Aspects de la géographie économique du Mexique - article ; n°494 ; vol.89, pg 424-453
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Annales de Géographie - Année 1980 - Volume 89 - Numéro 494 - Pages 424-453
In a multifaced natural environment with inequally distributed economic possibilities, the population increases at a ratio which is one of the highest in the world. The economic and social imbalances which follow are still more serious since the property structures of the means of production (especially in agriculture) oppose some inertia to the reform policies. Industrialization, which began only forty years ago, has been slowed by insufficient national capital and meager foreign investment. Foreign speculations, whose aim is to use cheap labor (the so-called maquiladoras,) are associated with equipment industries sponsored by the State. The concentration of industry in the capital city and for a smaller part in Monterrey and Guadalajara, largely explains an excessive urban congestion ; the government fights it by favouring decentralization operations. The development of oil production may change the geography of industry by attracting investments and labor toward the southern fields. But the industrial diffusion which is necessary to settle down the people depends on the equipment of the transportation networks (of people and products) : improvement of the railroads, building of highways, power lines, pipelines. For the time being Mexico suffers, especially in its huge capital city, from an overgrown tertiary sector which hardly hides chronic unemployment. The development of tourism involves a part of the tertiary sector, but its effect on the nation's economy remains limited and ambiguous.
Dans un cadre naturel très diversifié et d'aptitudes productives très inégales, la population croît à un des rythmes les plus élevés du monde. Il en résulte des déséquilibres économiques et sociaux d'autant plus aigus que les structures de possession des moyens de production, surtout dans le domaine agricole, opposent une certaine force d'inertie à l'égard des politiques réformatrices. L'industrialisation, dont le début remonte seulement à quarante ans, a été freinée par l'insuffisance des capitaux nationaux et la faiblesse des investissements étrangers. Aux créations d'industries d'équipement parrainées par l'Etat, s'associent des spéculations étrangères ayant pour objet l'utilisation d'une main-d'œuvre à bon marché (entreprises dites de maquiladoras,). La concentration de l'industrie dans l'agglomération capitale et secondairement à Monterrey et Guadalajara est responsable pour une large part de l'excessive congestion urbaine contre laquelle le gouvernement réagit en favorisant les opérations de décentralisation. L'essor de la production pétrolière peut modifier la géographie industrielle en attirant investissements et emplois dans la zone de production du Sud. Mais la diffusion de l'économie industrielle indispensable pour stabiliser géographiquement la population repose sur l'équipement du réseau d'infrastructures de circulation des hommes et des produits : modernisation du réseau ferré, construction de routes, transports d'énergie électrique, oléoducs, gazoducs. En attendant, le Mexique souffre, surtout dans son énorme capitale, d'un excès de « tertiarisation » qui masque mal un sous-emploi chronique. Le développement du tourisme absorbe, il est vrai, une partie de la main-d'œuvre tertiarisée, mais son effet sur l'économie nationale demeure limité et ambigu.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Atlántida Coll-Hurtado
Aspects de la géographie économique du Mexique
In: Annales de Géographie. 1980, t. 89, n°494. pp. 424-453.
Citer ce document / Cite this document :
Coll-Hurtado Atlántida. Aspects de la géographie économique du Mexique. In: Annales de Géographie. 1980, t. 89, n°494. pp.
424-453.
doi : 10.3406/geo.1980.19969
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1980_num_89_494_19969Abstract
In a multifaced natural environment with inequally distributed economic possibilities, the population
increases at a ratio which is one of the highest in the world. The and social imbalances which
follow are still more serious since the property structures of the means of production (especially in
agriculture) oppose some inertia to the reform policies. Industrialization, which began only forty years
ago, has been slowed by insufficient national capital and meager foreign investment. Foreign
speculations, whose aim is to use cheap labor (the so-called maquiladoras,) are associated with
equipment industries sponsored by the State. The concentration of industry in the capital city and for a
smaller part in Monterrey and Guadalajara, largely explains an excessive urban congestion ; the
government fights it by favouring decentralization operations. The development of oil production may
change the geography of industry by attracting investments and labor toward the southern fields. But
the industrial diffusion which is necessary to settle down the people depends on the equipment of the
transportation networks (of people and products) : improvement of the railroads, building of highways,
power lines, pipelines. For the time being Mexico suffers, especially in its huge capital city, from an
overgrown tertiary sector which hardly hides chronic unemployment. The development of tourism
involves a part of the tertiary sector, but its effect on the nation's economy remains limited and
ambiguous.
Résumé
Dans un cadre naturel très diversifié et d'aptitudes productives très inégales, la population croît à un
des rythmes les plus élevés du monde. Il en résulte des déséquilibres économiques et sociaux d'autant
plus aigus que les structures de possession des moyens de production, surtout dans le domaine
agricole, opposent une certaine force d'inertie à l'égard des politiques réformatrices. L'industrialisation,
dont le début remonte seulement à quarante ans, a été freinée par l'insuffisance des capitaux nationaux
et la faiblesse des investissements étrangers. Aux créations d'industries d'équipement parrainées par
l'Etat, s'associent des spéculations étrangères ayant pour objet l'utilisation d'une main-d'œuvre à bon
marché (entreprises dites de maquiladoras,). La concentration de l'industrie dans l'agglomération
capitale et secondairement à Monterrey et Guadalajara est responsable pour une large part de
l'excessive congestion urbaine contre laquelle le gouvernement réagit en favorisant les opérations de
décentralisation. L'essor de la production pétrolière peut modifier la géographie industrielle en attirant
investissements et emplois dans la zone de production du Sud. Mais la diffusion de l'économie
industrielle indispensable pour stabiliser géographiquement la population repose sur l'équipement du
réseau d'infrastructures de circulation des hommes et des produits : modernisation du réseau ferré,
construction de routes, transports d'énergie électrique, oléoducs, gazoducs. En attendant, le Mexique
souffre, surtout dans son énorme capitale, d'un excès de « tertiarisation » qui masque mal un sous-
emploi chronique. Le développement du tourisme absorbe, il est vrai, une partie de la main-d'œuvre
tertiarisée, mais son effet sur l'économie nationale demeure limité et ambigu.Aspects
de la géographie économique
du Mexique
Université nationale Atlantida Institut autonome ae Coll-Hurtado géographie de Mexico
Présenter une vue générale de la situation géo-économique du
Mexique heure actuelle tel est le but de ce travail Avant tout
il faut se rappeler que au Mexique les traces de trois siècles de
soumission coloniale sont encore très visibles et que son histoire
économique est histoire un pays soumis la colonisation et la
dépendance est un pays dont les richesses naturelles
ont toujours été convoitées et exploitées par des puissances étran
gères
Il est donc important avoir abord un aper des caractéristi
ques physiques du pays et de ses ressources
Le milieu
Le Mexique est divisé par le tropique du Cancer et situé de ce
fait une part dans le domaine naturel des tropiques et de autre
dans celui des régions les plus arides du monde Heureusement ce
déterminisme physique est compensé par la présence des océans
Atlantique et Pacifique qui entourent et par son caractère nette
ment montagneux
importance de cette situation inter-océanique se manifeste par
les modifications climatiques que les deux courants marins chaud ASPECTS DE LA OGRAPHIE CONOMIQUE DU MEXIQUE 425
du Golfe et froid de la Californie déterminent respectivement sur
Est une part et sur le Nord-Ouest de autre Aussi ses hauts
reliefs présentent-ils de grands changements climatiques en fonc
tion de altitude Tous les types de climats depuis le tropical plu
vieux au climat polaire de haute montagne étendent sur le
pays Trois pourtant prédominent le climat tropical le tempéré
et celui des zones arides avec des variantes dues aux modifications
produites par les différences de précipitations
Les climats tropicaux de forêt dense forêts tropicales et de
savane correspondent la partie sud du pays la île du
Yucat et aux plaines côtières du Golfe et du Pacifique la
latitude du Tropique et aussi une altitude de 800
000
En raison de la diminution des températures en altitude le
Mexique bénéficie de larges zones de climat tempéré généralement
du type Cw après Koppen dans toutes les régions montagneuses
000 où le climat change et peut même atteindre le
type polaire avec neiges éternelles la èinné de quelques volcans
de plus de 000 altitude
Dans le reste du pays est-à-dire la basse Californie les zones
côtières du Nord-Ouest et le haut-plateau central prédominent les
climats arides et semi-arides
Du point de vue géologique on trouve au Mexique aussi bien
des manifestations de toutes les ères que tous les types de roches
Les roches métamorphiques du pré-cambrien et du que se
trouvent dans les massifs cristallins que forme le complexe basai
de la Sierra Madre del Sur Par contre la Sierra Madré Oriental et
une partie des systèmes montagneux des Etats de Guerrero Oaxaca
et Chiapas ainsi que la île du Yucat sont formés par des
roches calcaires en général du Crétacé et du Tertiaire
En outre on constate une nette prédominance des matériaux
éruptifs qui couvrent la plus grande partie des systèmes monta
gneux formés origine par des plissements ainsi la Sierra
Madré Occidental une partie de la Sierra Madre del Sur et de la
basse Californie de même que presque tout le haut-plateau central
activité volcanique est très intense non seulement les grands
plissements ont été couverts par des matériaux ignés mais on
trouve aussi une série de volcans alignés Est-Ouest le long du
parallèle 19 on appelle système volcanique transversal ou
Eje Volc nico est dans cet axe volcanique que on note les plus
hautes altitudes le Pico de Orizaba 757 le Popocatepetl
452 Ylztaccihuatl 286
activité volcanique est intimement liée une grande activité
tectonique la partie occidentale du pays est limitée par la tran
chée méso-américaine et la zone sismique est très étendue 426 ANNALES DE OGRAPHIE
En relation avec le climat et le relief hydrographie mexicaine
présente des caractéristiques particulières Les fleuves sont en géné
ral courts car les chaînes montagneuses sont proches de la côte et
leurs régimes irréguliers ils présentent des étiages très pro
longés pendant la saison sèche suivis par de fortes crues épo
que des pluies Seule la partie sud du pays dans la zone tropicale
présente de grands fleuves le Grijalva Usum ci nta le
Papaloapan et le Coatzacoalcos mais ils ne sont navigables que
très près des embouchures et encore grâce de très coûteux tra
vaux de dragage La île du Yucat région karstique man
que absolument de cours eau superficiels et tout son drainage est
souterrain
Cette variété du milieu physique

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