Surfaces de regradation et surfaces d aggradation - article ; n°368 ; vol.68, pg 292-317
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Description

Annales de Géographie - Année 1959 - Volume 68 - Numéro 368 - Pages 292-317
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Claude Klein
Surfaces de regradation et surfaces d'aggradation
In: Annales de Géographie. 1959, t. 68, n°368. pp. 292-317.
Citer ce document / Cite this document :
Klein Claude. Surfaces de regradation et surfaces d'aggradation. In: Annales de Géographie. 1959, t. 68, n°368. pp. 292-317.
doi : 10.3406/geo.1959.16022
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1959_num_68_368_16022292
SURFACES DE REGRADATION
ET D'AGGRADATION
Introduction
Le rôle des surfaces d'aplanissement dans le modelé est clairement illus
tré par la place qu'occupe dans les thèses de morphologie régionale la
recherche des indices qui permettent de préciser la nature de ces aplanisse-
ments, leur âge et leur extension. On constate même une tendance à la mul
tiplication de ces surfaces et, parallèlement, à leur synchronisation d'une
région à l'autre. C'est ainsi que M. Derruau a décomposé la surface éogène
du Plateau Central en deux individus morphologiques distincts : la surface
infra-oligocène et la surface fini-oligocène1. Dans le même ordre d'idées, les
études consacrées au Bassin Parisien2 et aux massifs anciens périphériques3
ont permis la réalisation d'une remarquable synthèse cartographique : la
carte morphologique du Bassin de Paris4. Dans la présentation de ce docu
ment, M. Cholley en définit l'objet : « la carte morphologique, en particulier,
doit indiquer la part qui revient dans le relief actuel aux surfaces d'apla
nissement, témoins des anciens cycles dont elles établissent en quelque sorte
la chronologie et dont les déformations peuvent aider à reconstituer le sens
général des manifestations tectoniques ».
On peut se demander, pourtant, s'il n'y a pas une large part d'arbi
traire, ... ou de flottement, dans la détermination de Y âge de telles surfaces,
dans les essais de corrélation géomorphologique entre régions voisines et,
ce qui serait plus grave, dans le choix des constructions mentales sous-
jacentes.
Les recherches que nous poursuivons sur la bordure occidentale du
Bassin Parisien nous ont révélé les difficultés d'une interprétation cyclique
de certaines données de l'observation. Ces mêmes difficultés avaient d'ail
leurs été soulignées tant par M. Cholley6 que par chacun de ses collabora-
1. M. Derruau, La formation du relief de la Grande Limagne (Rev. de Géog. Alpine, XXXVII,
1949, p. 599-670 [notamment p. 658-670] ; XXXVIII, 1950, p. 5-105).
2. a) A. Cholley, Recherches morphologiques, Paris, A. Colin, 1957, chap. IX et X, p. 94-
182. — b) J. Tricart, La partie orientale du Bassin de Paris, étude morphologique, 2 vol., Paris,
Sedes, 1949 (thèse). — c) Ph. Pinch emel, Les plaines de craie du NW du Bassin Parisien et
du SW du Bassin de Londres et leurs bordures, Paris, A. Colin, 1954, 502 p. (thèse).
3. Mme J. Beaujeu-Garnier, Le Morvan et sa bordure, étude Paris, P.U.F.,
1951 (thèse).
4. Publications du C.N.R.S., Centre de Documentation cartographique et géogra
phique, Mémoires et Documents, tome V, 1956 (sous la direction de A. Cholley).
5. A. Cholley, Mémoires et Documents (C.N.R.S.), t. V, p. 15. — Les circonstances parti
culières au développement des surfaces d'érosion dans les bassins sédimentaires ont souvent
retenu l'attention de M. Cholley : a) Recherches sur les surfaces ďérosion et la morphologie de
la région parisienne (Annales de Géographie, LU, 1943, p. 1-19, 81-97, 161-189) ; b) Quelques
aperçus nouveaux sur la morphologie du Bassin de Paris (Annales de Géographie, L.XII, 1953,
p. 4-17, 92-107). Ces deux articles sont réimprimés dans Recherches morphologiques, chap. IX
(p. 94-151) et chap. X (p. 152-182). SURFACES D'ÉROSION 293
teurs1, et le mode de représentation de certaines surfaces est significatif de
l'embarras dans lequel ils se sont souvent trouvés. Ils ont multiplié les sur
faces « polycycliques » ou « polygéniques » : ainsi la surface éo-oligocène, la
surface oligo-miocène, la surface mio-pliocène, etc.
