Quelques caractéristiques de la peinture des lettrés en Corée, comparées à la Chine - article ; n°1 ; vol.45, pg 97-113
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Arts asiatiques - Année 1990 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 97-113
The XVIIIth century during which deep social cultural changes took place in the Korean society, reaches the apogee of the Korean literati painting. The art of that time is to be particularly distinguished by its remarkable originality with regard to the other periods of its long pictural history. In opposition to the points of view, traditionnally Chinese in the literati painting, the Korean art saw its evolution in ite own cultural conditions, through its purely Korean, artistical conceptions and languages.
In the field of the literati painting, the artistic creation of the professional painters is as important as the one of the literati, which is not the case in China.
In order to give a better description of the Korean painting of the time, I used the distinction between the Southern and Northern schools in an historical comparison with China. Whereas in China the development of both schools was parallel although being opposed to each other, in Korea, the evolution was different — both styles instead of being opposed were going to interpenetrate themselves, an eclectic style followed to reach an extreme wealth.
I tried too to make you discover the Korean painting theories through eminent art critics. The supreme value of beauty pursued by the literati painters as well as by the professionals, was connected to the aesthetics of the literati according the ideal of neo-confucianism. This part of my work (lid part) together with the properly comparative one (IVth part) was focussed on aesthetics (through various theories) and on the pictural analysis of the painting itself.
As a matter of fact, nothing but a thematic analysis can reveal the characteristics proper to each painting. The composition, the combination laws, the preferences of some motives, the patterns were analysed in a comparative perspective. We tried to support the comparison, using two systems of representations recommended by the Korean and Chinese painters. Always object of reference, China, equally in the scope of this painting, holds an outstanding position, but owing to the contribution of the literati in the XVIIIth century, the Korean painting succeeds to free itself and to make its own conceptions evolve, conceptions where the cultural particularisms of Korea are reflected.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 73
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Ok-sung Ann-Baron
Quelques caractéristiques de la peinture des lettrés en Corée,
comparées à la Chine
In: Arts asiatiques. Tome 45, 1990. pp. 97-113.
Citer ce document / Cite this document :
Ann-Baron Ok-sung. Quelques caractéristiques de la peinture des lettrés en Corée, comparées à la Chine. In: Arts asiatiques.
Tome 45, 1990. pp. 97-113.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1990_num_45_1_1283Abstract
The XVIIIth century during which deep social cultural changes took place in the Korean society, reaches
the apogee of the Korean literati painting. The art of that time is to be particularly distinguished by its
remarkable originality with regard to the other periods of its long pictural history. In opposition to the
points of view, traditionnally Chinese in the literati painting, the Korean art saw its evolution in ite own
cultural conditions, through its purely Korean, artistical conceptions and languages.
In the field of the literati painting, the artistic creation of the professional painters is as important as the
one of the literati, which is not the case in China.
In order to give a better description of the Korean painting of the time, I used the distinction between the
Southern and Northern schools in an historical comparison with China. Whereas in China the
development of both schools was parallel although being opposed to each other, in Korea, the evolution
was different — both styles instead of being opposed were going to interpenetrate themselves, an
eclectic style followed to reach an extreme wealth.
I tried too to make you discover the Korean painting theories through eminent art critics. The supreme
value of beauty pursued by the literati painters as well as by the professionals, was connected to the
aesthetics of the literati according the ideal of neo-confucianism. This part of my work (lid part) together
with the properly comparative one (IVth part) was focussed on aesthetics (through various theories) and
on the pictural analysis of the "painting" itself.
As a matter of fact, nothing but a thematic analysis can reveal the characteristics proper to each
painting. The composition, the combination laws, the preferences of some motives, the patterns were
analysed in a comparative perspective. We tried to support the comparison, using two systems of
representations recommended by the Korean and Chinese painters. Always object of reference, China,
equally in the scope of this painting, holds an outstanding position, but owing to the contribution of the
literati in the XVIIIth century, the Korean painting succeeds to free itself and to make its own
conceptions evolve, conceptions where the cultural particularisms of Korea are reflected.Ann-Baron Ok-sung
Quelques caractéristiques
de la peinture des lettrés en Corée,
comparées à la Chine
examen, étaient employés à des occupations pratiques liées à
des techniques spécialisées. En définitive, les peintres profes
ornementale s'oppose populaire. La s'adresse peinture à la Son un des — peinture , public lettrés idéal à la peinture de est connaisseurs. cour un la gratuité, art — bouddhique destiné peinture l'art à officielle, être et pour à apprécié. la l'art; peinture Elle elle sionnels étaient de petits fonctionnaires. Bien que les gens de
cette classe aient joué un rôle important dans l'administration
gouvernementale, la réussite sociale leur était difficile. En
dessous de cette classe se trouvaient celle des gens du peuple et
celle des esclaves. Il est possible de reconnaître quelques idées
I. Peintres et société confucianistes dans cette structure des classes sociales : la
priorité accordée aux littéraires, le blocage de la promotion
Caractéristiques sociales des peintres pour les fonctionnaires de la classe moyenne, le mépris de la
technique et du commerce. Tout ceci reflète «l'attachement
En Corée, la peinture des lettrés (wenrenhua (') en chinois, fanatique aux notions immuables du confucianisme»4 de cette
muninhwa (2) en coréen) est l'œuvre, au xviii* siècle, non époque.
seulement de lettrés mais aussi de professionnels. En Chine, au
cours des dynasties Song, Yuan et Ming, la peinture des lettrés
était l'apanage des intellectuels exerçant leur art en tant Les lettrés en Corée et en Chine
qu'amateurs. Plus tard, sous la dynastie des Qing, les
professionnels, eux aussi, s'illustrèrent dans la peinture des Les lettrés coréens sont des intellectuels, comme le sont les
lettrés1. Celle-ci, dans la Corée du xvme siècle, présente de nobles de la cour, les fonctionnaires littéraires et les savants
confucianistes. Tous, en même temps, sont des dirigeants semblables caractéristiques.
Les artistes professionnels coréens pratiquant la peinture gouvernementaux et des propriétaires fonciers5.
des lettrés sont tous «des membres employés à l'Académie de Pour devenir fonctionnaire, la première condition exigée
par les rois coréens était d'être lettré. Une fois que les lettrés peinture (Tohwawôn W)2, bureau du gouvernement». Ils se
étaient désignés comme fonctionnaires, l'État leur attribuait une distinguent par un certain individualisme. Dans ce groupe
figurent Chông Son M (1676-1759), Yi In-mun (5) (1745-1821), terre. En Chine, au contraire, les fonctionnaires étaient issus de
Kim Hong-do (6) (1745-?) et Yi Chae-gwan (7) (1783-1837). Par la classe des propriétaires fonciers féodaux. Les intellectuels
contre, les autres peintres, tels Sim Sa-jông (8) (1701-1769), Yi cultivés parmi les bureaucrates constituaient le milieu des
In-sang (9) (1710-1760), Kang Se-hwang (10) (1713-1791) et Kim lettrés. Par suite de cette différence, les lettrés coréens, ne
Chông-hùi (ll) (1786-1856), étaient des lettrés, fonctionnaires en formant pas entre eux de groupes indépendants, se trouvaient
poste; ils savaient créer sans copier la peinture chinoise. Ces plus profondément imprégnés de l'esprit bureaucratique que
deux groupes d'artistes coréens étaient attachés à la cour, les Chinois.
reflétant ainsi le système, à la fois centralisé et bureaucratique, Un autre aspect spécifique des lettrés coréens permet de les
de la politique et de l'économie de la dynastie des Yi. comparer aux lettrés chinois. Dans la catégorie des peintres
Pour situer ces peintres dans la société coréenne, une brève fonctionnaires en exercice, on peut citer, Dong Yuan, Mi Fu, Su
description des diverses classes sociales de l'époque est Shi, Gao Kegong, Wang Meng et Dong Qichang. Dans le groupe
nécessaire. Il existait quatre classes : la classe des nobles des peintres vivant retirés, Wu Zhen, Huang Gongwang, Ni
{yangban (12)), la classe moyenne, la classe des gens du peuple et Zan, Chen Zhou, Wen Zhengming ont abandonné leurs
la classe des esclaves. La classe des nobles correspondait aux sa fonctions ; ces trois derniers ont refusé, dès le début, d'exercer
taebuW*; leur formation était centrée exclusivement sur des fonctions publiques; Ba-da Shan-ren et Shi Tao ont refusé
l'étude du confucianisme. Ils avaient comme privilège la de servir une nouvelle dynastie pour rester fidèles à l'ancien
possibilité d'être promus à des postes officiels élevés, sans ne : on les a appelés peintres dissidents. En Chine, la peinture
restriction, grâce aux examens nationaux appelés kwagô C4). Ces des lettrés est donc le produit de lettrés n'ayant aucune
personnages officiels, recevant de l'État une terre et un préoccupation bureaucratique. Ils ne recherchaient en tout et
traitement, formaient la classe des propriétaires fonciers. Le pour tout que la liberté absolue et individuelle de l'esprit,
groupe de ces peintres-lettrés appartenait à la classe des nobles, rompant ainsi avec la réalité sociale. Tout au fond d'eux-mêmes,
tandis que celui des peintres professionnels correspondait à la la réclusion taoïste détermine leur aspiration. Comme le
classe moyenne, inférieure à celle des nobles. De la classe mentionne J. Cahill, le refus de la responsabilité sociale est
moyenne étaient issus les petits fonctionnaires qui, après un considéré comme un idéal. En Corée, par contre, tous les
97 peintres-lettrés appartiennent au premier groupe. Ils ne Le confucianisme de la dynastie des Yi avait son origine
dans la philosophie de Zhu Xi — le néo-confucianisme, quittaient presque jamais volontairement les fonctions publi
chujahak <17) en coréen. Cette doctrine conservait la nature du ques, ce qui s'explique par la différence du pouvoir des
fonctionnaires coréens et chinois. Les rois coréens ne se néo-confucianisme des Song

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