Les glissements de Vailly-Lullin (Haute-Savoie) - article ; n°3 ; vol.31, pg 399-422
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Revue de géographie alpine - Année 1943 - Volume 31 - Numéro 3 - Pages 399-422
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Publié le 01 janvier 1943
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

M. J. Messines du Sourbier
M. Widmann
Les glissements de Vailly-Lullin (Haute-Savoie)
In: Revue de géographie alpine. 1943, Tome 31 N°3. pp. 399-422.
Citer ce document / Cite this document :
Messines du Sourbier J., Widmann M. Les glissements de Vailly-Lullin (Haute-Savoie). In: Revue de géographie alpine. 1943,
Tome 31 N°3. pp. 399-422.
doi : 10.3406/rga.1943.4389
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1943_num_31_3_4389ACTUALITÉS
LES GLISSEMENTS DE VAILLY-LULLIN
(HAUTE-SAVOIE)
aux besognes. (départements accrue de effet disposer Le correction « à Grands Service partir au à Il cours cette a de travaux de pu de du 1935 des torrents la ainsi époque Reboisement Savoie années de » pousser et crédits et d'un à et la de qui de « de importants à personnel glissements Lutte la ont fond la Haute-Savoie) précédé 5' contre la Conservation réalisation bien prélevés de le la terrains chômage guerre. préparé a poursuivi sur de des les avec Il travaux ». à Eaux a fonds Il ce bénéficié une les se et genre déjà trouvait travaux activité affectés Forêts ende en
trepris avec des moyens plus réduits et ouvrir de nouveaux chantiers
sur des points où rien n'avait encore pu être entrepris, faute de crédits
suffisants. C'est le cas jnotamment des glissements de Vailïy-Lullin, situés
dans le massif du Chablais à 17 km. au Sud de Thonon-les-Bains; cette
région était restée jusqu'alors complètement en dehors de la zone d'action
du Service du Reboisement. Il avait bien été établi en 1903, sous la
direction de M. l'Inspecteur (depuis Inspecteur général) Mougin, un
projet de périmè'tre de restauration, dit «Périmètre des Dranses», com
prenant les glissements de Vailly-Lullin; mais il n'avait reçu aucun
mencement d'exécution, en raison avant tout de l'opposition des habi
tants.
L'accroissement de moyens dont le service bénéficia au début de 1936
parut une occasion favorable pour reprendre la question et entreprendre
la correction de ce glissement qui n'avait cessé depuis 1903 de causer
de véritables dommages.
Description des glissements.
Situation géographique et aspect général. — Le bassin de Vailly-
Lullin est situé dans la vallée du Brevon ou Dranse de Bellevaux et
s'étend sur le territoire des communes de Vailly et Lullin; il est limité au
Nord-Ouest par la chaîne Mont Forchat-Mont d'Hermone (1400 m.), au
Sud-Est par les contreforts du Mont Billat (1900 m.) et au Sud-Ouest par
une chaîne boisée (1200 m.) séparant la vallée supérieure du Brevon de
celle de son affluent, la Follaz, incluse dans le bassin. C'est, abstraction
faite du lit actuel du Brevon, un véritable «fond de bateau», largement
ouvert vers le Nord-Est en direction du plateau de Vinzier qui paraît 400 J. MESSINES DU SOURBIER ET M. WIDMANN.
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Ê ^ GLISSEMENTS DE VAILLY-LULLIN. 404 LES
s'y raccorder naturellement/ par delà l'étroite coupure de la Dranse et
l'entonnoir de Bioge.
L'altitude du fond du bassin varie de 750 mètres environ sous le
village de Marphoz (Vailly) à 810 mètres vers le village de la Sciaux
(Lullin); la pente longitudinale moyenne est de l'ordre de 2 % seulement;
mais le fond est profondément entaillé par le lit du Brevon.
Le glissement intéresse toute la partie médiane du bassin ainsi défini :
il se manifeste à l'observateur le moins averti par l'aspect du terrain
(crevasses, traces de foirages et d'éboulements, mares), par la végétation
(roseaux, prêles, tussilage, etc.), par les déformations de la chaussée et
les dommages aux constructions (murs lézardés, maisons ruinées). Le
spectacle est particulièrement impressionnant dans la traversée du gli
ssement dit des Bottières, entre le pont du ruisseau de Jallan et la scierie
du Sauthieux; le terrain prend une allure véritablement cahotique et les
déformations de la chaussée atteignent une amplitude telle que le Ser
vice vicinal a renoncé jusqu'à nouvel ordre à y faire exécuter un cylin-
drage définitif, se contentant de procéder chaque année à un nivellement
sommaire.
La surface totale des terrains en mouvement est d'environ 180 hec
tares, dont 150 sur Vailly et 30 sur Lullin (voir le plan général des lieux :
figure 1); les glissements s'étendent d'ailleurs en aval sur le territoire de
la commune de Reyvroz.
Hydrographie. — La vallée principale est, nous l'avons vu, celle du
Brevon ou Dranse de Bellevaux qui prend sa source au pied du Roc d'En
fer vers 1300 mètres d'altitude, coule du Sud au Nord en décrivant un
arc de cercle convexe vers l'Ouest, jalonné par différents hameaux des
communes de Bellevaux, Vailly, Reyvroz et La Vernaz.
Longueur totale du cours 21 k. 3
Pente moyenne 4,1 %
Surface totale du bassin 8.770 hectares
I с Brevon pénètre dans le bassin de Vailly par la cluse du Lavouët;
il reçoit sur }& rive gauche son principal affluent, la Follaz, long de
7 km. 4, dont le bassin n'a pas moins de 1.750 hectares; elle prend sa
source sur le flanc Nord de la montagne d'Hirmentaz et parcourt le terri
toire de la commune de Lullin. Un peu plus à l'aval, le Brevon reçoit,
encore sur sa rive gauche, le ruisseau de Jallan venu également de Lullin
et dont le cours est sensiblement parallèle au cours inférieur de la Follaz.
Le débit du Brevon est, d'après d'anciens jaugeages, de 1 me. 2 à
l'étiage, de 2 me. 7 en eaux moyennes, de 25 me. au moment des hautes
eaux; les crues exceptionnelles accusent des débits beaucoup plus consi
dérables qui n'ont pas fait jusqu'à présent l'objet de mesures précises,
mais qui doivent atteindre, peut-être même dépasser 100 mc.-seconde.
Le Brevon est une rivière torrentielle : il a des crues violentes et sou
daines dues à l'abondance et surtout à la densité des précipitations dans
son bassin supérieur; la hauteur d'eau moyenne recueillie au chef-lieu
de Bellevaux, où un poste météorologique fonctionne depuis 1935, a été,
à 910 mètres d'altitude, de 1.979 mm. pendant les 7 dernières années :
le 16 septembre 1936, on y a recueilli 75 mm. en 1 h. 1/2.
Ses eaux sont presque toujours claires : bien que sa capacité de char
riage devienne énorme au moment des crues, on n'a jamais signalé de
véritable lave torrentielle. En effet, il ne traverse pas de terrains suscept
ibles d'affouillements notables; il ne fait guère que longer les terrains
en glissement et ceci seulement depuis son entrée dans le bassin de 402 J. MESSINES DU SOURBIER ET M. WIDMANN.
Vailly. Il n'en est pas de même de son affluent la Follaz qui, dans la partie
inférieure de son cours, depuis le village de la Sciaux, creuse son lit
dans les terrains en mouvement; son débit est heureusement trop faible,
même en temps de crue, pour que la formation d'une lave soit sérieus
ement à craindre; en revanche, ses eaux sont toujours troubles, même en
périodes d'étiage, du fait des particules impalpables d'argile qu'elles
entraînent, comme on le remarque aisément à son confluent avec le Bre-
von.
Taux de boisement. — Les forêts couvrent environ 3.500 hectares dans
l'ensemble du bassin du Brevon, ce qui correspond à un taux de boise
ment de 40 %; les progrès du reboisement dans cette vallée sont très
nets depuis le début du xxe siècle; tantôt ils sont naturels et proviennent
de l'abandon des pâturages d'accès difficile, tantôt ils résultent du reboi
sement artificiel de terres délaissées par la culture. Sur le territoire de
Lullin notamment, on voit de toutes parts, vers la limite supérieure des
cultures et parfois même très bas dans la vallée, des parcelles aux formes
géométriques occupées par des plantations d'épicéa d'âge varié, mais
toujours très bien venantes.
Les coupes à blanc étoc de forêts particulières sont encore trop fré
quentes, surtout dans le haut de la vallée; mais elles n'ont presque jamais
pour conséquence la destruction de l'état boisé, favorisé par le climat
pluvieux et la fertilité du sol.
Etude géologique.
A. Structure générale du bassin du Brevon. — Le bassin du Brevon
appartient presque tout entier à la nappe des Préalpes médianes;

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