Morphologie périglagiaire dans l Arctique - article ; n°377 ; vol.70, pg 1-24
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Description

Annales de Géographie - Année 1961 - Volume 70 - Numéro 377 - Pages 1-24
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jean Corbel
Morphologie périglagiaire dans l'Arctique
In: Annales de Géographie. 1961, t. 70, n°377. pp. 1-24.
Citer ce document / Cite this document :
Corbel Jean. Morphologie périglagiaire dans l'Arctique. In: Annales de Géographie. 1961, t. 70, n°377. pp. 1-24.
doi : 10.3406/geo.1961.15202
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1961_num_70_377_15202377. — LXXe année. Janvier-Février 1961, №
ANNALES
DE
GÉOGRAPHIE
de types nombreuses recherches Les MORPHOLOGIE de phénomènes climats publications. dans et l'Arctique, les périglaciaires processus PÉRIGLAGIAIRE La synthèse porte (Pl. dits (2) surtout « (5) III.) périglaciaires que (6)1 nous sur ont DANS les présentons, donné relations ». L'ARCTIQUE naissance entre après les à dix de divers très ans
L'Arctique
On a proposé bien des définitions pour l'Arctique. A l'expérience nous
avons constaté que la plupart d'entre elles couvraient aussi bien des régions
de hautes montagnes tropicales que des zones polaires. Nous sommes donc
revenus à la définition traditionnelle qui a le mérite d'être sans ambiguïté :
les zones au delà du cercle polaire arctique. Nous avons ainsi une étendue
de 23 000 000 km2 dont un tiers environ est formé par les terres, deux tiers
par les mers. Les glaciers terrestres couvrent 1 700 000 km2 soit 22 p. 100
des surfaces émergées. Le reste, 6 000 000 km2, est constitué par des étendues
« périglaciaires », toundra boisée ou non. Peut-on penser qu'il y a réellement
de vastes surfaces au delà du cercle polaire qui sont exemptes de condi
tions climatiques rigoureuses et pour lesquelles le terme « arctique » pourrait
prêter à confusion ? Moins de 50 000 km2 seulement ont une moyenne annuelle
supérieure à 0 °G, soit moins de 1 p. 100 des terres « arctiques ». Le point le
plus chaud a une moyenne annuelle de 3 °G, celle des Alpes du Nord à
2 000 m d'altitude. Ces points moins froids sont bien connus, ce sont les oasis
où se réfugie la population, mais, dans une étude d'ensemble, il ne faut pas
oublier que spatialement ce ne sont que des points infimes et que leurs
températures paraissent plus clémentes seulement par comparaison avec les
zones très rigoureuses qui les voisinent.
1. Les numéros indiqués entre parenthèses renvoient à la bibliographie sommaire placée à
la fin de l'article. On trouvera des indications plus complètes dans (2), (5) et (3).
ANN. DE GÉOG. LXXe ANNÉE. 1 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
Les conditions climatiques
Grâce aux stations météorologiques régulières qui se sont multipliées
dans tous les points de l'Arctique et même, depuis 15 ans, jusqu'au voisinage
du Pôle (8) nous commençons à bien connaître les conditions climatiques de
l'ensemble de l'Arctique. Le fait capital ici c'est d'abord la température, le
froid. Les conditions d'ensemble, abstraction faite des fluctuations saison
nières, ce sont les températures moyennes annuelles (dont le rôle est capital
dans l'extension du permafrost par exemple). Nous avons donc dressé la
carte des isothermes annuelles dans l'Arctique (fig. 1). La région du Pôle
et du Nord d'Ellesmere est enveloppée par l'isotherme — 20 °C, la plus
grande partie de l'Arctique par l'isotherme — 10 °C ; seules font exception
les zones baignées par le Gulf Stream, la Riviera Groenlandaise (9) (11), la
Riviera d'Alaska. Trois régions de grands froids : les zones hautes de l'i
nlandsis groenlandais (qui ne sont point périglaciaires mais glaciaires), les
zones nord-canadiennes et centre-sibériennes. Les moyennes annuelles sont
de — 15 °C, les minimums de — 55 °G au Canada, — 60 °G en Sibérie avec
un record de — 70 °G à Omeyekon (21).
Uété, il est frappant de constater une unification des températures.
Aucune terre n'a une moyenne de température de juillet inférieure à 0,5 °G
(archipel François-Joseph : 0,6 °C). En ce mois la station la plus froide du
Groenland n'est pas le septentrional « Nord » mais Mygbukta sur la côte Est
avec 4 °C alors que le Spitsberg septentrional ne dépasse pas alors 2 °C. La
station la plus froide de l'Arctique américain en juillet est Alert avec 4 °C.
