Contribution à l ethnographie précolombienne du Mexique. Le Chimalhuacan et ses populations avant la conquête espagnole. - article ; n°1 ; vol.1, pg 1-57
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Contribution à l'ethnographie précolombienne du Mexique. Le Chimalhuacan et ses populations avant la conquête espagnole. - article ; n°1 ; vol.1, pg 1-57

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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1903 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 1-57
57 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1903
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Léon Diguet
Contribution à l'ethnographie précolombienne du Mexique. Le
Chimalhuacan et ses populations avant la conquête espagnole.
In: Journal de la Société des Américanistes. Nouvelle Série. Tome 1 n°1, 1903. pp. 1-57.
Citer ce document / Cite this document :
Diguet Léon. Contribution à l'ethnographie précolombienne du Mexique. Le Chimalhuacan et ses populations avant la conquête
espagnole. In: Journal de la Société des Américanistes. Nouvelle Série. Tome 1 n°1, 1903. pp. 1-57.
doi : 10.3406/jsa.1903.3389
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1903_num_1_1_3389CONTRIBUTION A
L'ETHNOGRAPHIE PRÉCOLOMBIENNE
DU MEXIQUE
LE CHIMALHUACAN ET SES POPULATIONS
AVANT LA CONQUÊTE ESPAGNOLE
par M. Léon Diguet,
Chargé de Missions du Ministère- de l'Instruction publique
et du Muséum d'Histoire naturelle,
Membre de la Société des Américanistes.
Aperçu général : le pays, le sol et ses divisions.
Le pays qui, au moment de la conquête espagnole, était désigné
sous le nom de Chimalhuacan, représentait, , à peu de chose près,
toute l'étendue des terres qui, après l'expédition an conquistador
Nufto de Guzman et ses compagnons, forma la province de « Nueva
Galicia ». C'est le vaste territoire qu'occupent aujourd'hui l'Etat de
Jalisco et le territoire de Tepic, plus une certaine étendue des
États de Sinaloa, Zacatecas et Aguas Calientes1. Il se présente
sous un aspect assez mouvementé. C'est d'abord un plateau d'une
1. La Nueva Galicia, jusqu'à rétablissement de l'audience de Guadalajara
(1549), c'est-à-dire pendant tout le gouvernement militaire de Cristobal de
Oňate, représenta l'étendue du Chimalhuacan, Sous la présidence de Geronimo
deOrozco, la province s'augmenta par l'adjonction de nouvelles régions, définit
ivement soumises, telles que Sonora, San Luis Potosi, Nuevo Mexico, Tamauli-
pas, etc.
Société des Américanistes de Paris. 1 â SOCIÉTÉ DES AMÉRICANIStES DE PARIS
altitude de quinze cents mètres dans sa partie culminante, s'incli-
nant doucement vers l'ouest jusqu'à une altitude de neuf cents
mètres. Après quoi, circonvenu à l'ouest, presque sans interruption,
par une bordure montagneuse, ce plateau se termine par une
brusque pente,, aboutissant aux larges plaines basses peu accident
ées, souvent boisées et marécageuses, qui forment les rivages de
l'océan Pacifique.
Avec un sol aussi tourmenté, offrant souvent, dans un périmètre
restreint,, des altitudes et des climats très différents, ainsi que les
productions des Terres Chaudes el des Terres Tempérées, on conçoit
que des populations, parvenues à un certain degré de civilisation,
aient pu, sur des théâtres bien délimités par la nature, rencontrer
tous les éléments nécessaires pour constituer des centres florissants
et donner un libre essor à leur activité industrielle et artistique.
Aussi, au moment de la conquête, le Ghimalhuacan se présenta-
t-il comme un pays arrivé depuis longtemps à une culture et à une
organisation assez avancées.
Le pays est divisé en deux zones bien différentes, dont la sépara
tion est nettement établie par le rio Santiago ou rio Grande de
Tolototlan * qui, de l'est à l'ouest, entame le plateau central, en
suivant la majeure partie de son cours dans une profonde barranca.
La région située au nord du fleuve, très peu favorisée sous le
rapport de son sol, n'offre en général que des plaines souvent
désolées par les sécheresses et que des massifs montagneux escarpés ;
aussi sa population est-elle constituée, dans une forte proportion,
par des tribus plus ou moins nomades. La partie sud, au contraire,
représentait avec ses lacs, ses rivières, ses forêts, son sol fertile, la
partie riche de la contrée ; c'est là que l'on rencontrait les centres
civilisés les plus importants. La première zone confinait avec les
déserts du plateau central ; la seconde était en rapport avec les pays
les plus favorisés du Mexique.
