Codage/Décodage - article ; n°1 ; vol.1, pg 59-71
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Description

Sociologie de la communication - Année 1997 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 59-71
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 122
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Stuart Hall
CCCS
Michèle Albaret
Marie-Christine Gamberini
Codage/Décodage
In: Sociologie de la communication, 1997, volume 1 n°1. pp. 59-71.
Citer ce document / Cite this document :
Hall Stuart, CCCS, Albaret Michèle, Gamberini Marie-Christine. Codage/Décodage. In: Sociologie de la communication, 1997,
volume 1 n°1. pp. 59-71.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_004357302_1997_mon_1_1_38321
CODAGE/DECODAGE
Stuart HALL
Réseaux Reader CNET - 1997 pour la version française
CCCS pour la version originale
59 - l'autre » (1) permet de préserver la conti
nuité du circuit production-distribution-
production. Elle met également en relief la
spécificité des formes sous lesquelles le pro
duit de ce processus « apparaît » à chaque
instant et, par conséquent, ce qui distingue,
dans notre société et dans les systèmes méd
iatiques modernes, la « production » dis
cursive des autres types de production.
Ces pratiques ont pour « objet » les s
ignifications et les messages, sous forme de
signes-véhicules d'un type particulier or
ganisés, comme toute forme de communic
ation ou de langage, à travers la mise en
œuvre de codes au sein de la chaîne syn-
tagmatique d'un discours. De ce fait, les
appareils, rapports et pratiques de product
ion émergent à un moment donné (le mo
ment de « production/circulation ») sous la
les recherches en forme de véhicules symboliques constitués Traditionnellement,
communication de masse ont conçu à l'intérieur des règles du « langage ».
le processus de communication C'est sous cette forme discursive que s'ef
fectue la circulation du « produit ». Le comme un circuit de circulation ou une
boucle. Ce modèle a été critiqué du fait de processus exige donc à la fois, côté pro
sa linéarité - émetteur/message/récepteur -, duction, ses instruments matériels - ses
« moyens » - et ses propres ensembles de parce qu'il se concentre sur le registre de
l'échange de messages, et parce qu'il lui rapports sociaux (de production) : l'orga
nisation et la combinaison de pratiques au manque une conception structurée des diffé
rents moments, en termes de structure com sein des appareils médiatiques. Mais c'est
plexe de relations. Or il est également pos bien sous une forme discursive qu'a lieu la
sible (et utile) d'appréhender le processus circulation du produit, de même que sa
distribution auprès de différents publics. communicationnel comme une structure
produite et entretenue par l'articulation de Une fois achevé, le discours doit donc être
traduit - transformé, de nouveau - en moments liés entre eux, mais distincts - pro
pratiques sociales, si l'on veut que le cirduction, circulation, distribution/consommat
cuit soit complet et efficace. Si aucun ion, reproduction. Ceci reviendrait à l'envi
sager comme une « structure complexe en « sens » n'est extrait, il ne peut y avoir de
position de dominance », entretenue par « consommation ». Si le sens n'est pas
articulé dans la pratique, il ne produit pas l'articulation de pratiques connexes, dont
chacune garderait néanmoins ses particulari d'effets. L'intérêt de cette approche vient
tés et posséderait sa modalité spécifique, ses de ce que, bien que chacun des moments
propres formes et conditions d'existence. soit nécessaire, en articulation, au circuit
Cette seconde approche, calquée sur les pris comme un tout, aucun moment ne
grandes lignes du modèle de production des peut, à lui seul, garantir pleinement le mo
marchandises proposé par Marx dans les ment suivant avec lequel il s'articule. Cha
Grundrisse et Le capital, possède en outre cun possédant sa modalité et ses condi
l'avantage de faire ressortir plus nettement tions d'existence spécifiques, il peut
comment la « transition d'une forme à constituer sa propre rupture ou interruption
NX) .LU. Cet article est un extrait remanié de « Encoding and Decoding in Television Discourse » (Codage et déco
dage dans le discours télévisuel), Centre for Contemporary Cultural Studies, polycopié n° 7.
(1) Pour une explication détaillée des implications méthodologiques de la thèse de Marx, voir HALL, 1974.
61 - ces « transitions d'une forme à l'autre » de exige, à un autre stade, d'être intégrée
de la continuité desquelles dépend le flux dans les rapports sociaux du processus de
communication dans son ensemble, dont de la production effective (c'est-à-dire la
« reproduction »). elle ne forme qu'une partie.
Aussi, sans vouloir contraindre la r A partir de cette perspective générale,
echerche à « suivre exclusivement ces on peut grossièrement caractériser le pro
cessus de communication télévisuel pistes qui ressortent de l'analyse de
contenu » (2), il n'en faut pas moins r comme suit. Les structures institution
econnaître que la forme discursive du mes nelles de la télédiffusion, avec leurs pra
sage occupe (du point de vue de la circula tiques et leurs réseaux de production, leurs
tion) une position privilégiée dans rapports organisés et leurs infrastructures
l'échange communicationnel et que techniques, sont indispensables pour pro
— même s'ils ne sont que « relativement duire une émission. Pour reprendre l'ana
autonomes » vis-à-vis du processus de logie avec Le capital, il s'agit là du « pro
communication pris dans son ensemble - cès de travail » sous son mode discursif.
les moments de « codage » et de « déco La production, ici, construit le message.
dage » sont des moments déterminés. Un Dans un sens, c'est donc là que le circuit
événement historique « brut » ne peut être démarre. Bien entendu, le processus de
transmis sous cette forme par un bulletin production n'est pas dénué d'aspect « dis
d'informations télévisées, par exemple. cursif » ; il est, lui aussi, façonné de bout
Les événements ne peuvent être signifiés en bout par des significations et des idées :
que dans les formes auditives et visuelles un savoir usuel concernant les procédures
du discours télévisuel. Dès lors qu'un évé courantes de production, des compétences
nement historique passe sous le signe du techniques historiquement définies, des
discours, il devient soumis à toutes les idéologies professionnelles, une connais
« règles » formelles complexes au moyen sance institutionnelle, des définitions et
desquelles le langage fait sens. Paradoxa des suppositions, des hypothèses sur le pu
lement, l'événement doit devenir une blic, et ainsi de suite, déterminent l'élabo
« histoire », une « nouvelle », avant de ration de l'émission à travers cette struc
pouvoir constituer un événement communic ture de production. De plus, bien que ce
ationnel. A ce moment-là, les sous-règles soient les structures de production de la t
formelles du discours « dominent », sans élévision qui créent le discours télévisuel,
celles-ci ne constituent pas un système pour autant, bien sûr, asservir jusqu'à faire
disparaître l'événement historique ainsi s fermé. Elles tirent des sujets et des façons
ignifié, les rapports sociaux au sein des de les traiter, des ordres du jour, des évé
quels les règles sont mises en œuvre, ni les nements, du personnel, des images du pu
conséquences sociales et politiques du fait blic, des « définitions de la situation »,
que l'événement ait été signifié de cette fa d'autres sources et formations discursives
çon. La « forme message » est la « forme de la structure socio-culturelle et politique
d'apparition » nécessaire de l'événement plus vaste dont elles constituent un él
lorsqu'il passe de la source au récepteur. ément différencié. Philip Elliott, dans sa ré
La transposition en - ou à partir de - la flexion sur la façon dont le public est à la
« forme message » (soit le mode fois « source » et « récepteur » du message
d'échange symbolique) n'est donc pas un télévisuel, a succinctement exprimé ce
« moment » aléatoire, que nous pouvons point de vue, dans un cadre de référence
retenir ou ignorer à notre convenance. La

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