Autoconsommation et développement économique - article ; n°55 ; vol.14, pg 573-596
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Description

Tiers-Monde - Année 1973 - Volume 14 - Numéro 55 - Pages 573-596
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Germain Ndjieunde
Autoconsommation et développement économique
In: Tiers-Monde. 1973, tome 14 n°55. pp. 573-596.
Citer ce document / Cite this document :
Ndjieunde Germain. Autoconsommation et développement économique. In: Tiers-Monde. 1973, tome 14 n°55. pp. 573-596.
doi : 10.3406/tiers.1973.1947
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1973_num_14_55_1947AUTOCONSOMMATION
ET DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
par Germain Ndjieunde*
La théorie économique semble ne pas avoir porté jusqu'ici un grand
intérêt au phénomène de Pautoconsommation (i). Elle est localisée dans un
secteur bien défini de l'économie nationale, celui de l'agriculture. Depuis
la fin de la seconde guerre mondiale, on a assisté à un regain de la recherche
sur la croissance et ses inégalités ; c'est dans cette dernière catégorie d'études
que l'importance de l'autoconsommation devrait être beaucoup plus mise en
relief ; or ce n'est pas souvent le cas. L'analyse de la croissance peut être faite
sous l'un de ces aspects, par exemple à travers la contribution des trois sec
teurs de l'économie nationale, traditionnellement définis par Colin Clark, à
savoir le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire. Bien
entendu, l'agriculture étant l'activité prédominante du primaire, c'est
sa contribution à la croissance qui peut être prise en considération. Cette aut
oconsommation est une composante de la production agricole nationale qui est
ainsi saisie globalement pour expliquer la contribution de l'agriculture à la
croissance. On raisonne ainsi en terme global. Notre propos ici n'est pas de
faire le procès d'un tel raisonnement mené globalement; on peut cepen
dant noter que si l'autoconsommation semble ne pas avoir retenu beaucoup
l'attention jusqu'ici c'est pour de multiples raisons dont deux paraissent déter
minantes : d'abord le problème de sa mesure et ensuite son importance rela
tive selon les niveaux de développement (2). En ce qui concerne le problème
de la mesure, les chiffres donnés sur le plan statistique sont souvent approxim
atifs, et on comprend que pour des chercheurs scrupuleux, l'analyse de cette
autoconsommation semble aléatoire et ne présente pas un grand intérêt. Néan-
* Chargé d'enseignement à la Faculté de Droit et de Sciences économiques de Yaounde.
(1) A propos de cette négligence de l'analyse de l'autoconsommation, C. Vimont écrit
en effet : « L'autoconsommation a été peu étudiée par la théorie économique; elle n'a été
abordée qu'indirectement dans les recherches sur la théorie de l'échange au xixe siècle et
sur les structures sociales au xxe siècle {Dictionnaire des Sciences économiques, Jean Romeuf,
Paris, Presses Universitaires de France, p. 101).
(2) Ces problèmes sont examinés dans les pages suivantes.
573
т. m. 55 37 TIERS MONDE
moins, l'étude de l'autoconsommation mérite d'être faite, compte tenu de sa
disparité dans différentes économies nationales ou de son évolution avec le
niveau de développement. Mais au préalable, il faut d'abord situer ou cerner
ce phénomène de en le définissant. A cet égard, A. Cam-
biaire (i), un des rares auteurs ayant étudié ce phénomène en France, écrit :
« Le terme autoconsommation vise l'ensemble des phénomènes autarciques :
utilisation sur place des produits de la ferme. »
L'autoconsommation concerne au premier titre le secteur agricole et
représente la production directement consommée par l'agriculteur et qui
n'est donc pas commercialisée. La plupart des auteurs ainsi que les Bureaux
de Statistiques agricoles dans différents pays s'accordent sur cette définition (2).
