterai donc maintenant de renvoyer ceux*
qui voudront étudier plus spécialement ces questions à l'ou-
1 Voyez la brochure intitulée Recherches sur V&ge de pierre quater
naire dans les environs de Paris, 1865. iÉANGE »U g MARS 4870.* 122
wage de M. Belgrand sur la Seine avant l'histoire; ils y
trouveront les doouments les plus complets et les plus
précis à cet égard, dans l'état présent de la science.
La base, le support çte tout le système, quaternaire est
formé par les puissantes assises tertiaires qui constituent
presque tout le bassin de Paris. Sur les buttes élevées, on
voit encore affleurer çà et là les formations tertiaires et
même la craie seoondaire, sans qu'aucune trace d'alluvion
quaternaire en recouvre la surface, et c'est à peine si quel
ques centimètres d'humus en garnissent la superficie. Au
reste, l'humus s'est «formé partout aux dépens de toutes
les formations antérieures, qu'il recouvre comme un vaste
manteau souvent lacéré par les pluies. Dans quelques dé
pressions des hauts plateaux , on observe rares
indices de graviers et de cailloux roulés, que l'on recon
naîtra peut-être un jour pour du vieux pliocène.
La plus ancienne formation quaternaire se rencontre sur
les plateaux et sur leurs flancs; elle consiste en gros blocs
provenant du sol sous-jacent démantelé par une action
puissante, et mêlés à des fragments anguleux et plus petits,
à quelques cailloux roulés et à un limon jaunâtre. On n'y
rencontre jamais, dans nos environs, de gros blocs de gra
nit ; mais assez rarement, et sur quelques points seulement,
de très-petits grains de eette roohe. Au-dessus, s'étend en
. vaste nappe le limon des plateaux, attribuable à la an du
grajnd et puissant phénomène qui a arraché et dispersé les
blocs sous-jacents, et sur lequel il serait peut-être impru
dent d'émettre une hypothèse , dans l'état actuel de la
science. Cette formation est ordinairement complètement
azoïque, c'est-à-dire privée de débris organiqu

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