Baccalauréats, biométrie et niveau mental - article ; n°3 ; vol.3, pg 203-214

G. Olivier, F. Bressac, J. Chataigner

Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1976 - Volume 3 - Numéro 3 - Pages 203-214
Conclusions et résumé. 1. — Lors de leur examen à l'Armée, à l'âge de 21 ans 11 mois, 869 bacheliers parisiens avaient une stature de 175,9 cm et un poids de 67,5 kg. Les 2/5e des parents étaient des cadres supérieurs ou exerçaient une profession libérale. 2.— Le milieu social intervient de façon moindre sur les caractères physiques des bacheliers que sur ceux de la population générale. 3. — Par suite de l'association des caractères physiques aux résultats des tests, nous pensons qu'il existe un parallélisme lâche entre développement physique et développement mental, sans savoir si c'est le milieu ou l'hérédité qui est en cause ; les deux doivent s'associer.
Summary. The study of 87 Parisian « bachelors » enabled the following reports : — There are great differences, physical and mental, between the different « baccalauréats », as long as one can judge through the Army tests. — The social environment has a lesser influence on the physical characteristics of the « bachelors » than on those of the total population. — The association between the physical characteristics and the results of the tests leads us to think that there is a loose parallelism between physical and mental development, without knowing which is the cause : heredity or environment ; both are associated.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: BULLETINS_ET_MEMOIRES_DE_LA_SOCIETE_D-ANTHROPOLOGIE_DE_PARIS0
• Publié le: 01 janvier 1976
• Nombre de lectures: 9
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

J. Chataigner
Georges Olivier
F. Bressac
Baccalauréats, biométrie et niveau mental
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XIII° Série, tome 3 fascicule 3, 1976. pp. 203-214.
Résumé
Conclusions et résumé. 1.— Lors de leur examen à l'Armée, à l'âge de 21 ans 11 mois, 869 bacheliers parisiens avaient une
stature de 175,9 cm et un poids de 67,5 kg. Les 2/5e des parents étaient des cadres supérieurs ou exerçaient une profession
libérale. 2.— Le milieu social intervient de façon moindre sur les caractères physiques des bacheliers que sur ceux de la
population générale. 3. — Par suite de l'association des caractères physiques aux résultats des tests, nous pensons qu'il existe
un parallélisme lâche entre développement physique et développement mental, sans savoir si c'est le milieu ou l'hérédité qui est
en cause ; les deux doivent s'associer.
Abstract
Summary. The study of 87 Parisian « bachelors » enabled the following reports : — There are great differences, physical and
mental, between the different « baccalauréats », as long as one can judge through the Army tests. —The social environment has
a lesser influence on the physical characteristics of the « bachelors » than on those of the total population. — The association
between the physical characteristics and the results of the tests leads us to think that there is a loose parallelism between
physical and mental development, without knowing which is the cause : heredity or environment ; both are associated.
Citer ce document / Cite this document :
Chataigner J., Olivier Georges, Bressac F. Baccalauréats, biométrie et niveau mental. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, XIII° Série, tome 3 fascicule 3, 1976. pp. 203-214.
doi : 10.3406/bmsap.1976.1851
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1976_num_3_3_1851DEMOULIN F.
Bull, et Mém. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, t. 3, série XIII, 1976, pp. 203-214
BACCALAURÉATS, BIOMÉTRIE ET NIVEAU MENTAL
par G. Olivier, F. Bressac et J. Chataigner
La présente recherche a été effectuée pour compléter l'étude de l'un de
nous sur les différences physiques et mentales entre groupes sociaux. De
plus, les étudiants français ont été rarement étudiés pour leurs caractères
propres : rappelons cependant l'étude de Sutter, Izac et Toan (1958) sur la
stature des Polytechniciens, étude prolongée par la thèse d'Ignazi (1966) ;
également le travail de Khérumian et Schreider (1963) sur des étudiants
parisiens.
Durant l'année 1975, nous avons fait remplir des questionnaires aux bachel
iers parisiens qui se présentaient au Centre de Sélection de Vincennes ;
nous avons recueilli ainsi des renseignements sur leur situation scolaire et
familiale ; nous les avons complétés par les données physiques et mentales
habituellement relevées dans les Centres de Sélection. Les âges des sujets
varient de 17 à 27 ans, selon qu'ils ont devancé l'appel ou qu'ils ont bénéficié
ou non d'un sursis ; mais l'âge moyen est voisin pour chaque baccalaur
éat. Les documents rassemblés fournissent les renseignements recherchés
sur le rôle du milieu social, également sur les différences entre baccalauréats
et sur l'orientation scolaire.
RÉSULTATS
Nos résultats ne valent que pour notre échantillon et pourraient diffé
rer dans une autre région française. Le tableau 1 donne la statistique par
baccalauréat. Pour opérer sur des échantillons suffisants, nous avons
regroupé les bacheliers A et В (littéraires), également les bacheliers techni
ques, auxquels nous avons joint 36 bacheliers E) ; au préalable nous nous
sommes assurés qu'ils présentaient entre eux des différences mineures. Par
la suite, nous avons relevé un échantillon supplémentaire de bacheliers E
et techniques, afin de mettre en évidence les différences entre eux (tableau
annexe 6). Enfin le détail des tests qui entrent dans la composition du Niveau
mental porte sur des effectifs plus faibles : car, dans un premier temps,
nous nous étions contentés du Niveau mental global ; ensuite, et pour mieux
interpréter nos résultats, nous avons relevé le détail des tests des sujets,
sans les retrouver tous.
Le tableau 1 montre clairement que les bacheliers С obtiennent de meil
leures notes de tests ; ceci n'est pas surprenant puisqu'il s'agit du baccalau- V*. Ví. Ví.
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réat vers lequel on pousse les élèves les plus brillants ; mais cela n'explique
pas qu'ils soient nettement plus grands que les autres. Les bacheliers techni
ques sont plus petits et plus corpulents (sans les bacheliers E, leurs notes de
tests seraient légèrement moins bonnes : Niveau mental à 48.9). Les bachel
iers D sont moyens en tout.
Les bacheliers littéraires sont plus longilignes (plus étroits) et ont d'in
explicables moins bonnes notes de tests que les autres bacheliers. Il existe
certaines différences d'âge d'un baccalauréat à l'autre ; il en est de même
pour la dimension des familles : les fratries des bacheliers С sont plus nomb
reuses ; le rang de naissance des bacheliers D et techniques est plus faible
(il y a donc plus d'aînés, ce qui va habituellement de pair avec une corpu
lence plus forte).
Enfin, l'examen des origines sociales montre des différences flagrantes
( X2 à 114 pour 9 degrés de liberté) ; en schématisant, nous pourrions dire
que les bacheliers С sont surtout des fils de cadres supérieurs et les bachel
iers techniques des fils d'ouvriers. Si l'on réunit les cadres moyens à la
catégorie « employés et commerçants », on définit des classes moyennes
dont la proportion varie peu d'un baccalauréat à l'autre. Pour déterminer
ces catégories socio-professionnelles lorsque les deux parents travaillent,
nous avons interprété les réponses de la façon suivante : si l'un des deux
parents a un emploi manuel, le sujet est considéré comme fils d'ouvriers ;
si l'un des deux parents est cadre supérieur et l'autre non, le sujet est classé
fils de cadre supérieur. Dans 6 % des cas, les parents étaient retraités, ou
décédés, ou bien il y a eu refus de réponse.
Il existe trois ordres de différences : physiques, mentales et sociales.
Il va falloir rechercher si elles sont liées et quelle explication peut être
donnée.
Enfin la comparaison de nos données avec celles de Khérumian et
Schreider sur des étudiants parisiens montre que l'accroissement séculaire
de stature n'a pas atteint 2 cm en 23 ans chez les étudiants et qu'une ten
dance vers un type plus longiligne se dessine actuellement.
Différences sociales.
La première explication qui vient à l'esprit, en présence de nos cons
tatations, est d'invoquer le milieu social des bacheliers C, puisqu'ils sont
plus souvent fils de cadres supérieurs, ce qui pourrait expliquer leurs meil
leurs résultats.
Pour nous en assurer, nous avons rangé les 870 bacheliers en 3 catégor
ies sociales (tableau II). Nous constatons alors la classique « stratification
sociale des caractères biologiques » (Schreider, 1964), déjà signalée sur les
étudiants parisiens par Khérumian et Schreider (1967) : plus grande stature
des catégories favorisées, plus forte corpulence des autres ; ces différences,
bien établies par ailleurs, ne sont pas naturelles, car l'opulence pourrait
entraîner de la corpulence et c'est l'inverse que l'on constate (à l'âge des
bacheliers).
Par contre, nous avons la surprise de trouver à peu près les mêmes i X
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capacités mentales dans chaque groupe social : tout se passe comme si le
milieu socio-économique intervenait sur le physique, et non le milieu socio
culturel sur le développement mental. Cela n'est sans doute qu'une appar
ence, due à la composition des échantillons : les bacheliers issus de la
classe ouvrière représentent une sélection des meilleurs,