Aspects théoriques de l urbanisation - article ; n°45 ; vol.12, pg 99-113
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Aspects théoriques de l'urbanisation - article ; n°45 ; vol.12, pg 99-113

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Description

Tiers-Monde - Année 1971 - Volume 12 - Numéro 45 - Pages 99-113
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 102
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Augusto J. Silvany
Aspects théoriques de l'urbanisation
In: Tiers-Monde. 1971, tome 12 n°45. pp. 99-113.
Citer ce document / Cite this document :
Silvany Augusto J. Aspects théoriques de l'urbanisation. In: Tiers-Monde. 1971, tome 12 n°45. pp. 99-113.
doi : 10.3406/tiers.1971.1749
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1971_num_12_45_1749ASPECTS THÉORIQUES
DE L'URBANISATION
par Augusto J. Silvany*
l'urbanisation d'après les modèles historiques
II est couramment admis qu'on ne peut pas attendre, dans les pays
sous-développés, la répétition des modèles historiques d'urbanisation
des pays de l'Europe occidentale. Certains auteurs considèrent que
ces modèles ne peuvent offrir qu'une explication partielle de l'urbani
sation actuelle des pays en voie de développement (i).
On admet aussi que l'urbanisation actuelle des pays développés
n'est pas susceptible de fournir un modèle d'urbanisation future
* Economiste au Centre de Planification de Développement économique des Nations
Unies, New York; ancien professeur de la Faculté d'Economie de l'Université fédérale de
Bahia; ancien directeur de la S.U.D.E.N.E. pour l'Etat de Bahia (Brésil).
(i) Le Séminaire sur l'Urbanisation, qui s'est tenu à Pittsburg sous le patronage des
Nations Unies, a montré très clairement qu'il faut se garder de trop se baser sur des obser
vations historiques qui portent sur des faits qui se sont passés ailleurs. « Tout faire découler
d'une théorie des développements passés et considérer cette théorie comme entièrement appli
cable dans le présent et dans des conditions prévisibles peut amener à de fausses conclusions »,
Nations Unies, Report of the United Nations Interregional Seminar on Development Policies and
Planning in Relation to Urbanisation, op. cit., p. 17.
David Owen (Urbanization in the Developing World, in The goals for Urban America,
Brian, J. L. Berry and Jack Meltzer, Spectrum Book, New York, 1964, p. 24) prend une
position semblable. J. Medina Echeverria et Philip M. Hauser, dans le rapport du Sémi
naire sur Les problèmes d'urbanisation en Amérique latine ont aussi attiré l'attention sur l'impor
tance d'une « attitude de surveillance et de prudence critique devant des doctrines élaborées
dans un milieu très différent ». Ils prennent, vis-à-vis des conclusions du Séminaire de
Bangkok sur L'urbanisation en Asie, une attitude intermédiaire, au moment de comparer
l'urbanisation latino-américaine aux modèles européens et nord-américains. Ils affirment :
« L'expérience du phénomène d'urbanisation, malgré son éloignement de
quelques modèles bien connus en Europe et aux Etats-Unis, n'en est pas aussi lointaine
que le sont les résultats enregistrés en Asie; peut-être cette expérience se trouve-t-elle à
mi-chemin entre les deux cas », Nations Unies, Unesco, Urbanisation in Latin America,
Proceedings of joint O.N.U. /Unesco Seminar on Urbanization Problems in
Santiago de Chile, juillet 1959, Paris, éd. Ph. M. Hauser, 1961, p. 20.
99 AUGUSTO J. SILVANY
des pays sous-développés, bien qu'elle puisse fournir des indications
sur les difficultés éventuelles pour l'avenir des grandes villes industrielles.
Dans le modèle européen, on peut dire schématiquement que l'urba
nisation s'est faite en même temps qu'une rapide industrialisation,
l'augmentation de la productivité et de la production dans l'agriculture
et l'expansion des exportations. Le secteur agricole a ainsi été capable
de libérer de la main-d'œuvre et d'augmenter sa production. L'industrie
manufacturière, les activités localisées dans les centres urbains ont créé
suffisamment d'emplois pour résorber une population urbaine en
croissance.
Ces circonstances favorables ont augmenté la capacité d'investi
ssement de chaque économie qui a pu alors créer l'infrastructure urbaine
