The Right Honourable Malcolm MacDonald : Angkor - article ; n°1 ; vol.50, pg 197-204
9 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

The Right Honourable Malcolm MacDonald : Angkor - article ; n°1 ; vol.50, pg 197-204

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
9 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1960 - Volume 50 - Numéro 1 - Pages 197-204
8 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 85
Langue Français

Extrait

Bernard Philippe Groslier
The Right Honourable Malcolm MacDonald : Angkor
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 50 N°1, 1960. pp. 197-204.
Citer ce document / Cite this document :
Groslier Bernard Philippe. The Right Honourable Malcolm MacDonald : Angkor. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-
Orient. Tome 50 N°1, 1960. pp. 197-204.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1960_num_50_1_1528■
COMPTES RENDUS 197
longue, souvent accusatrice. Malgré tout, répétons-le, l'ensemble de son travail
reste honorable pour un amateur, et par comparaison, encore préférable à tous
ceux auquel il a succédé. Il est en tout cas écrit avec un enthousiasme qui ne
peut que nous être sympathique. Et, parfois, M. Walker a des comparaisons
littéraires heureuses. Ainsi (p. 15), à propos des noms royaux en °- varman, il
rappelle la formule biblique : « The Lord is my shield » (Psaumes, xxviii-7).
Ou encore, soulignant le rôle de l'eau dans la civilisation khmère, il cite ces deux
jolis vers de R. Brooke (p. 76) :
« And sure the reverent eye must see
A purpose in Liquidity. »
The Right Honourable Malcolm MacDoNALD. — Angkor. — Photographies de
Loke Wan Tho et de l'auteur. — Jonathan Cape, Londres, 1958. — 17 X 24 cm;
x + 158 pages, 1 frontispice, 111 photographies, 1 carte, Ind.
Homme d'Etat eminent, le Très Honorable Malcolm MacDonald a fait de sa
vie, chargée d'expériences souvent exceptionnelles, une riche moisson d'obser
vations qu'il a toujours su transcrire avec une plume entraînante. Participant
depuis plus de deux décades aux affaires d'Asie, il veut encore tout connaître
de ce monde, présent et passé. Ses ouvrages, consacrés à ce double aspect de
son activité, ont reçu un accueil également nuancé des spécialistes des multiples
sujets dont il a ainsi traité. En général enthousiastes pour son style et son génie
de conteur, sa chaude sympathie humaine, les critiques ont dû également constater
que les lourdes charges de M. MacDonald ne lui laissaient pas toujours le loisir
de s'informer à bon escient. Je me trouve, malheureusement, dans la même situa
tion délicate. J'ai eu le plaisir de rencontrer M. MacDonald, l'honneur d'apprécier
son hospitalité. Je sais son amour pour Angkor. Pourtant, je ne puis m'empêcher
de devoir faire des réserves sérieuses sur son dernier travail, d'autant plus que
celui-ci, largement diffusé, sera bientôt dans toutes les mains anglo-saxonnes.
Jadis, Louis Finot trancha un dilemme un peu semblable en exécutant, dans ce
Bulletin, le piètre volume commis sur l'Indochine française par le proconsul
d'alors. Et il le paya sous forme de coupures féroces dans le budget de l'E.F.E.O.
Avec quelque hypocrisie, je vais essayer de sacrifier et à l'amitié respectueuse que
je porte à M. Malcolm MacDonald, et aux exigences de la critique, en examinant
son ouvrage dans ces mêmes colonnes que je sais fort bien ne devoir jamais être
consultées par lui, ni par la majorité des lecteurs qui le suivent...
D'une façon générale, si l'ouvrage est présenté de façon agréable, les planches
sont très médiocrement tirées et les photographies elles-mêmes quelconques, en
tout cas indignes de l'objectif de M. Loke Wan Tho, qui peut mieux faire. En parti
culier, pourquoi donner (photos 16 et 18) cette hideuse pagode moderne qui
défigure Bakong? Signalons encore à ce propos quelques petites erreurs. La photo 12
ne montre pas une apsaras de Preah Ko, mais une figure du Preah Khan d'Angkor
(gopuram IV Ouest, face Ouest), que son style aurait dû faire reconnaître.
La photo 15 ne représente pas « Siva et ses épouses », mais le groupe d'Umâgangà-
patîçvara de Bakong, soit en réalité Indravarman-Içvaraloka et ses épouses.
Photo 48, lire Preah Palilay, et non : Pulilay. 198 COMPTES RENDUS
M. MacDonald consacre son premier chapitre au « Roi des Khmers », c'est-à-dire
à S.A.R. le Prince Norodom Sihanouk, qui régnait lors des premières visites de
l'auteur au Cambodge. C'est un fort bon compte rendu de journaliste (nous
avons même droit au détail du menu offert au britannique visiteur), avec quelques
jugements un peu superficiels et les erreurs qui résultent toujours de ces prises
de contact hâtives. Ainsi, p. 14, parlant de la formation du peuple khmer, M. Mac-
Donald écrit «... amongst them were many Annamites and Cochin-Chinese —
Vietnamese as they are now called — ... ». Je ne suis pas trop sûr que l'auteur ait
réellement voulu nuancer entre Tonkinois, et Cochinchinois, et me
demande alors si sa connaissance de l'anthropologie indochinoise ne pêche pas
quelque peu, surtout en lisant plus loin : « The Khmers provided an element
of Indian stock and the Vietnamese a strain of Chinese in the mixture of peoples
inhabiting... Indo-China»? Il est trop facile (p. 20) de trouver le salut que les
Cambodgiens réservent à leur roi, « imbelievably servile », et de parler à ce
propos « d'adulation ». C'est méconnaître le caractère divin que revêt la personne
royale aux yeux de son peuple. Or, nous trouvons très normal de nous agenouill
er devant nos dieux. P. 26, « sampot (or trouser) », n'est pas des plus juste. Le
terme signifie simplement « étoffe », et cette pièce peut être drapée de différentes
façons, en particulier retroussée entre les jambes pour donner l'illusion d'une
culotte bouffante.
Après ce chapitre initial, l'auteur va consacrer les trois suivants aux anciens
Cambodgiens, puis revenir aux temps modernes avec le chapitre 5 où il formule
son jugement (fort bon, selon nous) sur le pays actuel (regrettons seulement
p. 155 : « King Samarit », pour S. M. Suramarit). J'avoue être un peu étonné de
ce parti pour un ouvrage présenté comme une histoire d'Angkor. Le lecteur verra
sa confiance surprise en trouvant ainsi plus de quarante pages en dehors du sujet.
Ou alors, il fallait traiter du Cambodge contemporain, mais le dire. M. MacDonald
y aurait sans doute excellé, comme le donnent à croire ses autres ouvrages, et
ces deux chapitres. Il aurait pu s'y montrer original, puisque traitant de son
domaine. Il aurait évité les trop nombreuses erreurs que nous allons rapidement
signaler.
* *
Avec le chapitre 2, donc, M. MacDonald aborde l'histoire des Khmers que, bien
entendu, il résume de seconde (voire de troisième) main.
P. 37. « The Funanese were a less creative race than the Khmers, who at the
time lived further north ». J'avoue être bien embarrassé pour distinguer entre
Khmers et Founanais. Et c'est surtout parce que M. MacDonald ignore leur
histoire et la nature de leurs édifices, qu'il trouve ces derniers « moins créateurs ».
P. 37, n. 1. «The suffix 'varman'... derived from an Indian title, it can be
translated as 'protector'». Bien entendu, varman : «enveloppe, cuirasse»,
prend en composé la valeur de « protégé par ».
P. 39. M. MacDonald traduit ici (1) les données de Ma Touan-lin sur le Founan.
(1> Peut-être directement d'après d'Hervey de Saint-Denys, trad, de Ma Touan-lin, Ethnographie
des Peuples étrangers à la Chine; méridionaux, p. 477-481 ; mais plus probablement d'après G. Cœ-
dès, Les États hindouisés d'Indochine et d'Indonésie, Paris, 1948, p. 128-131, ou surtout L. P. Briggs,
The Ancient Khmer Empire, Philadelphie, 1951, p. 49, 50, qui contient déjà les erreurs que
nous allons relever. COMPTES RENDUS 199
Mais il traduit mal. Par exemple (c'est moi qui souligne) : « ...The kingdom con
tains more than thirty... cities... », pour « le royaume renferme encore (en plus
de la capitale) trente villes »; « ...each peopled with many thousands of houses... »,
pour «...chacune peuplées de plusieurs milliers de familles...»; «The king...
sits on a bed made of five pieces of sandalwood.., », pour « ...un lit fait des cinq
espèces de bois de senteur... » {1); «...whose columns are of inlaid wood...»,
pour « ...dont les colonnes sont en bois veiné... »; « The king wears a girdle of...
cotton... which falls to his knees... », pour « ...une ceinture de coton... qui lui
tombe jusqu'aux pieds... » Sans doute ces détails sont-ils minimes, mais ils
n'inspirent guère de confiance dans la sûreté d'information d'un auteur.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents