Quelques images des bas-reliefs ensevelis du Barabu?ur (Java Central, VIIIe-IXe s.) - article ; n°1 ; vol.18, pg 119-168
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Quelques images des bas-reliefs ensevelis du Barabu?ur (Java Central, VIIIe-IXe s.) - article ; n°1 ; vol.18, pg 119-168

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Description

Arts asiatiques - Année 1968 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 119-168
50 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Albert Le Bonheur
Quelques images des bas-reliefs ensevelis du Barabuur (Java
Central, VIIIe-IXe s.)
In: Arts asiatiques. Tome 18, 1968. pp. 119-168.
Citer ce document / Cite this document :
Le Bonheur Albert. Quelques images des bas-reliefs ensevelis du Barabuur (Java Central, VIIIe-IXe s.). In: Arts asiatiques.
Tome 18, 1968. pp. 119-168.
doi : 10.3406/arasi.1968.1608
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1968_num_18_1_1608:
QUELQUES IMAGES DES BAS-RELIEFS
ENSEVELIS DU BARABUDUR
(JAVA CENTRAL, VIIIE-IXE S.)
par Albert LE BONHEUR
Nous présentons ici une trentaine de reproductions photographiques des bas-
reliefs — actuellement masqués presque intégralement (1) — de la base ensevelie
du Barabudur. Cette série, qui appartient aux Services Archéologiques Indonésiens
(Lembaga Purbakala dan Peninggalan Nasional), a été rapportée en France par
M. Bouton, Ingénieur des Travaux Publics.
L'admirable et monumentale publication in extenso de tous les bas-reliefs du
Barabudur, œuvre conjointe de N. J. Krom, T. van Erp, et du photographe Cephas,
étant un ouvrage in-folio (2) que seules certaines bibliothèques spécialisées possèdent,
il a paru intéressant de rendre accessibles dans Arts Asiatiques ces documents, qui
reproduisent des détails de certains de ces panneaux, et qui donneront sans doute au
lecteur le désir de consulter la monographie des savants hollandais. Ces documents
ont d'ailleurs été établis à partir des planches de la Monographie (pour certains,
à partir des plaques originales qui ont servi à cette Monographie), et nous-même,
pour permettre au lecteur de replacer ces vues de détails, avons reproduit les panneaux
correspondants dans leur ensemble, toujours à partir du même ouvrage.
Le rappel de quelques faits, des hypothèses et interprétations qui ont été propos
ées, servira d'introduction à ces images.
(1) Pendant la seconde guerre mondiale, les Japonais dégagèrent de façon permanente une partie des
bas-reliefs les panneaux n° 21, n° 22, et la moitié du n° 23. Depuis 1953, la corniche et la plinthe primitives ont
été également dégagées, au-dessus et au-dessous des bas-reliefs, de manière à constituer une coupe du massif
surajouté. Cf. A. J. Bernet Kempers, Borobudur's verborgen voet, B. K. I, 111, 3e afl., 1955, p. 225-235.
(2) N. J. Krom et T. van Erp, Beschrijving van Barabudur, S'Gravenhage, M. Nijhoff, 1920. Trois albums
in-folio de planches constituent l'illustration d'un ouvrage en deux volumes : I, N. J. Krom, Archaeologische
Beschrijving ; II, T. van Erp, Bouw-Kundige Beschrijving. Pour simplifier, nous appellerons l'ensemble «la
Monographie ». N. J. Krom a donné ultérieurement une traduction anglaise, abrégée, de sa contribution :
Barabudur, Archaeological Description, deux volumes in 4°, The Hague, M. Nijhoff, 1927. C'est à cette traduction
— et spécialement au volume I — que nous nous référerons. 120 ALBERT LE BONHEUR
La découverte et V interprétation des bas-reliefs ensevelis (« Série 0 » de la Monographie
Krom-van Erp).
Toutes deux sont dues au hasard, exploité par une intuition de génie. En
1885, l'ingénieur Ijzerman (1), grâce à une pierre qui s'était descellée sur un point de
la face Nord du Barabudur, dans l'angle que forme la plate-forme de la base avec le
pied du « mur-parapet » de la première galerie, put observer le joint postérieur de
la pierre sous-jacente, et conclure que ce bloc avait été taillé pour s'ajuster à une
paroi pourvue d'une mouluration en tore, et que tout le massif formant chemin de
ronde qui enserre la base du monument avait été rajouté à un stade ultérieur. Un
dégagement (commencé sur 1 m de largeur environ) permit de se rendre compte que la
modénature du soubassement primitif offrait une très grande analogie avec celle
du Candi Mendut, et de découvrir et dégager deux des bas-reliefs de la base, dont celui
