Vers inédits de Charlemagne. - article ; n°1 ; vol.1, pg 305-312
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1840 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 305-312
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1840
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Maxime De Montrond
Anonyme
Vers inédits de Charlemagne.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1840, tome 1. pp. 305-312.
Citer ce document / Cite this document :
De Montrond Maxime, Anonyme . Vers inédits de Charlemagne. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1840, tome 1. pp. 305-
312.
doi : 10.3406/bec.1840.461673
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1840_num_1_1_461673VERS INÉDITS
DE CHARLEMAGNE
ordres ces M. vers, Maxime de M. qu'il le de a ministre trouvés Montrotîd de dans l'Instruction , ancien un voyage élève publique. litléraire de l'École Voici en dos Italie, en Charles, quels entrepris termes nous par adresse il anles
nonçait, à M. le ministre son intéressante découverte :
« ... II nous a été doux de retrouver dans ces belles archives de
l'abbaye du Mont-Cassin , si curieuses encore malgré leurs pertes
successives, quelques souvenirs littéraires de l'un de nos plus
illustres monarques. Charlemagne avait visité le célèbre monastère
fondé par saint Benoît. De retour dans son royaume, il n'oublia
point les habitants de ce pieux asile. Au milieu même des gran
deurs et de l'éclat de la puissance , il songeait avec plaisir au calme
et à la paix de ce séjour ; et le royal poè'te appelant à son aide la
muse latine , adressait à l'un de ses hôtes des vers pleins de grâce ,
conservés comme un trésor dans les archives du couvent. —
« Chez vous, disait le grand roi en terminant son épître familière,
« un repos assuré est offert aux âmes fatiguées... Là, règne une
« pieuse paix, une humilité sainte, et la plus belle union entre
a tous les frères. A chaque heure du jour, des cantiques de
« louanges, des chants d'amour divin, s'élancent de concert vers
« le trône du Christ. О mes vers! allez, et dites au Père et à
« tous ses disciples : Salut, prospérité. » Nous avons copié fid
èlement cette épîlre latine de vingt-cinq vers hexamètres. Les neuf
derniers sont imprimés dans Y Histoire du Mont-Cassin, par Gat-
tola. Mais nous croyons les seize autres encore inédits. Nous
sommes heureux de les faire connaître, et de rattacher à la cou
ronne du grand monarque cette petite fleur poétique cueillie sur
la montagne où. repose le corps du patriarche des moines d'Occi-
denl. * 306
VERSUS CAROLI MAGNI
AD PAULŮM DIACONUM MONACHUM CASINENSEM,
EX MS. COD. CASINENS. АВВАТ1Ж.
Christe, pater mundi ,. secli radiantis origo,
Annue nunc voto, ut queam1 tua mystica dona
Dicere, quse nobis solita dementia praestes2,
Atque saluliferam patribus perferre salutem.
5 Surge, jocosa, veni, mecum fac, fistula, versus;
Incipe quamprimum méritas persolvere grates ,
Et cordis plectro tu die vale fratribus almis
Dulcia qui nobis doctrime mella ministrant,
Carminibusque suis permulcent pectora noslra.
■i o Curre per Ausoniœ, non segnis epištola, campos3,
1 [,e vers serait plus régulier avec possim ut,- mais la synérèse queam se conçoit
cl doit rester.
1 Je lirais volontiers prœstct au lieu de prœstes ; cppendnnt on troi.ivcr;iil des
exemples de poètes barbares qui ont fait bref Гв ion^ de l'ablatif lorsqu'il est pre
cede d'une voyelle. Celte faule est perpétuelle dans un poéme sur la Genèse,
publié dans le tome IX de Y Amplissirna CoUectio , et faussement attribué à Ju-
vencus, d'après le Ms. de Corbie, où il a été pris.
3 Ce mouvement se retrouve dans une autre épître de Charlemagne à Paul Dia
cre , imprimée dans le t. V, p. 4> < des Script. Her. Franc. :
Ad faciem Pauli venerandam perge per urbes ,
Per montes, silvas, ilumina, lustra, pete.
Le composé grati/îcus, employé dans notre vers 12 , s'y trouve aussi :
Gratilîcam Chrisli permiserantis opem. 307
Atque meo Petro cartam dilecto salutem 4
Gratificas laudes die et, pro carmine lseto
Quod michi jamdudum placidum direxerit ille.
Inde per egregiam 2 preesulis œdem
1 5 Adriáni , tandem Petri loca sancta rogando ,
Pro me proque meis visitata3 relinque silentes4.
