Les techniques de production fourragère dans les pays de la zone tempérée  - article ; n°397 ; vol.73, pg 257-282
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Description

Annales de Géographie - Année 1964 - Volume 73 - Numéro 397 - Pages 257-282
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Armand Frémont
Les techniques de production fourragère dans les pays de la
zone tempérée
In: Annales de Géographie. 1964, t. 73, n°397. pp. 257-282.
Citer ce document / Cite this document :
Frémont Armand. Les techniques de production fourragère dans les pays de la zone tempérée . In: Annales de Géographie.
1964, t. 73, n°397. pp. 257-282.
doi : 10.3406/geo.1964.16628
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1964_num_73_397_16628ANNALES DE
GÉOGRAPHIE
№ З97. - LXXIIP année Mai- Juin 1964
Les techniques de production fourragère
dans les pays de la zone tempérée
par A. Frémont
L'amélioration des systèmes d'élevage se fonde sur les progrès de deux
techniques : la sélection des animaux et la production fourragère 1. Le degré
de sélection du bétail est très inégal dans le monde; mais ces inégalités qui
dépendent de facteurs assez simples (la valeur des techniques traditionnelles,
l'efficacité de la recherche zootechnique et de sa vulgarisation) se répartissent
sans difficulté de classement entre de petits pays tempérés à haut niveau de
recherche et où la vulgarisation est généralisée depuis longtemps (Belgique,
Pays-Bas, Danemark, Suisse), de grands États où des systèmes de sélec
tion assez médiocres côtoient encore les techniques les plus perfectionnées
(États-Unis, France, Grande-Bretagne, Allemagne de l'Ouest, etc.), enfin la
masse des pays sous-développés où les efforts de sélection ne représentent
que des tentatives isolées.
L'étude de la production fourragère demande plus d'attention. Car la
variété des conditions naturelles, l'ancienneté des efforts d'amélioration, la
1. M. L. Hédin, directeur du Laboratoire des Plantes fourragères à Rouen (Institut National
de la Recherche Agronomique) nous fait profiter de sa riche expérience et met a notre disposition
les multiples publications qu'il a patiemment rassemblées. Cet essai lui doit beaucoup et nous lui
exprimons ici toute notre reconnaissance ainsi qu'à M. P. Brunet dont les conseils ont
beaucoup aidé.
Ann. de Géog. — lxxiii» année. 17 258 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
multiplicité des facteurs économiques qui interviennent dans ce domaine
s'ajoutent aux efforts de la recherche et de la vulgarisation pour composer
une gamme de systèmes variée et complexe. Celle-ci s'épanouit complètement
à l'intérieur de la zone tempérée. En effet, l'élevage dont la production
fourragère est l'infrastructure, trouve son développement maximum dans
les pays à haut niveau de vie alimentaire,- parmi les grands consommateurs
de protéines animales des civilisations industrielles. On pourra donc y saisir
toute la gamme des techniques qui, à partir des traditions anciennes conser
vées dans les régions les moins évoluées, ont contribué à l'élaboration de
systèmes de production de plus en plus perfectionnés.
Cette étude, néanmoins, n'aborde qu'un aspect des problèmes de l'élevage :
l'infrastructure fourragère. L'orientation commerciale de cette activité, la
spécialisation relative entre les différents produits (lait frais, produits laitiers,
viande), enfin les débouchés et les marchés constituent une autre donnée qui
serait nécessaire à une classification complète des systèmes d'élevage. Il est
cependant impossible de ne pas en tenir compte dans une étude qui est
limitée à la production fourragère. Car le niveau des prix de commerciali
sation et les coûts de la main-d'œuvre conditionnent l'intensité et la product
ivité économiques des systèmes fourragers et, par conséquent, sont le levier
principal de leur évolution. Les techniques doivent suivre une double tena
dance : l'augmentation des besoins en produits animaux et la diminution di
la main-d'œuvre agricole. La première impose l'intensification qui doit se
traduire par la production d'un nombre accru d'unités fourragères (U.
à l'ha, permettant, par unité de surface, une augmentation des rendements*
en kg de lait ou de viande. La seconde tendance entraîne la recherche de la
productivité maximum, la réduction des temps de travail nécessaires à la
production et à l'utilisation du fourrage. Néanmoins, même à l'intérieur des
pays développés de la zone tempérée, l'évolution est très inégale selon les
contraintes des conditions naturelles, la force des traditions et la vigueur
des systèmes économiques. La gamme des sytèmes de production fourragère
s'étend donc des types les plus archaïques aux plus perfectionnés г.
I. LES TECHNIQUES ANCIENNES
Jusqu'à une date récente, les agronomes négligèrent l'étude de la pro
duction fourragère. En France, les problèmes de l'alimentation du bétail
n'intéressent de nombreux techniciens et chercheurs que depuis 1945. Dans
les pays anglo-saxons et Scandinaves, des études sur ces questions furent
entreprises plus tôt, mais elles étaient encore fort peu nombreuses avant 1914.
Jusqu'à l'aube du xxe siècle, par conséquent, les techniques fourragères
furent conçues à partir des pratiques anciennes, améliorées lentement par
1. Ouvrages fondamentaux sur l'ensemble de la question : P. Veyret, Géographie de l'él
evage, Paris, Gallimard, 1951, 254 p. — R. Dumont, Économie agricole dans le monde, Paris,
Dalloz, 1954, 598 p. — P. George, Précis de géographie rurale, Paris, P.U.F., 1963, 360 p. LA PRODUCTION FOURRAGÈRE 259
l'expérience des paysans ou plus rapidement par quelques initiatives de
chercheurs isolés. Ces techniques anciennes plongent donc toutes leurs racines
dans les plus vieilles pratiques agricoles ; elles se fondent sur l'utilisation
plus ou moins poussée et plus ou moins équilibrée de ces trois parties clas
siques des vieux terroirs : l'espace labouré, le pacage et le pré. Ces systèmes
anciens sont peu avares de main-d'œuvre. Par contre, ils diffèrent profon
dément par l'inégalité de leurs rendements : ceux-ci sont à la mesure des
possibilités naturelles, mais, avec plus de netteté encore, de l'intensité de la
demande en produits animaux sur les marchés de consommation. Parmi les
systèmes anciens, la coupure la plus franche oppose les systèmes où la pro
duction fourragère est associée à d'autres cultures et ceux qui sont nettement
spécialisés.
I. Les systèmes associés aux cultures
L'association des cultures alimentaires et de l'élevage dans un même
système d'exploitation représente le type le plus courant de la zone tempérée,
surtout dans les économies les moins évoluées. Celui-ci offre en effet le double
avantage d'une gamme de produits étendue, dont la variété fut précieuse dans
les systèmes d'autoconsommation, et d'tTn équilibre technologique entre ce
qui est demandé au sol et ce qui lui est restitué sous forme d'engrais animal.
De nombreux auteurs ont souligné l'importance fondamentale du cycle de la
matière organique : production fourragère ; charge en bétail ; fumure. De
cet enchaînement dépend pour une large part l'intensité du système de pro
duction dans son ensemble.
a. Système extensif : La production fourragère
DES PACAGES ET DE LA JACHÈRE
A une production fourragère médiocre, correspondent naturellement de
maigres charges en bétail, des rendements animaux peu élevés, mais aussi
de faibles rendements pour les autres cultures, privées d'un apport suffisant
de fumier. Ainsi se présentait, sous des formes fort variées, le système le
plus courant de l'Europe occidentale, avant la « révolution agricole ». Les
travaux des géographes et des historiens l'attestent, en effet 1 : partout, la
même dualité entre un espace cultivé, livré périodiquement à la jachère, et
des pacages plus ou moins étendus, que ceux-ci se nomment bois, landes,
steppes ou garrigues. Dans les meilleurs des cas (par exemple dans les pays
du centre du Bassin Parisien), la plus grande partie des terroirs peut être
labourée. Mais, de toute façon, les troupeaux doivent se contenter de la
production fourragère d'espaces « au repos » (jac

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