Le gisement moustérien d'Houppeville - Les Hautes Terres sud (Seine-Maritime). Etude d'un assemblage lithique en milieu loessique - article ; n°1 ; vol.9, pg 5-37

Luc Vallin

Description

Revue archéologique de l'ouest - Année 1992 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 5-37
The excavation, over about 100 m2 of the settlement in the upon area of Houppeville (typical Mousterian), in Weichselian loams, showed that the acknowledgement of real flint workshops is possible in such sediments. Then again, thanks to many reassemblings, a technological study is possible, that prooves the use of technological methods previously known in the Mousterian of Near East.
La fouille sur une centaine de m2 du gisement Moustérien typique de Houppeville, dans un contexte limoneux de plein air, a permis de constater que l'identification de véritables ateliers de débitage est possible dans un tel contexte. D'autre part, un taux de remontage important a permis une étude technologique qui a mis en évidence l'utilisation de chaînes opératoires jusqu'alors essentiellement décrites dans le Moustérien proche-oriental.
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DE_L-OUEST
• Publié le: 01 janvier 1992
• Nombre de lectures: 30
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 8 Mo

Extrait

Luc Vallin
Le gisement moustérien d'Houppeville - Les Hautes Terres sud
(Seine-Maritime). Etude d'un assemblage lithique en milieu
loessique
In: Revue archéologique de l'ouest, tome 9, 1992. pp. 5-37.
Abstract
The excavation, over about 100 m2 of the settlement in the upon area of Houppeville (typical Mousterian), in Weichselian loams,
showed that the acknowledgement of real flint workshops is possible in such sediments. Then again, thanks to many
reassemblings, a technological study is possible, that prooves the use of technological methods previously known in the
Mousterian of Near East.
Résumé
La fouille sur une centaine de m2 du gisement Moustérien typique de Houppeville, dans un contexte limoneux de plein air, a
permis de constater que l'identification de véritables ateliers de débitage est possible dans un tel contexte. D'autre part, un taux
de remontage important a permis une étude technologique qui a mis en évidence l'utilisation de chaînes opératoires jusqu'alors
essentiellement décrites dans le Moustérien proche-oriental.
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Vallin Luc. Le gisement moustérien d'Houppeville - Les Hautes Terres sud (Seine-Maritime). Etude d'un assemblage lithique en
milieu loessique. In: Revue archéologique de l'ouest, tome 9, 1992. pp. 5-37.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rao_0767-709X_1992_num_9_1_977Rev. archéol Ouest, 9, 1992, p. 5-37.
LE GISEMENT MOUSTERIEN
D'HOUPPEVILLE-LES HAUTES TERRES SUD
( Seine-Maritime)
Etude d'un assemblage lithique en milieu loessique
Luc VALLIN *
Résumé: La fouille sur une centaine de m2 du gisement Moustérien typique de Houppeville, dans un contexte
limoneux de plein air, a permis de constater que l'identification de véritables ateliers de débitage est possible dans
un tel contexte. D'autre part, un taux de remontage important a permis une étude technologique qui a mis en évidence
l'utilisation de chaînes opératoires jusqu'alors essentiellement décrites dans le Moustérien proche-oriental.
Abstract: The excavation, over about 100 m2 of the settlement in the upon area of Houppeville (typical Mousterian),
in Weichselian loams, showed that the acknowledgement of real flint workshops is possible in such sédiments. Then
again, thanks to many reassemblings, a technological study is possible, thatprooves the use oftechnological methods
previously known in the Mousterian of Near East.
Mots-clés: Moustérien, technologie lithique, remontages, levallois, Weichsélien, limons.
Key-words: Mousterian, lithic technology, reassemblings, levallois, Weichselian, loams.
1 - INTRODUCTION 2 - PRESENTATION DU SITE
La commune d'Houppeville est située dans la partie 2.1 - LE SITE D'ACCUEIL (fig. 1)
nord-ouest du Bassin Parisien, non loin de la basse
vallée de la Seine, à 7 kilomètres au nord de la ville de Les préhistoriques se sont installés sur un plateau
Rouen qui depuis plusieurs années entraîne jusqu'à culminant à 150 m d'altitude, interfluve de 1 750 mètres
cette limite des migrations alternantes outre un phéno de long et 1 500 mètres de large limité au sud-ouest par
mène de «rurbanisation» accompagné de son cortège de la vallée du Cailly, affluent de la Seine, au nord et au
constructions pavillonnaires. nordrouest par une vallée tributaire du Cailly et au sud-
L'historique des recherches effectuées sur le gisement est par une autre de deuxième ordre. Le site
s'intègre dans la périodisation classique des travaux domine ainsi, de 60 à 120 mètres, trois vallées qui
