Un réexamen du modèle de gains de Mincer - article ; n°6 ; vol.37, pg 999-1032
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Description

Revue économique - Année 1986 - Volume 37 - Numéro 6 - Pages 999-1032
un reexamen du modele de gains de Mincer
A partir de mesures extrêmement trustes de l'éducation formelle et de la formation en entreprise, le modèle de gains proposé par J. Mineer (1974) explique une part non négligeable de la dispersion des revenus observée sur données individuelles. Le pouvoir explicatif du modèle peut être sensiblement amélioré au prix d'un effort de mesure de ses principales variables. En dépit clé la robustesse du modèle, l'interprétation des résultats est délicate. Ces derniers sont en effet compatibles avec d'autres constructions théoriques et notamment avec celle couramment désignée sous le nom de théorie du filtre. On montre ici qu'une spécification du modèle directement dérivée de cette dernière théorie prouve sa pertinence empirique dans l'explication de la distribution des revenus et rend compte de l'intensification dans le temps du rôle de l'expérience sur le niveau des gains.
A re-appraisal of mincer's earnings model
Starting from rough measures of formal schooling and on the job training, the earning model proposed by J. Mincer (1974) suceed to explain a substantial proportion of the variance of individual earning. The explanatory power of the model can be significantly boosted by increasing the quality of the variables. In spite of the robustness of the model, the interpretation of the results is to be taken cautiously. These results can be derived from alternative theoretical hypothesis and namely to the one known as the filter hypothesis. It is shown that a specification of the earnings function consistent with the filter hypothesis is proced to be empirically supported in the explanation of the variance of the earnings. Furthermore, this specification helps to understand the changes with time in the impact of lob experience on earnings.
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 125
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Alain Mingat
Monsieur Jean-Pierre Jarousse
Un réexamen du modèle de gains de Mincer
In: Revue économique. Volume 37, n°6, 1986. pp. 999-1032.
Résumé
un reexamen du modele de gains de Mincer
A partir de mesures extrêmement trustes de l'éducation formelle et de la formation en entreprise, le modèle de gains proposé par
J. Mineer (1974) explique une part non négligeable de la dispersion des revenus observée sur données individuelles. Le pouvoir
explicatif du modèle peut être sensiblement amélioré au prix d'un effort de mesure de ses principales variables. En dépit clé la
robustesse du modèle, l'interprétation des résultats est délicate. Ces derniers sont en effet compatibles avec d'autres
constructions théoriques et notamment avec celle couramment désignée sous le nom de théorie du filtre. On montre ici qu'une
spécification du modèle directement dérivée de cette dernière théorie prouve sa pertinence empirique dans l'explication de la
distribution des revenus et rend compte de l'intensification dans le temps du rôle de l'expérience sur le niveau des gains.
Abstract
A re-appraisal of mincer's earnings model
Starting from rough measures of formal schooling and on the job training, the earning model proposed by J. Mincer (1974)
suceed to explain a substantial proportion of the variance of individual earning. The explanatory power of the model can be
significantly boosted by increasing the quality of the variables. In spite of the robustness of the model, the interpretation of the
results is to be taken cautiously. These results can be derived from alternative theoretical hypothesis and namely to the one
known as the filter hypothesis. It is shown that a specification of the earnings function consistent with the filter hypothesis is
proced to be empirically supported in the explanation of the variance of the earnings. Furthermore, this specification helps to
understand the changes with time in the impact of lob experience on earnings.
Citer ce document / Cite this document :
Mingat Alain, Jarousse Jean-Pierre. Un réexamen du modèle de gains de Mincer. In: Revue économique. Volume 37, n°6,
1986. pp. 999-1032.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1986_num_37_6_408953UN RÉEXAMEN
DU MODÈLE DE GAINS DE MINCER
En justifiant une part non négligeable de la dispersion des revenus
salariaux sur données individuelles à partir de mesures extrêmement
frustes de l'éducation formelle et de la formation en entreprise, le
modèle de gains proposé par J. Mincer [1974] a apporté un évident
crédit à l'hypothèse soutenue par les théoriciens du capital humain selon
laquelle l'éducation-investissement constituait une source essentielle des
gains.
La disponibilité des enquêtes FQP de 1970 et 1977 autorise un
réexamen de ce modèle sur données françaises et une analyse de la
stabilité de ses résultats dans le temps.
Le modèle s'avère robuste et l'on montre ici que son pouvoir
explicatif peut être augmenté au prix d'une amélioration de la construct
ion de ses principales variables. Toutefois, le modèle de gains qui dérive
directement de la théorie du capital humain n'est pas lié de façon bi-
univoque à cette dernière et il existe de nombreuses constructions
théoriques alternatives compatibles avec les estimations empiriques aux
quelles il conduit.
