Les principales phases de l'évolution de la vallée de la Seine - article ; n°200 ; vol.36, pg 125-135

E. Chaput

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Annales de Géographie - Année 1927 - Volume 36 - Numéro 200 - Pages 125-135
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié le: 01 janvier 1927
• Nombre de lectures: 19
• Langue: Français

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E. Chaput
Les principales phases de l'évolution de la vallée de la Seine
In: Annales de Géographie. 1927, t. 36, n°200. pp. 125-135.
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Chaput E. Les principales phases de l'évolution de la vallée de la Seine. In: Annales de Géographie. 1927, t. 36, n°200. pp.
125-135.
doi : 10.3406/geo.1927.8644
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1927_num_36_200_8644LES PRINCIPALES PHASES
DE VOLUTION DE LA VALL DE LA SEINE
De toutes les recherches géologiques et géographiques sur origine
et évolution de la vallée de la Seine il est actuellement possible de
dégager un certain nombre de résultats importants aussi bien pour
histoire générale des temps quaternaires que pour une explication
satisfaisante des caractères du modelé Une étude ensemble géolo
gique et morphologique ayant été publiée récemment il peut être utile
de présenter ici les conclusions principales de cet ouvrage
La situation un fleuve une certaine époque est déterminée géo-
logiquement par la nature la structure les faunes et industries hu
maines des alluvions Dans la vallée de la Seine en aval du confluent de
Yonne les matériaux des alluvions proviennent en grande partie du
rvan est dire ils comprennent beaucoup de roches cristal
lines structure granitique ou porphyrique susceptibles altération
par les oxydations et hydratations en terrain perméable lorsque les
exploitations entament les alluvions sur plusieurs mètres épaisseur
les couches profondes graviers de fond et sables superposés ont pas
partout le même aspect Tantôt ces couches profondes contiennent
encore des roches cristallines altération est donc relativement faible
âge relativement récent tantôt les roches cristallines sont désa
grégées et leurs cristaux presque réduits aux quartz se rencontrent
isolés ces alluvions altérées même en profondeur sont plus anciennes
que les dont les couches profondes sont peu altérées Un pre
mier fait important reconnu par presque tous les observateurs est
que les alluvions peu altérées se rencontrent 30 ou 35 au-
dessus du fleuve actuel et cela aussi bien dans la vallée inférieure de
Yonne Villeneuve-la-Guyard que dans les régions parisienne ou
rouennaise Si on élève plus de 30-35 au-dessus du fleuve actuel
on ne trouve plus que des alluvions altérées même en profondeur où
idèe un quasi-parallélisme entre le cours actuel et un cours ancien
situé 30-35 au-dessus de celui-ci
âge relatif des alluvions peut être établi dans certains cas par les
documents paléontologiques restes de la faune quaternaire et de in
dustrie humaine préhistorique Les Mammifères quaternaires ne se
retrouvent ailleurs que dans les alluvions peu altérées dans les allu
vions altérées ils disparaissent par décalcification Quant aux silex
CHAPUT Recherches sur les terrasses alluviales de la Seine entre la Manche et
Montereau Bull Serv Carte Géol Fr. 27 153) 142 p. 22 fig. pl. 1924) Parmi
les travaux antérieurs dont on trouvera la bibliographie dans ce mémoire on doit rap
peler surtout les études ensemble de Mr BRIQUET sur Histoire pliopléistocène de la
région gallo-belge Ann Soc Géol Nord 36 44 p. 1908 et aper général par
Mr HAUG dans son Traité de Géologie 126 ANNALES DE OGRAPHIE
taillés on en rencontre également dans la vallée de la Seine que jus
une trentaine de mètres au-dessus du fleuve actuel et ils sont ail
leurs rares ces hauteurs En utilisant ces divers documents paléonto-
logiques on peut actuellement établir la classification suivante
Lorsque le fleuve coulait une altitude relative de 30 environ
vivaient les animaux de la faune dite chaude Hippopotame
Elephant antique et le Rhinocéros de Merck Les silex taillés sont du
type appelé ici assez tort chelléen en réalité préchelléen1 une
altitude relative plus basse et au-dessous du niveau actuel de la
Seine se rencontrent des faunes mixtes où le Mammouth se déve
