A propos d une réédition  ; n°4 ; vol.5, pg 622-635
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

A propos d'une réédition ; n°4 ; vol.5, pg 622-635

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue économique - Année 1954 - Volume 5 - Numéro 4 - Pages 622-635
14 pages

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Henri Denis
A propos d'une réédition
In: Revue économique. Volume 5, n°4, 1954. pp. 622-635.
Citer ce document / Cite this document :
Denis Henri. A propos d'une réédition. In: Revue économique. Volume 5, n°4, 1954. pp. 622-635.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1954_num_5_4_407063fci
PROPOS UNE REEDITION
Les Editions Augustus Kelley de New York ont publié avec une
introduction de Paul Sweezy une nouvelle édition en langue anglaise de
ouvrage de Boehm-Bawerk Karl Marx and the Ci se of his System en Ie
faisant suivre de la réplique donnée cet ouvrage par Rudolf Hilferding
sous le titre de Marx-Kritik
importance de cette publication ne peut échapper celui qui connaît
influence considérable exercée par ouvrage de économiste autrichien
On peut dire notamment que dans la plupart des manuels économie
politique existant en langue fran aise ou anglaise les arguments avancés
encontre des thèses fondamentales de Karl Marx valeur-travail plus-
value exploitation sont ceux-là mêmes qui ont été développés par Boehm-
Bawerk en 1896
Et il fallait par ailleurs insister sur intérêt fort brûlant de la contro
verse il suturait de rappeler la suite de Paul Sweezy la fin tragique
de Rudolf Hilferding assassiné en France en 1941 par la Gestapo en haine
de la démocratie bien il ait été comme chef du socialisme allemand
un des adversaires les plus acharnés du mouvement communiste
Notre dessein est pas ici de donner un résumé des deux ouvrages
qui sont eux-mêmes des résumés critiques de plusieurs chapitres du Capital
mais de nous saisir nouveau des arguments présentés et essayer en
apprécier la portée de fa on plus précise peut-être on ne pouvait le
faire il un demi-siècle grâce au large recul dont nous disposons main
tenant leur égard
Délibérément nous laisserons de côté un certain nombre de points
sur lesquels les positions des adversaires sont assez nettes et ne semblent
pas inviter un nouvel effort de clarification notamment la question de
savoir il convient ou non de distinguer les biens reproduccibles qui
seraient seuls assujettis la loi de la valeur de ensemble des objets
appropriés par les individus Sur un point tel que celui-là le lecteur de
Un volume de xx-224 pages New Yorh 1949 UNE DITION 623 PROPOS
Boehrn-Bawerk et de Hilferding trouve chez ces auteurs nous semble-t-il
essentiel de ce qui peut guider son choix entre des thèses opposées
II en est pas de même sur autres points où les arguments des deux
auteurs paraissent au contraire appeler les uns comme les autres les
plus sérieuses réserves
argument essentiel dirigé par Boehm-Bawerk contre Karl Marx se
ramène ceci Marx afnrme que la valeur des produits est déterminée
par la quantité de travail nécessaire leur production et que cette valeur
détermine leurs prix Or il admet ensuite que le prix normal un produit
il nomme prix de production est égal au montant des salaires
dépensés pour la production de objet en question plus un montant de
profits qui en raison de la tendance égalisation des rendements des
capitaux dans les différentes branches est proportionnel la quantité de
capital utilisé pour la fabrication de objet auteur du Capital se met
ainsi en contradiction avec lui-même car si le prix normal dépend de la
quantité de capital employée dans la production on ne peut plus dire que
les prix sont déterminés par la quantité de travail incorporée dans les
marchandises
Tel est le raisonnement qui court travers tout ouvrage de éco
nomiste autrichien et qui forme en particulier la substance des critiques
il adresse trois des quatre arguments de Marx examinés dans son
chapitre troisième Hilferding dans sa réponse reprend les argu
ments en question et développe les raisons pour lesquelles il lui semble
que Boehm-Bawerk est dans erreur Mais on doit reconnaître que le
lecteur peut légitimement hésiter sur la base des textes qui nous sont
proposés prendre définitivement parti Comme nous sommes ici devant
un problème tout fait fondamental il peut être utile de montrer pour
