Taranis, caelestiorum deorum maximus - article ; n°1 ; vol.17, pg 343-400
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Description

Dialogues d'histoire ancienne - Année 1991 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 343-400
This study concerns the whole of the functional activities of the Celtic God Taranis, as they appear from the archaeological findings previously introduced ('DHA', 1990-2, p. 275-320). Amongst all the different representations, the Jupiter-Giant horseman groups have been given a particular place and new theses concerning their meaning have been put forward in the light of Indo-European comparatism. The data taken from the Indo-Iranian and Baltic domains enable to draw a revewed synthesis on the position and the role of the sovereign god in the sacred universe of the Celts. The authors also examine the historical and social conditions which explain the conservation of typically Gallic religious features during the Roman Imperial period (trad. D. HOBBS-GRICOURT).
Cette étude analyse l'ensemble des activités fonctionnelles du dieu celte Taranis, telles qu'elles se dégagent de la documentation archéologique présentée précédemment (DHA, 1990-2, p. 275-320). Parmi les différentes figurations, les monuments du cavalier à l'anguipède font ici l'objet d'un examen particulier et de nouvelles propositions concernant leur signification sont formulées à la lumière du comparatisme indo-européen. Les données empruntées aux domaines indo-iranien et balte permettent d'effectuer une synthèse rénovée sur la place et le rôle du dieu souverain dans l'univers sacré des Celtes. Sont également envisagées les conditions historiques et sociales propres à expliquer la préservation de traits religieux typiquement gaulois à l'époque impériale.
Diese Studie befaßt sich mit den gesamten Aktivitäten des keltischen Gottes Taranis, wie sie in den vorher angegebenen archäologischen Quellen (DHA, 1990-2, S. 275-320) dargestellt sind. Unter den verschiedenen Darstellungen, wurde der Gigantenreitergruppe ein besonderer Platz eingeräumt. Neue Vermutungen über ihre Bedeutung wirden an Hand der indogermanischen Vergleichsmethode angestellt. Die Angaben aus indo-iranischen und baltischen Quellen ermöglichen nueue Rückschlüsse auf Stellung und Rolle des regierenden Gottes innerhalb der Heilwelt der Kelten. Dabei werden auch die historischen und sozialen Bedingungen dargestellt, die das Festhalten an typisch gallischen, religiösen Eigenheiten während der Herrschart des rômischen Kaiserreiches erklären (trad. C. HOVINE).
58 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Daniel Gricourt
Monsieur Dominique Hollard
Taranis, caelestiorum deorum maximus
In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 17 N°1, 1991. pp. 343-400.
Citer ce document / Cite this document :
Gricourt Daniel, Hollard Dominique. Taranis, caelestiorum deorum maximus. In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 17 N°1,
1991. pp. 343-400.
doi : 10.3406/dha.1991.1919
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1991_num_17_1_1919Abstract
This study concerns the whole of the functional activities of the Celtic God Taranis, as they appear from
the archaeological findings previously introduced ('DHA', 1990-2, p. 275-320). Amongst all the different
representations, the Jupiter-Giant horseman groups have been given a particular place and new theses
concerning their meaning have been put forward in the light of Indo-European comparatism. The data
taken from the Indo-Iranian and Baltic domains enable to draw a revewed synthesis on the position and
the role of the sovereign god in the sacred universe of the Celts. The authors also examine the historical
and social conditions which explain the conservation of typically Gallic religious features during the
Roman Imperial period (trad. D. HOBBS-GRICOURT).
Résumé
Cette étude analyse l'ensemble des activités fonctionnelles du dieu celte Taranis, telles qu'elles se
dégagent de la documentation archéologique présentée précédemment ("DHA", 1990-2, p. 275-320).
Parmi les différentes figurations, les monuments du cavalier à l'anguipède font ici l'objet d'un examen
particulier et de nouvelles propositions concernant leur signification sont formulées à la lumière du
comparatisme indo-européen. Les données empruntées aux domaines indo-iranien et balte permettent
d'effectuer une synthèse rénovée sur la place et le rôle du dieu souverain dans l'univers sacré des
Celtes. Sont également envisagées les conditions historiques et sociales propres à expliquer la
préservation de traits religieux typiquement gaulois à l'époque impériale.
Zusammenfassung
Diese Studie befaßt sich mit den gesamten Aktivitäten des keltischen Gottes Taranis, wie sie in den
vorher angegebenen archäologischen Quellen ("DHA", 1990-2, S. 275-320) dargestellt sind. Unter den
verschiedenen Darstellungen, wurde der Gigantenreitergruppe ein besonderer Platz eingeräumt. Neue
Vermutungen über ihre Bedeutung wirden an Hand der indogermanischen Vergleichsmethode
angestellt. Die Angaben aus indo-iranischen und baltischen Quellen ermöglichen nueue Rückschlüsse
auf Stellung und Rolle des regierenden Gottes innerhalb der Heilwelt der Kelten. Dabei werden auch die
historischen und sozialen Bedingungen dargestellt, die das Festhalten an typisch gallischen, religiösen
Eigenheiten während der Herrschart des rômischen Kaiserreiches erklären (trad. C. HOVINE).DHA 17,1 1991 343-400
TARANIS, CAELESTIUM DEORUM MAXIMUS
Daniel GRICOURT et
Dominique HOLLARD
Dans un article précédent, nous avons envisagé, à partir d'une
monnaie gallo-romaine irrégulière, frappée au IIIe siècle après J.-C,
les différentes figurations de la divinité celtique à la roue *. La prise
en compte des données épigraphiques et celles de l'iconographie,
devenue riche et variée à l'époque impériale, a confirmé l'identité
de ce dieu avec Taranis, la grande figure gauloise de l'orage,
communément assimilée à Jupiter sous l'Empire. Les représentations
de l'équidé et de l'aigle sur les monnaies gauloises, rapprochées du
symbolisme se rattachant traditionnellement à ces animaux, surtout
chez les Indo-Iraniens, ont permis de reconnaître une affinité entre le
cheval seul et Belenos, d'une part, entre le rapace et Taranis, d'autre
part. La roue, attribuée à ce dernier, renvoie, au-delà de ses aspects
héliaques et fulgurants, au rôle supracosmique que joue le dieu
1. D. GRICOURT et D. HOLLARD, Taranis, le dieu celtique à la roue.
Remarques préliminaires, DHA, 1990/2, p. 275-320. Pour des raisons
de commodité typographique, les caractères spéciaux et les signes
diacritiques propres au sankrit, à l'avestique, au Scandinave, au lette et
au lituanien n'ont pas été employés selon l'usage en vigueur, mais
francisés. De même, les macrons ont été remplacés par des accents
circonflexes. 344 Daniel Gricourt et Dominique Hollard
céleste. Ces points étant acquis, nous pousserons ici l'investigation en
confrontant les diverses figurations de la divinité celtique aux
données fournies par le comparatisme, en commençant par l'élément
spectaculaire que constituent les colonnes du cavalier à l'anguipède.
Il apparaîtra alors que les parallèles mythologiques tirés de la
littérature védique permettent une lecture cohérente de l'ensemble
des représentations de Taranis, malgré leur apparente variété. On
peut en déduire une reconstruction des différentes activités et
missions du dieu, qui s'ordonnent logiquement selon le schéma
fonctionnel triparti traditionnel, propre aux Indo-Européens. Les
propositions formulées sont confortées par l'existence d'un ensemble
articulé de façon similaire chez l'homologue balte du dieu gaulois.
Enfin, il conviendra de s'interroger sur les conditions qui ont permis
la persistance de données archaïques jusqu'à l'époque impériale et de
mesurer le degré d'influence des mutations sociales et culturelles, qui
ont accompagné la romanisation, sur la représentation des concepts
religieux traditionnels des Celtes.
I. La geste de Taranis
Nous savons désormais que les artistes gallo-romains se sont
primitivement inspirés, pour leurs représentations sculpturales du
cavalier à l'anguipède, des groupes triomphaux romains, de
tradition hellénistique, qui figurent un vainqueur à cheval
terrassant un ennemi. L'idée avait été avancée à l'origine par
P. Lambrechts, qui la préférait à l'hypothèse de l'influence
gigantomachique 2. Cet emprunt iconographique n'implique toutefois
pas une analogie de sens. Le cavalier gallo-romain à l'anguipède ne
représente pas en effet un imperator, même s'il est parfois revêtu de
la cuirasse et du paludamentum, mais le Maître des cieux, Jupiter, ce
P. LAMBRECHTS, Contributions à l'étude des divinités celtiques,
Bruges 1942, p. 92-93. Sur les monuments architecturaux et œuvres
sculpturales divers qui ont influencé en la circonstance les artisans
gallo-romains, voir en dernier lieu G. CHARLES PICARD, Imperator
Caelestium, Gallia, 35, 1977-1, p. 97 et 109-112; G. BAUCHHENÊ -
P. NOELKE, Die Iupitersàulen in der germanischen Provinzen,
Cologne - Bonn 1981, p. 351-390 et 407-411 ; J. MERTENS, Réflexions à
propos du «cavalier aux géants anguipèdes» de Tongres, RAE, XXXIII,
1982, p. 51 et 53 ; E. WILL, A propos des colonnes de Jupiter de la
Gaule romaine, Hommages à Lucien Lerat, Besançon - Paris 1984, 2,
p. 873-882. DIALOGUES D'HISTOIRE ANCIENNE 345
que prouvent notamment le groupe découvert à Wasserwald (Bas-
Rhin) où le dieu brandit de la main droite levée un foudre 3, et
plusieurs monuments portant la dédicace Kovi) O(ptimo)
M(aximo) 4. Le caractère gaulois de ce Jupiter se révèle dans d'autres
compositions qui le figurent avec une roue tenue à la main, tel un
bouclier, ou passée dans le bras 5. Nous l'avons vu, la roue, projection
du principe suprême du centre et de l'éternité, est le symbole de
Taranis 6. Il convient donc d'identifier le cavalier des groupes
sculpturaux considérés au dieu celtique.
L'examen de la scène a donné lieu à de multiples
interprétations. Nous ne nous attarderons pas sur leur historique, ce
qui déborderait par trop le cadre fixé de cette étude 7. Parmi toutes
les explications qui ont été avancées et qui ont parfois donné lieu à de
rudes empoignades entre leurs partisans, retenons pour les besoins de
la démonstration celle de Fr. Sprater. L'auteur voit dans le thème
figuratif de l'anguipède et du Jupiter qui le domine la représentation
symbolique de la terre et du ciel et dans la colonne qui porte le groupe
le support de l'univers 8. Il s'agirait d'un culte rendu "à la fertilité
du sol, conditionnée par un ciel et une terre propices" 9, les allégories
symbolisant donc en quelque sorte une relation magique et pacifique
e

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