Chronique de l A. E. D. (Association des experts démographes et diplômés de démographie générale) - article ; n°6 ; vol.24, pg 1187-1208
23 pages
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Chronique de l'A. E. D. (Association des experts démographes et diplômés de démographie générale) - article ; n°6 ; vol.24, pg 1187-1208

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Description

Population - Année 1969 - Volume 24 - Numéro 6 - Pages 1187-1208
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Daniel Courgeau
Jean-Louis Normand
Daniel Michaeli
Claude Paulet
Bernard Guillot
Si-Ahmed Taleb
Chronique de l'A. E. D. (Association des experts démographes
et diplômés de démographie générale)
In: Population, 24e année, n°6, 1969 pp. 1187-1208.
Citer ce document / Cite this document :
Courgeau Daniel, Normand Jean-Louis, Michaeli Daniel, Paulet Claude, Guillot Bernard, Taleb Si-Ahmed. Chronique de l'A. E.
D. (Association des experts démographes et diplômés de démographie générale). In: Population, 24e année, n°6, 1969 pp.
1187-1208.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1969_num_24_6_14151DE L'A. E. D. CHRONIQUE
(ASSOCIATION DES EXPERTS DÉMOGRAPHES
ET DIPLÔMÉS DE DÉMOGRAPHIE GÉNÉRALE)
L'A.E.D. regroupe les diplômés de l'Institut de démographie de l'Université
de Paris, 2, rue Cujas, Paris-5e.
La présente chronique aborde les migrations intérieures (MM. D. Gourgeau,
J. L. Normand, D. Michaeli) ; puis, les problèmes d'observation démographiques
en pays en voie de développement (MM. G. Paulet, B. Guillot, S. A. Taleb).
LES CHAMPS MIGRATOIRES EN FRANCE
Daniel Courgeau, diplômé de démographie générale, chargé
de recherches à l'I.N.E.D., résume la thèse de 3e cycle qu'il a récem
ment soutenue en Sorbonně.
Le petit nombre d'études, en France, rattachant la migration aux divers facteurs
qui la déterminent, paraît lié aux données des recensements : jusqu'en 1954, ils ne
fournissaient que les migrations entre départements de naissance et de recensement.
Ces chiffres paraissaient, à priori, difficilement utilisables pour une étude numérique.
Par contre, d'autres pays, plus riches en données statistiques (fichiers de population,
par exemple) ont permis d'élaborer divers types de modèles, essayant d'analyser
la migration, en fonction d'un nombre croissant de caractéristiques.
Modèles de migration. Nous n'envisagerons que les modèles faisant intervenir
un petit nombre de variables, reconnues d'importance
prépondérante. Un premier type de modèles, relie le nombre de migrants Yij,
entre deux zones i et j, aux populations Pi et Py des deux zones et à la distance r les
séparant, sous la forme :
к et n étant des constantes déterminées à partir des données. Ce modèle de type
Pareto a été testé sur de nombreuses données américaines, suédoises, belges, etc.,
avec succès. Son inconvénient est de ne fournir aucune explication sociologique
du phénomène étudié. Stouffer essaya de réintroduire l'individu, en considérant
9 249006 5 CHRONIQUE DE l'a. E. D. 1188
la migration comme fonction du nombre des « postes offerts » existant entre les deux
zones (intervening opportunities), cette variable remplaçant la distance physique
du modèle précédent. Si le test de ses modèles sur des données américaines, donne,
en général, de meilleurs résultats que le modèle de Pareto, Hâgerstrand, en particul
ier, trouve un ajustement équivalent, pour des données suédoises, avec ces deux
types de modèles. Son analyse du phénomène migratoire, l'amène alors à penser
que la majorité des migrations s'effectuent vers un lieu où les individus ont déjà
des « connaissances ». La migration d'une époque donnée, serait de ce fait directement
liée aux migrations antérieures : le test de cette hypothèse sur des données suédoises
fut très encourageant. Elle offre également la possibilité d'utiliser les données des
recensements français : les migrations ayant eu lieu au cours de l'année du recense
ment pourraient ainsi être proportionnelles aux migrations mesurées lors de ce
recensement.
Migrations internes en France. L'étude porte sur les recensements de 1891,
1911, 1946 et 1962. Le recensement de 1962
donne les migrants échangés entre 1954 et 1962, permettant une vérification de