loppe côté de Elephant antique et où apparaît le Rhinocéros
narines cloisonnées Rhinocéros tichorhinus un petit Mollusque des
fleuves de régions chaudes Corbicula fluminalis vivait encore dans la
région parisienne cette époque outillage paléolithique était de type
acheuléen avec prédominance des silex talon peu épais et tranchant
presque rectiligne cette phase du Quaternaire appartiennent la plu
part des graviers de fond faune mixte et industrie paléolithique de la
vallée de la Seine depuis les environs de Paris Chelles Cergy au
gisement submergé de la plage du Havre2 une époque plus récente
appartiennent des sables fluvi tiles qui ne élèvent pas plus de 10 ou
15 au-dessus de la Seine mais qui arrivent cette altitude
aussi bien dans la région parisienne vallée inférieure de la Marne
aux environs de Rouen Saint-Aubin-J ouxte-Roulleng On trouve
le Mammouth et le Rhinocéros narines cloisonnées avec des silex de
types acheuléens et moustériens
Plus tard encore se sont formées au-dessous du niveau de la Seine
actuelle les tourbes reconnues en bien des points même en amont de
Paris mais surtout développées dans la région de estuaire le fond de
ces vases tourbeuses descend au Havre plus de 20 au-des
sous du niveau de la mer et la formation de ce remblaiement éche
lonne sans doute depuis le Paléolithique récent au delà de époque
de la pierre polie
Tels sont réduits leurs traits essentiels les faits ordre géologique
Ils nous montrent que le niveau du fleuve subi des oscillations dont
Ch EPE RET La classification du Paléolithique ancien aux points de vue historique
ei géologique Ac Sc. 179 1924 1370-1373)
Ce gisement submergé une importance particulière est près de la Manche le
seul où on rencontre des alluvions dont âge puisse être établi par la faune et indus
trie humaine On souvent considéré que ces alluvions étaient contemporaines de celles
des hauts niveaux industrie dite chelléenne et faune dite chaude et on déduit de
ceci époque des hauts niveaux la Seine avait dans la région de estuaire
actuel une pente assez considérable 30 environ Elbeuf au Havre Mais en réalité
la faune est de caractère mixte et industrie est partiellement de type acheuléen Le
gisement est dès lors comparable ceux des graviers de fond des bas niveaux situés
parfois au-dessous du niveau actuel de la Seine la pente du fleuve pouvait être cette
époque comparable celle de la Seine fluviale actuelle DE LA VALL DE LA SEINE 127 VOLUTION
amplitude fut peu près partout la même depuis le confluent de
Yonne la Manche Deux niveaux de remblaiement maximum
échelonnent un environ 30-35 m. autre 10-15 au-dessus du
niveau actuel ce sont dans la région parisienne les hauts niveaux
et bas niveaux de Beigrand et ils correspondent dans ensemble
aux étages tyrrhénien et monastirien tels que lésa définis Mr epéret1
autre part certaines époques le niveau du fleuve est descendu
au-dessous du niveau actuel par exemple époque de certains gra
viers de fond des bas niveaux et avant le remblaiement corres
pondant au dépôt des argiles tourbes Flandrien au sens donné ce
mot par Mr Dubois 2)
étude morphologique permet de compléter et de raccorder les
observations géologiques précédentes La Seine et ses affluents ont
formé un peu partout sur les flancs de leurs vallées des plaines allu
viales surface parfois encore bien conservée des terrasses au sens
large de ce mot Celles-ci existent ailleurs même dans les hautes
vallées en amont de Châtillon-sur-Seine des Laumes etc dans
ces vallées sinueuses les terrasses sont un élément essentiel du paysage
surtout dans les lobes convexes des anses ou méandres et dans les
plaines aux débouchés des affluents
Il importe abord insister sur le fait que les terrasses se for-r
ment non seulement quand le niveau du cours eau tend se relever
mais même lorsque ce niveau abaisse pendant les périodes de creu
sement de la vallée Cette notion qui est pas encore devenue clas
sique apparaît cependant évidente on étudie évolution des val
lées méandres encaissés Dans ces vallées en effet le cours eau se
déplace vers aval en même temps il enfonce suivant un méca
nisme dont importance été surtout mise en lumière par Davis
et Emm de Martonne il se forme ainsi une plaine inclinée ala fois vers
le fleuve et vers aval plaine dont âge est