Bilan et perspectives des stratégies d insertion dans l industrie électronique mondiale : le cas des NPI - article ; n°107 ; vol.27, pg 669-685
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Bilan et perspectives des stratégies d'insertion dans l'industrie électronique mondiale : le cas des NPI - article ; n°107 ; vol.27, pg 669-685

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Tiers-Monde - Année 1986 - Volume 27 - Numéro 107 - Pages 669-685
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Robert Frouville
Jean-Louis Perrault
Bilan et perspectives des stratégies d'insertion dans l'industrie
électronique mondiale : le cas des NPI
In: Tiers-Monde. 1986, tome 27 n°107. pp. 669-685.
Citer ce document / Cite this document :
Frouville Robert, Perrault Jean-Louis. Bilan et perspectives des stratégies d'insertion dans l'industrie électronique mondiale : le
cas des NPI. In: Tiers-Monde. 1986, tome 27 n°107. pp. 669-685.
doi : 10.3406/tiers.1986.4411
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1986_num_27_107_4411- UNE PERSPECTIVE SECTORIELLE III.
BILAN ET PERSPECTIVES
DES STRATÉGIES D'INSERTION
DANS L'INDUSTRIE ÉLECTRONIQUE
MONDIALE :
LE CAS DES NOUVEAUX PAYS INDUSTRIALISÉS
par Robert Frouville* et Jean-Louis Perrault*
INTRODUCTION1
Jusqu'au milieu de la décennie 70, l'on a admis que l'objectif principal d'une
stratégie d'industrialisation était la construction d'un appareil industriel semb
lable à celui qui existait dans les pays développés. On obtenait la « photo
graphie » de cet appareil industriel d'un pays développé grâce à son tel
Le TEi d'un pays non industrialisé comprenait de nombreuses cases vides, et
l'objectif consistait à « noircir » la matrice interindustrielle
de ce pays. Depuis la fin de la décennie 60, les conditions de fonctionnement
des systèmes industriels nationaux ont été profondément bouleversés sous
l'influence de deux types de facteurs :
(i) L'émergence et la diffusion de plus en plus massive de procédés électro
niques qui bouleversent les conditions de fonctionnement interne du sys
tème industriel;
(ii) La mondialisation des branches industrielles résultant de l'action aut
onome des firmes, quel que soit leur pays d'origine.
De plus en plus, la logique de fonctionnement des industries se définit à un
niveau qui est directement mondial. Certaines branches électroniques qui sont
* GERDic, Centre de développement de l'Université de Rennes.
1. Cet article a bénéficié des réflexions menées au sein du réseau électronique, animé par
Marc Humbert, dans le cadre du Centre d'Etudes et de Recherche pour une Economie
appliquée (cernea), et dont sont membres J.-B. Zimmerman (cerem), M. Delapierre (cerem).
A. Gaule (irep-D) et R. Chaponnière (irep-D). Il s'appuie sur une problématique originale
définie au gerdic mais doit beaucoup à la confrontation de ces concepts avec les optiques
souvent divergentes des autres membres.
Revue Tiers Monde, t. XXVII, n<> 107, Juillet-Septembre 1986 670 R. FROUVILLE ET J.-L. PERRAULT
les dernières nées du système industriel se définissent immédiatement sur une
base mondiale et non plus nationale2. Les conséquences sont importantes.
D'abord aujourd'hui, il n'existe plus de système industriel national fonction
nant de manière autonome dans un espace clos. Pour les pays faiblement indust
rialisés, il n'y a plus de modèle qu'il s'agirait de reproduire. Ensuite, pour un
nombre de plus en plus important de produits, les normes concernant les pro
duits eux-mêmes et les conditions de leur production sont définies au niveau
d'une branche dont la logique de fonctionnement est directement mondiale.
Enfin, dans chaque branche que l'on peut définir, un nombre limité de firmes,
généralement des firmes mondiales (fm)3 d'origines nationales diverses, défi-?
lussent les normes en vigueur dans la branche. Ce sont ces firmes qui détiennent
les techniques et le savoir-faire au niveau de la branche et qui généralement les
font évoluer.