Nous pensons, d'autre part, qu'il y a quelque excès à vouloir confondre
sous le même vocable « surface d'aplanissement » des individus morpholog
iques dont l'histoire est aussi différente que celle de la surface post-hercy
nienne, de la « surface de l'Argile à silex » ou des surfaces meuliérisées du Bas
sin Parisien. Certes on a insisté depuis longtemps (Passarge), mais plus vive
ment peut-être au cours des dernières années, sur les difficultés bio-cl
imatiques de la pénéplanation ; et il est aujourd'hui unanimement reconnu
que les grands aplanissements signalés sur le Globe ne sont vraisemblable
ment pas des pénéplaines.2. On a insisté également sur les difficultés tecto
niques de la pénéplanation, mais, semble-t-il, d'un point de vue très général :
la vieille querelle du mobilisme et du fixisme se situe sur un plan planétaire.
Nous désirerions placer le débat sur un terrain plus modeste et insister
sur les circonstances de l'évolution morphologique de certains massifs anciens
de l'Europe du Nord-Ouest et de leurs bordures, au cours des temps post-
hercyniens. Et nous pensons qu'il est légitime de distinguer, sinon d'oppos
er, au moins deux grandes familles de surfaces d'érosion :
— celles qui sont devenues planes au terme d'une évolution au cours de
laquelle un volume considérable de matériaux a été enlevé à la région consi
dérée : ce sont les surfaces d'aplanissement au sens vrai du mot ;
— celles qui dérivent d'une topographie originellement plane et qui ont
persisté dans leur état à travers et malgré les vicissitudes de leur histoire
tectonique, le travail de l'érosion se soldant au total par une perte de sub
stance relativement modeste : ce sont les surfaces de regradation.
Mais on conviendra qu'une surface d'aplanissement véritable puisse,
ultérieurement, être regradée et persister dans le paysage morphologique en
continuité avec des surfaces de regradation sensu stricto : c'est ainsi que nous
concevons l'évolution morphologique commune des massifs anciens et de
leurs bordures sédimentaires.
Quant aux formations corrélatives de la regradation, elles fossiliseront,
dans certains cas, les compartiments tectoniquement déprimés de la sur
face de départ du travail de regradation, tandis que le sommet du remblaie
ment pourra constituer une surface construite d'une admirable planité : ce
sont les surfaces d'aggradation.
Notre plan sera donc simple : après avoir présenté quelques données de
l'observation, nous examinerons les caractères originaux de l'évolution mor-
1. Voir notamment (Mém. et Doc, C.N.R.S., t. V) B. Bomer (p. 71) et A. Journaux (p. 98).
2.H. Baulig : a) Surfaces d'aplanissement (Annales de Géographie, LXI,
1952, p. 161-183, 245-262), p. 247. — b) Pénéplaines et pédiplaines (Bull, de la Soc. belge d'études
géogr., t. XXV, 1956, p. 25-58, p. 47-48).
Nota : le mot pénéplaine est pris, ici, dans son sens génétique et non dans le sens descriptif
qui lui est souvent donné. ANNALES DE GÉOGRAPHIE 294
phologique des massifs anciens et de leurs bordures sédimentaires. Nous
pourrons alors, par référence au schéma polycyclique, dégager les grandes
lignes d'un schéma acyclique, ce qui nous permettra de restreindre l'exten
sion du sens des mots polygénigue et polycyclique à des domaines et à des
situations mieux définis1.
I. — Quelques données de l'observation
1° La faible perte de substance de certains massifs anciens de
l'Europe hercynienne pendant le Secondaire et le Tertiaire.
L'évaluation quantitative de l'ordre de grandeur de cette perte est diffi
cile. Elle a été tentée cependant pour le cas particulier de la Vendée litto
rale par Mme Ters : « Au total, depuis le Génomanien inférieur, toute l'his
toire morphologique de cette région (érosion et remblaiement) s'est déroulée
dans une tranche d'espace dont l'épaisseur n'a pas dû dépasser 70 m »2.
Mme Ters, pour rendre ce chiffre plus parlant, l'oppose aux milliers de mètres
enlevés par l'érosion consécutive à la mise en place des montagnes hercy
niennes. La comparaison, à notre sens, est dangereuse parce que, précis
ément, les situations ne sont pas comparables. Nous observerons à ce propos
— - après M. Bauli

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