Les anciennes peintures datées du Cambodge : quatorze épisodes du Vessantara Jâtaka (1877) - article ; n°1 ; vol.36, pg 26-36
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Les anciennes peintures datées du Cambodge : quatorze épisodes du Vessantara Jâtaka (1877) - article ; n°1 ; vol.36, pg 26-36

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Description

Arts asiatiques - Année 1981 - Volume 36 - Numéro 1 - Pages 26-36
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Bernard Dupaigne
Hoc Dy Khing
Les anciennes peintures datées du Cambodge : quatorze
épisodes du Vessantara Jâtaka (1877)
In: Arts asiatiques. Tome 36, 1981. pp. 26-36.
Citer ce document / Cite this document :
Dupaigne Bernard, Khing Hoc Dy. Les anciennes peintures datées du Cambodge : quatorze épisodes du Vessantara Jâtaka
(1877). In: Arts asiatiques. Tome 36, 1981. pp. 26-36.
doi : 10.3406/arasi.1981.1136
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1981_num_36_1_1136Madrî la reine, et de leurs deux enfants, est connue de tous, et
peinte sur les murs d'un grand nombre de monastères. « Dans un Bernard Dupaigne et Hoc Dy Khing ensemble de peintures murales, il occupe à lui seul autant de
panneaux que les neuf jâtaka précédents»6. Ceci est vrai égal
ement pour le Laos, et pour la Thaïlande où la dernière vie anté
rieure est connue sous le nom de Mah achat, ou Grande Nais
Les plus anciennes sance7. L'histoire de Vessantara est connue également au Cam
bodge sous le nom de Mahâjât(k) (Mohacheat) ou Mahâjâtak (Mo-
peintures datées hacheadâk) , la forme khmère en réduction du pâli Mahâjâtaka,
Grand jâtaka (histoire de la vie antérieure du Buddha). Elle symb
olise le don de charité et l'abnégation, et est utilisée pour l'indu Cambodge:
struction et l'édification des fidèles, lors de plusieurs fêtes boud
dhiques au monastère. Le vénérable du monastère la lit et la quatorze épisodes du commente, au Cambodge8 dans diverses fêtes, notamment la fête
des morts et lors de la Visâkhapûjâ (Visak bochea) (le triple anni
Vessantara Jâtaka (1877) versaire de la naissance, de l'illumination et de la mort du Bud-
dha). Il en est de même au Laos9, en Birmanie et en Thaïlande10.
Les versions locales diffèrent beaucoup du texte canonique
pâli11. Les textes thaï et khmer12, Çâstrâ Mahâ jâtaka (Sâtra mâha
cheadâk), ou livre du Grand jâtaka8, comportent treize chapitres
(kanda) 13, qui sont représentés sur les fresques murales. Il existe
aussi des peintures sur papier ou sur toile14 illustrant les épisodes
du Vessantara, plus pratiques pour être commentées dans les
monastères à l'intention des fidèles.
En 1933, l'Institut bouddhique de Phnom-Penh a édité une
série de treize images populaires polychromes (imprimées sur
papier à l'Imprimerie d'Extrême-Orient, I.D.E.O., Hanoï). Ces
images représentent les treize chapitres du Vessantara, com
mentées en khmer, à l'intention des fidèles du Cambodge; leur
style est inspiré de celui des peintures du monastère de Kom-
pong-Tralach.
En Thaïlande, les peintures sur tissu ou sur papier sont très
nombreuses15. Presque tous les monastères en possédaient un jeu
illustrant l'histoire du prince Vessandon, le nom thaï de Vessant
ara; et, dans les districts éloignés, ces peintures sur toiles sont une qui se murs picturale, De comme long dégradent Malheureusement, fait très liste du décorés de que Tonlé nombreux assez ni Thaïlande l'on en relativement de Sap, complète reconstituer ne fresques du peut au monastères un Tonlé moins pour très établir peintes. vite2, l'histoire. Bassac grand depuis le ont l'ancienneté Cambodge, bouddhiques Madeleine nombre et disparu le Les du XVIIe Mékong1. plus de au localisés siècle, Giteau ces anciennes fil du cette du fresques, ont Cambodge, surtout en temps, tradition eu donne leurs frequi ce le
plus fréquentes que les fresques murales. Ces toiles sont de d
imensions relativement modestes, verticales, destinées à être su
spendues dans ces monastères, et pouvant être aisément roulées et
transportées. Au Laos, les divers épisodes sont représentés sur un
seul rouleau, une longue toile de plusieurs mètres, et se suivent, sques connues au Cambodge sont, selon Madeleine Giteau, celles
ou parfois se superposent, au long de la peinture16. Toutefois le du Vat Chadotus, à Oudong; puis celles que l'on doit à l'école de
musée Guimet de Paris possède des épisodes du Vessantara peints Okrïa Tep Nimit Mâk à Phnom-Penh (cloître du Vat Prah Keo
sur plusieurs rouleaux. On connaît aussi une autre version de Morokot), et, en province, le Vat Sisowath Ratanaram sur le
l'histoire, provenant probablement du Laos, et qui selon G. Martfleuve Bassac, et le Vat Phnom Del sur le Mékong. Aucune ne
remonte au-delà de la toute fin du XIXe siècle. ini et S. Thierry serait exécutée pour, ou par, l'ethnie Lu. C'est
un «rouleau de toile écrue, long de quatorze mètres sur une Les peintures des monastères du Cambodge se trouvent sur
hauteur d'environ quatre-vingt-dix centimètres, peint ou plus les murs intérieurs: sur les parties hautes des murs pour les
exactement dessiné au trait à l'encre de Chine et décoré au épisodes les plus importants de la vie du Buddha, tandis que les
pastel». Les épisodes de l'histoire y sont illustrés en «dix-huit emplacements entre les fenêtres sont illustrés de représentations
vignettes, séparées l'une de l'autre par un épais trait vertical, se de scènes des vies antérieures du Buddha3. Ces épisodes sont tirés
succédant de droite à gauche»17. Toutes ces peintures se lisent des jâtaka, et le plus souvent des Dasa jâtaka, évoquant les dix
dans le sens de lapradaksina18. dernières vies antérieures du Buddha4.
Déjà, au XVIIe ou au XVIIIe siècle, sur les panneaux de bois Pour le Cambodge, les informations sur la peinture sur toile
sculptés provenant du monastère de Babor, dans la province de sont pratiquement inexistantes. Il en existe deux au musée Gui
Kompong Chhnang, et conservés au musée national de Phnom- met, et une au musée Cantini à Marseille, qui semblent, toutes les
trois, remonter au XVIIIe siècle19. Le musée de l'Homme possède Penh, « on peut reconnaître des fragments des dix derniers jâtaka
et même de jâtaka antérieurs qui n'ont guère été illustrés par la un rouleau de toile de 85 x 197 cm, peint de onze scènes tirées
suite»3. des jâtaka. Le Vessantara jâtaka est représenté, bien sûr, par la
Parmi les vies antérieures, c'est la dernière, le Vessantara jâtaka scène du don des enfants. Vessantara verse l'eau de l'accord sur
(pâli), qui est la plus connue et la plus souvent représentée: les mains du brahmane Jûjaka tandis qu'un lion et un tigre
l'histoire de Vessantara, le roi charitable, de Nâng Maddî ou immobilisent Maddî qui revient de la cueillette en forêt, portant
26 :
sur l'épaule ses deux paniers suspendus à la palanche. Cette accrochées à gauche de l'entrée, sur une seule ligne, entre l'en
peinture est en mauvais état, et daterait du XIXe siècle. Le musée trée et la statue du Buddha; et dans l'ordre du déroulement de
de l'Homme conserve aussi six grands panneaux sur toile, de date l'histoire de Vessantara, ce qui fait que le fidèle qui voulait les
récente, réalisés pour l'Exposition coloniale internationale de contempler une par une respectait le sens de la pradaksina. Ces
Paris (1931), illustrant la vie du Buddha. peintures avaient des dimensions d'environ un mètre de haut
Il nous semble intéressant de citer ce que dit J. Moura en pour 1 ,20 m de large, occupant toute la superficie de la toile (à la
1883: surface préparée avant peinture par une base blanche). Chaque
« II n'y a point d'écoles de peinture et de dessin au Cambodge. toile était espacée de la suivante d'environ vingt centimètres. Le
Les amateurs se forment eux-mêmes en copiant des modèles ou Vessantara jâtaka est représenté en quatorze scènes. L'une d'elles,
en travaillant sous les yeux et sous la direction des maîtres dans la première, n'est pas incluse dans le déroulement de l'histoire.
les ateliers des palais du roi et des princes (...). Les autres traitent chacune en une scène le moment le plus
« On peint généralement sur papier, sur étoffe et sur bois. On marquant de chaque chapitre, pour que les fidèles puissent en
trace d'abord au crayon noir sur les surfaces blanches, et à la craie, mémoriser facilement l'enseignement. Un seul chapitre est illus
si c'est sur un fond noir; ensuite, on passe les couleurs. Pour que tré par deux peintures.
celles-ci conservent leur éclat, on introduit, en les délayant, un En Thaïlande, les nombreuses séries de

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