UNIVERSITÉ DE LIMOGES
FACULTÉ DE DROIT ET DES SCIENCES ÉCONOMIQUES
CENTRE INTERNATIONAL DE DROIT COMPARÉ DE
L’ENVIRONNEMENT
C.I.D.C.E.
ESCOLA SUPERIOR DO MINISTÉRIO PÚBLICO DA
UNIÃO
ESMPU
MONDIALISATION ET
DROIT DE
L’ENVIRONNEMENT
UNIVERSITÉ DE LIMOGES
FACULTÉ DE DROIT ET DES SCIENCES ÉCONOMIQUES DE LIMOGES
CENTRE INTERNATIONAL DE DROIT COMPARÉ DE
L’ENVIRONNEMENT
C.I.D.C.E.
ESCOLA SUPERIOR DO MINISTÉRIO PÚBLICO DA UNIÃO
ESMPU
MONDIALISATION ET DROIT DE
L’ENVIRONNEMENT
ERACTES DU 1 SÉMINAIRE INTERNATIONAL DE DROIT DE
L’ENVIRONNEMENT : RIO +10
RIO DE JANEIRO
24 - 26 AVRIL 2002
Avec le soutien de:
MINISTÈRE DES AFFAIRES ETRANGÈRES
L’AMBASSADE DE FRANCE AU BRÉSIL
SOCIEDAD BRASILEIRA DE DIREITO DO MEIO AMBIENTE –
SOBRADIMA
ASSOCIAÇÃO NACIONAL DOS PROCURADORES DA REPÚBLICA -
ANPR
Les traductions des textes étrangers ont été effectuées par:
Mmes Analucia HARTMANN et Ana Rachel SANTOS
NACIMENTO
MM. José Antônio TIETZMANN E SILVA et Victor PARRA
DEA de Droit de l’environnement de la Faculté de Droit et des
Sciences Economiques de LIMOGES
La mise en forme rédactionnelle du document a été réalisée par
M. François PELISSON
La mise en forme technique du document a été réalisée par
Mme Sonia PELANGEON Mondialisation et droit de l’environnement
AVANT-PROPOS par M. Alain ROUQUIÉ, Ambassadeur de France au
Brésil..............................................................................................................7
INTRODUCTION par M. Michel PRIEUR .............................................13
PRINCIPES DE DROIT DE L’ENVIRONNEMENT: QUALITÉ DE
VIE SAINE, ACCÈS AUX RESSOURCES ENVIRONNEMENTALES
ET PARTICIPATION par M. Paulo Affonso LEME MACHADO ........23
PARTICIPATION DU PUBLIC À L’ÉLABORATION DES
POLITIQUES PUBLIQUES ENVIRONNEMENTALES: D’AARHUS À
BRUXELLES par M. Gérard MONEDIAIRE .........................................33
LES BLOCS RÉGIONAUX ET L’ENVIRONNEMENT par M. Eduardo
Antonio PIGRETTI ....................................................................................50
L’EAU ET LA GESTION DÉCENTRALISÉE par M. Bernard
DROBENKO ...............................................................................................61
LE DROIT DE L’EAU ET LA DÉCENTRALISATION EN
ARGENTINE par M. Jorge Atilio FRANZA............................................78
LES DÉCHETS DANS LE DROIT INTERNATIONAL DE
L’ENVIRONNEMENT par M. Gérard MONEDIAIRE .......................109
LES FORÊTS par M. Gérard MONEDIAIRE .......................................123
LES O.G.M. ET L’ÉVOLUTION DU DROIT INTERNATIONAL par
M. Jean-Pierre BEURIER........................................................................133
LES VILLES DURABLES par M. Bernard DROBENKO....................145
TABLE DES MATIÈRES.......................................................................169
5Mondialisation et droit de l’environnement
6 Mondialisation et droit de l’environnement
AVANT-PROPOS
Discours de M. Alain ROUQUIÉ
Ambassadeur de France au Brésil
Monsieur le Procureur Générale de la République
Madame la Directrice de l’Ecole Supérieure du Ministère Public de
l’Union
Monsieur le Président de l’Association Brésilienne du Droit de
l’environnement
Monsieur le Président du Centre International de Droit Comparé de
l’Environnement
Mesdames et Messieurs, Procureurs de la République,
Mesdames, Messieurs,
C’est avec beaucoup de plaisir que je prends la parole à la fin de
cette première partie des travaux de ce séminaire sur le droit de
l’environnement.
Cette matière représente en effet des enjeux internationaux qui
ont un impact très fort sur les politiques nationales et les déterminent de
façon croissante.
La grande majorité de la législation française en matière
d’environnement résulte de décisions communautaires ou internationales,
7Mondialisation et droit de l’environnement
qu’il s’agisse de politique de la nature, de la prévention des pollutions et
des risques, de la question des déchets, du climat, de la qualité de l’air ou
de la politique énergétique.
Les sujets d’environnement sont par ailleurs complètement liés
aux enjeux du développement et représentent les véritables défis que doit
relever l’humanité.
Depuis le sommet de la Terre sur l’environnement et le
développement qui s’est tenu ici en 1992, une des plus grandes
conférences que les Nations Unies n’aient jamais organisées, les
gouvernements ont, pour la première fois, reconnu l’importance cruciale
de la protection de l’environnement pour l’avenir de l’humanité et de la
planète.
Sous la pression des organisations non gouvernementales, fers de
lance de cette prise de conscience collective des dangers et des
dommages irréversibles auxquels nous condamnaient un mode de
développement absurde, fondé sur le gaspillage et l’épuisement des
ressources naturelles dont le renouvellement n’est plus assuré, le sommet
de la Terre a donné le départ à la démarche d’un développement durable,
capable de répondre aux besoins du présent sans compromettre la
possibilité de répondre aux besoins des générations à venir.
Dix ans plus tard, où en sommes nous? Bien des espoirs ont été
déçus.
Certes, des avancées ont été effectuées : des conventions-cadres
internationales ont été conclues pour traiter des trois grands problèmes de
l’environnement identifiés à Rio, le changement climatique, la
dégradation de la diversité biologique et la désertification. D’autres
conventions ou protocoles ont permis de mettre en place le cadre
institutionnel permettant de s’attaquer à des problèmes plus spécifiques
tels que les mouvements transfrontaliers d’organismes vivants modifiés
ou les polluants organiques persistants.
Mais les modes de production et de consommation n’ont pas
changé, aggravés même par les effets néfastes d’une mondialisation mal
maîtrisée. La concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ne
cesse d’augmenter, des milliers d’espèces animales et végétales
disparaissent chaque année et des pratiques agricoles et pastorales
8 Mondialisation et droit de l’environnement
inadaptées entretiennent le cercle vicieux de la pauvreté et de la
dégradation des sols.
C’est pourquoi le sommet qui se tiendra à Johannesburg en
septembre prochain est un rendez-vous essentiel qui doit permettre de
faire un bilan de ce qui a été effectivement accompli en dix ans et surtout
être l’occasion d’ouvrir de nouveaux chantiers.
Pour la France, les principales questions à faire avancer durant ce
sommet concernent :
Le financement du développement durable : l’aide au
développement doit penser la convergence économique des pays du sud
en intégrant les préoccupations environnementales en amont, avec pour
objectif de “découpler” croissance économique et atteinte de
l’environnement.
L’Union Européenne a adopté sa propre stratégie de
développement durable et décidé de veiller à ce que celui-ci devienne un
objectif dans le cadre de la coopération bilatérale au développement ainsi
qu’au sein de tous les organismes et agences spécialisées internationales.
C’est donc la question de l’intégration des préoccupations
environnementales dans l’ensemble des politiques d’aide au
développement qui est en jeu. Elle ne sera pas possible sans mécanismes
novateurs de financements.
Dans le cadre des négociations de l’OMC, le sujet de
l’environnement apparaît à présent comme plein sujet de la négociation
sous l’angle de l’articulation des accords multilatéraux sur ent (les AME) et des règles de l’OMC. Certes, cette
insertion dans le champ de la négociation est très encadrée et certains de
nos partenaires se sont empressés d’en limiter la portée, mais les efforts,
entre autre, de l’Union Européenne pour que la communauté
internationale donne le signal d’une libéralisation des échanges plus
régulée ont commencé à porter leurs fruits. Dans le cadre des
négociations sur les liens entre accords multilatéraux sur l’environnement
et OMC, il est nécessaire de se mobiliser en particulier sur les aspects
suivants : le principe de précaution, le principe pollueur payeur.
Une réflexion a été lancée lors de la Présidence française de
l’Union Européenne qui concerne l’amélioration de la gouvernance
internationale en matière d’environnement et la création d’une
9Mondialisation et droit de l’environnement
Organisation Mondiale de l’Environnement. En effet, l’architecture
internationale actuelle en matière d’environnement n’est pas satisfaisante.
On peut relever en particulier un manque de coordination entre
les différentes instances, l’absence de “juge” du respect des obligations
souscrites par les Etats dans la mise en œuvre des conventions
d’environnement ainsi que l’absence d’un mécanisme efficace de
règlement des différends (les mesures environnementales ayant un lien
avec le commerce risquent donc d’être mise en échec par la jurisprudence
commerciale; sur ce sujet, la mise en œuvre d’un système d’observance
au sein du protocole de Kyoto est un premier pas dans ce sens). Une
première étape pragmatique consiste en particulier à renforcer les moyens
du PNUE et à lui donner un rôle plus important en matière de
coordination dans le domaine de l’environnement.
L’éradication de la pauvreté doit constituer également un objectif
majeur de ce sommet. L’Union Européenne a ainsi réaffirmé qu’elle
s’engageait à atteindre dans les meilleurs délais l’objectif convenu au
sein des Nations –Unis pour l’aide publique au développement, à savoir
0,7% du PNB. Dans cette perspective, la France attache une priorité tout
particulière à trois thèmes, outre ceux de la gouvernance mondiale et de
la lutte contre le changement climatique :
èmeL’eau, enjeu majeur pour l’environnement au 21 siècle, source
potentielle de conflits si les mes