Pour un pays en voie d'industrialisation, il peut sembler exister un choix
entre deux stratégies. Une stratégie d'insertion dans le système mondial, c'est-à-
dire une soumission aux normes définies par le système mondial avec la volonté
de maîtriser ces normes et de produire de manière compétitive sur le marché
mondial. Il s'agira alors de choisir de manière judicieuse les branches qui cons
titueront le point d'entrée dans le système industriel mondial.
Ou alors, une stratégie plus autonome et indépendante. Il s'agirait de mobil
iser les capacités nationales en matière de recherche, de savoir-faire technique,
et de de production pour effectuer un rattrapage technologique sur
une base purement nationale (les technologies nécessaires sont achetées auprès
des détenteurs) et parvenir ainsi à produire de manière aussi efficace que les
firmes de la branche mondiale. Mais cette deuxième alternative risque d'être
illusoire. En effet, ne consiste-t-elle pas à « refuser la prise en compte des mutat
ions opérées (technologiques et idéologiques) dans le modèle de référence et
d'autre part à sous-estimer la véritable portée des contraintes4 » ? Le risque est
élevé de décrochage technologique par rapport à la norme mondiale. La produc
tion nationale se ferait alors à des conditions nettement moins efficaces que celle
du marché mondial.
Ces branches sont devenues importantes quantitativement par la place
qu'elles ont prises au sein de l'activité manufacturière. Ainsi, le marché mond
ial de l'électronique est estimé à 424 milliards de dollars. Depuis i960, la part
de la production électronique dans la valeur ajoutée de l'industrie manufact
urière est croissante pour les cinq principaux pays industriels. Pour la rfa dont
la part est plus faible, elle passe de 3,8 % en i960 à 7,6 % en 1983. L'avance
des Etats-Unis est considérable, car cette part passe de 8,7 % en i960 à 24,9 %
en 1985. Ainsi l'électronique est déjà devenue une industrie dominante dans
les pays industriels avancés et plus particulièrement aux Etats-Unis.
Mais cette importance de l'électronique ne se mesure pas seulement de
manière quantitative : elle est aussi qualitative. Les procédés électroniques se
diffusent rapidement dans l'ensemble des activités économiques, concernant à
la fois les industries manufacturières traditionnelles et les secteurs produisant
des services marchands et non marchands. Cette diffusion de l'électronique
2. Voir l'article de Marc Humbert dans cette livraison.
3.les travaux du cerem et du gerdic.
4. Moïses Ikonicoff, Projet de développement : actions et modèle de référence, Tiers-
Monde, t. XXVI, n° 104, octobre-décembre 1985. l'industrie électronique mondiale 671
détermine des gains de productivité élevés, dans tous les secteurs. Ajoutons
enfin que chacune des branches électroniques précédemment définies, sont
dominées par un nombre limité de grandes firmes, plus ou moins organisées
en oligopole mondial.
Pour tenter de répondre aux questions concernant la stratégie des ped face
aux conditions nouvelles de l'industrialisation, nous essaierons de résumer le
plus fidèlement possible les expériences de quelques pays en développement6
ayant une expérience réelle, quoique relativement récente parfois, en matière de
production électronique. Nous proposerons un bilan concernant les deux
questions précédentes. essaierons enfin de montrer les contraintes
actuelles concernant l'entrée des ped dans les branches électroniques, et nous
proposerons quelques réflexions concernant les perspectives d'avenir.
I. — Les stratégies d'entrée dans les branches de l'électronique
Les stratégies d'entrée dans l'électronique diffèrent selon les pays. Dans le
cas de la Corée, de Singapour, de la Malaisie et de Taïwan, la part de l'indust
rie des composants est prépondérante. Dans ces pays, le démarrage de électronique consiste en une ouverture aux investissements étrangers qui
s'orientent prioritairement vers la production « délocalisée » de composants
électroniques. Dans un deuxième temps, ces pays se diversifient vers l'électr
onique grand public. Actuellement, la Corée et Singapour tentent de remonter
la « filière » vers les secteurs de l'électronique professionnelle et les composants
évolués. Nous tenterons de vérifier cette chronologie dans le deuxième para
graphe. Le Mexique et la Thaïlande sont relativement nouveaux dans les
branches électroniques, et se cantonnent pour l'instant dans l'électronique
grand public, où le rôle des firmes étrangères est très important.
Deux pays, l'Inde

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents