De la carte topographique à l analyse d images : méthodologie de l identification des limitations antiques - article ; n°1 ; vol.26, pg 19-56
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De la carte topographique à l'analyse d'images : méthodologie de l'identification des limitations antiques - article ; n°1 ; vol.26, pg 19-56

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Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1993 - Volume 26 - Numéro 1 - Pages 19-56
Les deux auteurs qui ont contribué, depuis 1974, à la conception et à la réalisation d'outils techniques et méthodologiques, présentent les différentes opérations regroupées sous l'appellation générique de « méthode de Besançon ».
L'extraction de l'information capable de conserver la mémoire d'une « limitation » antique suppose que l'on définisse le modèle de la structure recherchée (limitation grecque, strigation ou scamnation romaine, centuriation, etc.). L'existence de régularités formelles et métrologiques, attestées par les traités des arpenteurs antiques, l'épigraphie et les évidences archéomorphologiques, autorisent le recours à des outils plus ou moins sophistiqués, appliqués à des plans cadastraux, des cartes topographiques, des photographies aériennes verticales et des images satellitaires.
L'article évoque l'évolution du dispositif technique mis au point avec le concours du Laboratoire de Physique Optique de l'Université de Franche-Comté, depuis l'extraction d'une information parcellaire selon deux directions associées à 90°, par filtrage optique de photographies aériennes verticales, jusqu'au filtrage numérique et à l'extraction automatique des périodicités que permettent désormais les progrès de la micro-informatique.
The two authors — who have contributed to design and achieve technical and methodological tools since 1974 — introduce the different processes gathered under the following generic name : the Besançon method.
To collect the information able to retain the memory of an ancient limit, it is necessary to define the type of the researched structure — Greek limit, Roman strigation or scamnation, centuriatio,...). More or less sophisticated tools can be used first because of real and metrological regularities — attested by the Treaties of the ancient land surveyors — , second because of epigraphy and third because of archeomorphological evidences. Those tools apply to cadastre plans, to topographical maps, to vertical aerial photographs and to satellite images.
The article deals with the technical system developed with the help of the Optical Physics Laboratory of the University of Franche-Comté, from the collection of information concerning the fragmentation of the parcels according to a 90° angle and by means of optical filtering, until numerical filtering and automatic collection of periodicities — which is possible nowadays thanks to the improvements of micro-computing — .
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 51
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Daniel Charraut
François Favory
De la carte topographique à l'analyse d'images : méthodologie
de l'identification des limitations antiques
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 26, 1993. pp. 19-56.
Citer ce document / Cite this document :
Charraut Daniel, Favory François. De la carte topographique à l'analyse d'images : méthodologie de l'identification des
limitations antiques. In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 26, 1993. pp. 19-56.
doi : 10.3406/ran.1993.1422
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1993_num_26_1_1422Résumé
Les deux auteurs qui ont contribué, depuis 1974, à la conception et à la réalisation d'outils techniques et
méthodologiques, présentent les différentes opérations regroupées sous l'appellation générique de «
méthode de Besançon ».
L'extraction de l'information capable de conserver la mémoire d'une « limitation » antique suppose que
l'on définisse le modèle de la structure recherchée (limitation grecque, strigation ou scamnation
romaine, centuriation, etc.). L'existence de régularités formelles et métrologiques, attestées par les
traités des arpenteurs antiques, l'épigraphie et les évidences archéomorphologiques, autorisent le
recours à des outils plus ou moins sophistiqués, appliqués à des plans cadastraux, des cartes
topographiques, des photographies aériennes verticales et des images satellitaires.
L'article évoque l'évolution du dispositif technique mis au point avec le concours du Laboratoire de
Physique Optique de l'Université de Franche-Comté, depuis l'extraction d'une information parcellaire
selon deux directions associées à 90°, par filtrage optique de photographies aériennes verticales,
jusqu'au filtrage numérique et à l'extraction automatique des périodicités que permettent désormais les
progrès de la micro-informatique.
Abstract
The two authors — who have contributed to design and achieve technical and methodological tools
since 1974 — introduce the different processes gathered under the following generic name : the
"Besançon method".
To collect the information able to retain the memory of an ancient limit, it is necessary to define the type
of the researched structure — Greek limit, Roman strigation or scamnation, centuriatio,...). More or less
sophisticated tools can be used first because of real and metrological regularities — attested by the
Treaties of the ancient land surveyors — , second because of epigraphy and third because of
archeomorphological evidences. Those tools apply to cadastre plans, to topographical maps, to vertical
aerial photographs and to satellite images.
The article deals with the technical system developed with the help of the Optical Physics Laboratory of
the University of Franche-Comté, from the collection of information concerning the fragmentation of the
parcels according to a 90° angle and by means of optical filtering, until numerical filtering and automatic
collection of periodicities — which is possible nowadays thanks to the improvements of micro-computing
— .LA CARTE TOPOGRAPHIQUE À L'ANALYSE D'IMAGES : DE
MÉTHODOLOGIE DE L'IDENTIFICATION DES LIMITATIONS
ANTIQUES *
Daniel CHARRAUT, François FAVORY
La méthode dite de Besançon0' est en fait un dispositif complexe, utilisant de manière complé
mentaire différentes techniques et procédures de travail appliquées à tous les documents disponibles,
capables d'offrir une représentation du paysage rural. Dès lors que l'on effectue des recherches sur une
structure régulière, il convient de constituer un corpus fiable du point de vue de la représentation du
paysage. On travaille donc en priorité sur des missions aériennes livrant un état du paysage rural avant
les opérations de remembrement ou les grands travaux qui endommagent le paysage traditionnel, sur
des cartes topographiques à l'échelle 1/25 000 dont il faut rappeler que l'établissement est effectué à
partir d'une opération de restitution photogrammétrique et sur des plans cadastraux à grande échelle.
Le dispositif analytique est varié parce qu'il est adapté à la recherche et à la détection des carac
téristiques formelles de la structure recherchée.
Modélisation d'une limitation
Quelles sont les caractéristiques de la structure étudiée ? Que nous ayons affaire à un réseau grec
ou à un réseau romain, nous travaillons généralement sur une limitation, c'est-à-dire un réseau d'unités
carrées ou rectangulaires, klèroi grecs ou centuries romaines (fig. 1), d'une superficie variant de quelques
hectares à plusieurs dizaines d'hectares, formées par le croisement d'axes parallèles, que les Romains
appellent limites, pluriel de limes, d'où le nom de limitatio, « limitation ».
Dans certains cas, un réseau grec peut présenter des unités parallélépipédiques (Métaponte, Héraclée de Tauride) : mais
le principe de leur construction est le même, une série d'axes parallèles et équidistants étant recoupés obliquement par une
autre série d'axes parallèles et équidistants (fig. 2).
* Les figures en couleur, regroupées à la fin de l'article, sont affectées d'un astérisque.
** D. Charraut : Chercheur CNRS, Laboratoire d'Optique P.M. Duffieux, Unité Associée 214 du CNRS (Université de Besançon);
F. Favory : Chercheur CNRS, USR 708 du CNRS « Centre de Recherches Archéologiques » et GdR 954 « Archéologie de l'espace rural
méditerranéen dans l'Antiquité et le haut Moyen-Age » (Valbonne).
(1) Lorsqu'il a présenté cette communication à la table ronde de Lattes, en 1992, F. Favory était membre de l'équipe de Besançon
(GdR 926). Désormais, il poursuit ses recherches dans le cadre du Centre de Recherches Archéologiques de Valbonne. Ayant participé aux
travaux du Centre de Recherches d'Histoire Ancienne de Besançon sur l'arpentage antique depuis les débuts de cette recherche, de 1974 à
1992, il assume pleinement sa contribution à l'élaboration des outils techniques et à la réflexion historique qui ont permis à l'équipe de
Besançon d'occuper la place qui est la sienne dans ce domaine scientifique.
Revue Archéologique de Narbonnaise, 26, 1993, p. 19-56 (
D. CHARRAUT et F. FAVORY 20
kléros de Chersonèsos
centurie de 200 iug
de Kalos Limen
50 plèthres Larissa )
3B.5
act us
Fig. 1. — Structures intermédiaires d'un espace « limité » et mesures fondamentales de la métrique agraire grecque
et romaine [source : Favory, 1983].
Nous avons retrouvé en Italie centro-méridionale des réseaux qui relèvent d'un autre système de construction et qu'on
appelle, dans les textes gromatiques, scamnation ou strigation, c'est-à-dire une structure régulière formée par la juxtaposition
d'unités de découpage du sol rectangulaires : l'exemple le plus pur est celui de la strigation archaïque d'Anagnia, capitale des
Herniques, constituée de vastes unités rectangulaires d'inégale superficie, mais de même orientation (fig. 3) : la strigation
assemble et juxtapose des unités de dimensions variables, sans que se dessinent les axes d'une limitation qui
formerait l'ossature du cadastre, mais on y repère des limites de plusieurs kilomètres de longueur. De même, on peut mentionner
la scamnation précoce de Bovianum Undecimanorum, en pays samnite, après 268 av. n. è. : on y constate une plus grande
régularité, du fait que quelques axes principaux, parallèles mais non périodiques, disposés transversalement dans le couloir de
plaine où la scamnation a été réalisée, émergent et structurent déjà un peu les unités scamnées (fig. 4). On se trouve donc en
présence d'un exemple intermédiaire entre la strigation pure et la limitation par axes équidistants.
Dans les deux cas mentionnés, la méthode de Besançon a permis d'identifier un réseau romain de
haute époque, datant du IVe s. dans le premier cas et du IIIe s. dans le second. Je précise ces résultats
pour bien affirmer ce jour que notre méthode n'est pas réglée pour rechercher et découvrir les seules
centuriations de 20 actus de côté comme on continue à le soutenir un peu légèrement, à la suite de
critiques, non fondées, formulées à l'encontre de notre pratique

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