l'hypothèse de Hâgerstrand.
En premier lieu, 13 départements, ne contenant pas de fort centre d'attraction,
ont été traités. Nous n'insisterons pas sur la mesure choisie de la distance : une série
de cercles concentriques centrés au département étudié et de rayon en progression
arithmétique de largeur 60 km (largeur moyenne d'un département) ont été tracés.
De plus, il est apparu comme nécessaire, de considérer à part, dans un premier
temps, les chiffres de migrants correspondant aux départements de la Seine et Seine-
et-Oise, ces étant trop importants. Par approximations successives un modèle
du type :
s'adapte correctement aux données, a et b étant des constantes, pour un recensement
donné. Les données du recensement de 1962 s'adaptent parfaitement à ce modèle,
confirmant le lien des migrations entre elles. Une explication de la variation des
coefficients, au cours du temps, est donnée par un modèle de type voisin de celui de
Hâgerstrand, introduisant la variation du nombre de migrants, comme fonction
du nombre de migrants antérieurs. Ce modèle explique l'évolution au cours du
temps des migrations, de façon satisfaisante, sans toutefois donner d'explication
des données de départ en 1891. Il serait nécessaire pour poursuivre, de posséder
des chiffres antérieurs à cette date. Ont été étudiés à part trois départements avec
fort centre d'attraction (Bouches-du-Rhône, Rhône, Gironde), pour lesquels la courbe
d'immigration reste stable au cours des recensements, jusqu'à une distance de l'ordre
de 200 kilomètres. Pour la Seine, elle l'est pratiquement pour toutes les distances,
dormant ainsi une limite vers laquelle l'évolution des autres départements pourrait
tendre.
Une autre série de données, correspondant aux migrations matrimoniales, permet
de montrer l'isomorphisme existant, entre le champ de migrations générales d'un
individu et celui de ses relations. Un conjoint peut, en effet, être considéré comme tiré
parmi toutes les relations d'un individu ; de même Hâgerstrand envisage la migration
comme l'attraction en un lieu donné par un individu que l'on connaît. Les deux
champs envisagés devraient alors être identiques. Les données recueillies par le CHRONIQUE DE l'a. E. D. 1189
Dr Sutter sur les t migrations matrimoniales dans le Finistère et le Loir-et-Cher
confirment cette hypothèse, pour les migrations interdépartementales. De plus la
connaissance des intercommunales permet d'abaisser la limite de validité
de la loi précédente de 60 kilomètres à 3 kilomètres environ.
Migrations étrangères en France. Les migrants étrangers, originaires d'un pays
contigu à la France, vont-ils également se
répartir selon une loi du type précédent? La difficulté principale se trouve dans la
détermination de la distance parcourue, car on ne connaît pas leur province d'origine.
Cette distance a été déterminée en prenant la frontière pour origine des mesures.
Sans insister sur les divers modèles testés. Pareto et Stouffer modifiés, nous indique
rons seulement le modèle finalement adopté. Le nombre de migrants de la nationalité
étudiée, rapporté au nombre total de migrants étrangers présents dans la zone
distante de г kilomètres de la frontière, est proportionnel à 10~ar, a étant une cons
tante. Cette loi s'adapte bien aux données des recensements de 1891 à 1962 : le
coefficient a est une fonction décroissante du temps.
Une autre série de données (1), correspondant aux entrées annuelles des étrangers
de nationalité donnée, dans un département, est encore utilisable. L'étude faite
pour les Italiens, pendant la période 1959-1964, montre le parallélisme existant entre
les entrées durant ces années et les données du recensement de 1962, confirmant
l'hypothèse du lien des migrations entre elles. Pour les Espagnols, par contre, le
phénomène est plus complexe, correspondant à une période de forte croissance du
nombre de migrants.
Conclusion. Cette première mesure du phénomène migratoire français paraît
donc confirmer le lien entre les migrations passées et présentes. On
voit ainsi s'ouvrir deux voies pour l'étude des champs de migration :
— une

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