Une station protohistorique à Sassenage (Isère). Du Bronze final III au Gallo-romain - article ; n°2 ; vol.63, pg 353-364
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Une station protohistorique à Sassenage (Isère). Du Bronze final III au Gallo-romain - article ; n°2 ; vol.63, pg 353-364

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1966 - Volume 63 - Numéro 2 - Pages 353-364
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 32
Langue Français

Extrait

Aimé Bocquet
Une station protohistorique à Sassenage (Isère). Du Bronze final
III au Gallo-romain
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1966, tome 63, N. 2. pp. 353-364.
Citer ce document / Cite this document :
Bocquet Aimé. Une station protohistorique à Sassenage (Isère). Du Bronze final III au Gallo-romain. In: Bulletin de la Société
préhistorique française. 1966, tome 63, N. 2. pp. 353-364.
doi : 10.3406/bspf.1966.4074
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1966_hos_63_2_4074station protohistorique à Sassenage Une
(Isère)
Du Bronze final III au Gallo-Romain
PAR
A. BOCQUET
A l'entrée amont de la cluse de Voreppe qui sépare les massifs
de la Chartreuse et du Vercors se place, sur la rive gauche de
l'Isère, la petite ville de Sassenage. En 1958, l'E.D.F. y entreprit
la construction d'une centrale hydraulique et les eaux du Furon
furent canalisées en conduite forcée. Celle-ci descend du sommet
de la falaise qui forme le pli-faille bien connu au-dessus du bourg.
Elle repose sur Féboulis, du pied de la falaise jusqu'à la centrale.
Pour la mise en place des tuyaux quelques tranchées avaient été
ouvertes.
Dans une coupe de terrain de la partie haute de l'éboulis, à
100 m au-dessus de Sassenage, en février 1960, un membre du
CD. P. A., M. Sillanoli, remarqua des tessons et des couches cen
dreuses. C'est cette découverte qui nous incita à une recherche sy
stématique des restes archéologiques, dès 1960 (1). Cette
s'est poursuivie durant quatre ans et nous a permis de retrouver
des traces d'occupation sur près de 1 000 m2 (2).
Le Gisement.
Celui-ci se présente sous la forme d'une forte pente boisée,
exposée au Nord, coupée de quelques faux replats. On récolte du
matériel soit à la surface du sol, soit dans une couche d'humus
d'épaisseur variable qui ne dépasse jamais 60 cm. En dessous on
atteint un cailloutis terreux, stérile, dur et jaunâtre. Partout d'énor
mes rochers (certains ont plusieurs dizaines de mètres cubes) par
sèment la pente ; ils proviennent des éboulements qui se produisent
fréquemment à partir de la falaise surplombante. Ces rochers
retiennent, vers l'amont, quelques lambeaux plus épais de séd
iments divers.
(1) Autorisation de fouilles n° 477-61. Nous remercions les Services des Antiquités
Historiques de la subvention qu'ils nous avaient allouée sur une intervention du
Professeur Leglay.
(2) Les coordonnées moyennes prises sur la carte Grenoble 7 au 20 000e sont les
suivantes : x = 860,60 ; y = 328,35 ; z = 320 m. 354 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
C'est un fond de cabane qui, le premier, attira l'attention sur
ce gisement ; il était situé dans la partie la plus inférieure et la plus
en pente de la station.
A. — Fond de cabane.
Un sol horizontal de 1,50 m environ de large était aménagé
artificiellement contre un rocher en amont et était limité vers l'aval
par un mur de pierres sèches grossièrement disposées sur 30 à
40 cm de haut. On a pu suivre ce fond de cabane, à peu près rectan
gulaire, sur 2,50 m, sans pouvoir préciser sa longueur primitive
car il avait été détruit d'un côté par la tranchée de l'E.D.F.
Trois couches individualisées le remplissaient :
1) le fond était tapissé par une faible épaisseur de cendres, charbon de bois,
ossements alimentaires mélangés à des tessons nombreux et très fragmentés (encore que
pour assainir le sol on avait disposé à plat de grands morceaux d'une immense jarre) ;
2) une épaisseur plus grande (20 à 30 cm) de terre argileuse et de cailloutis venus
par ruissellement avaient entraîné des tessons nombreux, certainement déposés plus
haut sur le sol et que l'on retrouvait charriés, les angles émou?sés. Au bas de cette
couche, quelques fragments de paroi de hutte en argile avec des empreintes de bois
(clayonnages) ;
3) un sédiment plus important et plus grossier avait effacé le relief de ce fond
de cabane, transportant lui aussi quelques tessons (dont certains étaient manifestement
gallo-romains).
B. — Sondages.
Dans l'espoir de retrouver d'autres fonds de cabanes, diffé
rents sondages ont été effectués dans un diamètre de 100 m au-
dessus de la première fouille, là où le terrain voit sa pente diminuer
un peu. On a pu ainsi récolter une masse énorme de tessons (une
centaine de kilos), toujours très fragmentés, charriés par les ruisse
llements locaux et le piétinement.
Cette céramique a été ramassée sans stratigraphie visible dans
une couche humique de faible épaisseur, on a dû déterminer les
époques d'occupation du site d'après la seule typologie, car tout
était intimement mélangé.
1° L'Age du Bronze Final, Premier Age du Fer, est le mieux
représenté par une céramique de tradition des Champs d'Urnes.
2° Le Deuxième Age du Fer est reconnaissable par de nombreux
tessons de jattes à rebords arrondis et de grands vases à panse
« peignée » ou « brossée ».
3° L'époque gallo-romaine nous a livré quelques céramiques
tournées indigènes en pâte bistre homogène, une « tegula » intacte
et différentes pièces de monnaie (2 pièces d'Antonin le Pieux et
1 petit bronze « byzantin » du IVe siècle).
C. — Sépulture.
Au printemps 1964, un éboulement important a détruit une
partie de la conduite forcée de l'E.D.F., ce qui a nécessité des
travaux de réfection. Au cours de ceux-ci, une tranchée a permis
la découverte par les ouvriers d'une sépulture, à 4 m de profondeur. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE Я55
Г 1
Fig. 1. — Station de surface du Bronze Final III au Gallo-Romain, Sassenage (Isère). 356 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
Celle-ci reposait un peu en amont de la station, dans une
coulée d'éboulement composée de gros blocs. Il n'a pas été possible,
vu les conditions « industrielles » du dégagement, de noter la
position des corps. Quelques ossements ont été récupérés ainsi que
deux bracelets (1) :
— un anneau de fer, fermé, d'un diamètre de 6,7 cm
(fig. 5, n° 2) ;
— un bracelet rond d'un diamètre de 6,6 cm, ouvert, massif,
en ruban de bronze de section elliptique, décoré en plages
triangulaires de traits incisés (fig. 5, n° 1).
D. — Le matériel.
1° Céramique du Bronze Final - Premier Age du Fer :
— En pâte grossière, rouge et noire, nous avons de nombreux
n° tessons épais très souvent décorés d'impressions digitales (fig. 2,
2, et fig. 4, nos 3-9) ou de cordons imprimés (fig. 2, n° 1). Les
rebords souvent incisés sont à bords plats ou décorés au doigt
(fig. 3, nos 12-13-15). Nous avons pu restituer deux parties supé
rieures de grandes marmites (fig. 2, nos 1 et 2). Les fonds plats
sont nombreux, souvent aussi décorés au doigt (fig. 3, n° 18).
— La pâte fine ou semi-fine, à petit dégraissant, semble consti
tuer la majorité des vases, quelquefois même d'assez grande
dimension.
— La forme des vases a souvent pu être déterminée et on a
reconnu de nombreuses jattes ou assiettes à rebords droits ou lég
èrement rentrants, des plats en « abat-jour » et des coupes à fond
nos plat, 1 parmi et 2). L'intérieur ceux-ci, un est vase toujours de chaque finement type a lissé. été reconstitué (fig. 1,
nos 1-3 10 — à Les 13). 7) bords ou Il ornés y sont a quelques de pour coups la marlis de plupart doigt moulurés sur anguleux, la tranche (fig. facettés 3, plate n° 8) (fig. ou 3, à
facettes (fig. 1, nos 1 et 2, fig. 3, n° 2).
— Les décors sont représentés par des cannelures concen
nos 9, et fig. 4, nos 1-2-8) ou séries concentriques triques (fig. 3,
de doubles sillons parallèles (fig. 4, nos 4-6-10). Quelques tessons
portent les deux décorations 4, nos 2-8). Un vase curieux à
col rétréci porte un bourrelet en relief circulaire à l'épaulement
et vertical sur la panse (fig. 2, n° 3).
— Le plat, d'un diamètre de 36 cm, porte des séries de trois
chevrons imbriqués, obtenus par de légères cannelures sur une
pâte noirâtre bien lustrée. Ces

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