Étude iconographique de quelques fondations de l époque de S?ryavarman Ier - article ; n°1 ; vol.17, pg 173-208
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Étude iconographique de quelques fondations de l'époque de S?ryavarman Ier - article ; n°1 ; vol.17, pg 173-208

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Description

Arts asiatiques - Année 1968 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 173-208
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Bruno Dagens
Étude iconographique de quelques fondations de l'époque de
Sūryavarman Ier
In: Arts asiatiques. Tome 17, 1968. pp. 173-208.
Citer ce document / Cite this document :
Dagens Bruno. Étude iconographique de quelques fondations de l'époque de Sūryavarman Ier. In: Arts asiatiques. Tome 17,
1968. pp. 173-208.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1968_num_17_1_991ICONOGRAPHIQUE ÉTUDE
DE QUELQUES FONDATIONS DE L'ÉPOQUE
DE SÛRYAVARMAN Ier
par Bruno DAGENS
Comme l'a montré M. Cœdès (1), l'installation de Suryavarman 1° à Angkor
a été suivie par toute une série de fondations pieuses, souvent importantes, destinées
à effacer les traces d'une guerre civile dévastatrice pour les lieux saints. Dans cette
œuvre de restauration, le roi fut aidé par des brahmanes dont les fondations et les
donations nous sont connues par les inscriptions qu'eux-mêmes ou bien leurs descen
dants nous ont laissées ; ces diverses fondations ne montrent aucune exclusive et la
faveur accordée au bouddhisme par le souverain laisse une place considérable aux
religions brahmaniques.
Nous voudrions étudier ici l'iconographie de trois de ces fondations : Vat Ek,
connue dans les inscriptions sous le nom de Narendragrâma, Vat Baset (Pâ Siddhi) sous celui de Jayaksetra, et Phnom Chisor (Bhnam Jï Sûr) connue sous ceux
de Sûryâdri ou Sûryaparvata.
Toutes les trois dédiées au linga Sûryavarmeçvara, elles sont à peu près contemp
oraines, comme nous le montreront les inscriptions venant confirmer les conclusions
que l'on peut tirer de l'étude de leur décor. Elles sont bâties selon un schéma général
unique reposant sur la présence, au centre d'une galerie-enceinte, d'un sanctuaire
Titres abrégés :
AA : Arts Asiatiques (Paris).
Cœdès, I-VIII : G. Cœdès, Inscriptions du Cambodge, 8 vols. Hanoï et Paris 1937-1966.
K. Bhattacharya, Les religions brahmaniques... : K. Bhattacharya, Les religions brahmaniques dans l'ancien
Cambodge d'après Vépigraphie et l'iconographie, Paris 1961.
Barth et Bergaigne : A. Barth et A. Bergaigne, Inscriptions sanscrites de Campa et du Cambodge, Paris, 1885-1889.
Rao : T. A. Gopinatha Rao, Elements of Hindu Iconography, 2 vols, en 4 tomes, Madras 1914-1916.
(1) G. Cœdès, Les Étals Hindouisés d'Indochine et d'Indonésie, 3e éd. 1964, p. 249 sq. 174 BRUNO DA GENS
principal composé d'une tour abritant la cella et d'un mukhamandapa à l'Est. Ce
dispositif peut être modifié par l'adjonction de monuments secondaires à l'intérieur
de l'enceinte (Phnom Chisor) et par la multiplication des enceintes (Vat Baset où
nous trouvons l'ensemble le plus complexe et le plus étendu).
Les éléments de l'étude iconographique de ces trois monuments sont essentie
llement les linteaux et à un degré moindre les frontons dont une bonne partie a disparu,
tandis que nombre d'autres n'ont jamais été sculptés. Quant au bas de pilastres,
rarement conservés, ils sont aniconiques, à l'exception de ceux de la tour-sanctuaire
de Vat Ek où se voit l'image d'un lion dressé.
Les frontons sont caractérisés par l'importance du décor végétal qui occupe une
grande partie de la surface du tympan ; on ne trouve de frontons faisant exception
à cela qu'au-dessus de certains accès principaux. La scène ou le personnage qui les
illustrent sont souvent surmontés d'une arcature ; il faut noter également la présence
fréquente d'une tête de monstre au bas du tympan (1).
Les frontons de faux-étages, conservés seulement à Vat Ek, ont un décor unique
ment végétal ; il en est de même pour le seul fronton supérieur conservé à Vat Ek
(entrée Sud du mandapa). Mis à part le linteau à scène qui, dans chacune des trois
fondations, représente le barattage de la mer, les linteaux sont tous à décor végétal
et comportent généralement au centre une tête de monstre qui crache une branche
très fortement iniléchie et qui est surmontée d'une arcature entourant l'image d'une
divinité ou la représentation d'une scène. Nous verrons cependant une certaine variété
se manifester par le traitement de la branche, interrompue ou non aux quarts, celui
de ses extrémités qui ont parfois l'aspect de nâga à trois têtes et enfin par la présence
dans certains cas d'éléments secondaires.
Vat Ek (L. L. 861) (2)
Le temple de Vat Ek situé à une dizaine de kilomètres au Nord de Battambang
est le plus simple des trois monuments que nous étudions : il comporte une galerie-
enceinte entourée d'une douve dont elle est séparée par un terre-plein d'une dizaine
de mètres et qui enclôt une cour où se trouve le sanctuaire surélevé par une terrasse
et, au Sud-Est de ce dernier, une « bibliothèque ».
Le monument est inachevé et la décoration, à peu près complète pour le sanctuaire,
n'a même pas été ébauchée en ce qui concerne la bibliothèque et l'enceinte. Nous
laisserons donc de côté ces deux éléments en nous bornant à signaler que l'enceinte
construite en grès et latérite comporte des pavillons d'entrée à trois passages à l'Est
et à l'Ouest, et des salles longues accessibles seulement de l'intérieur de la cour au
milieu de ses faces Nord et Sud.
Le groupe central, tour-sanctuaire et mukhamandapa, repose sur une vaste
(1) Cf. Boisselier, Le Cambodge, 1966, p. 217, note 4.
(2) Cf. Lunet de Lajonquière, Inventaire descriptif des monuments du Cambodge, III, 1911, p. 427-132
(avec référence aux voyageurs antérieurs). DE QUELQUES FONDATIONS DE L'ÉPOQUE DE S ÛR Y AV ARM 'AN Ier 173 ICONOGRAPHIE
terrasse de plan carré avec un décrochement à l'Est correspondant à l'avant-corps
du mandapa; on y accède par quatre escaliers disposés au milieu de chacune de
ses faces, dans l'axe des quatre entrées de la tour-sanctuaire. Au-dessus de cette
terrasse s'élève un triple soubassement. Ce dernier est resté brut à l'exception des
échiffres de l'escalier Est.
La tour-sanctuaire de plan carré comporte actuellement deux faux-étages et il
n'y a pas lieu de croire qu'un troisième ait été prévu. Ses quatre entrées sont précédées
d'avant-corps éclairés par deux fenêtres à barreaux tournés ; celui de l'Est qui rattache
la tour au mandapa joue le rôle d'antarâla.
Le se présente comme une salle allongée et bordée par deux bas-côtés ;
la communication entre la salle médiane et ces derniers se fait par une porte encadrée
de deux fenêtres ; à ces portes et à ces fenêtres correspondent, sur la face externe des
bas-côtés, des portes donnant accès à des escaliers latéraux et à des fenêtres à barreaux
tournés. A l'Est le mandapa est précédé d'un avant-corps éclairé par deux fenêtres
latérales.
Une inscription gravée sur les piédroits de la porte Est du mandapa et publiée
par M. Cœdès (1) nous donne le nom ancien de Vat Ek, Narendragrâma, celui de
son fondateur, Yogïçvarapandita, celui de la divinité à laquelle le sanctuaire était
dédié, le linga Sûryavarmeçvara et enfin une date anie-quem (il s'agit d'une donation
postérieure à la fondation) pour le sanctuaire, 959ç. (1037 AD). Ces indications sont
confirmées et précisées par des inscriptions provenant d'autres sanctuaires, et pri
ncipalement de Ta Kev.
Tout d'abord Narendragrâma est localisé avec précision dans le district de Vrah
Sruk (?) et le territoire de Bhïmapura par une inscription énumérant des offrandes
faites par Yogïçvarapandita et reprenant en partie les données de l'inscription de
Vat Ek (2). était le guru de Sûryavarman 1° (3) qui lui avait
donné en mariage une de ses filles (4) et l'avait chargé de poursuivre la construction
du Prasat Ta Kev (5) ; la plupart de ses donations semblent avoir été faites à des
sanctuaires çivaïtes (6). Dans le cas de Vat Ek, il s'agit d'une fondation en l'honneur
du linga Sûryavarmeçvara dont nous savons par une inscription de Preah Vihear (7),
que Sûryavarman 1°, après l'avoir érigé à Baset (Jayaksetra, cf.

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