Appréciation de la pigmentation dans la population française - article ; n°1 ; vol.8, pg 24-47
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1947 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 24-47
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1947
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Tisserand
Appréciation de la pigmentation dans la population française
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, IX° Série, tome 8, 1947. pp. 24-47.
Citer ce document / Cite this document :
Tisserand M. Appréciation de la pigmentation dans la population française. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, IX° Série, tome 8, 1947. pp. 24-47.
doi : 10.3406/bmsap.1947.9437
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1947_num_8_1_9437DE LA PIGMENTATION APPRÉCIATION
DANS LA POPULATION FRANÇAISE
I. — PRÉSENTATION DE DEUX ÉCHELLES CHROMATIQUES DES
TINÉES AUX RECHERCHES SUR LA DES YEUX
ET DES CHEVEUX (i),
par le Dr M. TISSERAND
Chargée de Recherches au C. N. R. S.
Travail du Centre d'Études génétiques de l'Hôpital Saint-Louis.
De tous les caractères qui différencient les humains entre eux,
les plus évidents et les plus distinctifs à première vue sont la
couleur des téguments, celle des yeux et celle des cheveux. C'est
pourquoi, dès la fin du xvne siècle, Bernier se basait sur la colo
ration de la peau pour distinguer les habitants des diverses
contrées qu'il parcourait, et Linné, quelques années plus tard,
individualisait les quatre grandes races humaines en partant de
la notion plus élargie de complexion.
Mais la pigmentation ne servit pas seulement de point de dé
part aux travaux des anthropologistes, les recherches d'identifi
cation des criminels amenèrent Bertillon à les utiliser comme
critères et l'essor des recherches sur l'hérédité et la constitution
mit les généticiens dans l'obligation de construire un certain
nombre d'échelles et de tableaux chromatiques. Pour notre
part, nous avons dû établir les deux échelles (2) que nous pré
sentons à la Société d'Anthropologie, dès 1940, afin de pour
suivre nos études sur l'identité des jumeaux et sur les facteurs
héréditaires de la pigmentation. Nous n'avons pu, en raison du
manque de matières premières, faire encore exécuter celle de la
pigmentation cutanée.
(1) Communication présentée à la Société d'Anthropologie en 1946.
(2) La construction de ces deux échelles a été exécutée grâce à une subvention du
C. N. R. S. M. TISSERAND. — APPRÉCIATION DE LA PIGMENTATION 25
A. — Pigmentation de la peau.
Le pigment se trouve réparti en fines granulations dans la
couche profonde de l'épidémie (corps muqueux de Malpighi) et,
pour les peaux très colorées, également dans le derme. C'est une
mélanine dont la coloration est plus ou moins modifiée par les
couches épidermiques cornées superficielles qui sont transpa
rentes et qui subit l'influence des capillaires sanguins et de la
graisse du tissu cellulaire sous-cutanée.
En réalité, dans la population française, c'est moins la méla
nine qui est très peu abondante que l'hémoglobine qui donne à
la peau la coloration qu'on observe. Paul Broca (1824-1880)
avait construit une échelle sur papier de 34 nuances que Topi-
nard réduisit à 10 seulement dont 3 pour la race blanche. Je
n'ai pas utilisé cette échelle qui n'est plus éditée car celle que j'ai
pu me procurer était réellement trop défraîchie. J'ai, par contre,
expérimenté l'échelle de Schultz que je trouve très insuffisante ;
elle est établie sur des rectangles de carton coloriés et percés d'un
orifice circulaire permettant une comparaison directe avec la
peau à examiner. Elle comprend 30 nuances, mais je ne suis pas
arrivée à identifier les peaux que j'examinais, exception faite
pour une ou deux teintes, car le carton coloré se prête mal à la
comparaison avec la peau.
Il existe d'autres échelles, celle de von Luschan, qui com
porte 35 rectangles de céramique colorée, celle de G. Fritsch,
qui en comporte 49, celle de Basler, 48. Une mention spéciale
est à faire de l'éventail de Hintze qui repose sur une classifica
tion tenant compte des éléments constitutifs de la peau, mais
que nous n'avons pas pu nous procurer, et du dispositif en tou
pie de Bradley Milton qui permet de reconstituer le coloris de la
peau par le choix de la nuance des facteurs qui entrent en
jeu et qui servit à Davenport pour ses études des métis.
Une critique que l'on peut faire à toutes les échelles en carton
coloré, c'est qu'elles perdent, en quelques mois, leur coloration
primitive, quelques précautions que l'on prenne à les protéger
des intempéries.
B. — Pigmentation des cheveux.
Les'cheveux doivent leur coloration à la présence de pigments
mélaniques qui existent, soit à l'état de grains visibles au mi
croscope, soit à l'état dissous. Le pigment soluble semble se
rencontrer surtout dans les cheveux roux et il semble admis
qu'il existe un pigment rouge isolable dont la formule comporte ■ société d'anthropologie de paris 26
l'existence d'un noyau phénolique et ferreux. Tous les cheveux
roux contiennent ce pigment, mais tous les cheveux qui con
tiennent ce pigment ne sont pas roux ; ils peuvent, être blonds,
châtains ou bruns.
Le pigment est porté par une substance protéique, di^érente
suivant les cas, et différente de la kératine qui constitue l'a
rmature du cheveu. Ces deux substances modifient la teinte du
pigment en y ajoutant leur coloris « d'interférence ». Nous ne
savons pas, du reste, quelle est la couleur des mélanines natur
elles. La chimie du pigment capillaire reste à faire, elle seule
peut aider à comprendre le fonctionnement du mécanisme héré
ditaire, aussi n'avons-nous pu tenir compte, pour notre class
ement, des diverses hypothèses émises par les généticiens pour
expliquer la gamme des nuances observées dans nos populations.
Nous avons donc procédé à un classement purement empirique
des cheveux que nous avions prélevés, car les échelles que nous
avions expérimentées auparavant ne nous donnaient, ici encore,
aucune satisfaction. Ces échelles sont de deux sortes : les unes,
établies sur carton, les autres, à l'aide de cheveux naturels. L'é
chelle de carton coloré que nous avons expérimentée est celle
de Schultz qui comporte 10 coloris, un blond clair, un blond, un
blond doré, un blond cendré clair, un cendré foncé, un
brun clair, un brun-roux, un brun-brun, un brun-noir, un brun
foncé. Elle est nettement insuffisante pour nos recherches, les
cheveux français sont beaucoup plus nuancés et le carton coloré
rend difficile leur identification. L'échelle de cheveux naturels
que nous avons pu utiliser grâce à l'obligeance du Dr Val-
lois est celle de Fischer-Saller, postérieure à celle de Fischer,
donc mieux au point et plus complète (32 écheveaux de cheveux
naturels et artificiels mélangés au lieu de 27). Mais nous avons
relevé quelques erreurs qui semblent imputables à un change
ment de la teinte primitive du cheveu, le F (blond cendré) est
presque identique au G (blond cuivré), le H (blond-roux) est
semblable au I, le Q et le P ne diiïèrent pour ainsi dire pas. Peut-
être s'agit-il d'écheveaux artificiellement colorés car notre expé
rience des cheveux naturels nous montre que le temps n'en al
tère pas beaucoup la coloration (1). Une observation plus inté
ressante et qui justifie l'établissement d'une échelle française,
c'est que le C et le D (blonds) sont plus jaunes que nos blonds
français, les F, K, M, N sont plus verdâtres, le P, plus doré. Il
nous manque le III (blond-roux) et les roux allemands ne cor
respondent pas aux roux français, ce sont des blonds-roux et
(1) L'échelle est en effet composée d'un mélange d'écheveaux de cheveux natu
rellement colorés et artificiellement colorés. TISSERAND. — APPRÉCIATION DE LA PIGMENTATION 27 M.
non de vrais roux, et nos cendrés et blonds cendrés sont tou
jours d'un ton plus chaud que les leurs.
Il fallait donc établir une échelle française chromatique pour
identifier les cheveux de nos jumeaux. Les posticheurs français
possèdent des échelles de cheveux, mais les colorations sont arti
ficielles et ne correspondent pas exactement, surtout dans la
gamme des acajous, aux cheveux naturels. C&

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