C. L. Ebeling, Linguistic Units.  ; n°1 ; vol.1, pg 107-109
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L'Homme - Année 1961 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 107-109
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Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Joseph Verguin
C. L. Ebeling, Linguistic Units.
In: L'Homme, 1961, tome 1 n°1. pp. 107-109.
Citer ce document / Cite this document :
Verguin Joseph. C. L. Ebeling, Linguistic Units. In: L'Homme, 1961, tome 1 n°1. pp. 107-109.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1961_num_1_1_366348COMPTES RENDUS
C. L. Ebeling, Linguistic Units, La Haye, Mouton, i960, 145 p., 12 fi.
L'auteur du présent ouvrage, publié dans la collection « Janua Linguarum », considère la
langue comme un « code ». Elle se définit comme un ensemble de règles que les membres d'une
même communauté linguistique utilisent pour établir leurs propres textes et pour interpréter
ceux des autres membres. Dès lors le linguiste doit reconnaître un rôle essentiel à l'informateur
puisque deux choses lui sont directement accessibles : l'énoncé et l'interprétation qu'en donne
un membre de la communauté linguistique en cause. C'est cette interprétation qui permettra
de dégager les règles du code. Mais, en définitive, le but que doit poursuivre le linguiste est
de résoudre un ensemble (continuum) en unités distinctes tant du point de vue phonique
que du point de vue sémantique. Un parallélisme rigoureux existant entre les deux opérat
ions, on pourrait théoriquement commencer par l'une ou par l'autre, mais pour des raisons
pratiques évidentes l'analyse formelle précède l'analyse sémantique. L'auteur adopte donc
ce plan.
Dans le premier chapitre, Paradigmatic delimitation of Phonemes, à propos du procédé en
trois temps couramment utilisé dans l'analyse phonologique, M. Ebeling commence par un
examen critique des positions opposées de Jakobson et de Martinet en ce qui concerne l'ana
lyse du phonème en traits distinctifs. Il en conclut qu'il faut soumettre les traits distinctifs
à un test qui prouve leur valeur fonctionnelle. Ce test n'est autre que celui de la commut
ation appliqué au niveau du trait distinctif . Ce dernier est par ailleurs considéré comme une
« qualité », c'est-à-dire n'existant que si son contraire peut apparaître dans un même contexte.
Il s'agit donc, dans une forme donnée, de substituer tous les traits distincts possibles les uns
aux autres afin de déterminer les « qualités fonctionnelles » du phonème en cause. C'est en
définitive l'attitude de l'informateur qui nous renseigne sur le statut à accorder aux diffé
rentes réalisations. Ce procédé d'analyse se trouve bientôt en face de problèmes bien connus
comme celui de la division des sons en consonnes et voyelles. L'auteur pense qu'il n'y a pas de
dimension allant de la voyelle à la consonne, mais plutôt deux dimensions disparates et
qu' « en conséquence il n'y a pas non plus de zone de transition ».
Abordant le problème de la « marginalité », l'auteur constate que les éléments marginaux
sont généralement laissés de côté lorsqu'on établit le système phonologique d'une langue.
Mais une description qui se veut complète ne doit pas les omettre. L'analyse doit indiquer
« non seulement les frontières entre les phonèmes mais aussi les frontières entre les phonèmes
et les sons qui n'entrent pas dans le système, c'est-à-dire les extérieures du système.
Toute langue peut utiliser incidemment les aires vides, remplir un trou... ».
