Structure sociale des quartiers de Grenoble, géographie des «couches moyennes» - article ; n°1 ; vol.67, pg 5-28
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Revue de géographie alpine - Année 1979 - Volume 67 - Numéro 1 - Pages 5-28
24 pages

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Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jacques Joly
Structure sociale des quartiers de Grenoble, géographie des
«couches moyennes»
In: Revue de géographie alpine. 1979, Tome 67 N°1. pp. 5-28.
Citer ce document / Cite this document :
Joly Jacques. Structure sociale des quartiers de Grenoble, géographie des «couches moyennes». In: Revue de géographie
alpine. 1979, Tome 67 N°1. pp. 5-28.
doi : 10.3406/rga.1979.2154
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1979_num_67_1_2154Jacques JOLY
Structure sociale
des quartiers de Grenoble
Géographie des « couches moyennes »
L'ingénieur, le technicien et plus récemment le chercheur et
l'universitaire sont les types sociaux associés à l'image de Grenoble « ville
de cadres ». Cette représentation est certes en partie erronée, les ouvriers
et les divers employés forment 60 % de la population au travail mais
les « couches moyennes » selon la terminologie socio-politique sont ici
plus représentées que dans d'autres villes et assurent depuis une ving
taine d'années l'essentiel de la croissance de la population active et
par là le changement social. Les cadres moyens à eux seuls ont fourni
la moitié des nouveaux actifs de 1968 à 1976 '.
Par ailleurs, la mutation du cadre bâti s'est poursuivie avec rapidité
et s'est réalisée lors de cette période essentiellement sous l'impulsion
de la municipalité ; le point fort a été la réalisation des nouveaux
quartiers du Sud, le Village Olympique fut occupé en 1968 et à la
Villeneuve le quartier de l'Arlequin fin 1973. Des interventions ont
également été amorcées dans certains quartiers de la vieille ville. Un
effort sans précédent de politique sociale du logement et des équipe
ments a été ainsi réalisé en un temps relativement court, il marque
désormais profondément l'espace urbain.
Cette mutation urbaine a modifié dans une certaine mesure la
valeur des enjeux que chacun des groupes sociaux mettait dans les
quartiers du centre et de la périphérie ; l'analyse à partir des trois
catégories socio-professionnelles définies par l'I.N.S.E.E., cadres supé
rieures et professions libérales, cadres moyens et employés, s'attachera
à repérer leur comportement au cours de ces huit années. A travers leurs
stratégies, contradictoires ou convergentes, émerge un nouvel espace
i Cette étude est la suite de l'article paru dans le précédent numéro de la Revue
« Structure sociale de l'agglomération et des quartiers de Grenoble » qui traitait de
l'évolution de l'ensemble des catégories et de la répartition des ouvriers. Les données
méthodologiques sont identiques et ne seront pas reprises. 6 JACQUES JOLY
social historiquement daté, une autre hiérarchie des quartiers qui diffé
rencie bien le Grenoble des années soixante de la ville d'aujourd'hui.
La morphologie sociale actuelle apparaît nettement marquée par leur
présence dont chaque époque a salué l'entrée dans l'histoire, déjà Gam-
betta dans un discours électoral prononcé en septembre 1872 parlait
de « couches nouvelles », à Grenoble !
I. Les cadres supérieurs et professions libérales dans la ville
Fortement représentées dans la structure sociale de la ville où elles
formaient 11 % des actifs en 1968, ces professions occupaient leur
principal bastion dans les quartiers centraux des « grands boulevards »,
particulièrement à Albert 1er et à Foch-Nord où plus du quart des
actifs en relevait. Ce relatif pôle de concentration était entouré d'une
ceinture de moindre densité qui dépassait toutefois le taux moyen
Grenoblois, partant de Vallier-Nord par Foch-Sud, la Capuche, Conserv
atoire, elle rejoignait le quartier Clemenceau. La prise de possession
de cet espace s'était réalisée lors de la vigoureuse poussée urbaine des
années cinquante et du début soixante, la composition interne de la
catégorie reflétait bien sa période de constitution, l'ingénieur était alors
le type social dominant avec le cadre administratif supérieur ; les pro
fessions libérales étaient peu présentes, restées attachées aux quartiers
de la vieille ville.
