A la recherche d une identité. (Soixante-dix ans d économie du socialisme réel) - article ; n°2 ; vol.21, pg 41-52
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Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1990 - Volume 21 - Numéro 2 - Pages 41-52
In search of an identity. (Seventy years of real socialist economy)
Seventy years of real socialist economy are a long enough period to justify making and assessment, which is what the author has in mind, by tracing in parallel the evolution of the system, and the gradual development of the economic theory which accompanied these changes.
He recalls that war communism was an attempt at applying, to the latter, the marxist vision of a non-market, non-monetary economy. Its failure was cause of the « march backward » and the introduction of NEP. After the changes of 1929/30, there developed a type of economy which came to be known as a command and allocation economy. Created in specific conditions in the USSR, it has survived until the present day with a greater or lesser degree of adjustment, in the majority of real socialism countries.
A lively theoretical debate, begun in Poland in the second half of the 1950's, left the way clear for research into an alternative system, and the article reviews and analyses all the theories which aimed at simultaneous transformation and justification of the socialist system : « plan-market » models, « indirect centralization », « macro-economic optimization ». His conclusion is that, until the beginning of the 1980's, a minimum condition for a socialist economy was held to be direct distribution by the State of the economic surplus and accumulation. It is accepted that the role of money should be expanded to take account of the circulation of the means of production needed for current production. But there is sustained affirmation of the argument that money must not play an active part in the growth process.
Since the outset of the 1980's, we have witnessed the transition of theory to a new, qualitatively different phase. The active role of money in the distribution of surplus and accumulation is accepted. In other words, households in a socialist economy may henceforth reach decisions about their savings, and enterprises about their expansion, financed by a variety of means. The last years, in Hungary and Poland, fresh ground has been broken, and state ownership described as « uniform and inert » is more and more violently criticized.
Soixante-dix ans d'économie du socialisme réel constituent une période suffisamment longue pour tenter un bilan, ce que l'auteur se propose de faire en suivant parallèlement l'évolution du système et le cheminement de la théorie économique qui a accompagné ces changements.
Il rappelle que le communisme de guerre était une tentative d'appliquer à la lettre la vision marxiste d'une économie non-marchande et non-monétaire. Sa faillite a été à l'origine de la « marche en arrière » et de l'introduction de la NEP. Après le revirement des années 1929/30 s'est formé un type d'économie que l'on a pris l'habitude d'appeler une économie de commandement et de répartition. Née en U.R.S.S., dans des conditions spécifiques, elle a survécu jusqu'à présent avec des modifications plus ou moins grandes dans la plupart des pays du socialisme réel.
Un vif débat théorique, amorcé en Pologne dans la deuxième moitié des années cinquante, a laissé le champ libre à la recherche d'un système alternatif. L'article passe en revue et analyse toutes les théories qui cherchaient à la fois à modifier et à légitimer le système socialiste : les modèles « plan-marché », de « centralisation indirecte », d'« optimisation macro-économique ». Il conclut que, jusqu'au début des années 80, on considère comme condition minimum de l'économie socialiste la répartition directe par l'État du surplus économique et de l'accumulation. On admet que le rôle de l'argent soit élargi à la circulation des moyens de production nécessaires à la production courante. Mais on continue à affirmer que l'argent ne doit pas jouer de rôle actif dans le processus de la croissance.
Depuis le début des années 80, on observe le passage de la théorie vers un nouveau stade, qualitativement différent. On admet le rôle actif de l'argent concernant la répartition du surplus et de l'accumulation. Autrement dit, désormais dans une économie socialiste, les ménages peuvent décider de l'épargne et les entreprises de leur expansion financée par des moyens divers. Ces dernières années, en Hongrie et en Pologne, un nouveau pas a été franchi et la propriété étatique, « uniforme et inerte » est critiquée avec de plus en plus de virulence.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

Adam Lipowski
A la recherche d'une identité. (Soixante-dix ans d'économie du
socialisme réel)
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 21, 1990, N°2. pp. 41-52.
Citer ce document / Cite this document :
Lipowski Adam. A la recherche d'une identité. (Soixante-dix ans d'économie du socialisme réel). In: Revue d’études
comparatives Est-Ouest. Volume 21, 1990, N°2. pp. 41-52.
doi : 10.3406/receo.1990.1582
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1990_num_21_2_1582Abstract
In search of an identity. (Seventy years of real socialist economy)
Seventy years of real socialist economy are a long enough period to justify making and assessment,
which is what the author has in mind, by tracing in parallel the evolution of the system, and the gradual
development of the economic theory which accompanied these changes.
He recalls that war communism was an attempt at applying, to the latter, the marxist vision of a non-
market, non-monetary economy. Its failure was cause of the « march backward » and the introduction of
NEP. After the changes of 1929/30, there developed a type of economy which came to be known as a
command and allocation economy. Created in specific conditions in the USSR, it has survived until the
present day with a greater or lesser degree of adjustment, in the majority of real socialism countries.
A lively theoretical debate, begun in Poland in the second half of the 1950's, left the way clear for
research into an alternative system, and the article reviews and analyses all the theories which aimed at
simultaneous transformation and justification of the socialist system : « plan-market » models, « indirect
centralization », « macro-economic optimization ». His conclusion is that, until the beginning of the
1980's, a minimum condition for a socialist economy was held to be direct distribution by the State of the
economic surplus and accumulation. It is accepted that the role of money should be expanded to take
account of the circulation of the means of production needed for current production. But there is
sustained affirmation of the argument that money must not play an active part in the growth process.
Since the outset of the 1980's, we have witnessed the transition of theory to a new, qualitatively different
phase. The active role of money in the distribution of surplus and accumulation is accepted. In other
words, households in a socialist economy may henceforth reach decisions about their savings, and
enterprises about their expansion, financed by a variety of means. The last years, in Hungary and
Poland, fresh ground has been broken, and state ownership described as « uniform and inert » is more
and more violently criticized.
Résumé
Soixante-dix ans d'économie du socialisme réel constituent une période suffisamment longue pour
tenter un bilan, ce que l'auteur se propose de faire en suivant parallèlement l'évolution du système et le
cheminement de la théorie économique qui a accompagné ces changements.
Il rappelle que le communisme de guerre était une tentative d'appliquer à la lettre la vision marxiste
d'une économie non-marchande et non-monétaire. Sa faillite a été à l'origine de la « marche en arrière »
et de l'introduction de la NEP. Après le revirement des années 1929/30 s'est formé un type d'économie
que l'on a pris l'habitude d'appeler une économie de commandement et de répartition. Née en U.R.S.S.,
dans des conditions spécifiques, elle a survécu jusqu'à présent avec des modifications plus ou moins
grandes dans la plupart des pays du socialisme réel.
Un vif débat théorique, amorcé en Pologne dans la deuxième moitié des années cinquante, a laissé le
champ libre à la recherche d'un système alternatif. L'article passe en revue et analyse toutes les
théories qui cherchaient à la fois à modifier et à légitimer le système socialiste : les modèles « plan-
marché », de « centralisation indirecte », d'« optimisation macro-économique ». Il conclut que, jusqu'au
début des années 80, on considère comme condition minimum de l'économie socialiste la répartition
directe par l'État du surplus économique et de l'accumulation. On admet que le rôle de l'argent soit
élargi à la circulation des moyens de production nécessaires à la production courante. Mais on continue
à affirmer que l'argent ne doit pas jouer de rôle actif dans le processus de la croissance.
Depuis le début des années 80, on observe le passage de la théorie vers un nouveau stade,
qualitativement différent. On admet le rôle actif de l'argent concernant la répartition du surplus et de
l'accumulation. Autrement dit, désormais dans une économie socialiste, les ménages peuvent décider
de l'épargne et les entreprises de leur expansion financée par des moyens divers. Ces dernières
années, en Hongrie et en Pologne, un nouveau pas a été franchi et la propriété étatique, « uniforme et
inerte » est critiquée avec de plus en plus de virulence.A la recherche d'une identité.
(Soixante-dix ans d'économie
du socialisme réel)
Adam LIPOWSKI*
En 1987, soixante-dix ans se sont écoulés depuis la naissance d'un
système économique qui devait être complètement différent de l'économie
capitaliste. Une telle période est suffisamment longue pour tenter un bilan.
Essayons donc de saisir la tendance principale de l'évolution de ce système
économique — socialiste dans ses principes —, de suivre de près les
principaux changements du système qui ont eu lieu au cours des soixante-
dix dernières années dans les pays est-européens du socialisme réel et, en
même temps, le cheminement de la théorie économique qui a accompagné
ces changements. Étant donné l'étendue du contenu historique, le présent
essai aura un caractère schématique et général. On admet que le lecteur
possède déjà une certaine connaissance des problèmes analysés dans cet
article. Mon but n'est pas de décrire l'histoire économique, mais d'interpré
ter les faits.
LES FONDEMENTS THÉORIQUES DE L'ÉCONOMIE SOCIALISTE
(COMMUNISTE)
On sait que le principal fondement de cette économie est la vision
marxiste d'une économie non-marchande et non-monétaire, dans laquelle
le calcul économique concernant les dépenses et les résultats de la product
ion est effectué en unités physiques, tandis que l'utilisation des ressources
matérielles doit être directement soumise aux besoins sociaux. Ce type
d'économie sera appelé plus loin le « modèle positif ».
* Maître de recherche à l'Institut des sciences économiques de l'Académie des
Sciences de Pologne, Varsovie ; conseiller auprès du Ministre des finances et membre
du Conseil économique auprès du Conseil des ministres de Pologne.
41 Adam Lipowski
II est diamétralement opposé à l'économie de marché, désignée comme
capitaliste, dans laquelle le calcul monétaire est couramment pratiqué et où
l'utilisation des ressources matérielles obéit à la demande effective et à la
maximisation du profit. Ce dernier type d'économie sera qualifié ci-
dessous de « modèle négatif ».
DE L'ÉCONOMIE SÇCIALISTE VERS L'ÉCONOMIE
DU SOCIALISME RÉEL
La pensée de Marx ne répond pas à la question de savoir de quelle façon
devrait fonctionner le modèle positif. Le nouveau pouvoir qui s'est installé
en Russie en 1917 tentait d'y apporter une réponse. Le système, qui est
apparu aussitôt après la révolution et a perduré jusqu'en 1921, est connu
sous le nom de communisme de guerre.
Les avis des historiens divergent lorsqu'il s'agit d'établir le degré de
responsabilité du de guerre et de la guerre civile dans la
catastrophe économique de la Russie des Soviets à cette époque. Une chose
est sûre : les objectifs du communisme de guerre n'ont pas été réalisés. On
n'a pas réussi à programmer d'en haut les processus économiques. Il est
apparu alors un phénomène qui persistera par la suite à savoir une anarchie
bureaucratique. L'économie continuait à être soumise aux processus
d'adaptation spontanés et venant « d'en bas », mais de nature bien spécifi
que. Certains phénomènes étaient marchands (marché

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