Le relief du Pérou - article ; n°4 ; vol.13, pg 679-706
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Revue de géographie alpine - Année 1925 - Volume 13 - Numéro 4 - Pages 679-706
28 pages

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Publié le 01 janvier 1925
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Mme Millicent Bingham
Le relief du Pérou
In: Revue de géographie alpine. 1925, Tome 13 N°4. pp. 679-706.
Citer ce document / Cite this document :
Bingham Millicent. Le relief du Pérou. In: Revue de géographie alpine. 1925, Tome 13 N°4. pp. 679-706.
doi : 10.3406/rga.1925.4952
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1925_num_13_4_4952LE RELIEF DU PÉROU
Par Mrs Millicent BINGHAM.
Notre amie Mrs. Bingham a bien voulu nous autoriser à pu
blier la traduction d'un des chapitres de son livre sur le Pérou,
qui doit paraître par les soins de la Société de Géographie de
New-York. Nous exprimons à ce propos nos meilleurs remer
ciements à l'auteur; la Revue de Géographie alpine lui doit
déjà beaucoup. Nous lui associons dans notre gratitude le
DT Isaïah Bowman, directeur de V American Geographical So
ciety, qui s'est prêté de bonne grâce à l'emprunt que nous lui
faisons ici.
Gomment la structure -du Pérou s'exprime-t-elle dans le relief?
Quels sont les aspects actuels- du pays? Et comment peut-il
être divisé ?
Les trois grandes zones du pays : basses plaines de l'Ouest,
désertiques, basses plaines de l'Est, couvertes par la forêt tropi
cale (Montana), montagnes du centre (Sierra), diffèrent si rad
icalement que tous les aspects de la vie en sont par là même
affectés. Mais une subdivision de ces zones est assez difficile
à établir. La zone côtière devrait, pour l'étude régionale, être
divisée en autant de bandes qu'il y a de cours d'eau (environ 50),
les vallées cultivées alternant avec les parties désertiques. Ce
pendant, pour l'objet que nous poursuivons, quatre divisions
i 680 MRS. BINGHAM.
suffiront. La Montana, de même, devrait être divisée en un
grand nombre de régions., déterminées, il est vrai, moins par
la topographie que par la végétation. Au point de vue du relief,
elle pourra être considérée comme un ensemble. Dans la Sierra,
enfin, plusieurs subdivisions, bien marquées, s'imposent; elles
seront étudiées successivement, du Nord au Sud.
1. La côte et la zone côtière.
L'a zone côtière du Pérou est un désert, d'étendue et de topo
graphie variées. Au Nord, c'est une plaine, large de plus de
160 kilomètres, s'inclinant en pente douce vers la mer, où elle
se termine en falaise (Piura). Vers le Sud, c'est une plaine plus
élevée, séparée de la côte par une chaîne basso dont la limite
intérieure se confond avec les raides pentes occidentales d'un
plateau de lave. Çà et là, la zone côtière est une région acci
dentée identique par sa structure à la Cordillère occidentale et
inséparable de celle-ci. Ces parties montagneuses, séparées par
des vallées transversales dont l'étendue fait des régions de plaine
côtière, appartiennent, physiographiquement, aux chaînes occi
dentales, leurs éperons atteignant la côte. Les plaines du Nord
et du centre s'étendent de l'océan jusqu'à l'intérieur, mais les
plaines méridionales sont séparées de la côte par une rangée
de collines mûres. La zone tout entière étant constituée par un
fond de mer exondé (Sievers), le sous-sol est fait de roches très
récentes, grès tendres ou sables et graviers. La côte est remar
quablement droite, généralement abrupte, avec parfois quelques
plages, des îles, beaucoup de rochers isolés et peu de vrais
ports. Des formations deltaïques, aux formes dissymétriques
dues à un courant violent, se mêlent aux plages récentes.