Le Ghimalhuacan, malgré la similitude de mœurs, de coutumes,
de religion, de sa population, ne formait pas un unique empire,
mais plutôt une sorte de confédération, comportant un assez grand
nombre de petits États autonomes qui, selon leur importance, cons-
1. Ce fleuve était désigné avant la conquête sous le nom de Ckicuahutoc
(les о neuf eaux »). LE CHIMALHUACAN ET SES POPULATIONS 3
tituaieni ou des royaumes, ou ce que l'on désignait sous le nom de
Tuctuanazgos, sortes de fiefs, complètement indépendants parfois,
mais, le plus souvent, vassaux ou tributaires des États plus import
ants.
Indigènes du Chimalhuacan. — - Origine. — Tribus. • — Langues,
— Coutumes. — Industrie. — Agriculture. — Arts. —
Religion.
Tout ce qui constituai le caractère ethnique du Chimalhuacan á
aujourd'hui presque complètement disparu. Colonisé aussitôt après
la conquête, le pays a vu les divers éléments de sa population se
fusionner avec les conquérants, en abandonnant peu à peu la reli
gion, la langue, les coutumes.
Quoique l'unification soit aujourd'hui à peu près complète, il
est facile néanmoins, à l'aide des documents que l'on possède, de
reconstituer non seulement les anciennes divisions du pays, mais
aussi les mœurs dont quelques-unes ont pu, dans certaines localités,
se conserver sans trop de mélange.
Comme documents permettant cette reconstitution, outre ceux
fournis par les historiens généraux de la conquête dii Mexique, il
en est uii certain nombre, spécialement relatifs à la contrée, tels
sont par exemple les ouvrages -de Fray Antonio Tello, du Père
Beaumont, de Mota Padilla et, plus modernement, de Frejes et
Navarrete1. L'ouvrage du père Antonio Tello, franciscain, qui fut-
écrit en 1650, c'est-à-dire un siècle environ après la conquête delà
Nueva Galicia2, se complète par la tradition de Francisco Pente»
1 . Fray Antonio Tello, Cronica miscelanea y conquista espiritualy temporal
de la Santa Provincia de Xalisco. — Beaumont, Cronica de Michoacan. — Mota
Padilla, Historia de la conquista de provincia de la Nueva Galicia. — Francisco
Frejes, brève de la conquista de los Estados indépendantes del Imper io
mexicano. — Ignacio Navarrete, Compendio de là kistoriû de Jàlispo.
2. Garcia Icazbalceta croit pouvoir affirmer, en s'appuyant sur certains faite
de la vie du Père Tello, que ce dernier acheva sa Cronica miscelanea à l'âge de
quatre-vingt-six ans. Ainsi le missionnaire franciscain aurait bien pu puiser ses
renseignements auprès des conquistadores. 4 -SOCIÉTÉ DES ''AMÉRICANISTÊS DE PAR18
catl, fils d'un chef indigène qui gouvernait la province d'Acaponela,
au moment de la conquête espagnole.
L'origine des premiers habitants du Chimalhuacan est inconnue;
l'histoire ne remonte qu'à l'arrivée des tribus nahuatles. La pre
mière de ces tribus, considérée comme toltèque, après s'être établie
pendant uncertain temps en Guliacan et Acaponeta, passa, suivant
la tradition rapportée par Pantecatl, le rio Santiago, et entreprit la
conquête du pays en édifiant de place en place des villes et des vil
lages. Étendant ensuite so-д cercle d'influence autour de ces centres
de civilisation naissante, cette première tribu acheva la soumission
de presque tout le pays, en imposant ses coutumes, sa religion et,
en grande partie, sa langue.
Les autres tribus nahuatles entrèrent ensuite dans le pays,
tantôt pacifiquement, tantôt en guerroyant, et y firent un séjour
plus ou moins long, avant de continuer leur pérégrination vers le
plateau de l'Anahuac. Ces migrations successives achevèrent la
conquête et donnèrent plus d'homogénéité au Chimalhuacan. Seule
une portion du territoire put rester indemne. Ce fut le massif mon
tagneux du Nayarit que ses sites abruptes protégèrent contre l'i
nvasion : les aborigènes, retirés dans une contrée inaccessible,
purent, grâce à leur position inexpugnable, conserver leur entière
indépendance.
Une partie du contingent de chaque invasion resta dans le pays
et se confondit avec les premiers occupants. Ainsi se forma la popul
ation de cette contrée à laquelle on donna le nom de Chima

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