Comptabilité régionale - article ; n°1 ; vol.14, pg 133-144
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Description

Revue économique - Année 1963 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 133-144
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 23
Langue Français

Extrait

Monsieur André Boca
Comptabilité régionale
In: Revue économique. Volume 14, n°1, 1963. pp. 133-144.
Citer ce document / Cite this document :
Boca André. Comptabilité régionale. In: Revue économique. Volume 14, n°1, 1963. pp. 133-144.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1963_num_14_1_407544COMPTABILITE REGIONALE
Un tableau économique détaillé en seize branches a été établi pour
l'année 1956 dans la région Nord - Pas-de-Calais. Malgré ses imperfections
certaines, il a paru intéressant de le publier avec de brèves indications sur
la méthode suivie, les résultats et les utilisations possibles. Tel est l'objet
de la présente note.
L'établissement d'une comptabilité régionale se heurte à
la rareté des statistiques détaillées et au manque d'un per
sonnel qualifié suffisant. Elle exige donc simplicité et
clarté du cadre.
Cette exigence est renforcée par l'impossibilité de recommencer chaque
année des recherches approfondies. Le cadre d'analyse doit permettre le
rajeunissement annuel des données à l'aide des statistiques normalement
élaborées.
Par ailleurs, cette comptabilité doit être élaborée en valeur, les quant
ités n'étant pas additives. Elle doit aussi permettre un rapprochement avec
les statistiques nationales.
En bonne logique, on aurait donc dû établir d'abord une comptabilité
régionale systématique, analogue aux comptes de la nation. Cette comptab
ilité aurait eu pour objet de dresser les comptes d'agents situés dans la
région et les comptes d'opérations classiques et, par la cohérence de comptes
entre eux, de serrer de plus près l'exactitude des renseignements dispo
nibles. REVUE ÉCONOMIQUE 134
Cela fait une analyse plus poussée des comptes d'exploitation d'entre
prises et des comptes d'affectation des ménages ou des administrations
permettrait l'analyse interindustrielle qui est l'apport propre du tableau
détaillé.
Les moyens disponibles, tant en documentation qu'en personnel, ne
permettaient pas de nourrir une telle ambition. Le test de cohérence que
donne un tableau économique d'ensemble n'est valable, en effet, que si
l'on connaît les flux tant matériels que financiers traversant soit à l'entrée,
soit à la sortie les limites de la circonscription régionale retenue, à savoir
la région Nord - Pas-de-Calais. Nous en sommes loin encore.
L'absence de frontière politique et d'un cordon douanier interdit de
saisir directement les flux et de déterminer directement la balance de la
région avec l'extérieur. Celle-ci ne peut être connue qu'indirectement à
partir des productions et des consommations régionales. La différence de
ces deux éléments, produit par produit, permet seule d'établir une balance
théorique nette.
Plutôt donc que de s'attacher à un schéma théorique, précis et complet,
il a paru préférable de s'attaquer directement au tableau économique détaillé
à l'aide des renseignements disponibles, en partant de l'optique de la
production et de l'optique de la dépense, sans nous servir systématiquement
du revenu particulièrement difficile à appréhender directement.
Il nous suffisait en effet de posséder des comptes d'exploitation de
branche et de connaître les dépenses de consommation et d'investissements
des agents dans la région pour pouvoir construire le tableau. On obtenait
ainsi les valeurs produites dans la région et leur utilisation régionale d'où
se dégage une balance.
Les revenus, eux, restaient inconnus bien qu'ils constituent l'essentiel
des valeurs ajoutées, de même que l'épargne régionale. Mais pour les
évaluer avec précision, en dehors des salaires que nous fournissent les 1 024
et aussi la statistique B.I.C., nous manquions de renseignements, ne fût-ce
que l'importance des transferts par-dessus les frontières de la région.
Nous n'échappions pas cependant à la nécessité d'évaluer les valeurs
ajoutées, mais au lieu de les calculer par addition de revenus, nous pou
vions, connaissant la valeur de la production et celle des consommations
intermédiaires, la calculer globalement. C'est pratiquement la méthode qui
a été suivie la plupart du temps.
Toutefois, possédant les salaires pour la France comme pour la région,
nous avons pu nous assurer que leur part dans les valeurs ajoutées régio- COMPTABILITÉ RÉGIONALE 135
nales ne s'écartait pas de manière aberrante de leur part dans les valeurs
ajoutées nationales. Et surtout la part de la valeur ajoutée régionale
dans l'ensemble français correspond assez bien à la part de T.V.A. payée
par la région.
Des erreurs restent évidemment possibles et même sont certaines. Elles
ne doivent pas cependant enlever toute signification aux chiffres obtenus.
Nous disposions au départ d'un certain nombre de statis-
Movens tiques fiscales : B.I.C., 1 024 en particulier, détaillées par
disponibles secteur, ce qui était indispensable à notre objet. Les sta
tistiques fiscales d'ensemble ne pouvaient servir qu'à un
contrôle de la valeur d'ensemble.
Ces statistiques cependant sont encore trop globales. Leurs catégories
sont souvent mal définies. Elles ne sont pas exhaustives car elles ne retien
nent pas les établissements dépendant d'entreprises dont le siège social est
situé hors de la région. De plus, elles sont dressées par secteur et non par
branche. Ce qui a obligé à des redressements. Elles nous ont cependant
été fort utiles; sans elles, nous n'aurions pu mener à bien notre tâche :
elles ont facilité les évaluations d'investissement, de valeur ajoutée, permis
de tester la valeur des consommations intermédiaires que nous évaluions
par ailleurs. Jamais cependant elles n'ont pu être utilisées sans précautions
et pour quelques branches où les sièges sociaux sont largement à l'exté
rieur, elles ont été sans valeur aucune car non représentatives de l'activité
régionale.
Nous disposions aussi de quelques rapports annuels de gestion et de
documents professionnels; nous possédions un certain nombre de statis
tiques de production et surtout une enquête sur les consommations d'énergie
réalisée par E.D.F. .
Enfin nous avions l'enquête Credoc sur la consommation des ménages
en 1956 que nous avons pu utiliser avec quelques retouches soit pour
tenir compte des différences de population entre la région Nord de l'en
quête et notre région économique, soit parce que nous avons pu obtenir
des renseignements directs (charbon par exemple).
Notre effort a porté à la fois sur l'utilisation de ces renseignements
et sur la recherche de renseignements complémentaires. En particulier, nous
avons élaboré, avec l'aide des branches, un certain nombre de comptes REVUE ÉCONOMIQUE 136
d'exploitation par produits nous donnant les achats et parfois les ventes
aux autres branches (houillères, agriculture, industries agricoles et aliment
aires, etc.).
En dernier recours, et seulement pour un nombre assez restreint de
postes, nous avons déduit les consommations intermédiaires régionales des
consommations intermédiaires nationales du tableau en 65 branches,
compte tenu des différences de structure par branche entre la région et
la France entière.
Malgré l'imperfection manifeste de ces méthodes, le résultat
Résultats obtenu correspond assez bien à l'idée que l'on se fait généra
lement de la région.
A — C'est ainsi que la production régionale, évaluée aux prix de
marché, atteint 8,7 % de la nationale (le Nord a versé 10 %
de la T.V.A., mais son agriculture a une importance moindre que dans
l'ensemble français) . Par ailleurs, la consommation régionale des ménages
représente 7,2 % de la consommation française (le Nord paye 7 % des
impôts sur le revenu et sa population représente un peu plus de 7 % de
la population française).
Corrélativement, une part importante de la production régionale bénéf
icie à d'autres régions par le canal de l'impôt, des transferts sociaux, de
l'exportation des capitaux, etc.
Une part non négligeable de ce solde

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