Contribution à l étude de la métallurgie précolombienne de la Province d Esmeraldas (Equateur). - article ; n°1 ; vol.34, pg 201-228
29 pages
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Contribution à l'étude de la métallurgie précolombienne de la Province d'Esmeraldas (Equateur). - article ; n°1 ; vol.34, pg 201-228

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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1942 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 201-228
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1942
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Henry Reichlen
Contribution à l'étude de la métallurgie précolombienne de la
Province d'Esmeraldas (Equateur).
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 34, 1942. pp. 201-228.
Citer ce document / Cite this document :
Reichlen Henry. Contribution à l'étude de la métallurgie précolombienne de la Province d'Esmeraldas (Equateur). In: Journal de
la Société des Américanistes. Tome 34, 1942. pp. 201-228.
doi : 10.3406/jsa.1942.2336
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1942_num_34_1_2336A L'ÉTUDE CONTRIBUTION
DE LA
MÉTALLURGIE PRÉCOLOMBIENNE
DE LA PROVINCE D'ESMERALDAS
(EQUATEUR),
Par Henry REIGHLEN.
(Planches LXVI-LXX).
Les outils et bijoux de métalqui font l'objet de cette étude appartiennent
en partie au Musée de l'Homme et en partie à la collection de Mme Ter-
ver, à Paris. Ils forment le complément des magnifiques séries de pièces
de céramique, de pierre et d'os, qui ont été étudiées dans les pages pré
cédentes par M. Raoul d'Harcourt (11), et ils ont été mis à jour par les
mêmes chercheurs et, d'une façon générale, dans les mêmes gisements
archéologiques de la région côtière de la province d'Esmeraldas.
L'extraordinaire intérêt et les caractères si particuliers de la métal
lurgie et de l'orfèvrerie précolombiennes d'Esmeraldas nous ont été ré
vélés par Saville (14), Farabee (8), Orchard (12) et surtout par les excel
lents travaux de Bergs0e qui étudia par les méthodes les plus modernes
d'analyse les collections du Musée royal de Copenhague (5; 4; 3). Ce
pendant, les premières mentions concernant la découverte d'objets mét
alliques dans cette région ont été faites déjà en 1860 par Bollaert, qui
signale qu'à La Tolita les pluies dégageaient chaque année des quantités
de petits objets d'or (6, 83), puis en 1879, par Théodore Wolf qui eut le
mérite d'être le premier à établir, par une analyse chimique, que les an
ciens Indiens d'Esmeraldas avaient connu et utilisé le platine (18, 5).
La collection du Musée de l'Homme, composée de pièces provenant
presque exclusivement de la région d'Atacames, n'aurait peut-être pas
mérité à elle seule une étude détaillée. En effet, à part deux pièces très 202 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES
curieuses par leur forme et leur composition métallique — ainsi que nous
le verrons plus loin, il s'agit dun chaton de bague et d'un petit réci
pient en laiton — tous ces objets, haches, petits outils, aiguilles, hame
çons et bijoux sont en cuivre ou en cuivre doré et correspondent, tant
au point de vue morphologique qu'au point de vue métallurgique, aux
pièces étudiées par Bergs0e dans son deuxième mémoire (4). Par contre,
la collection Terver, quoique ne comportant ni bijoux de platine, ni
bijoux de grandes dimensions en or ou en cuivre doré, mais compos
ée surtout d'innombrables fragments d'objets de petite taille et d'une
bonne série d'outils et de grelots — 619 objets ont été examinés — m'a
paru, à première vue, présenter un intérêt archéologique beaucoup plus
grand. J y ai rencontré, en effet, non seulement quelques types d'outils
ou de bijoux nouveaux, mais aussi des techniques et des méfaux ou des
alliages n'ayant pas été signalés par BergS0e et dont la présence dans
le complexe culturel d'Esmeraldas, encore assez mal défini, est extr
êmement significative. Malheureusement, la plupart des objets métalliques
de cette collection n'ont pas d'origine précise. Seules les pièces d'un
certain volume, comme les haches, les outils à douille et quelques gre
lots, portent au crayon la lettre A signifiant Atacames. jVraisemblable-
ment, une grande partie de ce matériel doit provenir soit ď Atacames,
soit de La Tolita, sites spécialement riches en objets métalliques et d'où
avaient été exhumées déjà les séries du Musée de Copenhague et les
quelques milliers de pièces, encore inédites pour la plupart, rapportées
par Saville, en 1907, au Museum of the American Indian à New- York,.