nécessaire.
Dans les pays actuellement en voie de développement, l'urbanisation
se fait dans des circonstances bien différentes. D'une part le secteur
agricole, ou augmente sa production à un rythme très lent, ou ne l'au
gmente pas du tout; les améliorations de productivité sont peu import
antes, et il y a une prédominance des activités à faible rentabilité avec
une haute densité de main-d'œuvre.
Sous cette forme, l'exode rural ne peut pas être considéré comme dû
à l'introduction de meilleures technologies dans l'agriculture, c'est-à-
dire à celles qui présentent une haute rentabilité, qui épargnent la main-
d'œuvre et qui sont ainsi susceptibles d'augmenter la productivité et la
production agricole.
D'autre part l'industrialisation, encore à ses débuts dans beaucoup
de pays sous-développés, se réalise selon un rythme relativement lent
et a tendance à utiliser des techniques à haute densité de capital.
Les nouveaux emplois créés dans de telles circonstances dans les
secteurs secondaire ou tertiaire des villes n'augmentent pas aussi rap
idement que la population active urbaine. Tout cela entraîne le désemploi
dans les aires urbaines.
Enfin les exportations des pays en voie de développement n'aug
mentent pas nécessairement à un taux satisfaisant (dans certains cas
elles sont pratiquement stagnantes) et limitent encore plus les possibil
ités de développement économique de ces pays.
ioo THÉORIQUES DE L'URBANISATION ASPECTS
LA THESE DE LA « SURURBANISATION »
La comparaison des situations schématiquement décrites ci-dessus
a permis à quelques auteurs d'arriver à la conclusion selon laquelle
l'urbanisation dans un certain nombre de pays en voie de développe
ment se fait plus rapidement que l'on ne pourrait s'y attendre en pre
nant en considération l'expérience historique. C'est dire que ces auteurs
établissent une association historique entre urbanisation et industria
lisation dans les pays développés et ce qui se passe actuellement pour
les pays sous-développés. On est toutefois en droit de douter qu'il y
ait nécessairement une relation de cause à effet (i). Ce type d'analyse
implique la discussion de ce qu'on appelle la « thèse de la sururbani
sation » par rapport au problème d'une rapide urbanisation dans les
pays sous-développés.
D'autres auteurs ont jugé plus adéquat de dire que, à un niveau
comparable d'urbanisation, les pays aujourd'hui développés avaient
une proportion plus grande de leur force de travail occupée à des acti
vités non agricoles (2).
Les comparaisons faites par certains auteurs ont d'autre part indiqué
que les pays en voie de développement sont actuellement moins indust
rialisés que les pays européens au xixe siècle, bien que dans beaucoup
de cas ils soient plus intensément urbanisés (3). On observe, d'après
les données réunies par ces derniers auteurs, qu'à la fin du xixe siècle
le niveau d'urbanisation variait dans les pays européens entre 8
et 13,8 %, tandis que la main-d'œuvre employée dans l'industrie
manufacturière oscillait entre 17 et 45 %.
Pour les pays sous-développés actuellement, le niveau d'urbani
sation (4) entre 11 et 47 % correspond à une proportion de 5,6 à 16,9 %
de main-d'œuvre masculine travaillant dans l'industrie manufacturière.
Cela justifierait l'appellation « sururbanisation » (5).
(1) Unesco - Nations Unies, Urbanisation in Latin America, op. cit., p. 42.
(2)- in Asia and Far East, « Proceedings » du
Séminaire, UN/Unesco, Bangkok, 8-18 Ag. 1956, Calcutta, 1957, p. 8.
(3) Urbanization and National Development, Malcolm D. Rivkin et Robert R. Nathan,
in Nations Unies. International Social Development Review, op. cit., (pp. 79-88), p. 84.
(4) Le niveau d'urbanisation considéré ici est le pourcentage de la population urbaine
par rapport à la population totale.
(5) Ibid., p. 84. Ces données ont été prises aux tableaux 3 et 4 de l'article cité; elles démont
rent, d'une manière générale, l'asymétrie entre les deux groupes de pays. L'article cité
en fait une étude plus adéquate, en faisant la comparaison entre pays pris séparément.
IOI AUGUSTO J. SILVANY
Ceux qui acceptent la thèse de la sururbanisation affirment que l

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