Ce terme autoconsommation est parfois employé aussi (mais très rarement),
pour désigner dans le cas des pays sous-développés les produits agricoles
consommés à l'intérieur du pays par opposition aux autres
exportés (3). Nous n'allons retenir que la définition généralement admise qui
considère l'autoconsommation comme la partie de la production agricole non
commercialisée et qui est directement consommée par les producteurs. Notre
étude portera respectivement sur la détermination du niveau de l'autoconsom
mation dans une économie nationale, sur son explication dans les divers
types d'économie, et sur les leçons qu'on peut tirer de l'importance de l'aut
oconsommation dans certaines économies.
I. — La détermination du niveau de l'autoconsommation
Comme nous l'avons dit précédemment, règne prin
cipalement dans le domaine de l'agriculture; secteur qui constitue souvent la
principale activité dans les premières phases du développement. Déterminer
le niveau de l'autoconsommation revient à mesurer l'importance de cette
(1) A. Cambiaire, U autoconsommation agricole en France, thèse, Montpellier, éd. Armand
Colin, 1952, p. 11.
(2) Quelques exemples :
a) I. Livingstone, dans An introduction to Economies for africa, London, Heinemann,
1969, p. 42, écrit : « C'est la production agricole non commercialisée et qui est directement
consommée par le producteur. »
b) Les services statistiques du département américain de l'Agriculture la définissent
ainsi : « Valeur de la production de la ferme directement consommée dans les ménages où
elle a été produite » {Farm Income situation, Economie Research Service U.S. Department of
Agriculture, juillet 1971, p. 13).
(3) C'est ce qu'a fait Ph. Hugon, Analyse du sous-développement, Paris, Presses Universit
aires de France, p. 218, en appelant autoconsommation les produits vivriers consommés
localement même si commercialisés par opposition aux agricoles de la grande
exportation (cacao, café, etc.).
574 DOCUMENTATION
dernière dans une économie nationale. Or, cette autoconsommation visant
surtout les formes de vie autarcique qui existent beaucoup plus dans les
premières phases du développement économique, tout laisse supposer que le
niveau de l'autoconsommation dans une économie nationale dépendra du
degré de transformation de cette dernière. Et à cet égard beaucoup de raisons
semblent militer en faveur de son importance dans les pays jeunes ou sous-
développés, alors que dans les pays beaucoup plus transformés ou développés
elle sera faible. Nous pouvons vérifier ceci en examinant les statistiques rela
tives à ce sujet et en les appréciant du point de vue de la mesure.
A) Les statistiques relatives à Г autoconsommation
Généralement les chiffres sur l'autoconsommation sont donnés par les
différentes statistiques nationales en valeur absolue. Mais l'importance rela
tive de l'autoconsommation dans une économie nationale peut être appréciée
de diverses façons : en évaluant cette autoconsommation par rapport à la
production agricole totale ou par rapport à la production intérieure brute,
ou encore par rapport au produit intérieur brut.
Par référence au niveau de développement économique atteint, nous pou
vons prendre deux types de pays :
— un premier groupe de pays dits sous-développés ;
— un second de pays développés.
i° U importance de Г 'autoconsommation dans les pays sous-développés.
Nous pouvons apprécier cette importance en prenant un échantillon cons
titué par des pays africains appartenant à des zones géographiques et linguis
tiques diverses comme les pays d'expressions française et ceux d'expression
anglaise.
a) Cas de deux pays ď expression française comme la Câte-d' Ivoire et le Cameroun.
— A partir des données fournies par les comptes économiques (i) de ces
pays nous avons pu dresser les tableaux de la page suivante qui nous donnent
une idée de l'autoconsommation dans ces pays.
On constate à la lumière de ces tableaux que l'autoconsommation est
assez élevée dans les deux pays compte tenu de son pourcentage par
rapport à la production intérieure brute. En effet, ce passe de
21,5 % en i960 à 14,7 en 1967 pour la Côte-d'Ivoire, et de 34 % en 1959
(1) Sources : Pour la Côte-d'Ivoire, Les comptes de la nation, comptes révisés, Abidjan,
1969.
Pour le Cameroun, Les comptes économiques, publiés annuellement par la Direction de la
Statistique d

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