Dans le second chapitre l'auteur passe du plan paradigmatique au plan syntagmatique
où l'un des problèmes dominants est celui de l'interprétation monophonématique ou bipho- 108 COMPTES RENDUS
nématique d'une forme. La position de Troubetzkoy à cet égard est examinée ainsi que
celle de Martinet. L'auteur reproche à ce dernier de mêler des critères phonétiques et des
critères fonctionnels. Il n'accepte pas non plus le critère hjelmslevien de la plus grande
simplicité possible dans la description. M. Ebeling pense, en bref, que, dans les différentes
théories émises jusqu'ici, l'ordre des opérations dans l'analyse est mauvais. La seule solution
à son avis est de le renverser. Revenant sur ce qu'il préconise dans le premier chapitre, il
écrit : «... Si nous pouvions trouver une méthode qui nous permette de déterminer les traits
distinctifs sans diviser auparavant la phrase en phonèmes, nous pourrions définir le phonème
comme un type particulier de groupement de traits distinctifs... » (p. 66). Cette méthode aurait,
selon lui, l'avantage de fournir une solution au problème de l'interprétation monophoné-
matique. Se refusant à considérer les traits distinctifs comme des entités additives, l'auteur
revient sur le fait qu'ils sont des « qualités » caractérisant un phonème. Deux traits opposés
ne peuvent figurer dans un même phonème, ils appartiennent nécessairement à deux pho
nèmes différents. Tout au long de ce chapitre l'auteur s'attache à montrer en outre que le
phonème n'est pas une invention de linguistes, mais qu'il est un élément essentiel fourni par
la langue elle-même et aussi que la délimitation syntagmatique des phonèmes repose sur le
même principe qui domine dans la paradigmatique, à savoir le principe du
caractère distinctif.
Rejetant le principe de l'asymétrie dans la structure linguistique, l'auteur affirme que
le sens peut être analysé aussi complètement que la forme et de la même façon. IL étudie
donc les unités sémantiques, comme les phonèmes, du point de vue paradigmatique et du
point de vue syntagmatique. Il existe un « continuum sémantique » fragmenté en formes
définies par les différentes langues, comme le « phonique » l'est en phonèmes.
Mais contrairement à ce qui se passe en phonologie où le trait distinctif est un minimum
phonologique, le trait distinctif de sens n'est pas un minimum sémantique. M. Ebeling
définit ainsi le minimum sémantique : « Semantic minimums are the ultimate semantic con
stituents which are separately interchangeable in the positions where they occur » (p. 92).
Ainsi les minimums sémantiques sont sur pied d'égalité avec les traits distinctifs en phonol
ogie. Ces se dégagent à partir de distinctions d'ordre phonique sans
que l'on doive conclure qu'une identité de son équivaut à une identité de sens. Dans le cas
d'homonymies il faut avoir recours au jugement de l'informateur. L'auteur affirme qu'en
sémantique, comme en phonologie, c'est le critère de « distinction » (discreteness) qui dirige
l'analyse. Il faut toutefois tenir compte du de « récurrence » auquel s'ajoute dans cer
tains cas celui de « commutabilité avec zéro ».
En phonologie, le phonème est l'unité intermédiaire entre le morphème et le trait dis
tinctif. Une telle unité doit exister aussi entre le morphème (sens complet) et le minimum
sémantique, on peut appeler cette unité « entité sémantique ». « Un énoncé se compose ainsi
de deux séries d'entités additives, unies les unes aux autres par les règles du code : une chaîne
de phonèmes et une succession d'entités sémantiques » (p. 104). La difficulté de délimiter
des unités tant du point de vue paradigmatique que du point de vue syntagmatique fait
que l'on a hésité à concevoir le morphème comme une unité linguistique. On ne peut cepen
dant laisser le morphème de côté. L'auteur considère que le morphème ne doit pas être
analysé uniquement du point de vue phonologique mais qu'il faut envisager son analyse
également du point de vue sémantique. Examinant les positions des bloomfieldiens et celles
de leurs adversaires (de Groot), M. Ebeling définit quant à lui le morphème comme «la plus
petite unité où le son est associé au sens », et c'est là ce qui fait l'importance du morphème en
linguistique. En effet, « c'est au niveau du morphème que la fonction sémantique de la langue
commence à opérer. Les signes linguistiques comprennent une chaîne de phonèmes (ou un
phonème) correspondant à un assemblage de minimums sémantiques (ou un seul minimum
sémantique) dans un certain arrangement ; mais les signes plus larges (mots, phrases, etc.)
ont ce caractère bilatéral parce qu'ils sont compos

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