Sondage préliminaire sur l établissement protohistorique harappéen et post-harappéen de Shortugaï (Afghanistan du N.-E.) - article ; n°1 ; vol.34, pg 29-86
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Sondage préliminaire sur l'établissement protohistorique harappéen et post-harappéen de Shortugaï (Afghanistan du N.-E.) - article ; n°1 ; vol.34, pg 29-86

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Description

Arts asiatiques - Année 1978 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 29-86
58 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

Henri-Paul Francfort
Marie-Hélène Pottier
Sondage préliminaire sur l'établissement protohistorique
harappéen et post-harappéen de Shortugaï (Afghanistan du N.-
E.)
In: Arts asiatiques. Tome 34, 1978. pp. 29-86.
Citer ce document / Cite this document :
Francfort Henri-Paul, Pottier Marie-Hélène. Sondage préliminaire sur l'établissement protohistorique harappéen et post-
harappéen de Shortugaï (Afghanistan du N.-E.). In: Arts asiatiques. Tome 34, 1978. pp. 29-86.
doi : 10.3406/arasi.1978.1121
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1978_num_34_1_1121:
SONDAGE PRÉLIMINAIRE SIR L'ÉTABLISSEMENT
PROTOHISTORIQIE HARAPPÉEN ET POST-HARAPPÉEN
DE SHORTUGAÏ (Afghanistan du N.-E.)
par H.-P. FRANCFORT et M.-H. POTTIER
La découverte en 1975 par l'U.R.A. n° 10 du Centre de Recherches Archéologiques
(C.N.R.S.) (1) de sites de l'âge du bronze dans la plaine d'Aï-Khanoum a fait l'objet
d'un premier rapport (2) où B. Lyonnet montre la présence d'un établissement
harappéen, et émet pour cet établissement l'hypothèse d'une double fonction, agricole
et commerciale (comptoir).
Les deux sondages exécutés en 1976 par la Délégation Archéologique Française
en Afghanistan avec l'accord des autorités afghanes (3) n'ont pas fondamentalement
modifié ces conclusions mais les ont précisées et enrichies. L'objectif primordial de
ces sondages était d'obtenir une séquence stratigraphique la plus complète possible.
Cet objectif est atteint, mais il nous fut donné en plus de découvrir des vestiges
d'activités artisanales (fonderies de bronze, taille de lapis-lazuli) et du matériel
inattendu, appartenant à la culture de Biskent (4). Ces découvertes élargissent
considérablement notre connaissance de la fonction de l'établissement et de l'histoire
de la plaine et de la région. Le présent rapport se propose de faire connaître ces
découvertes et les conséquences historiques qui en découlent, avant même l'ouverture
de la fouille.
La plaine qui forme le cadre géographique des établissements protohistoriques
(1) Jean-Claude Gardin, Pierre Gentelle, Bertille Lyonnet.
(2) B. Lyonnet (1977).
(3) Nous saisissons cette occasion pour remercier Son Excellence le Dr Navin, Ministre de l'Information
et de la Culture, le Dr Khairzadah, Directeur de la Culture et le Dr. Z. Tarzi, Directeur-général de l'Institut
Afghan d'Archéologie, sans qui cette recherche eût été impossible. Ont participé à ces travaux H.-P. Francfort
et Z. Payman du 21 août au 10 octobre, M.-H. Pottier et N. Rasuli du 1er au 30 septembre 1976. Les dessins
de céramique des planches I à VII sont de B. Lyonnet.
(4) Sur cette culture, cf. infra, p. 34, 59 s. 30 H. -P. FRANCFORT ET M.-H. POTTIER
a été décrite par J.-C. Gardin, P. Gentelle, et par B. Lyonnet, aux études desquels
nous renvoyons le lecteur (1). Les buttes qui composent l'établissement de Sbortugaï
sont disposées au bord d'une terrasse alluviale laissée par un ancien méandre de
l'Amu-Daria, et qui domine la partie basse de la plaine de plus de 2 m (2). Les buttes
ne sont pas très hautes (4,50 m pour la plus haute, le « tépé » 209, mais 2,50 m au
maximum pour les autres) (3). Elles sont au nombre de six : 1) le « tépé » 209, butte A,
le plus haut, est de forme elliptique, de 150 mx75 m environ; 2) au N., la butte B
mesure 200 mx50 m environ; 3) au N.E. une petite butte, G, de forme circulaire, 10 m environ de diamètre; 4) à l'E. une butte allongée (D) mesure 100 m
xl5 m environ; 5) au S.E. et au S., deux buttes assez plates, E et F, sont de
dimensions difficiles à apprécier. L'ensemble de cet établissement couvre une aire
qui ne semble pas excéder 2,5 ha, mais les buttes sont séparées les unes des autres
par des vallons qui festonnent le rebord de la terrasse et qui pourraient fort bien avoir
