Petites et moyennes villes des Alpes  - article ; n°1 ; vol.52, pg 5-124
121 pages
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Description

Revue de géographie alpine - Année 1964 - Volume 52 - Numéro 1 - Pages 5-124
120 pages

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Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Extrait

Paul Veyret
Germaine Veyret
Petites et moyennes villes des Alpes
In: Revue de géographie alpine. 1964, Tome 52 N°1. pp. 5-124.
Citer ce document / Cite this document :
Veyret Paul, Veyret Germaine. Petites et moyennes villes des Alpes . In: Revue de géographie alpine. 1964, Tome 52 N°1. pp.
5-124.
doi : 10.3406/rga.1964.3159
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1964_num_52_1_3159Petites et Moyennes villes des Alpes
par Paul et Germaine VEYRET
Avec la collaboration de :
R. Balseinte, Attaché de Recherches au C.N.R.S.;
P. Béchet, Maire de Cluses;
M. Colonna, Chef des services de la Construction, Annecy;
M. Dubois, Inspecteur d'Académie de l'Isère;
P. Guichonnet, Professeur à l'Université de Genève;
C. Marie, collaboratrice technique à l'Institut de Géographie
Alpine;
P. Melquiond, Professeur au Lycée de Briançon;
Mme Jean Perrot, chargée de Recherches au C.N.R.S.;
P. Préau, Maître Assistant;
Mme Roux, Professeur au collège de St-Jean-de-Maurienne ;
Ch. Roger y, Ingénieur agronome;
M. Ruffin, Délégué régional du Tourisme. ET GERMAINE VEYRET PAUL
INTRODUCTION
II peut paraître paradoxal de consacrer une longue étude aux
problèmes des petites et moyennes villes des Alpes, mais cela tient
à trois raisons fondamentales : d'une part, les montagnes en géné
ral et les Alpes en particulier se prêtent mal au développement
de très grandes villes, alors qu'elles semblent prédestinées à voir
proliférer une foule de petits organismes urbains; d'autre part,
toute la vie alpine s'articule autour de ces centres, et lorsque l'un
d'eux périclite, ce phénomène est à la fois le signe du déclin de
toute une petite région, en même temps que le prélude d'un méca
nisme plus accéléré d'exode rural; enfin le milieu du xxe siècle
marquera sans aucun doute un tournant pour l'évolution économi
que et politique de l'Europe, dans laquelle les Alpes auront un
rôle aussi fondamental à jouer que jadis sous l'Empire Romain;
et à l'ère des tunnels routiers, de l'économie de haute qualité, de
la décentralisation, des loisirs, du développement des sports d'hiver
et des besoins de désintoxication du monde moderne, ces petites
villes sont de plus en plus nécessaires et prennent ou prendront
un nouveau visage. De leur nombre, de leur bonne répartition et
de leur bonne orientation dépend toute la vie nouvelle de la mont
agne. Il vaut donc la peine de poser le problème, qui est aussi
le problème de la montagne, et d'essayer, sinon de le résoudre, du
moins de proposer des remèdes; mais pour bien poser ce problème,
il est nécessaire de commencer par urte définition.
Il paraît difficile d'y inclure systématiquement ce que l'on a
coutume d'appeler « le village centre » ; sauf dans quelques régions
de plateaux, les Alpes se prêtent assez mal à cette nouvelle fo
rmule; et même si un nouvel et nécessaire exode rural devait encore
diminuer dans chaque hameau le nombre des habitants, on voit mal
comment, avec leur relief, les Alpes pourraient s'accommoder de
« villages centres ». Par contre, nous n'excluons pas de cette
étude les bourgs disposant d'un arrière-pays essentiellement
agricole et où l'industrie pourrait difficilement s'implanter et
prospérer (exemple du Sillon Alpin du Sud entre Grenoble et Lus-
la-Croix-Haute), mais où par contre l'agriculture a ses chances.
Il convient toutefois d'ajouter que le nombre de ces petits centres
paraît limité dans les Alpes à quelques rares régions et qu'il s'agira
toujours de « cas limites » entre le gros village et la ville pro
prement dite. Par contre, la plupart des bourgs industriels et com- PETITES ET MOYENNES VILLES DES ALPES 7
merçants, des centres touristiques, les petites capitales régionales
qui exercent une fonction administrative, religieuse, judiciaire,
médicale, feront l'objet de cette étude et nécessiteront une nouvelle
classification, mieux adaptée à leur évolution passée, à leur voca
tion présente et à leur rôle futur.
En définitive, ces centres constituent une gamme dont les
dimensions peuvent varier de 2 000 à 15 ou 20 000 habitants. Ils
sont tous caractérisés par la prédominance des secteurs secondaires
et tertiaires, par l'existence d'un artisanat et de nombreux com
merces, par un aspect et un équipement urbain. Ils jouent tous
le rôle de fixateur de population. La plupart d'entre eux ont une
infrastructure scolaire, un marché, des foires, une zone d'influence
bien délimitée et parfois assez vaste. Enfin, ils jouent souvent un
rôle de relais par rapport aux grandes villes situées aux portes
d'entrée des Alpes.
Les centres étant ainsi définis, leur liste est facile à dresser et
les cas-limites très peu nombreux. Nous en excluons les chefs-lieux
de département, dont quatre d'entre eux, au moins, appartiennent
d'ailleurs sans équivoque à la catégorie des plus grandes villes. De
même, il a fallu éliminer de très nombreux chefs-lieux de cantons,
aujourd'hui très amaigris.
Ayant ainsi dressé une liste, il a paru indispensable d'élaborer
un certain nombre de monographies de centres-types, répartis sur
l'ensemble des Alpes françaises. Ces monographies ont permis de
concevoir cette étude en quatre grandes parties : — la première
montre que les centres de population moyenne correspondent, dans
le passé comme dans le présent, à une vocation alpine; — la
seconde essaie d'évaluer ce que représentent leur population, leur
activité par rapport à l'ensemble alpin et de comprendre leur
répartition; — la troisième tente une classification de ces centres
en fonction de leur activité et de leurs problèmes; sa conclusion,
qui dégagera les causes de déclin, de prospérité et de stagnation,
sera un véritable diagnostic qui précédera les remèdes; — la
quatrième partie aura pour objet de déterminer les nouvelles orien
tations liées à une agriculture moderne, à un tourisme bien
compris, à une infrastructure scolaire judicieuse, à un urbanisme
efficace et à une industrialisation bien adaptée à l'économie et à la
vie nouvelle des Alpes, du milieu du xxe siècle.
Ainsi pourra se dégager plus facilement une conclusion
générale. PAUL ET GERMAINE VEYRET
I. - UNE VOCATION ALPINE
IMPORTANCE ET ÉMETTEMENT DU FAIT URBAIN
DANS LES ALPES : SON ÉVOLUTION
La position des Alpes est unique au monde : aucune autre
chaîne de montagne ne s'interpose comme elles entre des foyers de
civilisation aussi anciens que la péninsule balkanique, l'Italie du
Nord, l'Europe de l'Ouest, du Centre et même de l'Est. Elles ont
donc été parcourues par les hommes, sitôt les glaciers quaternaires
fondus, et habitées par des agriculteurs, dès le Néolithique. Plus
encore, elles se sont trouvées au cœur de l'Empire romain, qui les
débordait de toutes parts et qui avait besoin de les tenir solidement
pour assurer ses communications intérieures. C'est précisément
avec la civilisation romaine que les villes des Alpes apparaissent, cette stable suffisamment complexe, sur le plan
de l'action, pour faire des villes un moyen de gouvernement. Ces
villes romaines, romanisées plutôt, connaîtront des destins plus
ou moins brillants, mais elles ne disparaîtront plus, preuve irréfu
table de la valeur de leurs emplacements, que ceux-ci aient été
trouvés par les Romains ou, le plus souvent, développés à partir
de germes pré-romains. C'est aussi la preuve que ces villes répon
dent à un besoin permanent, soit de la circulation transalpine, soit
de la vie des habitants des Alpes, soit de la réunion de ces deux
fonctions, qui s'épaulent parfaitement. Il faut donc examiner
d'abord comment la nature alpestre impose l'existence de villes
plus nombreuses que grandes — c'est-à-dire des centres urbains
de moyenne importance — puis de quelle façon ces centres ont
joué leur rôle au cours de l'histoire, enfin comment leur rôle
s'affirme aujourd'hui. Il ne s'agira pour le moment que de vues
générales, les précisions ou les démonstrations devant suivre; mais
il a paru bon, sur un sujet vaste et non encore étudié p

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