Parmi ces approches alternatives à la théorie du capital humain,
nous avons privilégié dans ce texte la théorie du filtre dont nous propo
sons une spécification empirique qui, par sa forme, peut être directement
opposée à la fonction de gains classique de Mincer.
* Une première version de ce texte a Fait l'objet d'une communication aux
Journées de Micro-économie appliquée, Paris, mai 1985.
999
Revue économique — N° 6, novembre 1986 LE MODELE DE MINCER
Les fondements théoriques du modèle
Avec J. Mincer [1958, 1974] considérons deux formes complément
aires d'acquisition du capital humain, à savoir les investissements sco
laires d'une part, les investissements sous forme d'expérience profession
nelle d'autre part. Rappelons le traitement fait par la théorie concernant
ces deux types d'investissement pour en dériver des relations économé-
triquement testables.
Les investissements scolaires
Le modèle est fondé sur l'hypothèse que le capital humain est acquis
exclusivement lors de la scolarité formelle. Il y a une séquence tem
porelle caractérisée par un enseignement à temps plein concentré dans
les premières années de la vie suivi d'une activité productive à temps
plein dès la fin des études et ce jusqu'à l'âge de la retraite qui est
relativement éloigné dans le temps. Le temps scolaire est homogène
tant qu'il produit la même acquisition de connaissances (en quantité et
en qualité) pour tous les individus. Enfin, il n'y a pas de dépréciation du
capital humain acquis au cours de sa durée d'utilisation, c'est-à-dire
qu'il n'y a ni oubli par l'individu ni obsolescence due au progrès techno
logique 1. Il s'ensuit que les profils de salaires sont « plats » au cours
de la vie active.
Les investissements en expérience professionnelle
Le modèle précédent suppose que l'individu cesse cette acquisition
de connaissances négociables sur le marché du travail avec la fin de
ses études formelles. On peut étendre l'analyse au cas où l'individu
continue d'investir en capital humain en cours de vie active. Cette
acquisition est coûteuse (en temps) si bien que le salaire observé est
différent du salaire anticipé par le modèle précédent. A un instant
donné, il est en fait différent pour deux raisons : 1) du fait des investisse-
1. On ne s'intéressera pas ici à ces différents éléments, auxquels Mincer consacre
néanmoins de nombreux développements théoriques, pour se limiter à la version
la plus courante du modèle de gains.
1000 Jean-Pierre Jarousse, Alain Mingat
ments professionnels réalisés au cours de la période; 2) du fait de la
rémunération des investissements professionnels réalisés dans les pério
des actives précédentes. Ces deux facteurs ont des implications opposées.
Il s'ensuit qu'au lieu d'observer un niveau de salaire constant avec l'âge,
on observe un profil âge-salaires croissant.
Graphique 1. Modèle de scolarité et profil âge-salaires
prenant en compte l'acquisition de capital humain en entreprise
Salaire
Modèle de scolarité +
"investissements en expérience
Modèle de scolarité
Expérience
Le salaire continuera de croître? tant que l'investissement net croît
à un taux inférieur au taux de rendement des investissements professionn
els. La théorie du cycle de vie de Ben Porath [1967] indique que
l'intensité des investissements professionnels (part du temps de travail
passé à l'acquisition de capital humain) doit diminuer avec l'âge, compte
tenu de la croissance du salaire-coût d'opportunité de la formation —
et de l'amenuisement de la période au cours de laquelle les investiss
ements peuvent être rentabilisés.
A partir de cette argumentation et sous les hypothèses d'une décrois
sance linéaire de l'intensité des investissements professionnels et de la
constance du rendement de ces investissements, J. Mincer [1974] dérive
la relation testable suivante reliant le salaire réel observé avec le capital
scolaire d'une part, les investissements professionnels, sous une forme
quadratique de l'expérience professionnelle, d'autre part.
(1) l n S = So + r • n + h • exp + c • exp2 + u
Cette formulation donne la justification théorique de la relation
empirique entre salaire et âge en arguant que l'âge n'est qu'une mesure
1001 Revue économique
approximative de l'expérience, et que c'est cette dernière variable qui
est théoriquement fondée.
Dans l'équation (1) ci-dessus, on contraint r et n à être indépendants,
c'est-à-dire que le rendement de l'éducation est supposé constant quel
que soit le nombre d'années d'études. La prise en considération d'un
terme quadratique du nombre d'années d'études autorise le rendement
marginal à varier avec le volu

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