Une école de pencak silat prise sur le vif - article ; n°1 ; vol.52, pg 77-93
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Une école de pencak silat prise sur le vif - article ; n°1 ; vol.52, pg 77-93

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Description

Archipel - Année 1996 - Volume 52 - Numéro 1 - Pages 77-93
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Marc De Grave
Une école de pencak silat prise sur le vif
In: Archipel. Volume 52, 1996. pp. 77-93.
Citer ce document / Cite this document :
De Grave Jean-Marc. Une école de pencak silat prise sur le vif. In: Archipel. Volume 52, 1996. pp. 77-93.
doi : 10.3406/arch.1996.3355
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1996_num_52_1_3355IMAGES
Jean-Marc DE GRAVE
Une école de pencak silat prise sur le vif
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Stage de Rantepao
1. Départ de la marche vers le Mont Sesean depuis le
presbytère de Kare. On peut voir un carton accroché au cou
des candidats sur lequel figure leur nom.
Archipel 52, Paris, 1996, pp. 77-93 78 Jean-Marc De Grave
2. Arrivée au point culminant du Mont Sesean, après une marche de douze kilomètres.
L'entraîneur allongé au premier rang est le prêtre catholique de Rantepao.
Le stage-examen de Rantepao
Le mardi dix-huit juin 1991, nous partons à neuf, entassés dans une
camionnette d' emprunt : Riky (le chef régional de Célèbes-Sud), Sensi (le chef
local de Kare), un chauffeur et cinq entraîneurs, en direction de Rantepao.
En cours de route, nous faisons halte au presbytère de Pare-Pare pour
remettre une lettre au prêtre hollandais qui y réside, le Père Hendrix. Après
neuf heures de route dont une bonne partie montagneuse, nous arrivons à la
cure de Rantepao - capitale touristique du Pays toraja située à environ mille
mètres d'altitude - dirigée par le jeune prêtre Elysius Tanan, âgé de
trente-quatre ans. Nous nous reposons, puis nous dînons.
A vingt-deux heures a lieu une réunion dirigée par Riky et Ronnie, son
suppléant. Dix « membres » fanggota) sont présents (certains sont venus par
leurs propres moyens). Entre autres choses, Riky recommande à ses
subalternes de ne pas se mêler aux candidats, d'être sévères mais justes, de ne
pas leur laisser de temps inoccupé en leur faisant chanter, par exemple, des
chansons pendant les pauses. Puis il répartit les tâches d'intendance : trois
d'entre nous s'occuperont de repérer les locaux et de les aménager, un autre
s'occupera d'acheter le nécessaire de secours, deux seront chargés de faire
Archipel 52, Paris, 1996 Une école de pencak silat prise sur le vif 79
3. Au retour de la longue marche, après un bref repos, l'exercice physique reprend. On
peut voir deux jeunes filles s'affronter lors de l'entraînement au combat.
les courses au marché et, plus tard, de préparer la nourriture ; les entraîneurs
assureront des tours de garde la nuit.
Le lendemain matin, nous nous levons à cinq heures trente, nous nous
entraînons, prenons le petit déjeuner, puis allons au marché, à la pharmacie,
etc. Ensuite nous nous douchons, nous nous reposons puis déjeunons. Enfin,
nous prenons la route en direction du lieu où se déroulera le stage. Après deux
heures de trajet montagneux sur une route très accidentée, nous arrivons au
presbytère de Deri situé dans un petit village, à deux mille mètres d'altitude,
et dirigé par deux prêtres, les Pères Linus Ogge et Albert Tangkinraya. A eux
deux ils supervisent le fonctionnement de trente-trois chapelles dont six
seulement sont accessibles en véhicule. Une tournée complète prend une
semaine, d'où la nécessité d'être deux.
Tandis que nous préparons les locaux, vers seize heures les candidats
arrivent. Pour la plupart ils viennent à pied de Rantepao. Ils se mettent à
jouer au volley-ball et à s'entraîner aux juras (figures de mouvements). Ils
sont trente-trois en tout. A dix-sept heures, je vais aider aux cuisines qui ne autres qu 'une vieille grange aménagée pour l'occasion ;tout est cuit au bois.
A vingt heures, est déclarée ouverte la session du stage et exposé le
Archipel 52, Paris, 1996 80 Jean-Marc De Grave
4. Après l'annonce des résultats des examens, les candidats reçus prêtent serment de
bonne conduite et de fidélité à l'école, à l'église et à la patrie.
déroulement de celui-ci. Dès le départ, il est interdit aux participants de
parler toraja entre eux sous peine de sanctions.
A vingt et une heures, la pratique religieuse est dirigée par le Père Elysius qui
est lui-même membre de l'école; il a été formé à Jakarta (étant plus jeune, il a
aussi pratiqué le taekwondo,). // a revêtu ses habits de prêtre et la réunion se
déroule comme pour une messe, si ce n'est que le lieu est la salle qui sert de
dortoir aux participants et que le contenu des prêches est centré sur le
déroulement du stage. La partie chantée, qui tient une place importante, est
confiée aux candidats qui doivent se relayer par groupes pour choisir les
chants et en diriger l'interprétation durant la «pratique religieuse » fibadatj,
l'un d'entre eux accompagnant à la guitare.
A vingt-deux heures, nous devons nous coucher et faire silence. Nous dormons
sur une natte à même le sol, sans couverture. Le froid durant la nuit est
intense.
Le déroulement du stage se présente ainsi :
Jeudi 20 juin. Lever à 4h30. Echauffement et exercices respiratoires dans
la nuit noire. Pratique religieuse du matin. Petit déjeuner succinct (riz frit).
Archipel 52, Paris, 1996 Une école de pencak silat prise sur le vif 81
Stage d'Ujung Pandang
5. A l'issue de la longue marche et de l'entraînement matinal, le déjeuner est servi (nouilles et riz).
7h00, départ pour une marche de vingt-cinq kilomètres (photo n°l) passant
par un des plus hauts sommets du Pays toraja, le Puncak Sesean, qui culmine
à trois mille mètres (photo n°2). La marche aller est entrecoupée de courses à
pied, de brefs arrêts durant lesquels nous pratiquons divers exercices de
musculation et d' assouplissement . Les trois-quarts du trajet sont en pente
raide et la majeure partie du chemin est couverte de pierres pointues alors que
nous évoluons pieds nus. Durant tout le parcours, il est interdit de manger et
de boire. Les groupes formés au départ se désagrègent lors du retour, et les
premiers participants arrivent au presbytère vers 13h00. Lorsque tout le
monde est rentré, vers 15h00, on déjeune ; après un bref repos, il y a
entraînement : échauffement, coups, parades, enchaînements, combat (photo
n° 3). Méditation. Pratique religieuse de la nuit. Dîner. 23h50, les candidats
se couchent tandis que les cadres se réunissent pour faire le point sur la
journée. Je m'endors tandis que ces derniers discutent (je suis installé dans la
même salle qu'eux). Au bout d'un certain temps, je suis réveillé par le bruit de
coups de fouets cinglants. J'ouvre les yeux et vois tous les entraîneurs, dont le
Père Elysius, torse nu, à genoux, fessier sur la plante des pieds, les mains
jointes dans la position pour prier, les yeux clos, éclairés par des bougies.
Archipel 52, Paris, 1996 82 Jean-Marc De Grave
groupes que 6. Après forment sont le déjeuner, leurs formés camarades. et, l'entraînement à tour de rôle, reprend. deux participants Il s'agit ici s'affrontent d'entraînement au centre au combat: du cercle des
Riky se tient debout une ceinture à la main et leur parle. Les mots qu'il
prononce résonnent dans le silence ; les autres, tels des statues, restent
immobiles. Il leur dit : « N'oubliez jamais que nous dépendons d'une instance
supérieure». A la fin de la phrase, il les frappe violemment un par un avec sa
ceinture, trois fois chacun sur le dos. Les autres ne bougent pas, concentrés, impassibles.
Vendredi 21. Lever 4h30. Échauffement et exercices respiratoires. Pratique
religieuse du matin. Petit déjeuner : deux biscuits par personne. Entraînement:
échauffement, coups/parades, combat. Apprentissage d

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