été occupés eux aussi. De plus, l'établissement considéré n'a pas été occupé in extenso
tout au long de son existence (cf. infra). Il s'agit donc d'un établissement de petite
taille, mais cette remarque ne signifie nullement que le peuplement de la plaine à
cette époque était réduit, car d'autres établissements de la même époque ont été
repérés (4), et l'existence probable d'un canal d'irrigation impose la présence d'une
population d'une certaine importance.
Le choix de l'emplacement des sondages sur le site fut guidé par deux sortes
de considérations : l'importance du volume de la butte et la nature des tessons
identifiés en surface par B. Lyonnet. Le « tépé » 209, butte A, le plus élevé, et sur
lequel fut recueillie de la céramique indubitablement harappéenne (5), paraissait
promettre, par sa hauteur même, une bonne séquence stratigraphique, malgré les
perturbations causées par la présence d'un niveau d'occupation hellénistique. La
butte B, sur laquelle n'apparaissait aucune trace hellénistique, semblait
ne devoir receler que du matériel des époques les plus récentes de l'occupation,
harappéennes ou même post-harappéennes (6). L'ouverture d'un sondage sur chacune
de ces buttes devait donc nous donner un « spectre » assez complet de l'évolution de
l'établissement, telle qu'elle apparaissait après la collecte de surface.
Sur la butte A, le sondage prit la forme d'une tranchée partant du point culminant
du « tépé » et se dirigeant vers le S., vers le bord de la terrasse. Sur la butte B dont
la surface est plane, le sondage fut ouvert vers le centre, dans l'une des zones les
plus riches en matériel de surface. La dimension des sondages fut voulue la plus
grande possible compte tenu du temps que l'on pouvait y consacrer (un mois et
demi), du volume de terre à évacuer et de la vitesse prévisible des travaux, fonction
(1) Lyonnet (1977) ; Gardin et Gentelle (1976).
(2)(1977). Un levé topographique du site est au programme de la campagne 1977.
(3) L'érosion, comme l'alluvionnement paraissent faibles à cet endroit de la plaine. Nous renvoyons
à l'étude de J. Trichet, à paraître dans le cadre du rapport de la prospection de l'U.R.A. n° 10.
(4) Lyonnet (1977).
(5) Id., ibid.
(6) Id., ibid. SONDAGE PRÉLIMINAIRE SUR L'ÉTABLISSEMENT DE SHORTUGAÏ 31
du nombre et de la qualification du personnel (1). Le sondage de la butte A mesure
16x4 m jusqu'à 1,50 m de profondeur sous la surface, soit 96 m3 entièrement hellé
nistiques. De 1,50 m à 4,00 m de profondeur, il ne mesure plus que 10x4 m, soit
100 m3 de vestiges protohistoriques. Le sondage de la butte B mesure 5x5 m sur
2,50 m de profondeur, soit 62,5 m3 de niveaux entièrement protohistoriques. Les
deux sondages ont atteint le sol vierge.
Les données recueillies dans ces sondages sont présentées de la façon suivante :
I. Stratigraphie et architecture.
1. Matériaux et techniques;
2. États et niveaux;
3. Fonction des vestiges mis à jour.
II. Les trouvailles.
1. Les objets;
2. La céramique.
III. Problèmes et hypothèses.
1. Internes;
2. Liés au milieu et à l'environnement;
3. Liés au contexte régional;
4. Liés au « international ».
I. Stratigraphie et architecture
1. Matériaux et techniques.
La terre est le matériau qui forme le contexte des trouvailles, c'est-à-dire la
matière des couches stratigraphiques et des éléments d'architecture. Cette terre, qui
n'est jamais cuite, provient de deux sources différentes : le loess jaune de la plaine,
présent partout, et la marne rouge du substrat local ou bien des collines voisines,
apportée soit par des écoulements naturels, soit par l'intermédiaire d'un canal
d'irrigation (2). Le limon jaune est d'utilisation universelle alors que la marne est
réservée aux murs (blocs extraits bruts du substrat), aux joints de briques et au
revêtement des parois de certains trous (après malaxage dans l'eau). Le limon jaune
(loess), matériau universel, peut être battu, trituré, malaxé, moulé et on peut y
ajouter des éléments végétaux. La terre battue forme les sols et certains remblais,
(1) L'option du sondage le plus grand visait à obtenir le plus grand nombre d'informations possible,
outre la stratigraphie. Nous aurons à examiner plus bas ce qu'auraient app

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