Note sur les peintures de quelques monastères khmers de la plaine du Mékong - article ; n°1 ; vol.53, pg 21-31
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Arts asiatiques - Année 1998 - Volume 53 - Numéro 1 - Pages 21-31
Certains monastères khmers élevés sur les bords du Mékong, récèlent des peintures, simples, souvent charmantes, mais restées ignorés des amateurs de l'art khmer. Peintures sur bois ou murales, elles présentent une extrême variété de compositions, de styles et de couleurs. Des peintures peintes à la détrempe, sur de modestes planches de bois, sont insérées en frise entre les piliers d'un sanctuaire ou d'une sala. À la sala de Vat Srah Keo Munivan de Stung Treng, les figures assez élégantes présentent des affinités avec l'art lao. À Vat Nokor, près de Kompong Cham, les images naïves, colorées, du monastère nord contrastent avec celles du monastère sud dont les tonalités bleutées évoquent un camaïeu. À Vat Moha Leap, dans la même province, les frises et les plafonds sont décorés de peintures aux tons chauds. Seuls quelques sanctuaires sont ornés de peintures murales. Au sanctuaire de Vat Srah Keo Munivan, derrière l'autel, l'artiste, illustrant la Victoire du Buddha sur Mara, a représenté avec beaucoup de verve la déroute des êtres démoniaques. Dans le sud du Cambodge, le sanctuaire de Vat Sisowath Ratanaram, décoré par le peintre du Palais Royal dans des compositions d'un style raffiné, fut malheureusement détruit dès le début de la guerre en 1970.
Some Khmer monasteries built on the banks of the Mekong river conceal simple, often charming paintings which are yet ignored by amateurs of Khmer art. Paintings on wood — or murals — display the greatest variety of compositions, styles and colours. Paintings in tempera on unpretentious wood planks are inserted in frieze between the pillars of a sanctuary or those of a sala. In the sala of Wat Srah Keo Munivan, Stung Treng, the rather elegant pictures show an affinity with Lao art. In Wat Nokor, near Kompong Cham, naive colored images in the northern monastery contrast with those in the southern monastery where the blue hues évoque a monochrome. In the same province, the friezes and the ceilings of Wat Moha Leap are decorated with paintings of warm tones. Only a few sanctuaries are adorned with murals. In Wat Srah Keo Munivan, behind the altar, the artist, to illustrate Buddha's victory over Mara, depicted with much zest the rout of demonic creatures. In the south of Cambodia, Wat Sisowath Ratanaram sanctuary decorated by the Royal Palace paintor, with refined style compositions was unfortunately destroyed as early as the beginning of the 1970 war.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Madeleine Giteau
Note sur les peintures de quelques monastères khmers de la
plaine du Mékong
In: Arts asiatiques. Tome 53, 1998. pp. 21-31.
Citer ce document / Cite this document :
Giteau Madeleine. Note sur les peintures de quelques monastères khmers de la plaine du Mékong. In: Arts asiatiques. Tome
53, 1998. pp. 21-31.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1998_num_53_1_1415Résumé
Certains monastères khmers élevés sur les bords du Mékong, récèlent des peintures, simples, souvent
charmantes, mais restées ignorés des amateurs de l'art khmer. Peintures sur bois ou murales, elles
présentent une extrême variété de compositions, de styles et de couleurs. Des peintures peintes à la
détrempe, sur de modestes planches de bois, sont insérées en frise entre les piliers d'un sanctuaire ou
d'une sala. À la sala de Vat Srah Keo Munivan de Stung Treng, les figures assez élégantes présentent
des affinités avec l'art lao. À Vat Nokor, près de Kompong Cham, les images naïves, colorées, du
monastère nord contrastent avec celles du monastère sud dont les tonalités bleutées évoquent un
camaïeu. À Vat Moha Leap, dans la même province, les frises et les plafonds sont décorés de peintures
aux tons chauds. Seuls quelques sanctuaires sont ornés de peintures murales. Au sanctuaire de Vat
Srah Keo Munivan, derrière l'autel, l'artiste, illustrant la Victoire du Buddha sur Mara, a représenté avec
beaucoup de verve la déroute des êtres démoniaques. Dans le sud du Cambodge, le sanctuaire de Vat
Sisowath Ratanaram, décoré par le peintre du Palais Royal dans des compositions d'un style raffiné, fut
malheureusement détruit dès le début de la guerre en 1970.
Abstract
Some Khmer monasteries built on the banks of the Mekong river conceal simple, often charming
paintings which are yet ignored by amateurs of Khmer art. Paintings on wood — or murals — display
the greatest variety of compositions, styles and colours. in tempera on unpretentious wood
planks are inserted in frieze between the pillars of a sanctuary or those of a sala. In the sala of Wat Srah
Keo Munivan, Stung Treng, the rather elegant pictures show an affinity with Lao art. In Wat Nokor, near
Kompong Cham, naive colored images in the northern monastery contrast with those in the southern
monastery where the blue hues évoque a monochrome. In the same province, the friezes and the
ceilings of Wat Moha Leap are decorated with paintings of warm tones. Only a few sanctuaries are
adorned with murals. In Wat Srah Keo Munivan, behind the altar, the artist, to illustrate Buddha's victory
over Mara, depicted with much zest the rout of demonic creatures. In the south of Cambodia, Wat
Sisowath Ratanaram sanctuary decorated by the Royal Palace paintor, with refined style compositions
was unfortunately destroyed as early as the beginning of the 1970 war.Madeleine Giteau
Note sur les peintures
Institut d'Art et d'Archéologie
3, rue Michelet 75006 Paris
de quelques monastères khmers
de la plaine du Mékong
ment plusieurs monastères, on ne ressent aucune monotonie.
Évidemment le traitement des peintures sur bois est bien dif
A férent de celui des grandes compositions murales ; de plus on des ils ont bourgs, toujours touristes, du l'écart Mékong, même des été les grandes les ne des monastères recevaient centres villes œuvres et, de khmers, de la guère angkoriennes, vie tous religieuse de les temps, visiteurs. vat, les des de ignorés la Pourtant Cambodgvillages, plaine des
conçoit que les peintures murales de Vat Srah Kèo Munivan,
situé près de la frontière lao, aient été exécutées dans un
iens ont eu à cœur de les embellir dans la mesure de leurs esprit bien différent de celles du monastère princier de Vat
moyens. Certains monastères recelaient des peintures simples, Sisowath Ratanaram, distant de quelque 700 km au sud. Mais
souvent charmantes, œuvres d'imagiers locaux qui les exécu dans des sanctuaires voisins tels que les deux preah vihear
tèrent avec la spontanéité de vrais artistes, si modestes qu'ils anciens de Vat Nokor, édifiés dans l'enceinte même du temple
n'ont même pas laissé leur nom dans l'angle d'un tableau. angkorien, la composition, les couleurs, les thèmes des pein
Pour la plupart, ces œuvres sont des frises peintes sur bois, tures sur bois relèvent d'esthétiques totalement différentes.
insérées sous les architraves entre les colonnes du sanctuaire, Dans cette simple note nous ne saurions étudier toutes les
le preah vihear. Le subjectile est une simple planche, plus ou peintures des monastères de la plaine du Mékong; nous ne
moins bien poncée, parfois recouverte d'un léger enduit ou nous écarterons guère des bords du Fleuve, du Tonlé Toch et
d'une toile, comme à Vat Roka Kandal de Kratié. Les peintures du Bassak, ces bras qui se séparent de lui à Kompong Cham et
étaient exécutées à la détrempe aussi bien sur le bois que sur à Phnom Penh. Nous devons également renoncer à l'étude,
les surfaces murales. La même technique a été parfois d'une autre veine, des peintures des monastères de Phnom
employée pour décorer les plafonds en bois de plusieurs sanc Penh.
tuaires. Dans quelques monastères assez richement dotés, les Avant d'examiner les peintures murales, nous nous arrête
piliers sont ornés de motifs laqués noir et or : feuillage, fleurs, rons à proximité des berges pour découvrir de petites compos
êtres mythiques. Les peintures murales sont peu nombreuses itions sur bois souvent charmantes. À Vat Srah Kèo Munivan
dans la plaine du Mékong. Parfois seules des divinités sont de Stung Treng, alors que des peintures couvrent toute la sur
peintes sur le mur ouest derrière la grande statue du Buddha. face des murs du sanctuaire, une frise peinte sur bois est insé
À notre connaissance, il n'existait de grandes peintures cou rée entre les colonnes de la sâlâ, le bâtiment affecté aux rel
vrant les murs du sanctuaire que dans deux monastères : Vat igieux et aux laïcs. La construction du preah vihear remonte
sans doute à la fin du xixe siècle. En 1967, le Vénérable chef de Srah Kèo Munivan de Stung Treng et Vat Sisowath Ratanaram,
dans Koh Thom, dans l'extrême sud-est du pays. la Communauté, âgé alors de 70 ans, assurait que le monast
L'iconographie de ces peintures, qu'elles soient murales ou ère avait été édifié avant sa naissance. Par leur iconographie
et leur facture les peintures de la sàlà pourraient effectivsur bois, est essentiellement bouddhique : la Vie du Buddha et
ement avoir été exécutées au plus tard au début du xxe siècle. ses existences antérieures, les Jâtaka1. Le Reamker, la version
khmère du Râmâyana, souvent évoqué dans l'Ouest du Camb Les peintures du preah vihear sont sans doute un peu plus
odge, n'a guère de place dans la plaine du Mékong, à l'excep récentes.
tion de quelques scènes sur d'anciennes peintures sur bois de La sàlâ est un édifice en maçonnerie, de quelque 20 m de
Vat Roka Kandal de Kratié. On peut se demander si les romans long, exceptionnellement important, sans doute sous l'i
et les contes n'avaient pas plus d'importance que le Reamker nfluence de l'art lao. Éclairée par des fenêtres couvertes d'un
dans les récits de l'Est du pays. On connaît, dans la région Sud- arc en plein cintre, elle comporte une nef séparée d'un double
Est de Phnom Penh, les représentations de deux romans déambulatoire par deux rangs de piliers. Les piliers ronds qui
célèbres : Preah Chinavong à Vat Kieng Svay de Koki2 et de séparent la nef des premiers bas-côtés sont décorés au
Sankh Silp Chai à Vat Preah Nirpean près de Kompong Speu. pochoir, noir et or, de nâga entrelacés délimitant des losanges
ornés de fleurs et d'oiseaux. Sept peintures sur bois sont inséAu monastère sud de Vat Nokor, près de Kompong Cham, les
quelques éléments qui étaient encore conservés récemment, rées entre les piliers carrés, sans décor, de la rangée exté
pouvaient illustrer un roman, toutefois ils étaient trop effacés rieure. Elles représentent les différents épisodes du Vessan-
pour que l'on puisse reconnaître les œuvres littéraires. tara Jâtaka. La palette est assez restreinte: des rouges, des
Les mêmes scènes bouddhiques se retrouvent dans les dif bleus, du noir et du blanc. De différents tons, le rouge éteint

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