Les points les plus chauds en Sibérie atteignent 16 °G, dans l'Arctique amér
icain (delta du Mackensie) : 13 °G, au Groenland (baie de Disko) : 8 °G, sur
les côtes atlantiques laponnes : 13 °G. Pour l'ensemble des terres arctiques la
température moyenne de juillet serait donc de 7 °G avec des écarts extrêmes
de 6 °C en plus ou en moins. Cette amplitude est nettement plus faible que
celle d'hiver.
L'été, le pôle du froid se trouve dans la zone Spitsberg-Archipel Arctique
soviétique. Dans l'immense étendue de l'Arctique les conditions de tempé
rature de l'été sont extrêmement monotones, monotonie accrue encore par
l'uniforme jour polaire. En juillet, par comparaison, Avignon et Cherbourg
ont un écart de 8 °C, Orléans et Cherbourg de 4 °G. Ce même mois, la moyenne
de « Nord » en Terre de Peary est de 6,2 °C, dans les Lofotens (13° de lat
itude plus au Sud) de 10 °C, à Coppermine (16° de latitude au Sud de « Nord ») :
9,4 °C. A des milliers de kilomètres de distance, l'écart est de moins de 4 °C.
L'hiver est la saison des grands contrastes. Les moyennes mensuelles au
Pôle hivernal du froid (Verkhoïansk) sont de — 50 °C, dans les Lofotens
de — 5 °C.
Si l'on considère les moyennes de février, on peut distinguer :
— Une zone de froid très rigoureux (moyenne inférieure à — 30 °C), qui
exclut les terres du Groenland et de Scandinavie, le delta du Mackensie, MORPHOLOGIE PÉRIGLACIAIRE DANS L'ARCTIQUE 3
Fig. 1. — Températures moyennes annuelles dans l'Arctique.
1, Température moyenne inférieure à — 20 °C. — 2, Température moyenne comprise entre
— 15 °C et — 20 °C. — 3, Isotherme annuelle — 10 °C. — 4, Isotherme annuelle 0 °G.
Dans toutes les cartes de l'Arctique le grand cercle pointillé indique le Cercle Polaire, limite
de l'Arctique. — P. N., Pôle Nord.
mais comprend la plus grande partie de la Sibérie et du Canada arctique ; les
minimums de — 50 °C sont fréquents.
— Une zone de froid vif (moyennes mensuelles de — 10 °C à — 30 °C)
inclut le Nord-Groenland, les archipels Scandinaves et soviétiques. Les
minimums de — 50 °C sont à peu près inconnus, les — 30 °C sont fréquents.
— Une zone de froid modéré (moyennes entre 0 °C et — 10 °C) incluant
la Laponie côtière et une partie des côtes groenlandaises vers le cercle polaire.
Par exemple Angmagssalik (où hiverna P.-E. Victor) a une moyenne de
février de — 5,6 °C. Les minimums de — 30 °C sont exceptionnels.
Plus encore que les températures ce sont les précipitations (fig. 2) qui
opposent les zones continentales et océaniques (10) (11) (.14). Vatnet, presque ANNALES DE GÉOGRAPHIE
Fig. 2. — Précipitations moyennes annuelles dans l'Arctique.
On a distingué 3 zones : celle recevant plus de 500 mm, celle recevant de 200 à 500 mm,
et celle recevant moins de 200 mm. Les limites des 400 et 100 mm figurent sur la carte 11.
sur le cercle polaire sur la côte de Norvège, reçoit plus de 3 000 mm, Solvaer
dans les Lofotens plus de 1 500 mm ; le contraste est saisissant avec les
63 mm d'Eureka (archipel nord-canadien). Si l'on considère la neige (fig. 3)
dont le couvert est si important pour les processus périglaciaires le contraste
est encore plus fort. Les régions continentales ont toutes leur maximum de
précipitations en saison « chaude », c'est-à-dire en grande partie sous forme
de pluie (à Thulé, Nord-Ouest-Groenland, par exemple il y a presque deux
fois plus de jours de pluie que de neige). En climat océanique au contraire
le maximum de précipitations est en saison froide, c'est-à-dire sous forme de
neige (à Myggbukta, Est-Groenland, 76 p. 100 des jours de précipitations
sont de neige). A Thulé comme à Grônli (Norvège sous le cercle polaire) le PÉRIGLACIAIRE DANS L'ARCTIQUE MORPHOLOGIE
Fig. 3. — Épaisseur du tapis de neige.
Moyenne de l'épaisseur maximum atteinte à la fin de l'hiver. — En blanc, les zones ayant
moins de 40 et 20 cm. — 1, De 40 à 70 cm. — - 2, De 70 à 10

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