Une lettre du cardinal de Ferrrare à propos de la défaite de Saint-Quentin - article ; n°1 ; vol.120, pg 178-185
9 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Une lettre du cardinal de Ferrrare à propos de la défaite de Saint-Quentin - article ; n°1 ; vol.120, pg 178-185

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
9 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1962 - Volume 120 - Numéro 1 - Pages 178-185
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Suzanne Solente
Une lettre du cardinal de Ferrrare à propos de la défaite de
Saint-Quentin
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1962, tome 120. pp. 178-185.
Citer ce document / Cite this document :
Solente Suzanne. Une lettre du cardinal de Ferrrare à propos de la défaite de Saint-Quentin. In: Bibliothèque de l'école des
chartes. 1962, tome 120. pp. 178-185.
doi : 10.3406/bec.1962.449642
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1962_num_120_1_449642178 MÉLANGES
de gauche, au recto et au verso, traces d'un cachet de cire rouge d'environ
30 mm. de diamètre.
Dame, metez bonne et grant diligence a ce que nous ayons deniers et bonne
finance car les besoignes yront bien, se Dieu plaist, et a l'onneur de nous et de
notre royaume, mais que la finance soit bonne et les deniers qui partiront de
Paris pour le fait de notre guerre faites venir et apporter droit a Amiens et
que nul denier n'en soit baillié se ce n'est par l'ordenance de l'evesque de
Beauvez 1, de l'abbé de Corbie 2 et du sire d'Offemont 3 et que on nous escrise
de par delà combien d'argent on envoiera et déffendez a voz gens de par delà
qu'il ne délivrent ne ne baillent point d'argent a genz d'armes de notre roiaume4
qui soient a Paris, mais les envoient a Amiens pour avoir leur délivrance, et
ceuls dehors notre royaume comme Alemans, Espaignolz ou autres estranges
faites tantost délivrer par delà sanz les y faire séjourner et que tantost il se
trayent sus les frontières de Flandre, car grant partie de ceuls qui y sont se
partent par deffaut de paiement qui pourroit estre grant peril et damage, que
Diex ne vueille, qui n'y metroit pourveance car noz gens y ont, Dieu mercy,
bien commencié a besoignier. Dame, faites en toutes manières avancier et
ordener que les sentences soient publiées contre les Flamans et leurs adherens
et que en ce n'ait point de delay. Li Sainz Esperiz vous ait en sa garde. Donné
a Mondidier, le XXVIIIe jour d'avril5.
UNE LETTRE DU CARDINAL DE FERRARE
A PROPOS DE LA DÉFAITE DE SAINT-QUENTIN
(30 août 1557)
Des documents fort intéressants sont entrés récemment à la Bi
bliothèque nationale, à laquelle ils ont été offerts par le comte Biaise
de Montesquiou. Ils forment un ensemble de quatre volumes (nouv.
acq. franc. 25118-25121). Les trois premiers contiennent des lettres
originales adressées à Raymond de Beccaria de Pavie, baron de FoUr-
quevaux, gouverneur de Narbonne et ambassadeur6, par François de
1. Jean de Marigny.
2. Hugues IV de Vers.
3. Jean de Nesle.
4. « de notre roiaume », addition dans l'interligne.
5. On lit au verso des mentions, en partie effacées, qui ont peut-être été
écrites par les services de la reine : « De la response du roy. Des lettres de. . . Laon.
Item de la response Framque (?). Item de Verberie. Item de l'evesque de Chal
ons. Item des lettres de Senliz. »
6. Ces documents s'ajoutent à ceux qui ont été publiés, utilisés ou analysés
par Mgr Douais (Les dernières années d'Elisabeth de Valois, reine d'Espagne,
d'après ses lettres inédites et les dépêches de M. de Fourquevaux... (1565-1568),
Toulouse, 1896, in-8° ; Les guerres de religion en Languedoc, d'après les papiers 179 MÉLANGES
Lorraine, duc de Guise, Louis Ier de Lorraine, cardinal de Guise, et le
connétable Anne de Montmorency (nouv. acq. franc. 25118), GharlesTX,
roi de France, Hercule II et Alphonse II d'Esté, ducs de Ferrare,
Hippolyte II d'Esté, dit « le cardinal de Ferrare », le vicomte Guillaume
de Joyeuse, le cardinal Charles de Lorraine (nouv. acq. franc. 25119),
divers personnages, parmi lesquels : le cardinal Georges d'Armagnac,
Antoine de Bourbon, roi de Navarre, Glaude de Laubespine, secrétaire
d'État, Nicolas de Neufville, seigneur de Villeroi, Jean de Rieux,
Lorenzo Strozzi, évêque de Béziers, cardinal, « Paule » de La Barthe, se
igneur de Termes, etc., auxquelles sont joints quelques actes concer
nant Fourquevaux (nouv. acq. franc. 25120). Enfin, le dernier volume
contient des papiers relatifs à la famille de Louvois, de 1734 à 1787
(nouv. acq. franc. 25121).
L'un de ces précieux documents nous a semblé particulièrement
intéressant, c'est une lettre, en italien, sans adresse, dont le dernier
chiffre de la date manque 1, et qui est signée « Hippolito, cardinale di
Ferrara2 ». Elle occupe les folios 29-30 v° du ms. nouv. acq. franc.
25119.
Hippolyte II d'Esté (25 août 1509-2 décembre 1572) 3, second fils
d'Alphonse Ier et de Lucrèce Borgia, archevêque de Milan,
puis cardinal (1539), joua un rôle fort important dans la politique
franco-italienne de son temps. Bien vu de François Ier, qui l'avait
admis dans son conseil et pris comme intermédiaire entre lui et le
pape, Hippolyte s'éloigna de la cour à la mort de ce roi. Il craignait
l'aversion des Strozzi et, après le mariage de sa nièce Anne d'Esté avec
François de Lorraine, eut à redouter aussi celle du tout-puissant
connétable Anne de Montmorency, rival des Guise. Il reçut le gouver-
du baron de Fourquevaux (1572-1574), Toulouse, 1892, in-8° ; Une importante
correspondance du XVIe siècle. Le baron de Fourquevaux..., Paris, 1891, in-8° ;
édition de lettres de Charles IX à Fourquevaux (1565-1572), 1897, in-8°,
et de dépêches de Fourquevaux (1565-1572), Paris, 1896-1904, 3 vol. in-8°),
par MM. Jean Brunon et Jean Barruol {Les Français en Italie sous Henri II,
d'après les papiers du baron de Fourquevaux... (1550-1557 ), avec préface du
général Weygand, Marseille, s. d. [1952], in-fol.), par M. Jean Brunon (Le baron
de Fourquevaux, grand serviteur de la France, communication présentée au
78e Congrès national des Sociétés savantes, tenu en 1953 à Toulouse ; cf. Bullet
in philologique et historique du Comité des travaux historiques, années 1953 et
1954, p. xxv-xxvi). Nous tenons à remercier ici M. G. Tessier qui a bien voulu
nous signaler ce dernier ouvrage et cette communication.
1. Le second 5 de 155 est prolongé par une courbe très pâle, qui ne paraît pas
représenter un chiffre.
2. Deux autres lettres du cardinal de Ferrare à Fourquevaux sont dans le
vol. nouv. acq. franc. 25119 : l'une datée de Rome, le 27 avril 1564 (fol. 31-
32 v°), l'autre de Rome, le 12 mai 1564 (fol. 33-34 v°).
3. Voir, sur lui, Vincenzo Paciflci, Ippolito II d'Esté, cardinale di Ferrara,
Tivoli, 1920, in-8°, que nous résumons ici. 180 MÉLANGES
nement de Tivoli, manqua de peu la tiare, en 1549-1550, à cause d'une
manœuvre de Montmorency, qui persuada à Henri II de faire hâter
les choses. Lieutenant du roi de France à Sienne (1552-1554), il eut
d'assez mauvais rapports avec Piero Strozzi, qui était venu l'y re
joindre, mais eut sa revanche après la défaite de ce dernier à Marciano
(2 août 1554), fut nommé surintendant général des affaires de France
en Italie et revint à Rome. Il contribua à l'élection de Paul IV (23 mai
1555), mais fut peu après en butte à la haine de ce nouveau pape et
confiné à Ferrare. Il devait rentrer en grâce, récupérer ses honneurs et
être nommé légat en France par Pie IV (2 juin 1561). Vers la fin de
sa vie, il se retira à Tivoli, où il reçut Grégoire XIII. Véritable prélat
de la Renaissance, Hippolyte d'Esté s'intéressait aux arts et aux
lettres. Il fut un grand bâtisseur et, en mécène averti, protégea et
accueillit1 les savants et les artistes.
La lettre ici publiée a été écrite pendant l'exil d'Hippolyte d'Esté
à Ferrare. Elle était destinée à un personnage nommé récemment gou- .
verneur de Narbonne et que le cardinal félicite de sa promotion avec
un peu de retard. Ce personnage n'est autre que Raympnd de Beccaria
de Pavie, baron de Fourquevaux, à qui le 11 juin 1557 Henri II avait
conféré l'office de capitaine-gouverneur de Narbonne2.
Issu d'une famille originaire d'Italie, Fourquevaux (1508-1574)
avait passé ses premières années à Toulouse ; dès l'âge de dix-neuf
ans, il alla faire campagne sous Négrepelisse, fut fait prisonnier et
resta près d'un an aux mains des Espagnols. Il rentra à Toulouse en
1530, accepta une lieutenance, sous le chevalier d'Ambres, servit en
Savoie (1535-1536) et, de retour chez lui, écrivit la majeure partie de
ses Instructions sur

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents