Ivoires indiens - article ; n°1 ; vol.16, pg 59-74
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Description

Arts asiatiques - Année 1967 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 59-74
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 12
Langue Français

Extrait

Vinod Prakash Dwivedi
Ivoires indiens
In: Arts asiatiques. Tome 16, 1967. pp. 59-74.
Citer ce document / Cite this document :
Dwivedi Vinod Prakash. Ivoires indiens. In: Arts asiatiques. Tome 16, 1967. pp. 59-74.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1967_num_16_1_974IVOIRES INDIENS :
Un ensemble de pieds de trône, provenant de l'Orissa et conservés
au Musée National de New Delhi
par V. P. DWIVEDI
National Museum, New Delhi.
Il y a longtemps que les artisans indiens ont compris que l'ivoire se prêtait bien
à la sculpture, qu'il l'appelait même, et on le trouve très souvent mentionné dans les
littératures anciennes hindoue, bouddhique et jaïne, et aussi dans les inscriptions (1).
Des statuettes indiennes en ivoire, retrouvées en dehors de l'Inde, sur les sites de
Pompéi en Italie et de Begram en Afghanistan, témoignent de leur succès à l'étranger
et « donnent un plaisir esthétique particulièrement grand, du fait que le matériau
lui-même prête sa nature à la spiritualité sensuelle de l'art indien » (2). Le poète
Claudien (env. 400 ap. J.-G) nous apprend que, dans la Rome impériale, on choisissait
de préférence l'ivoire indien pour les diptyques officiels (tablettes à écrire à deux
feuillets). Cette prédilection est confirmée par la gravure du registre inférieur de l'une
des plaques du Diptyque Barberini (Musée du Louvre), qui représente des Indiens
apportant des défenses d'éléphant à l'Empereur (3).
En dépit de ces abondantes références littéraires, l'archéologie indienne n'a
livré que quelques spécimens isolés, et il est très difficile de reconstituer une histoire
continue de la sculpture indienne sur ivoire.
Les fouilles de Harappâ et de Mohenjo-daro n'ont fourni, en ivoire, que des
objets utilitaires. Quand on arrive à la période historique, le site de Taxila a livré
quelques beaux ivoires, dont le plus célèbre est le peigne décoré de la représentation
d'une femme couchée (4). Pâtaliputra, Mathurâ et Ter sont quelques-uns des autres
sites qui ont livré des statuettes anciennes faites en cette matière. Mais les découvertes
(1) Dr Moti Chandra, « Ancient Indian Ivories », Prince of Wales Museum Bulletin, Bombay ; n° 6 (1957-
59), pp. 4-63.
(2) Dr. Sherman E. Lee, «An early Pâla ivory », J.I.S.O.A., Calcutta, vol. XVII (1949), pp. 1-5.
(3) The Encyclopaedia Americana, N. Y. 1961, vol. 15, pp. 563-569 a.
(4) A présent au National Museum, New Delhi. 60 V. P. DWIVEDI
les plus spectaculaires ont été celle de l'image de la déesse Srï, à Pompéi, et celle des
ivoires d'origine indienne retrouvés au cours des fouilles de Begram, l'antique Kâpisï,
en Afghanistan. Récemment, le Prince of Wales Museum a acquis une image de
Buddha, ainsi que d'autres images qui l'accompagnaient, l'ensemble appartenant à
la période Gupta et provenant, selon toutes probabilités, du Kasmïr (1). Les ivoires
qui appartiennent à la période médiévale sont également très peu nombreux. Un très
bel ivoire Pâla, représentant un stûpa à trois étages, se trouve au Seattle Art Museum
(U.S.A.) (2). Viennent ensuite, dans l'ordre chronologique, les plaques de Bambhra
(xe s. de notre ère) (3). Ces plaques faisaient probablement partie de la décoration
d'une pièce quelconque de mobilier. L'image en ivoire d'une danseuse, au Prince
of Wales Museum, est un beau spécimen de l'artisanat Câlukya des environs du
xne s. (4). Viennent après les deux pieds de lit provenant de l'Orissa, qui sont main
tenant, l'un, à la Freer Gallery of Art (Washington) (5), et l'autre, au Museum of
Art de Philadelphie (6). Là, on peut aussi mentionner une plaque en ivoire, ayant
probablement fait partie d'un coffret ou d'une pièce de mobilier, qui a été acquise
récemment par le Cleveland Museum of Art, et publiée dans son Bulletin de décembre
1964. Cette plaque représente un couple assis sous une arcature et est datable de 1300
env. Elle provient, très probablement, de l'Orissa. L'éléphant qui se trouve au
Cabinet des Médailles, à Paris, est une pièce de jeu d'échecs et date du xve s. environ (7).
Après cette période, le nombre des ivoires connus augmente, et nous sommes sur un
terrain plus ferme en ce qui concerne la dernière phase de l'histoire des ivoires indiens.
La tradition s'en est continuée dans plusieurs régions de l'Inde et nous avons, grâce
à l'étude de Watt (8), faite pendant l'Exposition de Delhi de 1902-1903, connaissance
de quatre centres principaux. Ce sont Delhi, Murshidabad, le Mysore et le Travancore.
Delhi et Murshidabad ont dû devenir importants sous l'Empire Moghol. En particulier,
Delhi était un centre célèbre pour les miniatures sur ivoire, et aujourd'hui encore elle
conserve vivante la tradition de la sculpture en ce matériau.
L'Orissa doit avoir été un centre important de sculpture sur ivoire, tout au moins
à partir du xme s. Une caractéristique majeure des ivoires de l'Orissa est qu'ils ont
continué d'observer la tradition indigène, restée intacte et non influencée par les princes
musulmans qui ont gouverné l'Inde jusqu'au xvne siècle. D'autres centres du travail
de l'ivoire produisent moins de sculptures et plus d'objets mineurs d'usage courant,
(1) Dr. Moti Chandra, op. cil. planches 6 à 10.
(2) Dr. Sherman E. Lee, op. cit.
(3) D. E. Barrett, « A group of medieval Indian ivories », Oriental Art, N. S., vol. I, n° 2, 1955, pp. 47-51.
(4) Dr. Moti Chandra, op. cit., planche lib.
(5) Dr. J. E. van Lohuizen-de Leeuw, « Indian Ivories, with special reference to a Medieval leg from
Orissa », Arts Asiatiques, VI (1959) pp. 195-217, fig. 1-4.
(6) Dr. Stella Kramrisch, «Early Indian Ivory carving», Philadelphia Museum of Art Bulletin, LIV
(n° 261 Spring 1959), pp. 56-66.
(7) A. Ghose, « Some old Indian Ivories », Rupam, n° 32, octobre 1927.
(8) G. Watt, Indian Art at Delhi, 1903, p. 185. IVOIRES INDIENS 61
tels que des coffrets, qui semblent avoir été davantage appréciés à l'époque Moghole.
Un petit ivoire intéressant, du xne s. et provenant de l'Orissa, représente un
couple d'amoureux, assis sur une couche rectangulaire à haut chevet ; cet objet se
trouve maintenant à l'Asutosh Museum de Calcutta (1). Mais la plus importante
production des ivoiriers de l'Orissa semble avoir été celle des trônes en ivoire, dont
un assez grand nombre de vestiges se trouvent dans divers Musées très dispersés.
Certains de ces pieds-de-trône, car c'est ce qu'on suppose qu'ils sont, semblent avoir,
dès 1907, attiré l'attention des amateurs d'art occidentaux (2).
Une inscription sur la paroi de droite de la salle d'audience du temple
de Jagannâtha à Purï nous donne confirmation du fait qu'il existait une importante
école de sculpture sur ivoire dans l'Orissa à l'époque post-médiévale. C'est un édit
du roi Purusottamadeva (1467-1497) qui fait don de divers objets, dont huit trônes
en ivoire (3), pour le service de la divinité maîtresse du temple. Au début de l'inscrip
tion, le roi a été appelé : « le Maître des éléphants » (4), ce qui montre qu'il doit
avoir eu plusieurs éléphants dans ses écuries, suivant la coutume du temps. Il
n'est pas impossible que ses propres écuries aient fourni une partie tout au moins
de la matière première aux ivoiriers, après la mort des éléphants (5). L'ivoire était,
sans doute, associé à la richesse, et c'est pourquoi les trônes royaux étaient fréquem
ment, soit décorés d'ivoire, soit faits en ivoire. Ce fait est également attesté par les
ivoires de Begram, dont quelques-uns sont des fragments de mobilier. Mais ce qu'il
y a de plus important est assurément l'aptitude de l'ivoire à se prêter à une sculpture
fine et détaillée à petite échelle et la beauté de l'objet ainsi réalisé.
Un ivoire sculpté ancien, provenant de l'Orissa, représentant un animal imaginaire
appelé « gajasimha » par le Dr. van Lohuizen et « gajavirali v par le Dr. Moti Chandra —
c'est un être hybride qui possède une tête d'éléphant, le poitrail et les membres étant
ceux d'un lion cabr&

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