Thasos - article ; n°2 ; vol.118, pg 447-464
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1994 - Volume 118 - Numéro 2 - Pages 447-464
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Francine Blondé
Zissis Bonias
Yves Grandjean
Jean-Yves Marc
Arthur Muller
Dominique Mulliez
François Salviat
Didier Viviers
Thasos
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 118, livraison 2, 1994. pp. 447-464.
Citer ce document / Cite this document :
Blondé Francine, Bonias Zissis, Grandjean Yves, Marc Jean-Yves, Muller Arthur, Mulliez Dominique, Salviat François, Viviers
Didier. Thasos. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 118, livraison 2, 1994. pp. 447-464.
doi : 10.3406/bch.1994.6986
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1994_num_118_2_6986THASOS 447 1994]
THASOS
1. — Le rempart
par Yves Grandjean et François Salviat
Les recherches ont été poursuivies en 1993 sur l'acropole, près de la grotte de Pan, dans un secteur où le
tracé du rempart n'avait pu être précisé en raison de l'abondance des terres à cet endroit (cf. plan, BCH 114
[1990], p. 888, fîg. 10, entre les cotes 129,30 et 140,73). Trois sondages, ouverts successivement du Nord au Sud
à l'emplacement présumé de l'enceinte, dans les espaces disponibles entre les terrasses d'oliviers, ont permis de
préciser l'implantation de la courtine sur une longueur de 40 m environ. Par ailleurs, des nettoyages de surface
ont été effectués en contrebas de la pointe Sud de l'acropole, en direction de la porte de Parménon, ainsi que
dans le secteur compris entre le Pythion et l'Athénaion ; dans les deux cas, il s'agissait de poursuivre des
recherches engagées l'année précédente. Le travail a été réalisé en trois semaines avec quatre ouvriers. Les
relevés sont dus à Manuela Wurch-Koielj.
Fig. 1 . — Rempart ; acropole ; sondage 2. Fondations du parement externe (de l'Est) ; à droite, mur de maison
d'époque médiévale; au fond, couche de destruction de la maison. 448 TRAVAUX DE L'ÉCOLE FRANÇAISE EN GRÈCE EN 1993 [BCH 118
Fig. 2. — Rempart; acropole; vue d'ensemble du sondage 3
(du Sud).
A. Sondages proches de la grotte de Pan
Dans le sondage 1 (dimensions maximales : 3 X 2,50 m), situé au Sud des vestiges du parement externe
retrouvés en 1989 (cf. plan, ibid., cote 129,30), on a fouillé jusqu'au gneiss une couche de terre remplie de pierres
et épaisse de 0,50 m à l'Est et de 0,80 m à l'Ouest ; cette couche renfermait des tessons mêlés parmi lesquels les
plus récents datent de l'époque médiévale. Le rocher avait été aplani pour accueillir le rempart, dont il ne
restait plus qu'un bloc de fondation du parement externe engagé dans la paroi Sud du sondage.
Le sondage 2 (dimensions maximales : 3,20 X 2,80 m) a été implanté à l'intérieur d'une construction dont
l'un des murs apparaissait en surface. On a fouillé, sur une épaisseur de 1,50 m, une couche de pierres très
abondantes qui provenaient de la destruction d'un bâtiment d'époque médiévale. Sous les pierres, en effet, on a
retrouvé les plaques de couverture en gneiss de cet édifice, tombées sur un sol qui était établi immédiatement
au-dessus de trois blocs plats en marbre représentant la fondation du parement externe de l'enceinte, installée
sur le rocher (fig. 1). THASOS 449 1994]
Fig. 3. — Rempart ; acropole ; sondage 3 (du Nord) ; à droite, parement interne et tranchée de fondation creusée
dans le gneiss ; à gauche, au premier plan et au fond, vestiges du parement externe.
Le sondage 3, ouvert en plusieurs étapes du Sud vers le Nord sur une longueur totale de 9 m, a conduit à la
découverte de la base du rempart, large à cet endroit de 2,40 m (fig. 2). En dépit de la destruction sévère de ce
secteur de l'enceinte à l'époque médiévale, les vestiges, plus nombreux que dans les deux autres sondages,
offrent la possibilité d'étudier la structure de la muraille.
Techniques de construction de l'enceinte. Le gneiss naturel, d'un relief accidenté, mais en pente générale vers
l'Est, a été entaillé et aplani pour recevoir de grandes dalles de marbre, de plan irrégulier, au lit d'attente nivelé
et piqueté (fig. 2 et 3). Au centre du sondage, deux de ces dalles correspondent à la largeur de l'enceinte. Ces
dalles plates, épaisses de 0,25 m, étaient calées sur un lit mince de poussière de gneiss avec quelques déchets de
marbre. De petits blocs bouchaient les interstices. Les dalles supportaient les deux parements qui enserraient un
blocage (emplecton) très compact de moellons de marbre et de gneiss irréguliers, de taille moyenne. Le parement
interne est encore conservé sur trois assises, hautes, en partant du bas, de 0,26 m, de 0,47 m et de 0,26 m. Il est
composé de blocs de profondeurs différentes dont les lits ont été travaillés avec soin (fig. 3). Certains joints ont
été piquetés. Un trou de pince apparaît sur l'un de ces blocs.
Indications chronologiques. Nos trois sondages ont confirmé, comme l'avaient suggéré nos recherches anté
rieures de 1989 et de 1992, qu'une destruction brutale a profondément affecté, à l'époque médiévale, l'ensemble
du rempart, depuis le point supérieur de l'acropole jusqu'au sanctuaire d'Athéna. Les blocs antiques ont été
brisés à la masse pour fournir les moellons de marbre irréguliers avec lesquels ont été construites la forteresse et
les habitations. Par exemple, dans le sondage 3, à l'extrémité Nord de la partie conservée de l'enceinte, le bloc
de 0,47 m de haut porte les marques de cette destruction, heureusement inachevée à cet endroit : entièrement
fissuré, il a perdu l'un de ses angles (fig. 3). La couche de démolition descend le plus souvent jusqu'au rocher ; on
trouve tantôt une terre truffée de petits déchets de marbre, tantôt d'épaisses jonchées de pierres éclatées.
Le matériel céramique est peu abondant, mêlé, allant de tessons précoloniaux aux vases vernissés, plats et
bols, d'époque médiévale. Quelques tuiles et anses d'amphores timbrées ont été recueillies dans cette couche '
:
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Fig. 4. — Rempart, en contrebas de l'acropole ; au premier plan, fondations de l'escalier de courtine du côté du
départ des marches ; derrière le jalon, assises inférieures du parement interne de l'enceinte (du Sud)
Fig. 5. — Rempart, en contrebas de l'acropole ; à gauche, .fondations de l'escalier de courtine ; à droite,
parement interne de l'enceinte ; au fond, restes de Yemplecton (du Sud). thasos 451 1994]
ainsi qu'un petit sceau en terre cuite portant une massue en relief. Dans la couche servant de lit aux dalles
inférieures du rempart, ainsi que dans les tranchées de fondation au contact des deux parements, le matériel,
rare, comprend, à côté de tessons précoloniaux, des fragments de tuiles et une céramique dont les éléments les
plus récents ne sont pas postérieurs à la fin du vie s. av. J.-C.
Le premier intérêt de ces sondages est de nous renseigner sur le tracé d'un tronçon de l'enceinte qui nous
échappait complètement jusqu'ici et sur le mode d'implantation des courtines dans une zone de gneiss. En
second lieu, on a constaté la présence de constructions d'époque médiévale dans ce secteur; le village, reconnu
entre le Pythion et l'Athénaion, s'étendait donc jusque là. Le grand bâtiment rectangulaire aux angles renforcés
(largeur des murs : 0,60 à 0,70 m), situé à proximité de nos sondages et déjà signalé par T. Kozelj dans le BCH
107 (1983), fig. 51, face à la p. 744, pourrait avoir été en relation avec ces constructions. Enfin, pour la première
fois, on trouve sur l'acropole une céramique analogue à celle qu'on a recueillie dans la ville basse, sous le
quartier de la porte d'Hermès et à proximité de l'Artémision : vases non tournés à pâte grise et à la surface
lissée, tessons décorés d'incisions ou d'une bande en relief pincée, céramique «macédonienne» (voir P. Bernard,
BCH 88 [1964], p. 109-134).
B. Secteur situé au Sud de l'acropole
Par ailleurs, nous avons étudié le système de liaison entre la courtine venant de la porte de Parménon et la
pointe supérieure de l'acropole. Les vestiges conservés et les traces visibles sur le rocher, très sommairement
décrits par J. Baker-Penoyre (JHS [1909], p. 218 et croquis fig. 8), témo

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