Un garçon ou une fille ? Le choix des femmes et des hommes à l égard d un seul enfant. - article ; n°5 ; vol.53, pg 1033-1041
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Un garçon ou une fille ? Le choix des femmes et des hommes à l'égard d'un seul enfant. - article ; n°5 ; vol.53, pg 1033-1041

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Description

Population - Année 1998 - Volume 53 - Numéro 5 - Pages 1033-1041
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 33
Langue Français

Extrait

Jacques D. Marleau
Martine Maheu
Un garçon ou une fille ? Le choix des femmes et des hommes à
l'égard d'un seul enfant.
In: Population, 53e année, n°5, 1998 pp. 1033-1041.
Citer ce document / Cite this document :
D. Marleau Jacques, Maheu Martine. Un garçon ou une fille ? Le choix des femmes et des hommes à l'égard d'un seul enfant.
In: Population, 53e année, n°5, 1998 pp. 1033-1041.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1998_num_53_5_6908UN GARÇON OU UNE FILLE?
Le choix des femmes et des hommes
à l'égard d'un seul enfant
Au cours des quarante-cinq dernières années, plusieurs auteurs ont tenté d'éva
luer la préférence des femmes non enceintes à l'égard du sexe d'un premier enfant
dans les pays développés (Dinitz, Dynes et Clarke, 1954; Dixon et Levy, 1985;
Goldfarb, 1988 ; Marleau et Saucier, 1993 ; Rao et Rao, 1981 ; Rosenzweig et Adel-
man, 1976; Steinbacher et Gilroy, 1990). Leurs résultats indiquent qu'elles désirent
plus souvent un garçon qu'une fille lorsqu'une préférence est exprimée. Paradoxal
ement, chez les femmes enceintes pour une première fois, on remarque la préférence
inverse ; elles préfèrent plus souvent une fille à un garçon (Dahlberg, 1948 ; Marleau
et al, 1996; Saucier, 1982; Steinbacher et Gilroy, 1985; Stattin et Klackenberg-
Larsson, 1991; Teichman, Rabinovitz et Rabinovitz, 1992; Walker, 1992; Walker
et Conner, 1993 ; Wolkind et Zajicek, 1981). Il importe de noter qu'un pourcentage
élevé de ces femmes ne déclarent aucune préférence : c'est le cas de 34 à 59 %
d'entre elles, selon les études. Plusieurs raisons peuvent expliquer ces pourcentages
élevés d'absence de préférence : certaines femmes hésitent peut-être à dévoiler leur
préférence à un enquêteur qu'elles ne connaissent pas ; d'autres essaient peut-être
de dissimuler leur dans un contexte où il devient de plus en plus inap
proprié d'exprimer une préférence dans nos sociétés qui prônent l'égalité entre les
sexes. Une façon de contourner ce problème est de mettre les répondantes face à
une situation hypothétique où elles pourraient n'avoir, au cours de leur carrière
reproductive, qu'un seul enfant et de les dissuader d'indiquer des réponses neutres
comme «aucune préférence» ou «l'un ou l'autre».
Les objectifs de cette étude sont triples :
— faire la synthèse des préférences des femmes et des hommes à l'égard
d'un seul enfant ;
— délimiter les variables démographiques et psychosociales associées à la
préférence pour un garçon ou une fille ;
— et résumer les hypothèses avancées a posteriori par certains auteurs pour
expliquer leurs résultats.
Il est particulièrement intéressant de connaître les préférences en cas d'enfants
uniques dans un contexte de diminution de la taille des familles dans les sociétés
occidentales : les données récentes montrent que de plus en plus de familles n'ont
qu'un seul enfant. Ces chiffres sont à la hausse aux États-Unis (Poston et Yu, 1986),
au Canada (Needleman, 1986; Romaniuc, 1984) et dans plusieurs pays européens
tels que la France, le Portugal, les Pays-Bas, l'Italie et la Hongrie (Poston et Yu,
1986; Prioux, 1988, 1990). De plus, le pourcentage de femmes ayant un seul enfant
et n'en désirant pas d'autres augmente (Sloane et Lee, 1983). Plusieurs facteurs peu
vent expliquer cette tendance tels que l'instabilité maritale et la difficulté à concilier
travail et parentalité (Laybourn, 1990). L'efficacité des moyens de contraception et le
report de l'âge à la première naissance ont aussi joué un rôle important (Romaniuc,
1991).
Population, 5, 1998, 1033-1042 1034 J. D. MARLEAU, M. MAHEU
Parallèlement, le développement de techniques de présélection du sexe (voir
Ruegsegger et Jewelewicz, 1988; Schaffir, 1991 ; Séguy, 1975; Williamson, 1983)
suggère la possibilité d'une augmentation du nombre d'enfants uniques de sexe mas
culin dans le contexte d'un déclin de la fécondité et de préférence pour les garçons
(Wiegle, 1985). Des conséquences sociales négatives ont même été anticipées par
plusieurs auteurs, si les parents donnaient suite à leur en utilisant ces
techniques (Largey, 1972b; Pohlman, 1967; Walter, 1975; Wiegle, 1985).
I. - Méthodologie
Les références sur la préférence des femmes et des hommes à l'égard d'un
seul enfant ont été trouvées dans les banques de données Medline et Psychinfo,
ainsi qu'à partir de la littérature secondaire. Il est à noter que les références r
etrouvées sont essentiellement nord-américaines et concernent souvent des popula
tions étudiantes. Onze textes ont été identifiés où les répondants devaient exprimer
leur préférence dans l'hypothèse où ils pourraient n'avoir qu'un seul enfant au cours
de leur carrière reproductive (Clarke et Kiser, 1951 ; Dinitz, Dynes et Clarke, 1954 ;
Hammer, 1970; Hammer et McFerran, 1988; Largey, 1972a; Moeschl, Bogart et
Parham, 1978; Norman, 1974; Peterson et Peterson, 1973; Pooler, 1991 ; Rent et
Rent, 1977; Smith, 1976). Il est important de noter que certains des répondants
pouvaient, en réalité, désirer une famille plus nombreuse.
D'autres auteurs ont choisi de déterminer la préférence des femmes et des
hommes en leur demandant de sélectionner le nombre et le sexe des enfants désirés ;
pour ceux ne souhaitant qu'un seul enfant (Fidell, Hoffman et Keith-Spiegel, 1979;
Gray, 1982; Gray et Morgan, 1976; Krishnan, 1987, Pebley et Westoff, 1982), il
est possible d'analyser leur préférence quant au sexe de l'enfant. Malgré la différence
entre les deux approches, nous présenterons ces résultats ensemble puisque d'une
part, il s'agit, dans les deux cas, d'évaluer la préférence quant au sexe pour un
enfant unique et d'autre part, il sera ainsi possible de tenir compte d'un plus grand
nombre de variables. Précisons que les analyses effectuées dans ces travaux sont
presque exclusivement de nature bivariée plutôt que multivariée.
IL - Résultats
Les préférences selon Les résultats des recherches sur la préférence expri-
le sexe du répondant mée par les femmes sont synthétisés au tableau 1.
On observe que depuis la recherche de Clare et Kiser
(1951), la préférence des femmes pour une fille n'a pas cessé d'augmenter. Trois
des cinq dernières recherches (Hammer et McFerran, 1988 ; Moeschl, Bogart et
Parham, 1978; Pooler, 1991) indiquent que les femmes désirent plus souvent une
fille à un garçon.
Chez les hommes, toutes les recherches indiquent que la majorité désirent un
garçon plutôt qu'une fille (tableau 2) : dans presque toutes, au moins 70 % des hom
mes désirent un garçon. De plus, il est clair que le rapport de préférence est toujours
supérieur à un. UN GARÇON OU UNE FILLE ? 1035
Variables associées à la préférence À notre connaissance, seules quelques
pour un garçon ou une fille variables sociodémographiques ont été
associées à la préférence à l'égard d'un
garçon ou d'une fille (Dinitz, Dynes et Clarke, 1954; Hammer, 1970; Hammer et
McFerran, 1988; Moeschl, Bogart et Parham, 1978; Pooler, 1991; Smith, 1976). Les
données sur le niveau d'instruction indiquent, depuis deux décennies, un désir de plus
en plus marqué pour une fille chez les femmes ayant une formation universitaire (Hamm
er, 1970; Hammer et McFerran, 1988; Moeschl, Bogart et Parham, 1978; Smith,
1976). Au cours des dernières années, les femmes préfèrent plus souvent une fille à
un garçon, avec deux exceptions : les de niveau d'instruction inférieur de
l'échantillon de Moeschl, Bogart et Parham (1978) et celles sans enfant, non mariées
et sans formation universitaire de l'échantillon de Hammer et McFerran (1988). Pour
leur part, les hommes préfèrent toujours plus souvent un garçon, quel que soit leur
statut civil et leur niveau de scolarité ; toutefois, les hommes mariés et ayant une for
mation universitaire de l'échantillon de Hammer et McFerran (1988) désirent moins
souvent un garçon que les autres, mais ce résultat

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