concernant le Paléolithique de Haute-Normandie: jus offraient probablement une certaine diversité de bioto-
que dans les années 50-60 une briqueterie en activité a pes. Par ailleurs la craie à silex sénonienne, substrat du
offert à l'abbé J. Graindor (Graindor, 1948), à H. Kelley plateau haut-normand, affleure le long des versants
puis au Professeur F. Bordes (Bordes, 1954) l'occasion abrupts exposés au sud-est et à l'est. Le plateau lui-
d'observer de nombreuses coupes stratigraphiques et même est tapissé d'un bief à silex mélangeant argile de
de recueillir en place des silex taillés (1). Après 1965, décalcification et résidus de dépôts sableux tertiaires; de
date de la cessation de l'extraction, le gisement est resté vieux sols pléistocènes et les loess récents occupent des
en sommeil jusqu'à ce que des lotissements le menac poches plus ou moins vastes.
ent, provoquant l'intervention de la Direction des La forte teneur en argile de certains de ces sédiments
Antiquités Préhistoriques de Haute-Normandie; G. Fosse explique l'existence d'une petite nappe perchée aliment
entreprit les premiers sondages en 1977, que nous avons ant des mares quasi-permanentes dans des dépress
poursuivis en 1978 avant d'effectuer deux campagnes de ions; cette forte humidité devait se faire sentir dès le
sauvetage programmé en 1979 et 1980, qui ont concerné Pléistocène supérieur puisque les phénomènes d'hydro-
une superficie de 95 m2. morphie sont marqués dans la séquence limoneuse; un
(1) Quoique le gisement d'Houppeville ne semble pas avoir été signalé avant ces recherches, le Muséum de Rouen possède, provenant de la coll. Lemeilleur, 2 pointes levallois, 1 éclat levallois et 1 éclat non-levallois, de la briqueterie.
*E.RA. 37 du C.RA. du C.N.R.S., Direction des Antiquités Préhistoriques du Nord/Pas-de-Calais, B.P.51, 59651 VILLENEUVE D'ASCQ CEDEX.
Manuscrit reçu le 18/06/1991, Manuscrit accepté le 15/09/1991. sols (Lautridou, 1976); H. Kelley y avait trouvé de
nombreuses pièces moustériennes mais les sondages
ouverts par G. Fosse en 1977, dans les lambeaux de
terrains accessibles, n'ont livré que 3 silex taillés (Fosse,
rapport inédit); au nord se situe la «nouvelle carrière»
(parcelle AC 52) qui seule nous intéresse ici. F. Bordes
y a recueilli 3 séries lithiques, différenciées par l'état
physique et, partiellement, par la provenance stratigra
phique.
La synthèse stratigraphique qu'il a publiée concerne
10 couches limoneuses entrecoupées de 8 cailloutis:
- un premier ensemble rapporté au Pléistocène moyen
et au Riss/Wùrm;
- un deuxième ensemble rapporté à un stade froid
anté-wurmien;
- enfin le cycle des loess récents à doublets.
La «série claire», Moustérien typique, se plaçait au
sommet d'un cailloutis manganèsifère inconstant sépaFig. 1: Carte de localisation du site (indiqué par l'étoile). rant un limon fendillé et gleyifié (couche 4) d'un limon
à doublets (couche 3); F. Bordes fait commencer le cycle
des loess récents avec le loess lehmifié 4, essentiellvéritable gley est d'ailleurs localement sous-jacent au ement en raison de la position du Moustérien, qui serait sol holocène. Les observations effectuées lors des tra
ainsi rapporté au début du «Loess Récent II». La série vaux du lotissement contigu au gisement permettent de claire était principalement localisée dans l'angle nord- proposer pour le Weichsélien une topographie assez
ouest de la carrière, où ont porté nos propres recherchaotique associant des pointements de cailloutis et des
ches. dépressions progressivement colmatées par les loess et
Il est donc possible de confronter nos observations limons (Vallin, 1984). Ainsi le silex de qualité était
stratigraphiques, portant sur le terme supérieur des accessible à quelques centaines de mètres en gîte pr
limons, à celles de F. Bordes: la coupe réalisée en 1980 imaire et un silex médiocre, mais abondant, était dispo
dans l'ancien front de taille montre quelques différennible immédiatement sur place, dans le bief et dans les
ces, de haut en bas (fig. 3A): coulées de solifluxion. 1 - Terre végétale; ép. 0,30 m Le plateau est frangé sur sa bordure par les têtes des
2 - Limon assez argileux, horizon de transition entre le vallons secs, à profil convexo-concave peu accusé, typi
sol actuel et le sol holocène; ép.: 0,50 m que du plateau haut-normand. C'est près d'un de ces
3 - Limon argileux avec revêtements argileux, oxydes vallons, orienté vers le nord-ouest, sur le versant exposé
ferromanganiques et petit cailloutis disséminé (horizon au nord-est, que se situe l'occupation moustérienne. La Bt de sol brun lessivé); lentilles de limon orange argileux pente n'y excède guère 1° actuellement, ce qui laissait
(provenant de la couche 5) à la base; ép.: 0,30 m espérer une f