Les deux collections étudiées ici — comme du reste, celle du Musée
de Copenhague étudiée par Bergs0e — ont été rassemblées par des amat
eurs ou des chercheurs d'or qui n'ont fait, évidemment, aucun travail
méthodique et n'ont livré aucun renseignement sur les circonstances de
leurs découvertes. Cependant, il est possible d'avoir quelques précisions
sur les conditions habituelles dans lesquelles ont été trouvés les objets de
métal, spécialement à Atacames et La Tolita, par les observations som
maires publiées par l'archéologue nord-américain Marshall H. Saville qui
fut le seul, jusqu'ici, à pratiquer des fouilles méthodiques dans la pro
vince d'Esmeraldas (14).
D'une façon générale, peu d'objets métalliques ont été rencontrés dans
des gisements archéologiques nettement définis, comme les tertres arti
ficiels ou tolas, dans le sous-sol des lieux d'habitation et dans les urnes
ou les grands « tubes » de poterie qui ont servi de sépultures. Là, Sa
ville mentionne principalement la découverte d'outils ou de grelots en
cuivre et de bijoux d'or peu nombreux et de dimensions relativement
importantes. C'est ainsi que dans le plus grand des tertres artificiels de MÉTALLURGIE PRÉCOLOMBIENNE d'eSMERALDAS 203
La Tolita, avec un squelette d'homme enterré à 7 mètres de profondeur, on
-a trouvé, outre un sceau et des vases en céramique, « un œuf en or con
tenant une petite émeraude ». C'est également de l'un de ces tertres de
La Tolita que fut exhumé le grand vase de poterie qui contenait l'extra
ordinaire ensemble de bijoux d'or décrits et figurés par Farabee (8).
Par contre, la plupart des minuscules objets dor, de platine et d'or, de
cuivre et de cuivre doré, si caractéristiques de l'archéologie d'Esmeraldas
ont été rencontrés surtout en dehors des sites anciennement habités, mêlés
ou non à la poterie et dispersés dans les alluvions remaniées chaque
■année par les eaux « Les indigènes les trouvent généralement en
lavant la poussière d'or à l'embouchure des nombreux cours d'eau qui se
jettent dans le Pacifique. Chaque fois qu'ils lavent l'or, il se trouve habi
tuellement des ornements dans la bâtée. Ces objets ne semblent pas pro
venir de tombes et, sur l'île de La Tolita, on a trouvé des objets d'or sur
toute la surface de l'île. Si nous essayons d'expliquer la dispersion de
tous ces objets, non seulement de l'or mais de la poterie, vaseset figurines
et de l'autre type de céramique que nous avons trouvé, la seule hypo
thèse logique semble être celle d'une redistribution de matériel, dans la
plupart des cas, par l'eau. Les gisements importants... pourraient être
pris -pour des talus de déjection, mais la découverte, dans les dépôts, de
nombreux objets recouverts par des coquillages marins, semblerait indi
quer que, sous l'action de l'eau, les débris, arrachés des tertres et
des tombeaux, auraient été distribués au hasard, puis recouverts par
les alluvions, ceci se répétant au moins à trois reprises différentes
pour un même site... Le long de la côte équatorienne, de grands
changements surviennent durant une période relativement courte ; la
ligne du rivage varie du fait de l'érosion des terrasses et des monticules ;
le cours des rivières change et, comme on le sait, c'est une région où les
tremblements de terre occasionnent d'importants mouvements de terrain
et où les raz de marée ne sont pas rares » (14).
ÉTUDE TYPOLOGIQUE.
Bergs0e, dans ses deux mémoires, a déjà fait une description minut
ieuse des objets de métal provenant d'Atacames et de La Tolita, des
cription qui a été fort heureusement accompagnée de nombreuses repro
ductions photographiques (5, 9-16, fig. 1-80 ; 4, 6-9, pi. II, fig. 1-13,
pi. Ill, fig. 14-17, pi. IV, fig. 18-28, pi. V, fig. 29-31). Ayant eu à sa dispo
sition une collection de plus de mille piècesen platine, en or, en cuivre, en
cuivre doré et en plomb, il a

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