Un traité irlandais du Moyen Age : La langue toujours nouvelle - article ; n°2 ; vol.34, pg 190-207
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Annales de Bretagne - Année 1919 - Volume 34 - Numéro 2 - Pages 190-207
18 pages

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Publié le 01 janvier 1919
Nombre de lectures 17
Langue Français
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Extrait

G. Dottin
Un traité irlandais du Moyen Age : La langue toujours nouvelle
In: Annales de Bretagne. Tome 34, numéro 2, 1919. pp. 190-207.
Citer ce document / Cite this document :
Dottin G. Un traité irlandais du Moyen Age : La langue toujours nouvelle. In: Annales de Bretagne. Tome 34, numéro 2, 1919.
pp. 190-207.
doi : 10.3406/abpo.1919.1524
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1919_num_34_2_1524G. DOTTIN
UN TRAITÉ IRLANDAIS DU MOYEN-AGE
LA LANGUE TOUJOURS NOUVELLE
La littérature religieuse de l'Irlande W a conservé en traduc
tion quelques ouvrages latins anonymes, actuellement perdus.
Autant qu'on peut le conjecturer par les cas où nous avons
à la fois le texte latin et la traduction irlandaise, celle-ci est
loin d'être littérale ; c'est un arrangement plutôt qu'une trans
position. Il s'agit donc de littérature celtique autant que de
littérature latine. Car bon nombre de détails caractéristiques
sont d'origine irlandaise ; le choix même des textes nous
enseigne sur le goût littéraire. des Irlandais du haut moyen
âge; enfin, il est possible que tel texte latin soit dû à un
Scot du continent ou des îles.
Parmi les Visions W ou les Révélations, qui 'forment la
partie la plus curieuse et, pensons-nous, la plus originale de
cette littérature, figure un traité intitulé Tenga Bithnua
« Langue toujours nouvelle ». C'est un dialogue entre les
Sages hébreux, assemblés la veille de Pâques sur le mont
Sion, et l'esprit de l'apôtre Philippe, dont la langue, quand
il prêchait parmi les païens, fut neuf fois coupée et neuf fois
(1) Sur cette littérature, voir Revue d'histoire et de littérature religieuses,
V (1900), p. 162-167; Revue de synthèse historique, III (1901), p. 89-91; J. Dunn,
The Gaelic Literalure ôf Ireland, Washington; L. Goijgaud, Les chrétientés
celtiques, 1911, p. 260-266.
(2) La plus célèbre de ces Visions est celle d'Adamnan, abbé d'Iona, mort
en 703. Voir C. S. Boswell, An Irish precursor of Dante, Londres, 1908. —
Cf. S. Gunn, chez J. Dunn and P. J. Lennox, The Glories of Ireland,
Washington, 1914. LA LANGUE TOUJOURS NOUVELLE. 191
miraculeusement renouvelée. En réponse aux questions
posées par les Sages, la « Langue toujours nouvelle » leur
raconte la création de l'univers et traite spécialement des
sept cieux, des mers, sources, fleuves, avec ies pierres pré
cieuses qu'ils contiennent, des arbres étranges de la terre,
des astres et du cours du soleil, des espèces d'oiseaux, des
races d'hommes, dans l'ordre des six jours de la Genèse.
Enfin, elle décrit l'enfer, le jour du Jugement et le séjour des
bienheureux.
Il y a plusieurs rédactions de la « Langue toujours nouv
elle ». La plus complète, conservée dans le Livre de Lismore,
et datant du Xe siècle, a été publiée avec une traduction
anglaise dans Eriu, II, 1905, p. 96-162, parWhitley Stokcs.
Deux autres ont été publiées avec traduction française dans
la Revue celtique ; l'une provient du manuscrit de Rennes
et date sans doute du XIVe siècle (XXIV, 1903, p. 365-403) ;
l'autre, transcrite en 1817, contient un certain nombre de
développements que n'offre pas le texte du Livre de Lismore
(XXVIII, 1907, p. 277-307). Aucune de ces rédactions n'est
entièrement correcte.
La rédaction que nous donnons ci-après, et dont nous
annoncions la publication dès 1903, est étroitement appa
rentée au manuscrit de Rennes. Elle provient du manuscrit
de Paris, fonds celtique n° 1, f° 24 a 1 £ 27 b 3. La langue
en est, au moins dans l'orthographe en général, plus archaïque
que celle du manuscrit de Rennes, bien qu'elle présente
aussi quelques graphies modernes : ea—e; g, d = c, t.
La dernière partie (description de l'autre monde), écourtée
dans le manuscrit de Rennes, est défigurée dans le manuscrit
de Paris par une lacune (§ 16-21) que nous avons comblée en
reproduisant en appendice la traduction du passage corre