1. he délaissement des « grands boulevards »
Depuis 1968 un renversement complet de tendance s'est opéré et
la zone médiane 2, en excluant les Eaux-Claires, enregistre une perte de
14 % de l'effectif de la catégorie ; les départs affectent surtout les
quartiers situés le long de la trouée Ouest des Boulevards, Vallier et
Foch-Nord et Sud perdent chacun entre 22 et 38 % de leurs effectifs,
ils touchent presque autant Albert 1er ( — 21 %) alors que les autres
enregistrent des pertes plus faibles ou de modestes gains mais la tendance
générale est désormais renversée, les cadres supérieurs délaissent leur
ancien habitat et les départs concernent tous les groupes qui constituent
la catégorie sauf celui des professions littéraires et scientifiques dont
l'expansion générale est vive sur la ville.
Encore que la croissance de ce dernier, ici plus lente que dans les
secteurs du Sud et de la vieille ville, n'intéresse-t-elle pas les quartiers
de l'Ouest des grands Boulevards, les plus sensibles à l'érosion générale.
2 Les 35 quartiers délimités par l'I.N.S.E.E, dans la ville sont regroupés en trois
secteurs : le secteur vieille ville (14 quartiers) le secteur médian (13) et le secteur Sud (8). STRUCTURE SOCIALE DES QUARTIERS DE GRENOBLE 7
L'évolution divergente et positive de cette couche a entraîné une modif
ication de la structure interne de la catégorie où l'enseignant a désormais
supplanté l'ingénieur. Aux Eaux-Claires en cours d'urbanisation ces
professions qui étaient déjà bien installées en 1968 représentent la moitié
des activités des nouveaux venus et dominent actuellement la catégorie
des cadres supérieurs (40 %).
Les départs concernent surtout les cadres administratifs supérieurs
qui perdent un tiers de leur effectif en huit ans, ils quittent Vallier-
Nord et Sud pour plus de la moitié, Foch-N. et Albert 1er en perdent
40 %. Les arrivées aux Eaux-Claires, relativement peu nombreuses, ne
modifient pas cette tendance générale. Les ingénieurs suivent une évo
lution identique, la baisse se manifeste dans la quasi-totalité des quartiers
de la zone médiane, ils perdent un quart de leur substance comme
les professions libérales qui étaient les moins implantées et enregistrent
la hausse la plus faible aux Eaux-Claires.
Cette inversion de situation est un phénomène nouveau et important
qui semble trouver une de ses raisons dans le rejet d'un environnement
urbain jugé désormais peu attractif au profit d'autres quartiers du centre
ancien, de la Villeneuve et des communes suburbaines. Les Grands
boulevards, héritage des cadres deviennent ainsi un quartier-relais. Une
seconde phase d'appropriation de l'espace s'y opère par substitution d'un
groupe social à d'autres, les nouveaux venus se situant à un niveau
inférieur dans l'échelle de la représentation sociale. Le départ des cadres
supérieurs renforce d'autant la présence des catégories moyennes, à
Foch-Nord et à Vallier-Sud la substitution se réalise sous la double
poussée des employés et des cadres moyens, à Vallier-Nord au profit
des employés. Dans la partie centrale les cadres moyens arrivent en
force, c'est ainsi que se dessine progressivement une autre distinction
entre les diverses parties des grands Boulevards. On ne retrouve pas
une désaffection aussi générale pour les quartiers anciens.
2. L'Evolution contrastée des quartiers de la vieille ville
On observe au contraire dans la vieille ville une tendance positive,
mais bien que l'ensemble du secteur ait progressé de 22 % et ait absorbé
en huit ans 40 % des nouveaux venus dans la catégorie sur la ville,
la croissance n'est que partielle, produite surtout par l'arrivée des
enseignants et autres professions intellectuelles et ne touche réellement
qu'un nombre restreint de points. C'est donc un intérêt sélectif que о
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manifestent les diverses couches pour les quartiers du centre. La vieille
ville combine

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