Cent ans de démographie bas-normande - Un siècle d alternances démographiques sur le territoire
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Cent ans de démographie bas-normande - Un siècle d'alternances démographiques sur le territoire

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Au cours du XXe siècle, la Basse-Normandie a gagné 200 000 habitants. A partir des années soixante, le Calvados, et en son sein le bassin d'emploi de Caen, concentre l'essentiel de la croissance démographique régionale. Les villes tirent la croissance régionale au cours du siècle. L'agglomération de Caen a vu sa population multipliée par 4,3, celle d'Alençon par 1,7 et celle de Cherbourg par 1,6. Après plus d'un siècle de déclin prononcé, les zones rurales montrent depuis vingt ans une bonne résistance à l'exception du Bocage. Il s'agissait pourtant de la partie de l'espace rural régional la plus densément peuplée en 1901.

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Langue Français

Extrait

n° 80 - Octobre 2000
Cent ans de démographie bas-normande
UN SIÈCLE D’ALTERNANCES
DÉMOGRAPHIQUES SUR LE TERRITOIRE
n un siècle, la Basse-Normandie tiellement sur leur localisation sur le ter-
a gagné quelque 200 000 habi- ritoire qu’ils ont joué. eAu cours du XX siècle, laEtants, voyant sa population passer Basse-Normandie a gagné
de 1 200 000 à 1 400 000 personnes. Au début du siècle, la Basse-Normandie
200 000 habitants.
Cette croissance, deux fois plus faible comme la plupart des régions françaises
que celle des autres régions françaises, reste très rurale : l’essentiel de son terri-
est cependant loin d’avoir été régulière toire accueille moins de cent habitants au
A partir des annéessur les cent dernières années. Elle porte kilomètre carré. Elle se trouve d’ailleurs
soixante, le Calvados, et enen son sein la marque des grands événe- déjà confrontée à un problème d’exode
son sein le bassin d’emploi dements du siècle : exode rural, guerres de sa population campagnarde, lié tout à
Caen, concentre l’essentielmondiales, Baby-Boom et développe- la fois à la mécanisation de l’agriculture,
de la croissance démogra-ment urbain notamment. Pourtant, si au déclin de la petite industrie en zone
phique régionale.tous ces phénomènes ont influé sur le rurale et au dynamisme économique des
nombre des Bas-Normands, c’est essen- villes. Attrait de la ville certes, mais pas
Les villes tirent la crois-Mouvements démographiques de la Basse-Normandie
sance régionale au cours du
entre 1901 et 1999
siècle. L’agglomération de
14 000
Caen a vu sa population mul-
12 000
tipliée par 4,3, celle d’Alençon
10 000
par 1,7 et celle de Cherbourg
8 000 par 1,6.
6 000
4 000
2 000 Après plus d’un siècle de
déclin prononcé, les zones0
rurales montrent depuis vingt
-2 000
ans une bonne résistance à
-4 000
l’exception du Bocage. Il
-6 000
s’agissait pourtant de la partie
-8 000 de l’espace rural régional la
-10 000 plus densément peuplée en
1901- 1906 - 1911 - 1921- 1926- 1931- 1936- 1946- 1954- 1962- 1968- 1975- 1982- 1990-
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 1901.
Evolution de la population Solde naturel Solde migratoire
Source : Insee, recensements de la population de 1901 à 1999
CENT POUR CENT BASSE-NORMANDIE n° 80••••••••• •••••••••
Flux annuel moyencomme la zone la plus densément peu-
Le peuplement de la Le peuplement régional
plée de Basse-Normandie. Le reste du
Basse-Normandie en 1901 un siècle plus tard territoire manchot, à l’exception de
CHERBOURG Granville, a quant à lui déjà vu émigrer
une part importante de sa populationLE HAVRE
mais conserve, notamment dans les
zones bocagères, des densités de popula-CAEN ROUEN
GRANVILLE tion moyennes dépassant 60 habitants au
2km . Tel n’est pas le cas dans le centre et
l’est du département de l’Orne où prédo-
minent des territoires très faiblement
peuplés. A l’époque, Flers se distingue
comme la zone la plus urbanisée du
RENNES
département, loin devant Alençon et© Insee - IGN 2000 © Insee - IGN 2000
2Densité de population lissée (en habitants par km ) Argentan. Quant au Calvados, il se trou-
moins de 40 de 60 à 100 de 200 à 400 plus de 600 ve dans une situation intermédiaire.
de 40 à 60 de 100 à 200 de 400 à 600 Légèrement plus densément peuplé que
Source : Insee - Recensements de la population de 1901 à 1999
la moyenne régionale, sa population se
concentre néanmoins dans une vaste
Evolution de la population Evolution de la population moitié nord du département, le reste du
entre 1901 et 1936 entre 1936 et 1962 territoire, plus rural, affichant comme
aujourd’hui des densités faibles (notam-
CHERBOURG
ment dans le Bessin, le sud du Pays
d’Auge et de la plaine de Caen).
ROUENCAEN
ST-LO
1901-1962 :
Les campagnes se vident
Les événements de la première partie du
ALENÇON
siècle n’encouragent guère l’essor
démographique : l’émigration manchote
RENNES
s’intensifie jusqu’en 1921, la natalité
© Insee - IGN 2000 © Insee - IGN 2000
s’effondre avec les départs des jeunes
Evolution de la population Evolution de la population sur le front entre 1914 et 1918, et l’épi-
démie de grippe espagnole de 1919. Auentre 1962 et 1982 entre 1982 et 1999
total, la région perd près de 12 % de ses
habitants entre 1901 et 1921, pour n’enLE HAVRE
regagner qu’un cinquième dans l’entre
CAEN deux guerres. Pourtant, un certain dyna-
misme commence à poindre autour de
GRANVILLE
l’agglomération caennaise. Ainsi la ville
FLERS ARGENTAN de Caen voit sa population croître de
45 % entre 1901 et 1936, contre 13 %
seulement pour Cherbourg. Caen
accueille alors de nombreux travailleurs
émigrés employés dans une industrie
© Insee - IGN 2000 © Insee - IGN 2000
métallurgique en plein essor. La crois-
2Evolution moyenne de la densité lissée (en habitants gagnés par km )
sance caennaise se fait essentiellement
moins de - 4 de - 1 à 1 de 4 à 10 plus de 40
vers l’est, le long de la Côte Fleurie ende - 4 à -1 de 1 à 4 de 10 à 40
direction du Havre, alors que les cam-
Source : Insee - Recensements de la population de 1901 à 1999
pagnes continuent à perdre des habitants
encore celui de la capitale bas-norman- 4 000 personnes de plus que Cherbourg. par migration. La Manche n’échappe
de. En effet, à cette date, Caen ne comp- Grâce à sa périphérie déjà développée, le pas à ce processus de désertification des
te que 38 600 personnes, soit seulement Nord-Cotentin apparaît à cette époque campagnes. Tout son territoire est tou-
CENT POUR CENT BASSE-NORMANDIE n° 80••••••••• •••••••••ché, Cherbourg et Granville exceptés. Le
département de l’Orne, en raison d’un Une cartographie lissée
vieillissement précoce de sa population, des informations démographiques
il continue à perdre des habitants au Lire une carte n’est pas toujours simple, surtout si celle-ci reflète la
cours de cette première moitié du siècle, spécificité de chacune des communes d’une région. On voit ainsi
2 apparaître des communes mitoyennes de tailles différentes connaissant des évolutionsconservant à peine 55 habitants au km
opposées, sans pour autant que l’on puisse discerner clairement quelle évolution l’em-et une préfecture qui compte alors moins
porte sur l’autre. D’où l’idée de lisser les informations afin d’en extraire les traits domi-
de 15 000 personnes. Ainsi en quarante
nants. Pour se faire, on considère ici que la population d’une commune n’est pas
ans, la physionomie de la région a forte- concentrée dans son seul périmètre mais dans un cercle de rayon de vingt kilomètres
ment évolué avec une accentuation de la autour de son chef-lieu (soit la distance moyenne parcourue quotidiennement par les
français pour aller travailler). A tout territoire ainsi modélisé on associe donc une popu-désertification des campagnes et une
lation égale à la somme des populations des différents cercles qui le recouvrent. Lacroissance urbaine qui, en dehors de
population en un point apparaît de ce fait comme la moyenne pondérée des popula-
Caen, reste limitée. tions des communes environnantes, ce qui permet de lisser les écarts entre communes.
(pour plus d’informations sur cette méthode de représentation "Cent pour cent Basse-
Dès la sortie de la Seconde Guerre mon- Normandie" N° 72 de juin 2000).
diale, la Basse-Normandie voit sa crois-
sance s’accélérer sous l’effet du Baby-
Boom. Mais les départs de jeunes vers population de plus de 40 % entre 1936 et munes d’Argentan et Alençon voient
l’Ile-de-France affectent de plus en plus 1962. La Manche conserve globalement leur population doubler, cette dernière
fortement la région, l’essentiel des gains sur son territoire la distribution de popu- devenant ainsi, après la Seconde Guerre
de population profitant désormais aux lation qu’elle présentait au dé

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