quoi une telle incertitude demeure
Boehm-Bawerk se réfère des textes du Capital où auteur déclare
que les valeurs sont derrière les prix de production et les déterminent
en dernier ressort II croit voir dans cette dernière expression la
trace une hésitation dans esprit de son adversaire et il efforce en
tirer parti Quelle peut être la signification précise de ces termes en
dernier ressort Pour le savoir économiste autrichien va adresser
Marx lui-même et nous présenter différents textes qui lui paraissent de
nature répondre la question posée Si ces ne lui pas
légitimer usage des mots en dernier ressort il maintiendra il
existe dans le Capital une contradiction insurmontable
Premier argument 32 et suiv Deuxième argument
39 et suiv Quatrième argument s> 51 et suiv
Capital III 244 édition Kerr 624 REVUE CONOMIQUE
Bien entendu lorsque on discute hui le problème de la valeur
et des prix rien oblige demeurer dans le cadre des textes ainsi isolés
et tout invite au contraire les remettre leur place dans un ouvrage
dont tous les éléments se commandent de fa on si serrée
Toutefois il paraît incontestable que Boehm-Bawerk mis le doigt
sur des textes dont interprétation est pas des plus aisée Il est vrai
une part que selon Marx pour expliquer le prix normal une mar
chandise quelconque il faut faire appel deux lois distinctes la loi
de la valeur selon laquelle la valeur une marchandise est déterminée
par son coût en travail et la loi de égalisation des taux de pront Mais
il est vrai par ailleurs que Marx refuse de placer ces deux lois sur le
même plan il établit entre elles une hiérarchie très nette la loi de la
valeur étant une loi essentielle candis que la loi de égalisation du taux
de pront est une loi accessoire en quelque sorte du point de vue
de explication des prix
Sur quelles raisons appuie-t-il donc pour établir cette hiérarchie entre
les deux lois et que faut-il penser de ces raisons La question mérite
certainement être abordée de front et il est possible de le faire partir
des textes mêmes qui sont discutés par Boehm-Bawerk et Hilferding
Selon Boehm Bawerk un des motifs de Marx pour mettre la loi de
la valeur sur un plan supérieur est elle gouverne le processus de
formation du taux moyen de profit et que par conséquent elle est derrière
la loi de égalisation des rendements du capital Il cite ce sujet le texte
suivant Puisque la valeur totale des marchandises gouverne la plus-
value totale et que celle-ci son tour détermine le montant du profit moyen
et par conséquent le taux général du profit en tant que loi générale ou
loi gouvernant le mouvement la loi de la valeur régit les prix de
production
Dans ce texte économiste autrichien conteste principalement deux
points il refuse admettre une part que la plus-value totale déter
mine le montant du profit moyen et autre parc que la valeur
Cela nous paraît personnellement autant plus nécessaire que le
travail que avons consacra Lu Valeur Editions Sociales I960 pu
donner impression que nous pla ons sur le même plan les lois en question
ce qui ne serait pas une position satisfaisante ainsi que fait justement
remarquer PIETEANEEA La teor del valore lavoro col alcune inter-
prestazioni ricardiane marxiste Critica Economica 1951
Capital III 212 UNE DITION 625 PROPOS
totale des marchandises gouverne la plus-value totale Reprenons son
argumentation sur ces deux points essentiels en laissant de côté les déve
loppement qui paraissent moins importants
En ce qui concerne le premier point il ne sera pas nécessaire insister
très longtemps car la critique de Boehm-Bawerk paraît extrêmement super
ficielle Il est pas exact dit-il que la plus-value totale détermine le profit
moyen parce que pour calculer celui-ci on doit encore connaître la
quantité totale de capital existant dans une société donnée Cela est
bien évident en effet mais il est impossible imaginer que Marx ait
oublié et ait voulu affirmer que la plus-value totale détermine elle seule
le montant du profit moyen Ce serait lui attribuer une affirmation entiè
rement dénuée de sens En fait la question est seulement de savoir si la
loi de la valeur joue un rôle déterminant dans la formation du profit
moyen
Nous en arrivons alors autre proposition suivant laquelle la
valeur totale gouverne la plus-value totale Boehm-Bawerk la rejette

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents