Considérations sur la morphologie crânienne dans ses rapports avec les états pathologiques du cerveau - article ; n°1 ; vol.3, pg 35-49
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Considérations sur la morphologie crânienne dans ses rapports avec les états pathologiques du cerveau - article ; n°1 ; vol.3, pg 35-49

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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1902 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 35-49
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1902
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Bourneville
Georges Paul-Boncour
Considérations sur la morphologie crânienne dans ses rapports
avec les états pathologiques du cerveau
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 3, 1902. pp. 35-49.
Citer ce document / Cite this document :
Bourneville , Paul-Boncour Georges. Considérations sur la morphologie crânienne dans ses rapports avec les états
pathologiques du cerveau. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 3, 1902. pp. 35-49.
doi : 10.3406/bmsap.1902.6023
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1902_num_3_1_6023ET PAUL-BONCOÛR. — MORPHOLOGIE CRANIENNE 35 ËOURNËVÏLLE
que les Etrusques ont fait de beaux travaux métallurgiques en bronze,
mais certainement ils ont connu le fer avant même d'émigrer de la
péninsule Hellénique en Italie.
Quelle était la civilisation des Ibères et de leurs tribus? Ont-ils connu
et pratiqué la taille de la pierre et le polissage? Ou bien sont-ils des
peuples de la période des métaux au même titre que les Pélasges et les
Indo-Européens qui poussèrent jusqu'en Espagne au vie siècle av. J.-C?
Eh bien! une de leurs fractions, les Sardones de Sardaigne et probable
ment les Sordes du Continent, sous le nom de Shardana font partie de la
ligue des peuples défaits par Seti I (xv° siècle av. J.-C.) et ils connais
saient les métaux ; il est de nouveau question d'eux encore au xive siècle
dans les affaires d'Egypte.
Il y a entre l'archéologie et la préhistoire des connexions plus grandes
qu'on ne peut dire, mais jusqu'à ce jour on n'a pas essayé deles dégager.
L'archéologue pré ou protohistorien s'en tient à la constatation de l'effort
industriel, de même que le critique protohistorien discute les textes
concernant les populations antiques, mais ni l'un, ni l'autre ne cherchent
à s'entendre pour trouver quel peuple fut l'acteur de telle période et
partant l'auteur de tel ou tel progrès dans la civilisation générale.
C'est là sans doute être fort exigeant^ d'autant que l'archéologue et le
critique diront qu'ils ne sont pas anthropologistes. C'est vrai, mais le crâ-
niologistes a-t-il pu toujours juger la question anatomique? Non. D'après
ce qui s'est produit jusqu'à ce jour, on n'a pas tenu un compte suffisant
de ses diagnoses et descriptions anatomiques.
A l'heure actuelle, les fouilles ont partout accumulé des éléments de
travail et de comparaison, insuffisants encore il faut le reconnaître, mais
dont on peut utilement tirer parti. Aux archéologues et aux critiques
protohistoriens de faire concorder les trois ordres de documents.
CONSIDERATIONS SUR LA MORPHOLOGIE CRANIENNE DANS SES RAPPORTS AVEC
LES ÉTATS PATHOLOGIQUES DU CERVEAU
Pau MM. les Drs Bourneville, médecin de Bicêtre et Georges PADL-Bo.\onun.
Trigonocêphalie. — Acrocéphalie. — Hypertrophie du frontal. — Atrophie des
lobes frontaux dans deux cas d'idiotie '■.
Dans un travail paru antérieurement 2, nous avions énoncé quelques
considérations très sommaires d'ailleurs sur la forme du crâne dans les
idioties. Ce n'était qu'une simple esquisse destinée à signaler l'influence
1 Travail fait ea partie au Laboratoire d'Anthropologie de l'École des Hautes-Études.
2 Considérations sommaires sur le crâne dans les idioties. In Recherches aur l'épilepsie,
l'hystérie et l'idiotie; 1901. Compte-Rendu de Bicétrc de J900. .
9j.\NVIEtt 1902 36
de certaines lésions cérébrales sous la forme du crànc. Nous avons main
tenant l'intention d'étudier plus profondément les formes crâniennes
rencontrées chez les idiols et de prouver que les notions exprimées par
nous ne reposent pas seulement sur des impressions vagues, comme
pourrait en provoquer un examen rapide ou trop superficiel.
