Une enquête historique en pays mossi - article ; n°1 ; vol.35, pg 11-66
59 pages
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Description

Journal de la Société des Africanistes - Année 1965 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 11-66
56 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 64
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Robert Pageard
Une enquête historique en pays mossi
In: Journal de la Société des Africanistes. 1965, tome 35 fascicule 1. pp. 11-66.
Citer ce document / Cite this document :
Pageard Robert. Une enquête historique en pays mossi. In: Journal de la Société des Africanistes. 1965, tome 35 fascicule 1.
pp. 11-66.
doi : 10.3406/jafr.1965.1390
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0037-9166_1965_num_35_1_1390ENQUÊTE HISTORIQUE EN PAYS MOSSI 1 UNE
(ZINIARE, GAONGO, KOUBRI, KOMBISSIRI,
SAPONE, TANGHIN-DASSOURI, NIOU ET YACO)
AVEC UN APPENDICE SUR
L'HISTOIRE DES PEUPLES MOSSIS
DE
Léo FROBENIUS
par
Robert PAGEARD
SOMMAIRE
Aperçu sur l'historiographie du pays mossi.
I. Traditions de l'Oubritenga.
1) La geste d'Oubri.
2) Les successeurs d'Oubri.
3) Hauts lieux et fêtes de l'Oubritenga.
4) Histoire de la chefïerie peule de Barkoundouba.
II. Traditions du Sud-Est, en particulier du cercle de Kombissiri.
1) Naba Zoungrana et ses descendants.
2) Le canton de Koubri.
3) La tradition historique du canton de Kombissiri.
III. Tradition de Saponé.
IV. de Dassouri.
V. Deux traditions historiques du Nord-Ouest.
1) Canton de Niou.
2)de Yako.
Quelques conclusions.
Problèmes de chronologie.
Appendice I. Succession des Moro Naba de Ouagadougou selon Yamba Tien-
drébéogo. II. Les Mossi dans « Et l'Afrique parla... » de Leo Frobenius (1914).
Depuis le début du siècle, l'histoire des royaumes mossis se construit
ou se discute à trois niveaux distincts : niveau des chefîeries locales
(« cantons » de l'administration française), niveau des royâumesT
niveau de l'ensemble international Mossi-Mamprussi-Dagomba.
1. Cette enquête a été réalisée grâce à une subvention du С N. R. S. Nous remercions également
le Gouvernement de la république de Haute-Volta et le ministère de la Coopération des facilités
qu'ils nous ont accordées. 12 SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES
C'est au premier de ces niveaux que se situe l'enquête dont les
résultats seront exposés ici. Son seul antécédent est constitué par les
riches « Traditions relatives au cercle de Kaya », travail de Georges
Chéron publié dans le « Bulletin du Comité d'études historiques et
scientifiques de l'A. 0. F. » (1924, p. 635-691). Le travail du R. P. Eu
gène Mangin, « Les Mossi » (1914), contient de rares renseignements
sur l'histoire de la chefîerie de Koupéla. Celui du R. P. Prost, « Notes
sur l'origine des Mossi » (Bulletin de l'IFAN, 1953, p. 1333-1338)
contient d'intéressantes données recueillies à Ouargaye et à Tenko-
dogo, mais ne retrace pas l'histoire de ces chefïeries fort anciennes ;
ceci reste à faire. Enfin, Elliott P. Skinner a donné quelques rense
ignements nouveaux sur l'histoire des cantons de Nobili et de Nobéré
(cercle de Manga) dans son récent ouvrage « The Mossi of the Upper
Volta. The political development of a Sudanese People » (1964).
Ces secteurs ont été laissés de côté par la présente enquête, laquelle,
effectuée en hivernage, s'est d'ailleurs limitée aux cercles les plus
accessibles depuis Ouagadougou ; sa pointe extrême et exceptionnelle
a été Yako, non sans difficultés. Quelques renseignements recueillis
jadis de façon incidente à Ouagadougou, de la bouche de personnes
âgées nées dans les régions de Tenkodogo et de Ouargaye, seront
cependant incorporés au présent exposé dans le paragraphe consacré
aux descendants de Naba Zoungrana.
Au niveau des royaumes, l'histoire de Ouagadougou et du Yatenga
a retenu l'attention de quelques chercheurs de formation très diverse.
Les travaux du capitaine Lambert (1907-1908) n'ont pas été publiés ;
le centre IFAN de Ouagadougou possède une photocopie de son
étude manuscrite « Le pays mossi et sa population. Étude historique,
économique et géographique suivie d'un essai d'ethnographie compar
ée », qui contient une histoire des Moro Naba (en toute rigueur
« Moro Nanamsé ») de Ouagadougou ; les archives de l'ex-gouverne-
ment général de ГА. 0. F. contiennent également un texte de Lambert,
répertorié 1 G 334, dont le titre « Renseignements sociologiques et
ethnographiques sur les populations vivant actuellement en pays
mossi » ne révèle pas un intérêt particulier pour l'histoire. La pre
mière histoire des royaumes mossis publiée, celle que l'on trouve
dans le «Haut-Sénégal-Niger» (1912), de Maurice Delafosse, repose
sur les monographies administratives de 1904 (capitaine Pinchon
pour Ouagadougou, capitaine Noiret pour Ouahigouya) et surtout
de 1909 (administrateur Carrier-Moulins pour Ouagadougou, et
administrateur Vadier pour Ouahigouya) ; ces textes n'ont jamais
été publiés in extenso ni analysés en toutes leurs parties ; la série de
1909 paraît même absente des archives de Г ex-gouvernement gêné- ENQUÊTE HISTORIQUE EN PAYS MOSSI 13 UNE
rai. Les données chronologiques faisant défaut dans ces documents,
Delafosse les inventa raisonnablement en partant des quelques ren
seignements contenus dans les tarikh soudanais et en utilisant une
durée moyenne de règne qui lui parut acceptable ; cette chronologie
artificielle fit autorité : ses utilisateurs oublièrent trop souvent qu'elle
reposait sur des conjectures discutables et avait le tort de masquer
la nature du savoir historique africain. La durée normale de règne
choisie par Delafosse est de trente années : il descend à vingt ou
monte à quarante dans quelques cas particuliers. Une telle chronol
ogie est de pure situation et ne constitue qu'une curiosité. Tauxier
se livra à ce jeu savant pour le Yatenga (« Le Noir du Yatenga »,
1917) mais adopta des durées de règne oscillant, sauf donnée con
traire de la tradition, entre quinze et trente ans ; le problème n'exis
tait d'ailleurs que pour les naba antérieurs à Naba Kango (1754-
1787). Très désordonné, l'ouvrage de Dim Delobson (« L'empire du
Mogho Naba », 1932) apporta de nombreuses données justes sur la
vie publique et privée des Mossi du royaume de Ouagadougou mais
laissa l'histoire en marge. Tout récemment, avec notre concours, le
Larhallé Naba Abgha (Yamba Tiendrébéogo pour l'état civil) a livré
au public une partie de ses connaissances et de celles des griots de
Ouagadougou dans son « Histoire traditionnelle des Mossi de Ouaga
dougou » (Journal de la Société des Africanistes, t. XXXIII, fasc. 1,
p. 7-46) et dans son livre « Histoire et coutumes royales des Mossi de
Ouagadougou » (Ouagadougou, 1964). Ces travaux, comme ceux de
Dim Delobsom, sont dans une certaine mesure subjectifs et doivent
être interprétés.
Cette interprétation suppose la comparaison entre eux des textes
de Lambert, Delafosse, Dim Delobsom, Yamba Tiendrébéogo К
Elle suppose aussi la connaissance des versions données dans les
régions où les événements relatés se sont déroulés, le premier intérêt
de ces versions étant évidemment de renseigner sur l'existence même
du fait allégué. Ces vérifications ont été le principal. objectif de notre
enquête.
Les écrits qui viennent d'être cités, parce que fondés sur des enquêtes
effectuées dans les deux grands chefs-lieux administratifs du pays
mossi, ont d'ailleurs contribué à donner une idée probablement un
peu inexacte de la situation politique ancienne de toute la bande
médiane allant de Yako à Boussouma et se prolongeant au nord
par le Rissiam. Cette bande était le domaine des « roitelets » (dimbi )
1 . La rédaction de cette étude était très avancée quand nous avons pris connaissance de l'impor
tant travail de Leo Frobenius publié en 1914 dans le tome II de « Und Afrika sprach ... ». Nous lui
consacrons un appendice substantiel. SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES 14
et d'un « dima » reconnu, le Boussouma Naba. Une rapide visite à
Yako nous a seulement permis d'entrevoir ce problème des inféoda-
tions ; les études en cours de Michel Izard dans le Rissiam et le Datenga
devraient permettre de le poser et de le résoudre bientôt. Ces recherches
aux frontières internes des royaumes mossis fourniront peut-être
aussi des points de j

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