Un épais manteau de sables chassés par les vents et de pro
duits volcaniques légers forme, d'un bout à l'autre, la surface
du désert. Le vent a transporté les matériaux les plus légers
jusque dans les montagnes; les plus lourds, laissés en arrière, RELIEF DU PÉROU. 681 LE
forment les célèbres dunes en croissant, ou médanos. La forme
de ces dunes est toujours approximativement celle d'un crois
sant lunaire, à moins qu'elles n'aient rencontré un obstacle, nu
que deux dunes ne se soient rejointes. Le professeur Bailey1
explique ces formes en croissant comme il suit : étant donné
un vent dominant du Sud, et les vents du -Nord étant trop rares
et de trop courte durée pour affecter beaucoup les dunes, les
médanos progresseront vers le Nord. Puisque les deux extrémités
d'un tas de sable ont, par rapport à la surface, une masse moin
dre que le milieu, elles progresseront plus vite; par suite, les
dunes prendront la forme en croissant. La surface convexe fait
face au vent, et les pointes s'allongent dans la direction du
mouvement. Les dunes mesurent de 30 & 60 m. entre les pointes
et 3 à 6 mètres de haut. Le sable est de couleur gris-blanc,
mélangé de cendre volcanique, et il n'en reste aucune trace en
arrière pour marquer le passage de la dune. Les pentes sont de
20° pour le front, de 40° pour l'arrière. La vitesse du mouvement
des différentes dunes est très variable, allant de moins de
12 millimètres à près de 15 centimètres par jour et de 0 m. 30
à 4 mètres par mois. D'autres facteurs que le vent influent sur
la vitesse du mouvement, par exemple l'humidité relative. Dans
la saison des brouillards, le sable est plus humide et plus dense,
et se meut plus lentement. En conséquence, la vitesse du mou
vement est maxima de novembre à février, minima de mai à
août. Individuellement, les dunes se brisent aussitôt qu'elles
atteignent les formations rocheuses irrégulières du Nord et
deviennent alors de simples amas confus de sable. Gomme la
surface du désert est coupée de ravins et hérissée de collines,
peu de dunes peuvent accomplir la traversée complète sans
perdre une fois ou l'autre leur identité. Si l'on évalue le parcours
moyen à 40 kilomètres et le déplacement annuel à 18 m. 50, la
vie d'une dune pourrait atteindre 2.000 ans eh plus.
1 Peruvian Meteorology, 1888-90, 1892-95; Annals Harv. Coll. Obs.,
vol. XLIXX, p. 287. 682 MRS. BINGHAM.
Les cours d'eau qui traversent le désert côtier sont tous encaiss
és, ceux du Nord à une profondeur d'une centaine de mètres,
ceux du Sud souvent de 600 à 1200 mètres. Le sol d'alluvions
de leur vallée est fertile et quelquefois entièrement cultivé, par
exemple dans la vallée du Rimac, mais le plus souvent il n'y a
qu'un étroit ruban de cultures le long du cours d'eau. Les allu
vions récemment arrachées au désert ne sont pas fertiles. Beau
coup de cours d'eau construisent à leur embouchure des plaines
alluviales à travers lesquelles ils n'ont pas la force de se créer
une issue, cette impuissance étant due à des causes aussi bien
artificielles que naturelles. Beaucoup de cours d'eau sont à sec
toute l'année, excepté en été, et même alors ils se terminent
dans des lagunes distantes de la mer de quelques mètres. Plus
on va vers le Sud, plus les cours d'eau sont maigres, de sorte
qu'une faible quantité d'eau seulement réussit à dépasser le
pied des montagnes. Les val'lées sèches, conséquence des pluies
sporadiques, se rencontrent fréquemment entre Païta et Arica.
A Piura, Sievers en décrit une, la vallée sèche du Rio Seco,
entaillée à, 90 ou 120 mètres de profondeur. En la remontant
jusqu'à l'altitude de 270 mètres, on voit ruisseler un peu d'eau
salée. A 400 mètres, l'apparition d'une végétation clairsemée
correspond à la présence de l'eau douce \
Les espaces désertiques qui s'étendent entre les cours d'eau
sont appelés pampas; la plupart ont été formés par accumulation
avant que le cycle d'érosion des gorges n'ait commencé, tandis
que quelques-uns sont des surfaces d'érosion, particulièrement
ceux du Sud {Tablazo de Ica et Tablazo de Arica) 2.
Le long de la limite intérieure des plaines, des collines s'él
èvent au pied de la Sierra; c'est une zone de transition connue
sous le nom de Gabezas de los Vallès, où les vallées se rétré
cissent en même temps qu'elles s'enfoncent en des gorges
abruptes, sèches et pierreuses (les « quebradas »).
1 Cf. La

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