Nous nous étendrons aujourd'hui sur deux cas auxquels nous avons
fait allusion dans notre mémoire et qu'il est intéressant de rapprocher :
ils démontrent en effet, comme le feraient deux faits expérimentaux,
l'action différente d'une môme lésion cérébrale suivant l'époque où elle
apparaît.
Les documents que nous possédons et que nous présentons, permettent
de bien déterminer les faits. Aussi l'étude anatomique de ces déformat
ions s'en ressent, et l'on arrive à établir des conclusions précises à leur
sujet.
1er Cas.
Idiotie. — Trigonocéykalie. — Acrocéphalie. — Synoslose complète du crâne.
— Agrandissement des trous pariétaux. ■ — Production de crêtes osseuses à
la partie antérieure de l'endocrâne. — Atrophie des lobes frontaux.
L'histoire clinique de ce malade a été publiée de son vivant : nous ne
pouvons qu'y renvoyer * ceux qui désireraient des détails plus circons
tanciés : nous allons résumer brièvement les faits les plus saillants, puis
citer in extenso les détails de l'autopsie, qui aideront a la compréhension
des déformations crâniennes.
R... a eu une hérédité très chargée. Il y a de la tuberculose du côté pa
ternel et maternel. — ï?ois oncles ou tantes sont aliénés ou épileptiques.
La mère de R... a eu une grossesse assez bonne : elle eut seulement des
impressions assez vives à la lecture d'un ouvrage traitant des monstruos
ités dans les accouchements. « L'enfant à sa naissance paraissait ne pas
avoir de front, son crâne était latéralement déprimé, les yeux faisaient
saillie et ils étaient à fleur de tète. On constatait sur les faces latérales des
dilatations veineuses de la grosseur d'une noix; en un mot, il était abso
lument monstrueux. Il n'était pas aveugle; il ne le devint que deux ans
après : la cécité se montra d'abord sur un œil, puis 15 jours après, l'autre
fut frappé. »
Au début de sa vie, son intelligence semblait normale, puis peu à peu,
elle alla en déclinant.
R... se plaignait de douleurs de tête, il avait de temps en temps des
accès d'épilepsie.
Pour juger de l'état intellectuel de R... nous citons textuellement quel
ques réflexions qui terminent la publication de son observation en 1895.
« Quel que soit le degré de monstruosité de R... au point de vue soma-
Gompte-Rendu de Bicêtre de 1895. ET PAUL-BONCOUR. — - MOUPHOLOGIB CRANIENNE 3/ feOUUNEVILLE
tique, il n'atteint guère l'étrangeté de son état mental. Presque aveugle,
né, sans éducation spéciale, nous voyons cet être dégénéré acquérir une
habileté manuelle remarquable, affiner les données du sens du toucher
au point d'accomplir des travaux difficiles, même pour un enfant de son
âge, intelligent et bien portant; mais ce qui est, chez lui surprenant, c'est
qu'il n'emploie son adresse qu'au mal et non au mal fait inconsciemment.
Quand il manigance et exécute une sottise, il se rend compte de ses con
séquences et sait bien qu'une correction l'attend, etc., etc. »•
Fig. 1. — Sur cette planche on voit la saillie médiane de l'os frontal et
l'aspect fuyant (absence de bosses) des parties latérales de cet os.
Les trous pariétaux sont très nets.
Sa façon d'être était extrêmement bizarre. Il passait son temps à dé
visser les serrures, à enlever les roulettes des lits, à déplacer les meubles.
Il volait tout ce qui lui tombait sous la main; « s'il a froid, il déshabille
un enfant et lui vole son tricot ». Afin, d'éviter les séances de gymnas- 9 JANV[K
tique, il brisait toujours quelque chose. A plu-icurs reprises, il essaie
d'étrangler un enfant ou un infirmier. Tout ceci est parfaitement cons
cient et il raconte ses exploits avec satisfaction et avec un rire sardo-
nique tout particulier.
Ces faits indiquent bien le développement cérébral de II... et cela nous
sera utile pour nos démonstrations.
- Ajoutons pour compléter les données qu'il nous est actuellement néces
saire de connaître que notre sujet était atteint d'un nanisme relatifs m. 46
à 30 ans)., ce qui est loin de la moyenne. Il était obèse, mais le traitement
fig, 2, — Sur la face endo-cranienne du. frontal les crêtes osseuses
sont bienvisibles.
thyroïdien n'avait eu qu'un effet douteux sur l'accroissement de la taille

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