de droite portait à sa partie supérieure une petite inscription, et celui de gauche,
deux (2) ; remarquable bonne fortune encore que cette trouvaille d'épigraphes sur
un si petit sondage, lorsque l'on sait qu'il y a en tout, sur 160 panneaux, seulement
une quarantaine d'inscriptions. En 1886, Ijzerman, dans l'article que nous citons,
préconisait la méthode de dégagements limités et successifs qui devait être employée
tout autour du Barabudur, entre 1886 et 1895. C'est entre ces dates qu'au fur et à
mesure des dégagements partiels, le photographe indonésien Cephas prit les documents
qui devaient servir à l'établissement des planches de la Monographie, dont les images
que nous présentons sont des agrandissements partiels. En 1896, H. Kern pouvait
publier une trentaine des inscriptions — ne comportant le plus souvent qu'un seul
mot — qui étaient gravées à la partie supérieure de certains des panneaux. Lors des
travaux de restauration qui eurent lieu de 1907 à 1911, T. van Erp put constater
qu'une dizaine d'épigraphes étaient passés inaperçus ; il fit faire des agrandissements
photographiques de toutes les inscriptions, ce qui permit à H. Kern de compléter
son étude et d'améliorer une douzaine de lectures (3). Ces inscriptions furent ult
érieurement réétudiées par N. J. Krom (4) et Sylvain Lévi (5).
Dans la Monographie, N. J. Krom avait établi, par l'étude des panneaux eux-
mêmes et aussi par le ré-examen des inscriptions subsistant sur certains d'entre eux,
que le sujet en était la représentation de « l'inéluctable roue de la vie », et qu'ils
étaient destinés à « susciter l'envie de s'en évader » (6). D'autre part, en raison du
(1) J. W. Ijzerman, lets over den oorspronkelijken uoet van Boroboedoer, T.B.G., Deel XXXI, 1886,
p. 261-268.
(2) Ces panneaux sont les n° 123 (inscr. : kusala) et 124 (inscr. : caityavandana, suvarnavarna).
(3) H. Kern, Over de bijschriften op het beeldhouwwerk van Boro-budur (± 850 A.D.). Réimprimé dans :
H. Kern, Verspreide Geschriften, VII, s' Gravenhage, M. Nijhoff, 1917. La liste des inscriptions complétée par
T. van Erp est également reproduite dans Verspreide Geschr., VII, p. 14, en introduction à l'étude de H. Kern.
(4) Archaeological Description, I, p. 48 sq.
(5) Mahâkarmavibhanga (La grande classification des Actes) et Karmavibhaiïgopadesa (Discussion sur le
Mahâkarmavibhanga)... Paris, Ernest Leroux, 1932, p. 6-7 et 14-19, avec reproduction (inversée : ce qui paraît
être à gauche est en réalité, à droite) des panneaux 121, 124, 127 et 138.
(6) Arch. Desc, I, p. 60. BAS-RELIEFS ENSEVELIS DU BABABUDUR 121
caractère allusif des inscriptions — hâtivement tracées, pour servir d'indications de
travail aux sculpteurs, et destinées à être effacées après l'exécution du panneau — ,
le savant hollandais pensait qu'un certain texte avait été suivi, sans pouvoir préciser
lequel. Il avait reconnu que sept panneaux (86-92) (1) représentent les enfers boud
dhiques (ou tout au moins quelques-uns d'entre ces enfers et, plus exactement, à la
fois sur un même panneau deux crimes et leur châtiment dans les deux enfers corre
spondants) ; que les quatre panneaux qui suivent immédiatement (93-96) représentent
quelques-unes des « voies » défavorables de la réincarnation (en animaux, prêta,
yaksa), déterminées selon la loi du karman, en fonction des fautes commises. Quant
aux autres panneaux, ils restaient — et sont encore — pour la plupart non identifiés,
mais beaucoup représentent (ce que la teneur des inscriptions sur certains d'entre
eux établit) des scènes de paradis. Le savant hollandais avait fait appel à plusieurs
textes bouddhiques, et s'il citait « le Karmavibhâga » et sa « continuation » (2),
c'était pour mettre en valeur le fait que la succession des causes (les péchés ou les
bonnes actions) et des effets (la punition dans un enfer, l'incarnation dans telle espèce
inférieure, ou au contraire, le séjour dans un paradis), telle qu'elle est représentée au
Barabudur, n'obéit pas à la même loi d'enchaînement que celle qui est suivie par le
texte.
En 1922, Sylvain Lévi découvrit au Népal le texte sanskrit du Karmavibhanga.
En 1928, à Java, devant les photographies de ces bas-reliefs, il y reconnut « au premier
examen... dans les sujets traités et jusque dans le libellé des inscriptions l'inspiratio

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