La région industrielle sarroise territoire de la Sarre et bassin houiller de la Moselle - article ; n°246 ; vol.43, pg 594-609
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Description

Annales de Géographie - Année 1934 - Volume 43 - Numéro 246 - Pages 594-609
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Lucien Gallois
La région industrielle sarroise territoire de la Sarre et bassin
houiller de la Moselle
In: Annales de Géographie. 1934, t. 43, n°246. pp. 594-609.
Citer ce document / Cite this document :
Gallois Lucien. La région industrielle sarroise territoire de la Sarre et bassin houiller de la Moselle. In: Annales de Géographie.
1934, t. 43, n°246. pp. 594-609.
doi : 10.3406/geo.1934.10733
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1934_num_43_246_10733.
594
LA RÉGION INDUSTRIELLE SARROISE
TERRITOIRE DE LA SARRE ET BASSIN HOUILLER
DE LA MOSELLE
Le remarquable ouvrage que Mr Capot-Rey vient de publier sous
ce titre traite de questions dont il n'est pas besoin, à l'heure actuelle,
de montrer l'intérêt1. Mais ce n'est pas — il a tenu lui-même à le dire —
un plaidoyer politique. Présenté comme thèse de doctorat à la Faculté
des Lettres de l'Université de Paris, il porte en sous-titre : Étude
géographique, et c'est bien en géographe, également attentif au milieu
physique et au milieu humain, que patiemment, pendant des années,
Mr Capot-Rey a étudié cette région « dépourvue d'unité naturelle,
mais fortement individualisée par le rassemblement sur un étroit
espace d'un million d'hommes et d'industries variées ». 11 suffit en
effet de jeter les yeux sur les cartes de densité insérées dans ce volume
pour constater l'existence, dans la vallée moyenne de la Sarre, entre
Sarreguemines et Mettlach, d'une zone surpeuplée, véritable rue de
mines et d'usines, où la population dépasse presque partout 1 000 hab.
au km2. Cette zone surpeuplée se continue au Nord-Est de Sarrebruek
jusqu'autour de Neunkirchen, et au Sud-Est jusqu'au delà de For-
bach, puis elle reprend au Nord de Saint-Avold. 11 faut lui joindre
encore dans le Palatinat le plateau de Deux-Ponts. Autour de cette
région surpeuplée, la densité s'abaisse assez fortement ; mais il y a là
une population qui vit en grande partie de la région industrielle ou
qui la fait vivre, qui de plus ou moins loin y vient chercher du tra
vail et qui en est solidaire. De cet ensemble, indépendant aussi des
divisions politiques, Mr Capot-Rey fait tout d'abord une vivante
description, illustrée de photographies vraiment typiques, qui met
en évidence ses différents aspects.
Quand on l'aborde par le Sud, en venant de Lorraine, on n'a pas,
jusqu'en approchant de Saint-Avold, l'impression d'un changement
de pays. C'est le plateau lorrain qui se continue, succession régul
ière de croupes basses et de vallons évasés. Les deux vallées qui
le drainent, la Sarre à l'Est jusqu'au delà de Sarralbe, la Nied à
l'Ouest, en amont de Bouzonville, sont à peine mieux dessinées. A
l'Est, la couleur plus claire du sol correspond à l'affleurement du
calcaire coquillier ; à l'Ouest, les marnes irisées plus sombres donnent
1 Robert Capot-He y , La Région industrielle sarroise. Territoire de la Sarre et Bassin
houille.r de la Moselle. Étude géographique, Nancy-Paris-Strasbourg, Éditions Berger-
Luvrault, 1934, in-8°, 637 p., 4 cartes et 69 photographies hors-texte, 30 fig., 20 coupes
géomorphologiques sous pochette spéciale. LA RÉGION INDUSTRIELLE SARROISE 595
un sol plus humide qui se prête mieux aux prairies. Mais dans l'e
nsemble c'est bien la même région, aux villages agglomérés, avec leurs
maisons lorraines, pays de cultures, le G au comme on l'appelle, qui
pour les habitants est le bon pays. Au Nord-Est et au Nord-Ouest
seulement, le langage populaire distingue le Bliesgau et le Saargau.
Le Bliesgau, sur la rive droite de la Sarre, au Nord de Sarreguemines,
est encore un pays de cultures, mais moins plat et moins nu. Le Saar
gau, au Sud de la Sarre, de part et d'autre de la Nied, a été plus atta
qué par l'érosion. Mais c'est surtout entre la Sarre et la Moselle que les
ravins entaillent le plateau. De grandes forêts l'occupent en partie,
des toits d'ardoise y font leur apparition. C'est un autre pays qui
commence.
Cette région de plateaux se termine assez brusquement au Nord
par un escarpement, une « côte », formée le plus souvent de deux
talus séparés par un palier portant villages et cultures. Le plus élevé
correspond aux bancs massifs du calcaire coquillier, le plus bas, aux
bancs les plus résistants du grès bigarré. Cette côte est étonnamment
sinueuse. Deux promontoires s'en détachent au Nord de la Sarre,
entre lesquels se creuse au Sud un véritable golfe, jusque vers Saint-
Avold. Mais à l'Est les deux niveaux de la côte se séparent. Tandis que
celui d'en haut se détourne à angle droit vers le Sud, celui d'en bas
continue vers le Nord-Est, bien dessiné surtout depuis Homburg où
la dénivellation est de plus de 120 m. Là commence la dépression de
Landstuhl, encore en partie occupée par des tourbières, grande route
qui par Kaiserslautern mène vers Mayence. Entre ces deux lignes de
reliefs s'étend le plateau de Deux-Ponts.
La côte isole des plateaux le Pays des Bois, le Warndt, comme
on l'appelle au Sud de la Sarre jusqu'à la frontière lorraine. Mais la
forêt se continue dans presque toute la « dépression sarroise », ainsi
qu'au Nord de la Sarre jusqu'à Neunkirehen. L'altitude, au pied de
la côte, s'abaisse de 375-400 m. à 200-250 m. Au Sud affleure surtout
le grès vosgien, roche ici sans résistance qui forme le pays de sable, le
Griesland. On comprend que la forêt soit restée maîtresse de ce
pauvre pays, même au voisinage des mines de houille, dont les chevaNous' lements et les puits se dissimulent souvent sous les arbres.
verrons quelle place a prise l'industrie dans cette dépression sarroise,
le long de la Sarre surtout et dans les petites vallées de ses affluents
au Nord de Sarrebruck.
Au Nord de la Sarre, en bordure de la forêt, le Kôllertal, plaine
plutôt que vallée, pays agricole autrefois réputé, mais envahi aujour
d'hui par l'industrie, sert de transition aux « campagnes » de Lebach
et de Saint-Wendel. Le niveau se relève, atteignant 400 m. au voi
sinage de la Prims. Les horizons s'élargissent, rappelant le plateau lor
rain. C'est bien un pays agricole qu'on traverse, mais où certains 596 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
indices, comme la place plus mesurée occupée par la grange et l'étable
dans la maison rurale, suffiraient à prouver que la population ne vit
pas exclusivement de la culture. En fait, elle vit de la mine, vers
laquelle s'est établi un va-et-vient quotidien.
Mais, à mesure qu'on va vers le Nord, la continuité de la surface
est interrompue par des reliefs inattendus. Dômes et pitons émergent
de la plaine, formés de roches résistantes, d'origine eruptive, sans
cependant qu'on y trouve trace de volcans. Le plus méridional, le
plus connu aussi de ces sommets est le Schaumberg, véritable « Acro
pole des pays sarrois », qui se dresse à 568 m., point le plus élevé du
Territoire. Il a donné son nom au pays de Schaumbourg, qui jusqu'à
la veille de la Révolution fit partie de la Lorraine.
Ces hauteurs forment la limite méridionale de la région, située
en dehors du Territoire de la Sarre, que Mr Capot-Rey appelle la
Montagne. Elle comprend à l'Ouest le plateau du Hochwald, d'une
altitude moyenne de 600 m., qui se rattache au Hunsriick, pointe la
plus méridionale du Massif Schisteux Rhénan. A l'Est, au delà de la
Prims s'étend jusqu'au bassin de Kusel qui prolonge vers le Nord-
Est, la Campagne de Saint-Wendel une région presque aussi élevée,
mais plus découpée, qu'on peut appeler de son vieux nom historique
le Pays de Birkenfeld. Mr Capot-Rey a particulièrement étudié ces
deux massifs, où la forêt occupe une large place, mais qui, malgré
la rigueur du climat, se prêtent, surtout dans les vallées du Birkenf
eld, à des cultures ayant fixé là une population dont une partie,
avant la crise qui a réduit la main-d'œuvre, travaillait dans les mines.
La Montagne a pour nous encore un autre intérêt. L'originalité
de ce pays est dans la variété de ses ressources minérales. Les érup
tions y ont été accompagnées d'une minéralisation intense : on y con
naît des gîtes de plomb, de cuivre, de fer, de manganèse, m

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