spondant du manuscrit de Rennes. Des notes donnent les
variantes des autres manuscrits (Livre de Lismore, Livre de
Lecan, manuscrit de Rennes) quand le manuscrit de Paris
est obscur ou suspect. La traduction française est plus litté
rale que littéraire ; elle ne prétend pas résoudre toutes les
difficultés du texte, dont elle rend même les erreurs ou les
e 192 LA LANGUE TOUJOURS NOUVELLE.
bévues que la comparaison des manuscrits n'arrive pas à
corriger.
On ne connaît pas exactement la source latine de « La
TEXTE (f° 24 r° a, 1. 16).
1. [AJirdrigh in-domain astreisi na-gach rfgh cumachtach,
7-is-feochru na-gec/î dreacan, 7-is-cermsa iia-gec[/i]mac, 7-
is-gili na-in-grian, 7-is-naem do na-gech gein W as-dlighthechu
d-feràibh, 7-is-beodo di-mileadhaib, 7-is-buidiu do-maithre-
chaibh, .i. ôen mac Dé athar uili chumachtaigh de-ordaigh
in-sgel-sa co hilltuathaib in-talman, di-dhealbad 7-de-dftiun
in-bethud (2) co-nach roibi aimrîcht ar-nech isin-bith acht
Dia namâ. Ar-bâ-cenn im-bulg 7-bâ-bidg i-tig dorcha do-shil
Aduim uili bith in-anfhis riam no-co tainicc in-scél-sai cindas
dealb ro-bô-i for in-domun no cia de rinne gu-tainicc in-
scél-sa de-nim fri-hosluggod cheilli 7-inntliuchta di-câch
gom-beth 7-go-faicthea séth bethadh 7-icce d-anmoin geach
âoin, uair ba fordhorchai gach rét de-shil Adhoim co-tainic in
scél-sa. Atcitis rith gréine 7-ésca 7-na-renna indimthigidis
gen-chumasanadh. Et-atcitis tiprada 7-âibne da-teibearsain
cen-chumsanad in-gech aimser. Atchidis cumsanadh 7-cotlud
m-talman 7-na-toraid 7-na (24 r° 6) soillsidha la-taidhecht
n-gréine (3) geimrid. At[chidis] immorro eirge na-soillsi 7-na-
blaith 7-na-toraid ic-taidecht int-shamraid 7-ni-feattir cia
ro-rôine in-cumachtu sin co-tainic in-scél-sa. Amair (4) ro-
fiadad sunn di-cruthugad nan-uili aicside 7-nemaicsidhe
7-na-timrechta (5) re suidigeasta fo-chumachtu uair bâ ior-
dorcha gech rét i-sin-domun co-tainic in-tenga bithnua* re-
labairt i-gcleithib nime os-aentaid sleibhi Siéin.
(1) s en Lism.
(2) betha
(3) ta tetachtngaimridh Lism.
(4) amal Lee.
{5) timchireachla Lee, LANGUE TOIT JOUES NOUVELLE. 193 LA
Langue toujours nouvelle ». Des fragments importants en sont
conservés dans le texte du Livre de Lismore. Wh. Stokes
suppose que ce pourrait être une Apocalypse de saint Philippe.
TRADUCTION
1. Le Roi suprême du monde, qui est plus fort que tout
roi puissant, plus féroce que tout dragon, plus doux que tout
fils, plus brillant que le soleil, plus saint que tout enfant, le
plus juste des hommes, le plus actif des soldats, la plus
aimante des mères, c'est-à-dire le fils unique de Dieu le père
tout puissant a prescrit cette histoire aux nombreuses nations
de la terre sur la formation et la protection du monde, en
sorte qu'il n'y eût mystère pour quiconque, sinon Dieu seul.
Car toute la race d'Adam avait « la tête dans un ?ac » et
« un tressaillement [comme] dans une maison obscure » jus
qu'à ce que vînt cette histoire pour dire quelle forme avait
le monde ou qui le fit; jusqu'à ce que vînt cette histoire du
ciel pour ouvrir l'intelligence et l'esprit de chacun, en sorte
que le chemin de la vie et du salut fût visible à l'âme de
chacun, car toute chose était très obscure à la race d'Adam
jusqu'à- ce que vînt cette histoire. Ils voyaient le cours du
soleil et de la lune et les étoiles qui se mouvaient sans repos,
et ils voyaient les sources et les rivières coulant sans repos
en tout temps ; ils voyaient le repos et le sommeil de la terre
et de la production et de la lumière à l'arrivée [du soleil j
de l'hiver ; ils voyaient, d'autre part, le lever de la lumière
et de la floraison et de la production à la venue de l'été, et
ils ne savaient qui avait fait cette puissance d), jusqu'à ce
que vînt cette histoire, comme on la raconte ici sur la création
de toutes les choses visibles et invisibles et des services qui
ont été placés sous le pouvoir (de Dieu), car toute chose était
très obscure dans le monde jusqu'à ce que vînt la langue
toujours nouvelle pour parler sur les toits du ciel, au-dessus
de l'assemblée de la montagne de Sion.
(1) Cf. Livre d'Enoch, ch. 3-G 194 LA LANGUE TOUJOURS NOUVELLE.
2. Uair de-thinoilset cinedhaig oirtir in-betha o-bennaibh
sleibe Sioin co-tracht mara Roma

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