Après le sommet mondial de l alimentation, quels enjeux pour la FAO ? - article ; n°151 ; vol.38, pg 585-601
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Tiers-Monde - Année 1997 - Volume 38 - Numéro 151 - Pages 585-601
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Philippe J. Mahler
Après le sommet mondial de l'alimentation, quels enjeux pour la
FAO ?
In: Tiers-Monde. 1997, tome 38 n°151. Coopération internationale : le temps des incertitudes ( sous la direction
d'André Guichaoua ). pp. 585-601.
Citer ce document / Cite this document :
Mahler Philippe J. Après le sommet mondial de l'alimentation, quels enjeux pour la FAO ?. In: Tiers-Monde. 1997, tome 38
n°151. Coopération internationale : le temps des incertitudes ( sous la direction d'André Guichaoua ). pp. 585-601.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_1293-8882_1997_num_38_151_5150APRÈS LE SOMMET MONDIAL
DE L'ALIMENTATION,
QUELS ENJEUX POUR LA FAO ?
par Philippe J. Mahler1
Pendant qu'elle organisait le Sommet mondial de l'alimentation, la fao
a procédé à la décentralisation de ses structures et de ses programmes afin
de promouvoir la mise en œuvre du Plan d'action adopté par ce Sommet.
Selon l'auteur, la fao devrait développer ses activités principalement dans
trois domaines. Au niveau politique, une priorité accrue à la sécurité al
imentaire implique de la part des gouvernements des efforts concertés en
faveur du secteur agricole et rural dans le contexte de la libéralisation du
commerce mondial. Sur le plan technique, une nouvelle révolution verte
devra assurer un développement agricole durable, plus efficient, diversifié,
moins vulnérable aux aléas économiques et environnementaux. Enfin, les
institutions locales, nationales et internationales devront permettre une
participation plus équitable et une plus large coopération des différents
acteurs des filières des produits alimentaires et agricoles.
Le Sommet mondial de l'alimentation, qui s'est tenu à Rome au
siège de la fao du 13 au 17 novembre 1996, a eu des résultats bien diffé
rents de ceux de la Conférence mondiale de 1974 sur le même sujet.
La Conférence de 1974 avait établi de nouveaux dispositifs institu
tionnels, notamment le Conseil mondial de l'alimentation (cma) et le
Comité de la sécurité alimentaire de la fao. Elle avait créé de nouveaux
mécanismes de financement, en particulier le Fonds international de
développement agricole (fida) et un Groupe consultatif pour les inves
tissements agricoles. Il avait été aussi demandé à la fao de mettre en
œuvre une série de résolutions et de programmes. Ces programmes ont
été réalisés et ont eu, dans l'ensemble, un impact positif sur la situation
1 . Ancien fonctionnaire de la FAO. Les opinions exprimées dans cet article sont celles de leur auteur et
ne reflètent pas nécessairement la position officielle de la FAO sur les sujets traités.
n° 151, juillet-septembre 1997 Revue Tiers Monde, t. XXXVIII, 586 Philippe J. Mahler
alimentaire de nombreux pays. D'autres, en revanche, ont connu
pendant les deux dernières décennies des famines désastreuses. L'insé
curité alimentaire et la sous-alimentation chronique persistent encore
aujourd'hui pour plus de 800 millions d'êtres humains. Quant aux inno
vations institutionnelles et financières de 1974, seules quelques-unes ont
survécu : le cma et, avec difficulté, le fida.
L'expérience ainsi acquise et la conjoncture internationale récente
ont probablement contribué à donner d'autres ambitions au Sommet
mondial de l'alimentation de novembre 1996. Certes, il s'agissait,
comme en 1974, d'alerter l'opinion et de réunir des volontés politiques
communes pour redéfinir les grands axes de la stratégie mondiale de
lutte contre la faim dans un nouveau contexte. Mais ce Sommet n'avait
pas, parmi ses objectifs déclarés, ceux de modifier le dispositif institu
tionnel existant pour le rendre plus efficace, ni de mobiliser de nouvelles
ressources financières, pas plus que de reformuler les priorités et les pr
ogrammes de la F АО.
Certains, les pays en développement notamment, auraient souhaité
voir ce Sommet déboucher sur des objectifs plus ambitieux, des actions
plus concrètes et des moyens accrus. D'autres, qui étaient farouchement
opposés à la création de nouvelles structures institutionnelles et à de
nouveaux engagements financiers, auront sans doute été satisfaits de
voir ce Sommet se cantonner à des analyses approfondies des problèmes
et des stratégies : il en est résulté des engagements de nature générale,
peut-être réalistes, mais certainement modestes devant l'ampleur du
drame de la faim dans le monde.
Alors que pendant près de trois ans, la fao a consenti des efforts
considérables pour la préparation de ce Sommet, on peut légitimement
se demander quelles seront les « retombées » de cette entreprise sur ses
domaines d'action prioritaires et sur son rôle futur dans le dispositif ins
titutionnel du système des Nations Unies. Comme cet article tentera de
le montrer, ces retombées sont en fait déjà notables, si on place ce Som
met dans une plus large perspective et dans le cadre d'un processus
engagé par cette organisation depuis plusieurs années.
Nombre de problèmes touchant à la sécurité alimentaire et au déve
loppement agricole et rural ne peuvent trouver de solution durable si on
ne dépasse pas le cadre sectoriel de l'alimentation et de l'agriculture et si
une volonté politique commune ne s'exprime pas au plus haut niveau :
celui des chefs d'État et de gouvernement et non plus seulement celui
des ministres responsables de ce secteur qui se réunissent régulièrement
dans les enceintes de la fao. C'est seulement à ce niveau qu'il sera pos
sible d'arbitrer rationnellement et équitablement des conflits tels que,
par exemple, ceux qu'on observe souvent entre les intérêts du secteur Quels enjeux pour la FAO ? 587
agricole et les impératifs macro-économiques, entre les producteurs et
les consommateurs, entre la nécessité de centraliser les filières pour
nourrir les villes et celle de préserver la diversité rurale, entre l'obliga
tion d'améliorer la productivité agricole et celle de protéger les res
sources naturelles et l'environnement, entre les zones à haut potentiel
agricole et les zones marginales, etc.
Ces conflits s'articulent suivant une problématique agricole et al
imentaire propre à chaque pays. Ils ont pris cependant des dimensions
internationales croissantes non seulement par le développement et la
libéralisation des échanges mais aussi à cause des guerres et les déplace
ments de populations, ainsi que par les interactions multiples de l'agri
culture, des forêts et des pêches avec l'équilibre écologique de la planète.
Est-ce à dire que la fao doit sortir de son cadre sectoriel d'agence spé
cialisée des Nations Unies pour essayer d'apporter des solutions durab
les aux problèmes de son secteur, solutions nécessairement politiques ?
La fao était restée relativement peu politisée au cours des dernières
décennies (peut-être parce que I'urss n'en faisait pas partie) et cherchait
surtout à donner des réponses techniques aux problèmes agricoles et al
imentaires. Ses organes directeurs l'encourageaient d'ailleurs dans cette
voie. Depuis quelques années cependant, les dimensions politiques des
problèmes abordés par la fao ont pris une importance accrue dans ses
débats et ses activités. Le Sommet mondial de l'alimentation en a été la
dernière illustration.
Ce Sommet va évidemment influencer les activités futures de cette
institution. Mais va-t-elle devenir essentiellement une agence de lutte
contre la faim, sous l'influence d'un directeur général africain? Ce
n'était pas l'intention de son organisateur. En fait un rééquilibrage des
priorités avait été amorcé en face de la persistance de l'insécurité aliment
aire, problème qui occupe la fao depuis sa création. Le Sommet a
donné au plus haut niveau le poids politique nécessaire à l'accomplisse
ment de ce processus.
Un défi, plus vaste celui-là, qui intéresse également riches et pauvres,
est celui d'assurer la sécurité et un développement durable non seulement
de l'alimentation mais aussi de l'agriculture. Certes, ces deux volets du
mandat de la fao se recoupent et peuvent se renforcer mutuellement.
Mais les conditions nécessaires à la sécurité et au développement durable
de l'un ne sont pas suffisantes pour ass

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