Un cimetière à incinération de la Tène Initiale à Oulchy-la-Ville (Aisne) - article ; n°10 ; vol.81, pg 382-409
29 pages
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Un cimetière à incinération de la Tène Initiale à Oulchy-la-Ville (Aisne) - article ; n°10 ; vol.81, pg 382-409

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1984 - Volume 81 - Numéro 10 - Pages 382-409
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 106
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jacques Hinout
A. Duval
Un cimetière à incinération de la Tène Initiale à Oulchy-la-Ville
(Aisne)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1984, tome 81, N. 10-12. pp. 382-409.
Citer ce document / Cite this document :
Hinout Jacques, Duval A. Un cimetière à incinération de la Tène Initiale à Oulchy-la-Ville (Aisne). In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1984, tome 81, N. 10-12. pp. 382-409.
doi : 10.3406/bspf.1984.8600
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1984_hos_81_10_8600382
U* * ^. * * а *
n cimetière à incineration
de La Xène Initiale
à Oulcny Ja~ Ville (Aisne)
par J. Hinout et A. Duval A la mémoire de et Mauricette de Gilbert Bailloud Lobjois
fouilles n'ont pas cessé. Après une mise au point de
INTRODUCTION Mauricette Bailloud (1967), malheureusement non
publiée alors qu'elle apporte de nombreux éléments
Le rythme des grandes fouilles relatives aux de réflexion des plus intéressants à partir des
nécropoles du faciès champenois de la Tène I, le collections Moreau, Piette et Tatté du Musée des
« Marnien » s'est notablement ralenti lors de ces Antiquités Nationales, Gilbert Lobjois a su, dans ses
dernières décennies, et en ce sens l'on peut dire que fouilles des grandes nécropoles de Pernant et de
les travaux des L. Simonnet, J. Dupuis ou A. Brisson Bucy-le-Long, joindre à des méthodes de fouilles
marquent la fin d'une tradition inaugurée au début rigoureuses, un grand soin apporté à la publication.
de la seconde moitié du XIXe siècle. Il est vrai que les Malheureusement, si Pernant a été l'objet d'une
méthodes ont bien évolué, et que le soin apporté à la étude assez complète (Lobjois, 1969), encore qu'on
fouille interdit aujourd'hui à un « chercheur » d'ex puisse regretter que la présentation du mobilier n'ait
plorer deux ou trois cimetières dans son année. Il est pas été ordonnée par ensembles clos, une mort
vrai aussi que l'énorme documentation amassée par prématurée l'a empêchée, en dehors de quelques
les fouilleurs du XIXe et du début du XXe siècle reste articles spécialisés, d'agir de même à propos de
en grande partie à exploiter. Le gros livre de D. Bucy-le-Long. Ensuite, alors qu'à côté des fouilles
Bretz-Mahler (D. Bretz-Mahler, 1971), autant que précitées en Ardennes, Jean-Loup Flouest et Ian
l'enquête centrée sur une partie de la collection de Stead commençaient un vaste programme de r
echerches, d'autres fouilles étaient conduites dans Baye (Thénot, 1982) essentiellement typologique,
sont loin d'avoir épuisé le sujet. Les deux grandes l'Aisne : Jean-Luc Massy à Davregny (Massy et
directions de travail aujourd'hui imaginables consis Thirion, 1960), et J. Hinout enfin à Oulchy-la- Ville,
dont la nécropole fait l'objet de la présente publitent d'une part dans la publication critique, à l'aide de
tous les documents possibles, du mobilier accessible cation.
des nécropoles autrefois fouillées, tâche à laquelle
Mais, en dehors du fait qu'elle s'insère donc dans s'est consacré de façon exemplaire P. Roualet
un mouvement de recherches qui avait connu ses (Roualet, 1976, Morgen et Roualet, 1975/76, Kruta
débuts avec les fouilles de F. Moreau, elle possède et Roualet, 1982 ; Hatt et 1976 et 1981), et
des caractéristiques qui lui sont propres. Tout par ailleurs en une étude synthétique des différents
d'abord, comme on pourra le constater, à Oulchy type de mobilier, céramiques, objets métalliques ou
nous sommes dans un La Tène tout à fait initial, à un autres, dans laquelle la morphologie et la structure
point tel que le mobilier pourra surprendre par son des objets auront le pas sur la typologie tradition
archaïsme ; et la question du « passage » du Hallstatt nelle.
à La Tène vient immédiatement à l'esprit, autant que
l'irritante conception du « Jogassien ». Ensuite, il y a Il convient cependant de noter, que dans la partie
là une pièce importante à verser au dossier du occidentale de l'aire marnienne, correspond à une
grande partie du département de l'Aisne — tout « Marnien » : nous avons affirmé à plusieurs reprises
(notamment in Duval et Buchsenschutz, 1976) l'exicomme d'ailleurs dans le département des Ardennes,
stence d'un « marnien occidental » différent quelque à Manre (Quatreville, s.d.) à Aure (Quatreville,
peu du Marnien proprement dit (rareté des armes et s.d.), au Mont-Troté (Erlté, 1970) — les grandes :
383
des fibules, grande variété des céramiques et inventi
vité particulière dans le décor de celles-ci), concept
ion qui fut combattue par plusieurs collègues, alors
que de notre côté nous les mettions en garde contre
le Marnocentrisme.
Enfin, il s'agit d'une nécropole à incinérations. M.
Bailloud avait déjà insisté sur la présence de tombes à
incinération dans différents cimetières de l'Aisne ; à
Pernant, au moins une de ces tombes ont été
reconnues ; mais c'est la première fois que, dans un
cimetière, ne sont découvertes que des incinérations
à l'exclusion de toute inhumation.
Enfin cette nécropole pose de nombreuses ques
tions quant à son organisation interne, tant dans les
rapports de tombes « riches » et de tombes
« pauvres », que dans la division spatiale due,
semble-t-il, à une discrimination sexuelle. Ces él
éments seront exposés ci-après et débattus à la fin de
l'étude. SOISSONS ^,'-"-w
N.B. Sauf les vues cavalières de certaines incinérations, dues à
la plume de Ch. Jacquin, tous les dessins sont dus aux auteurs.
(
7" PARTIE LOurcq .._ • -OULCKÏ _>— -/^--^/ У^
'"' if
1 - Situation géographique
С l""
Oulchy-la- Ville est une petite commune dépendant CHATEAU- rHIERRY/^~í ^Г 4^ du canton d'Oulchy-le-Château, entre Château-
С' Thierry et Soissons, au sud du département de
l'Aisne (fig. 1). Le relief actuel de cette contrée est le t
) a Marní résultat d'une évolution lente et complexe où la
structure et la résistance inégales des roches ont
contribué à la formation des plateaux qui correspon
dent aux affleurement des calcaires de Saint-Ouen à
l'altitude de 175 m, des grossiers à l'altitude
de 100 m, séparés par le talus des sables et grès de Fig. 1 - Oulchy-la- Ville, plan de situation. Beauchamp à l'altitude moyenne de 150 m. Enfin
vient le relief en creux de la vallée de l'Ourcq qui
entame le calcaire grossier, l'étiage de cette rivière
étant de 85 m, à la hauteur d'Oulchy-Brény.
Le site d'Oulchy (fig. 2) au nord de l'Orxois, petit
pays aux limites assez floues et situé entre le
Tardenois et le Valois représente la partie moyenne
du bassin miniature de l'Ourcq. Cette rivière entame
les assises du calcaire grossier dans les falaises
desquelles les hommes ont creusé les « creuttes »,
grottes artificielles qui ont donné naissance aux noms
des villages ou hameaux qui bordent cette vallée :
Cugny-les-Grouttes, Moulin-les-Grouttes, etc.. an
ciennes habitations troglodytiques, maintenant aban
données ou transformées en granges ou caves.
Au-dessus, quelques plateaux actuellement en
culture séparent le fond de la vallée avec les hauteurs
L boisées des sables et grès de Beauchamp qui rendent
si pittoresque cette région ; c'est précisément sur le Fig. 2 - Nécropole d'Oulchy-la-Ville, « Bois de la Baillette », localisation. :
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bord d'une de ces platières encore en place que se au sommet de la table en grès en place à cet endroit à
trouvait le cimetière d'Oulchy. Il était situé sur la l'altitude de 164 m. Présentement, cette platière est
parcelle cadastrée, section A, n° 225, au lieu-dit « La sans couverture forestière clairiérée composée de
Bayette ». Ce lieu-dit était anciennement appelé La pins, chênes, bouleaux, noisetiers, acacias, bruyères
Baillette (XIVe siècle - terre donnée par un noble à et genêts (fig. 3).
un serf ou à un vilain). On y accède par le chemin Coordonnées Lambert : feuille de Fère-en-Tarde-

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