Hinc celer egrediens facili, mea carta, yolatu
Per sylvas, colles, valles quoque praepete cursu,
Alma Deo cari Benedicti tecta require,
2o Colla mei Pauli persaepe amplecte bénigne :
Est nam čerta quies fessis venientibus illuc ;
Hie olus hospitibus , pisces , hie panis abundans ,
Pax pia , mens humilis, pulchra et concordia fratrum ,
Laus, amor, et cultus Christi simul omnibus horis :
25 Die Patri et sociis cunctis : Salve te, valete.
1 L'o du datif bref? Faute de quantité qu'on ne se pennetlait pas au neuvième
siècle. Je l'accepterais cependant si elle pouvait faire un sens. Je crois qu'il faut
lire : curtam dicendo; cuitus dans l'acception barbare de brevis.
a Une déchirure du Ms. rend pour ce passade toute lecture impossible. Il ne
pouvait guère y avoir autre ebose que referons te.
3 Faule de quantité tout à fuit conforme aux habitudes de ce temps, où l'on
avait perdu l'accentuation latine.
4 Silentes n'a pas de, sens; il faut lire silenter, adverbe employé dès le quatrième
siècle par le poëte Juvencus : {Hist. Evang., IIÍ, ^\6i.)
Qua pingiiia culla siltnler
Agmine Jordanis viridîs prorumpit ашосио. 308
REMARQUES.
Les neuf derniers vers de celte épîlre ont été publiés, non-šeulement
par G-altola A , mais encore par Fabricius2et par Mari3; ils ont été ment
ionnés dans les Annales de Tordre de saint Benoît 4 et dans V Histoire
littéraire de France s. Mais, ni Gattola, niFabricius, ni Mari, ni les bé
nédictins français n'avaient eu connaissance du Ms. que M. de Mont-
rond a eu entre les mains. C'est par Léon deMarsi que leur a été fourni
le fragment qu'ils ont rapporté ou cité.
Léon de Blarsi, Leo Marsicanus ^ évêque d'Oslie, écrivit au douzième
siècle une chronique du Mont-Cassin, dans laquelle, parlant des rela
tions littéraires qui ont existé entre Charlemagne et Paul Diacre, il
rapporte, entre autres pièces de vers adressées par le roi franc au
grammairien lombard6, dix hexamètres dont les huit premiers sont
identiquement les mêmes que les 17-19 èl 2 1-25 de la copie de M. de
Mont rond. Quant aux deux derniers, ils se composent de notre vingt-
emquième légèrement modifié, et d'un autre que nous n'avons pas. Les
voici :
Colla raei Pauli gnudenclo amplecte bénigne
Dicito multotiens : Salve, pater optimc, salve.
Pour compléter les renseignements bibliographiques qui se rai la
client à l'objet -de notre publication, j'ajoute que frère Angelo délia
Noce, Napolitain, dans l'édition qu'il a donnée de Léon de Marsi7, s
ignale un Ms. du mont Cassin, coté 257, où il a trouvé, dit-il, un texte
plus étendu de l'épître de Charlemagne à Paul Diacre, commençant
par ce vers :
Chrisle, pater m un d i , stecli radian lis origo , eic.
ïl se borne à cette courte indication que les auteurs de l'Histoire litté-
1 Histoire du MonL-Cassin, t. I, p. \rj.
9 liibl. med. et inf. lalinitutis , éd. Mansi, t. I, p. 344 ■
3 Joli. Biipt. Marus, De p^iris ilLuslribus Casinensiùus, с 8, p. i6(j.
4 T. II, p. 280.
s T. IV, p. 407.
«. Plurimum illi corjgraluîans Carolus, salis aif'abiles et jocosas lilteras ni.'t
.compositas misit. » [C/iron. C"sin., 1. 1, c. s5 )
7 Celte cdidozi est celle qu'a reproduite Murutori, Script. lier. Hul., l. IV. 309
raire ont reproduite dans leur arlicle Charlemagne*. Ce Ms. 257 est
précisément celui dont M. de Montrond a fait usage.
Nous avons dû reproduire le titre séculaire écrit en tête de cette épî-
tre; mais le lecteur sait déjà combien peu il est exact. Les vers de Char
lemagne ne s'adressent pas uniquement à Paul Diacre, et c'est sans doute
pour cette raison que Léon deMarsi et son commentateur Angelo, tous
deux bénédictins et exclusivement occupés de ce qui pouvait relever
la gloire de leur ordre, ont négligé la partie que nous offrons comme
inédite. Avant de parvenir aux hôtes pacifiques du Mont-Cassin, l'en
voi du royal poète devait le recommander en passant à deux de ses
familiers, Pierre et Adrien : Mco Petro gratifiais laudes clic ; inde per
egregiam prœsulis œdem Adriáni, Ce Pierre ne peut être que le célèbre
Pierre de Pise, le maître de grammaire de Charlemagne, dont la muse
affectueuse plutôt qu'inspirée, se réservait tout

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